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Naaman (4)
 

Lire : 2 Rois 5 
 

L'intervention de Guéhazi
Le jugement du serviteur infidèle
 

L'intervention de Guéhazi

            Elisée n'avait pas voulu accepter un cadeau après la guérison de Naaman. Mais apparemment, Guéhazi n'était pas d'accord ! Comme beaucoup aujourd'hui, il considérait probablement une telle conduite de piété comme bonne en théorie, pleine de bonnes intentions, mais ne pouvant pas être mise en pratique. Pourquoi refuser de l'argent qui aurait pu être employé pour la cause de Dieu ?
            Guéhazi considérait aussi peut-être Naaman, le Syrien, comme un étranger, dont la guérison était un don de la part d'Israël ; accepter la somme qu’il donnait, quel que soit son montant, n’était au fond qu'un marché honnête. Cette attitude intéressée est fréquente dans la chrétienté. On cherche, pour ainsi dire, à mettre en équilibre les deux colonnes du livre de comptes : à une certaine somme d'argent donnée, doit correspondre un équivalent d'œuvres spirituelles - en retour d'un soutien financier, on attend une certaine activité et des résultats : prédications, conversions… ! Mais la peine et l'œuvre spirituelle n'ont pas d'équivalent financier ! Il est faux de penser qu'un serviteur du Seigneur est un salarié - on le soutient pour qu'il puisse se consacrer à l'œuvre du Seigneur.
            En Guéhazi, nous voyons ce qui caractérise la plupart de ceux qui montrent du zèle dans la profession d'une religion. Il prétend être un Israélite dévoué lorsqu’il dit : « Voici, mon maître a épargné Naaman, ce Syrien » (v. 20a). Ensuite il justifie sa conduite en faisant appel à la conscience et à Dieu : « L'Éternel est vivant… si je ne prends de lui quelque chose ! » (v. 20b). Les personnes qui se prétendent religieuses essaient très souvent de justifier leur conduite en se référant à un soi-disant principe tiré de la Bible. Et on peut constater que bien des erreurs que l'on a pu dire ou commettre résultent du fait que l'on a voulu mettre en avant une question de principe.

 

Le jugement du serviteur infidèle

            Les paroles de Guéhazi présentaient habilement une apparence de vérité : les fils des prophètes de la montagne d'Éphraïm avaient peut-être réellement besoin d’une aide extérieure. Mais tout le récit, tant dans le fond que dans la forme, n'était qu'un mensonge. Mentir consiste non seulement à affirmer ce qui est contraire aux faits, mais aussi parfois à mentionner des faits connus pour appuyer des affirmations contraires à la vérité. Une telle habitude est malheureusement courante, même chez les croyants !
            La guérison miraculeuse et la conversion de Naaman n'avaient apparemment pas fait la moindre impression spirituelle sur Guéhazi. Pourquoi cela ? Parce que l'amour de l'argent régnait dans son cœur. Si nous cédons à ce piège, il nous suivra partout, s'attachera à nous en tout temps et se mêlera à toutes nos pensées, à tous nos sentiments. Ce serait cependant une erreur de présenter Guéhazi uniquement sous cet aspect. Il pensait être un bon Israélite et un homme bien religieux - mais sa religion était sectaire. De la même manière, beaucoup d'entre nous se considèrent comme de bons chrétiens et sont attachés aux pratiques extérieures du groupe chrétien auquel ils appartiennent, plus qu'à une réelle fidélité au Seigneur. Guéhazi a même probablement réussi à se tromper lui-même; c'est ce qui ressort de son adjuration : « L'Eternel est vivant ».
            Prenons garde à ne pas parler des choses saintes avec banalité, et à ne pas avoir sur les lèvres des expressions toutes faites qui ne viennent pas du cœur. Ainsi, par exemple, même l'expression Dieu voulant peut devenir une simple formule. Exprimer des vérités sans en faire réellement l'expérience durcit le cœur et étouffe la conscience.
            Guéhazi poursuit Naaman, afin de « prendre de lui quelque chose ». Son action malhonnête va être dénoncée par Elisée, qui lui demande : « D'où viens-tu ? … Est-ce le temps de prendre... ? » (v. 25-26). Le serviteur cupide reçoit son châtiment : il a voulu s'emparer des richesses de Naaman, mais il hérite de sa maladie !
            La fin de ce récit comporte une leçon solennelle pour chacun de nous, croyants : à la veille du retour du Seigneur - de Celui qui a été le Pauvre (Ps. 41 : 1 ; 2 Cor. 8 : 9) -, chercherions-nous à nous enrichir et à trouver notre bien-être sur la terre ? (Jac. 5 : 1-3 ; Agg. 1 : 4).

 

D'après A. Edersheim

 

                        Jour après jour, Seigneur, enseigne-moi ;
                        
Garde mon faible cœur bien près de toi.
                        
Que dans un chemin droit je marche par la foi,
                        
Les yeux fixés sur toi, mon Rédempteur !