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TES SOINS ONT GARDE MON ESPRIT


Un homme parfait et droit soumis à l’épreuve
L’amertume dans l’âme de Job
Satan agissant pour tourmenter l’esprit du patriarche
La sécurité pour le croyant : garder son esprit occupé de Christ


            « Tes mains m’ont formé et m’ont façonné tout à l’entour en un tout, et tu m’engloutis ! Souviens-toi, je te prie, que tu m’as façonné comme de l’argile, et que tu me feras retourner à la poussière… Tu m’as revêtu de peau et de chair, tu m’as tissé d’os et de nerfs ; tu m’as donné la vie, et tu as usé de bonté envers moi, et tes soins ont gardé mon esprit » (Job 10 : 8-12).

            Les leçons que contient ce très ancien livre de Job, dont les personnages ne font pas partie du peuple d’Israël, sont toujours profitables. Ce n’est pas des richesses de Job que le Saint Esprit a jugé bon de nous entretenir, mais en détail de ses épreuves successives.
            Après un bref rappel des tourments que cet homme « parfait et droit » (1 : 1) a dû connaître sous la discipline envoyée par l’Eternel, nous voudrions nous arrêter un instant sur ce qu’expriment les versets ci-dessus au sujet des soins de Dieu à l’égard de notre esprit.

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Un homme parfait et droit soumis à l’épreuve

            Au début du récit, Satan, l’accusateur redoutable, se présente devant l’Eternel, au milieu des fils de Dieu. Mais c’est Lui qui engage l’action : « As-tu considéré mon serviteur Job, qu’il n’y a sur la terre aucun homme comme lui… ? » (1 : 8). A deux reprises, Dieu met l’accent sur l’intégrité et la droiture de Job. Il intercède journellement pour ses enfants (v. 5), craint Dieu et se retire du mal (v. 8), il reste ferme dans sa perfection (2 : 3).
            Satan conteste ouvertement tout ce que l’Eternel vient de dire et affirme avec audace que s’Il retire sa « haie de protection » autour de Job (v.10), celui-ci le maudira en face (1 : 11) ! Mais ce patriarche, le moment venu, dira : « L’Eternel a donné, et l’Eternel a pris ; que le nom de l’Eternel soit béni ! » (v. 21). Il reprend ensuite sagement sa femme qui lui dit : « Maudis Dieu et meurs ». La Parole de Dieu commente ses paroles : « En tout cela Job ne pécha point de ses lèvres » (2 : 10).
            Dieu permet à Satan une fois, et même deux, de soumettre Job à l’épreuve mais sa permission est soigneusement limitée (1 : 12 ; 2 : 6). A la fin de toutes les grandes épreuves que ce serviteur de Dieu subit après avoir longtemps joui d’une grande prospérité, il est évident, une fois encore, que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8 : 28, 35).

            A juste titre la souffrance est l’une des choses les plus redoutées par les hommes. Or elle fait partie des dispensations du « Dieu qui seul est sage » (Rom. 16 : 27). C’est un des aspects de son « gouvernement ». Le sens et la portée de la souffrance sont un des sujets importants du livre de Job.
            L’auteur - inconnu - fait ressortir que la piété de ce patriarche est clairement démontrée. Ce n’était pas l’opinion des « amis » de Job ; car pour eux la souffrance est toujours la conséquence du péché ! Ils estiment donc que Job a sûrement péché.
 

L’amertume dans l’âme de Job

            Après un long et bienvenu silence de sept jours, Job est le premier à parler à ses amis. Ils l’accusent aussitôt, de façon de plus en plus violente, d’avoir secrètement péché. A leur avis, c'est pour ce motif qu'il se trouve sous la discipline de Dieu. Ils agissent ainsi sans aucune preuve (Ps. 62 : 3). Ont-ils oublié qu’ils sont venus avec l’intention de lui apporter des consolations ?
            Soumis à un si fâcheux régime, Job est rassasié d’amertumes (9 : 18). Tous ces débats inutiles et humiliants avec ses trois « consolateurs fâcheux » ont aggravé sa douleur ! Il reconnaît que son discours « varie » suite à son agitation intérieure. Ses paroles sont l’expression de la détresse qui menace son esprit (3 : 20 ; 7 : 11). Il avait compris, dès le début de ses épreuves, que toutes ces catastrophes successives, avec de graves conséquences durables, avaient été ordonnées par Dieu (Job 1 : 20-21). Il se sent « écrasé dans une tempête », tandis que simultanément les blessures se multiplient dans son être intérieur - « sans cause », estime-t-il (9 : 17).
            Son âme est « dégoûtée de sa vie » (10 : 1). Il ne comprend pas le but que Dieu poursuit : il n’a vraiment rien de précis sur la conscience (v. 2) ! Il est persuadé que ses jours sont passés, ses desseins frustrés - « les plans chéris de son cœur » (17 : 11). Ses « amis » persistent à l’outrager sans en concevoir la moindre honte (19 : 2 ; Ps. 62 : 3). Job se reproche ses excès de langage (Job 6 : 28), et il dit «  Pourquoi mon esprit ne serait-il pas à bout de patience ? » (21 : 4).
            Il aurait voulu qu’un médiateur se présente. Mais l’instant d’après, il réalise que ce vœu est inutile. C’est à Dieu lui-même qu’il a affaire. Alors, s’adressant directement à Lui, il demande : « Pourquoi m’as-tu fait sortir du sein de sa mère ? » (10 : 18). Il pense être tout près de quitter cette « sombre terre » sur laquelle il gémit encore. Mais dans sa pensée, ce ne sera que pour se rendre « dans le pays de l’ombre et de l’obscurité de la mort » (v. 21).
            Il n’envisage pas une autre issue, mais pourtant il espère dans l’immédiat obtenir de la part de Dieu un « moment de relâche » dans sa souffrance, afin de pouvoir ainsi se remonter « un peu » (v. 20).
            Cette discipline divine, il l’estime injuste ; mais il se confie toujours en Dieu. Il se souvient que c’est de Lui qu’il a reçu la vie et rappelle les différentes étapes de la formation de son corps avant sa naissance (v. 8-11). Il le fait avec une précision qui ressemble à celle de David dans le Psaume 139 : 13-16.
            Il reconnaît que l’Eternel a usé de bonté envers lui : ses soins « ont gardé son esprit » (10 : 12). S’il n’avait pas été l’objet à cet égard de soins vigilants, il aurait peut-être fini par maudire Dieu, ou décidé de mettre fin à ses jours. Ce sont les mêmes soins dont nous sommes les objets durant toute notre vie ici-bas.
            C’est seulement de cette manière que nos pensées peuvent rester « réfléchies » et que nos lèvres conservent la connaissance, et en premier lieu celle, évidemment partielle, de Dieu (Prov. 5 : 2). Sinon, le Seigneur devrait nous dire comme à ces amis de Job, à deux reprises : « Vous n’avez pas parlé de moi comme il convient, comme (l’a fait) mon serviteur Job » (Job 42 : 7-8) ! 


Satan agissant pour tourmenter l’esprit du patriarche

            L’esprit est une partie très importante de l’homme : c’est là que nos pensées se forment et se modifient aussi. En ce qui concerne un chrétien, les pensées doivent toutes être amenées « captives à l’obéissance de Christ » (2 Cor. 10 : 5). L’esprit humain est dans un état différent, selon qu’il s’agit d’un incrédule, ou d’un croyant de l’Ancien Testament comme Job, ou encore d’un enfant de Dieu. Chez ce dernier, le Saint Esprit habite et normalement, Il peut agir librement de manière à imprégner nos pensées de celles du Seigneur.
            Notre esprit est l'une des cibles choisies par Satan ! Il veut le troubler et se sert dans ce but de tromperies subtiles. Nous avons déjà souvent une tendance fâcheuse à nous complaire à examiner longuement dans notre esprit des questions compliquées ou des choses excessives. Cette disposition d’esprit s’accentue durant une longue maladie et sous l’influence de grandes souffrances, comme c’était le cas de ce patriarche. Notre Ennemi est toujours à l’affût ; il rôde autour de nous (1 Pier. 5 : 8) et veut tirer partie du moindre dérèglement de notre esprit. Nous sommes en danger de nous laisser submerger par les suggestions sataniques. Quand notre esprit est tourmenté, il devient plus influençable. Restons sur nos gardes, toujours appuyés sur le Seigneur.
            Dans le chapitre 10 de ce livre, l’esprit de Job « oscille ». Il s’y forme successivement différentes hypothèses, parfois opposées. Le « pourquoi » de sa situation lui échappe encore. Cependant, il n’a pas perdu de vue que c’est de la bouche du Très-Haut que nous viennent les maux et les biens (Lam. 3 : 38) ! Avons-nous tous bien compris cela et savons-nous rendre constamment grâces ?
            Pourtant, malgré son importance, l'esprit n’est qu’un des éléments qui intervient dans le comportement d’un homme : ses affections et sa conscience y jouent également un rôle évident. Nous sommes naturellement enclins à toutes sortes d’excès, surtout lors d’une crise profonde, similaire à celle que traversait alors ce patriarche.
 

La sécurité pour le croyant : garder son esprit occupé de Christ

            Pour le chrétien, l’antidote par excellence est de cultiver dans ses pensées la simplicité à l’égard de Christ. Si notre esprit est occupé de Lui, et de Lui seul, les ressources divines sont absolument suffisantes pour affronter des épreuves, aussi grandes soient-elles.
            Dès que nous avons trouvé Dieu, les questions tombent ! Le Saint Esprit affermit notre foi ; elle est assurée que Dieu enverra le secours au moment opportun (Héb. 4 : 16), et nous pouvons même nous en réjouir à l’avance. David est un bel exemple à suivre ; au moment où tout semble perdu et que la délivrance semble impossible, il se réjouit de celle que le Seigneur lui accorde (Ps. 59 : 14-16).
           Apprenons à nous reposer entièrement sur le Seigneur. La « tempête » que Satan a peut-être réussi à provoquer dans notre esprit affaibli par la souffrance, s’estompera. Nous n’ignorons pas les desseins du Menteur et du Séducteur : il cherche à gouverner notre esprit et se sert pour nous tromper de tous les moyens dont il dispose dans un monde dont il est encore le chef usurpateur.
            Réalisons qu’au cours de notre vie, dans de nombreuses occasions - d’ordre spirituel ou naturel - Dieu intervient souverainement en notre faveur, sans peut-être que nous en soyons conscients. Il dirige nos regards vers Christ, tout en nous dévoilant les pièges de l’Ennemi. Jacques nous invite à ne pas oublier que les soins divins sont permanents : « Ne vous égarez pas, mes frères bien-aimés : tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, en qui il n’y a pas de variation ni d’ombre de changement » (Jac. 1 : 16-17).
            Dieu nous dispense ce qui est parfait et profitable, bien que ce soit pas toujours agréable. Ce n'est pas alors au début un sujet de joie, mais de tristesse. Plus tard cependant, ce qui avait plutôt revêtu un caractère « disciplinaire » rend le fruit paisible de la justice à ceux qui se sont laissés humblement exercer par le Seigneur (Héb. 12 : 7, 11). Telle a été la belle conclusion des terribles épreuves de Job !
            La lecture des chapitres suivants nous laisse émerveillés par la profondeur et la beauté des soins du Seigneur. Quelle différence entre ce que Job exprime encore au chapitre 29 et son humiliation profonde, à la gloire de Dieu, à la fin du livre : « Mon oreille avait entendu parler de toi, maintenant on œil t'a vu. C'est pourquoi j'ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (42 : 5-6). L'esprit du patriarche est pleinement sanctifié !

            Dieu nous a - de sa propre volonté - « engendrés par la parole de la vérité ». Il voulait faire de nous « une sorte de prémices de ses créatures » (Jac. 1 : 18). Nous avons été rachetés pour Sa gloire et Il opère maintenant en nous « et le vouloir et le faire », selon son bon plaisir (Phil. 2 : 13). Apprenons à nous reposer sans réserve sur les certitudes de foi qu’Il nous donne !

 

Ph. L -  Le 07-05-2016