JONATHAN
Lire : 1 Samuel 18 à 23
Jonathan était un homme de guerre, il avait combattu les Philistins et les avait vaincus (1 Sam. 14). Mais face à Goliath, « Saül et tout Israël… furent effrayés et eurent une grande peur » (17 : 11), et Jonathan aussi était resté muet devant le défi du géant (v. 8-10). Seul, David s'était avancé vers lui en disant : « Je viens à toi au nom de l'Éternel… que tu as outragé. En ce jour, l'Eternel te livrera en ma main » (v. 45-46).
Jonathan voyait maintenant David se tenant devant Saül, la tête de Goliath à la main (v. 57). Le géant vaincu, les fils d'Israël avaient remporté une grande victoire sur les Philistins (v. 52). Mais si Jonathan pouvait se réjouir avec les autres de cette délivrance, il n'avait d'yeux que pour le vainqueur : « l'âme de Jonathan se lia à l'âme de David ; et Jonathan l'aima comme son âme » (18 : 1). Cet amour de Jonathan pour David est répété au verset 3 et se manifeste par des actes éloquents :
– il lui donne sa robe de fils du roi, montrant qu'il le reconnaît comme celui qui est digne du trône et qui règnera à sa place, comme il le dira plus tard (23 : 17) ;
– il lui donne ses armes, il le reconnaît comme celui qui seul a combattu et a obtenu la victoire pour tous ;
– il lui donne sa ceinture, symbole du service : il s'attache à lui pour le servir.
Quel exemple pour nous ! Avons-nous considéré Celui qui a vaincu notre Ennemi, le diable, et nous a délivrés en donnant sa vie pour nous ? Si nous avons cru en Jésus comme notre Sauveur, nous sommes-nous simplement réjouis d'être ainsi sauvés pour l'éternité, ou notre cœur s'est-il réellement attaché à lui comme l'âme de Jonathan s'est liée à l'âme de David ? L'apôtre Paul pouvait dire : « Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi » (Gal. 2 : 20). « Les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai considérées, à cause du Christ, comme une perte. Plus encore, je considère toutes choses comme une perte à cause de l'excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur » (Phil. 3 : 7- 8).
Jonathan n'a pas hésité à donner à David la première place, et même lorsque celui-ci est persécuté par Saül, son attachement pour lui ne fléchit pas. « Il l'aimait comme il aimait son âme », est-il dit pour la troisième fois (1 Sam. 20 : 17) ; et lorsqu'il rencontre David dans le bois, il lui dit : « Tu régneras sur Israël, et moi, je serai le second après toi » (23 : 17). Mais Jonathan n'a pas régné avec David.
Il l'aimait, il avait accepté de renoncer au trône en lui donnant la première place, mais il ne l'a pas suivi dans son rejet. Lorsque David a dû s'enfuir, Jonathan a pleuré avec lui, mais « David se leva et s'en alla ; et Jonathan entra dans la ville » (20 : 41, 43). Lorsque 400 hommes rejoignent ensuite David dans la caverne d'Adullam, Jonathan n'est pas avec eux. Plus tard, il vient vers David qui se cache dans un bois, et renouvelle son alliance avec lui, mais « David demeura dans le bois, et Jonathan s'en alla à sa maison ». Il n'a pas souffert avec David, n'a pas partagé son opprobre d'être comme une perdrix poursuivie dans les montagnes (26 : 20). Resté attaché à son père et à sa maison, il sera tué lorsque le jugement les atteindra (31 : 1-7).
Quelle leçon pour nous ! On peut aimer le Seigneur, s'attacher à lui de tout son cœur, accepter même de renoncer à bien des choses pour lui donner la première place dans notre cœur ; on peut même le servir… et pourtant ne pas le suivre. C'est très solennel.
Jésus a dit : « Si quelqu'un me sert, qu'il me suive ; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur » (Jean 12 : 26). Il a bien précisé ce que comporte cette marche à sa suite : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive : car quiconque voudra sauver sa vie la perdra ; mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera » (Matt. 16 : 24-25). Chez Jonathan, le moi avait encore une certaine place et il n'a pas voulu « perdre sa vie » à cause de David. Si je sais que mon Sauveur m'a acquis une place dans le ciel, suis-je prêt à renoncer à mener ma vie sur la terre selon mes propres idées ? Ne puis-je pas Lui faire confiance pour tout Lui abandonner et Le suivre là où Il voudra, pour Le servir comme Il voudra, en L'attendant ? Ne regardons pas aux autres, mais écoutons chacun la voix du Maître : « Toi, suis-moi » (Jean 21 : 23).
J-M. Al - « LE SEIGNEUR EST PROCHE » (08-09/03/2016)