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LE LIVRE DE L’APOCALYPSE  (21)


CHAPITRES 21 à 22 : 5
          L’état éternel (21 : 1-8)
          La nouvelle Jérusalem pendant le millénium (21 : 9 à 22 : 5)
          Résumé de la position de l’Eglise


CHAPITRES 21 à 22 : 5


L’état éternel (21 : 1-8)

            Après ces terribles scènes de jugement et de malheur, l’apôtre Jean est invité à contempler des scènes de félicités ineffables. Ses deux dernières visions (huitième et neuvième) présentent l’état éternel comme terme de l’histoire des hommes et du monde (v. 1-8). Après une vue rétrospective de l’Eglise pendant le millénium (21 : 9 à 22 : 5), l’Apocalypse se termine sur des avertissements moraux et un dernier appel de Christ à son Eglise (22 : 6-21).
            Quand le temps ne sera plus, les nouveaux cieux et la nouvelle terre seront la sphère immuable du déploiement de la nouvelle création. Dès que Dieu a terminé le cours de ses voies envers l’homme et envers le monde, le premier ciel et la première terre disparaissent (v. 1) ; il n’y a plus de lieu pour eux (20 : 11). La mer n’a plus de place non plus ; il n’y a ni agitation ni désordre dans le monde nouveau où tout est dans un ordre parfait et immuable.

            Seuls, trois textes de la Bible parlent de l’état éternel, et mettent chacun l’accent sur un de ses caractères particuliers :
                  – 1 Corinthiens 15 : 24-28 : il s’agit de la fin du règne terrestre de Christ, « quand il aura remis le royaume à Dieu le Père ». Christ, le Fils, considéré avant tout comme homme, est alors assujetti à Dieu qui sera « tout en tous ». Maintenant pour l’Eglise « Christ est tout et en tous » (Col. 3 : 11).
                  – 2 Pierre 3 : 13 : « Selon sa promesse (de Dieu), nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habite ». Pour le temps actuel « la grâce règne par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus Christ notre Seigneur » (Rom. 5 : 21). Pendant le règne millénaire, la justice règne par Christ, le Roi (Es. 11 : 4 ; 32 : 1); elle habite enfin éternellement les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
                  – Apocalypse 21 : 1-8 : c’est la révélation d’une éternité de gloire où Dieu (Père, Fils et Saint Esprit) est connu d’une multitude de créatures bénies, dans la jouissance de leur propre bonheur, quand le temps ne sera plus. L’habitation de Dieu est avec les hommes, sans distinction de races ou de nations.


                        • L’Eglise dans l’état éternel

            L’Eglise occupe une place particulière dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Elle est la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, et demeure à jamais l’Epouse de Christ. Comme « cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste » (Héb. 12 : 22), c’est la septième demeure de Dieu, dernière et définitive. 
            La Bible présente sept demeures successives de Dieu. En Eden, Dieu entretenait une relation directe avec Adam innocent, mais n’habitait pas à proprement parler avec l’homme. Après la chute, l’habitation de Dieu avec les hommes suppose la rédemption.
                  1. Le tabernacle dans le désert.
                  2. Le temple de Salomon dans le pays d’Israël.
                  3. Le temple rebâti par Esdras après la déportation.
                  4. Christ, homme sur la terre (Jean 2 : 21; 2 Cor. 5 : 19).
                  5. L’Assemblée, une habitation de Dieu par l’Esprit (Eph. 2 : 21).
                  6. Le temple millénaire.
                  7. L’état éternel.

            Dieu ne se présente plus sous aucun de ses noms d’alliance ou de relation avec les hommes (Elohim, Jéhovah, le Tout-Puissant, le Très Haut ou même le Père). L’Agneau n’est pas nommé, car aucun système médiatorial ne subsiste. Dieu, dans la plénitude de son être et de sa nature, est tout en tous.
            La sainte cité descend du ciel, car son appel et sa place sont entièrement célestes; elle avait été tirée hors du monde dans ce but. L’Eglise est vue ici dans toute la fraîcheur d’une éternelle jeunesse, « préparée comme une épouse ornée pour son mari », bien que les noces de l’Agneau aient été célébrées mille ans auparavant. Elle n’a « ni tache, ni ride, ni rien de semblable » ; elle est « sainte et irréprochable » (Eph. 5 : 27), et ne conserve la trace d’aucune souffrance.
            Sommes-nous sensibles à l’influence que doit exercer sur nous la révélation de ces scènes d’éternité ? La période présente de l’Eglise est d’une importance majeure dans le déroulement des desseins de Dieu. L’Assemblée possède déjà par avance « ce qui demeure » (2 Cor. 3 : 11), c’est-à-dire les choses éternelles. Le Saint Esprit est descendu pour habiter dans les croyants individuellement, comme dans l’Assemblée (1 Cor. 6 : 19 ; 3 : 16), pour nous les révéler. Le sentiment de la présence de Dieu par son Esprit ne devrait jamais nous quitter ; elle produit la sainteté et la vérité dans nos âmes, et nous apporte les consolations divines au travers des épreuves et des peines de la vie chrétienne.


                        • Une consolation éternelle (v. 4)

            En effet, la révélation de l’avenir brillant qui s’ouvre devant les yeux de notre foi est pour tous « une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce » (2 Thes. 2 : 16). Larmes, mort, deuil, cris, peine auront disparu à jamais de ce lieu de bonheur dans lequel Dieu nous introduira.
            Prosternons-nous dans le recueillement en pensant à Christ, l’homme de douleurs (Es. 53 : 3) qui a volontairement goûté tout cela pendant sa vie sur la terre. Les larmes saintes ont été son pain, recueillies dans les vaisseaux de Dieu (Ps. 42 : 3 ; 56 : 8). Il a « offert, avec de grands cris et avec larmes », des prières et des supplications à son Père (Héb. 5 : 7).
            La mort de Christ sur la croix a permis que les « premières choses » (v. 4) prennent fin pour ses rachetés. En effet, dans notre mesure, nous aurons traversé les peines et les souffrances de la première création, parfois comme résultat de nos infidélités. Le départ soudain, définitif pour la terre, d’une personne aimée peut nous rendre inconsolables. Eh bien ! Dieu lui-même nous consolera éternellement. Que la troupe des affligés (Ps. 74 : 19) ne perde pas courage, car le Dieu de toute consolation (2 Cor. 1 : 3) demeure fidèle !
            « Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ». Ce sera la part commune de tous les habitants de la nouvelle terre qui forment ensemble le peuple de Dieu.


                        • Le sceau du dessein divin (v. 5-6a)

            Le dessein d’éternité de Dieu était de déployer les gloires de son Etre. Pleinement révélé en Christ, ce dessein est éternellement accompli par l’œuvre de la croix. Le monde dans lequel l’homme a réalisé tous ses exploits aura passé pour faire place à un état immuable où s’exprime pleinement l’œuvre de Dieu, comme le déclare Celui qui est assis sur le trône (2 Cor. 5 : 17-18).
            Fondées sur l’immutabilité du dessein de Dieu et sur l’œuvre achevée de Christ, ces choses arriveront certainement ; elles sont annoncées par des paroles « certaines et véritables ». Ce même caractère est inscrit sur l’ensemble de la révélation du livre (22 : 6).
            Christ est l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin (v. 6a) de tous les plans divins. Sa parole sur la croix : « C’est accompli » (Jean 19 : 30), prononcée après les heures de l’expiation, trouve deux fois son écho dans l’Apocalypse, soit pour confirmer les jugements (16 : 18), soit, ici, en rapport avec l’état éternel.


                        • Bonheur et malheur éternels (v. 6b-8)

            « A celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement, de la fontaine de l’eau de la vie ». Christ offre encore les trésors de sa grâce à quiconque a soif. C’est aujourd’hui le moment de venir à Lui pour avoir la vie ; c’est aussi le moment de combattre et de vaincre pour hériter de ces choses et avoir sa part des bénédictions de Dieu. Bien que nous ne soyons pas encore arrivés à la source éternelle des eaux de la vie, elle nous rafraîchit dès maintenant.
            Ceux qui, par timidité, par négligence, par endurcissement ou sous l’influence des séductions de Satan, auront refusé les appels de la grâce, seront jetés dans l’étang brûlant de feu et de soufre qui est la seconde mort. C’est un état éternel aussi immuable en jugement que celui de la bénédiction des élus. Effrayante réalité !


La nouvelle Jérusalem pendant le millénium (21 : 9 à 22 : 5)

            Un ange appelle Jean à contempler une autre scène merveilleuse, celle de l’Eglise pendant le règne millénaire de Christ. Avec l’apôtre, nous sommes ainsi conduits à remonter le temps, ou plus exactement à revenir dans le temps, car l’état éternel est hors du temps. Il apparaît clairement qu’il s’agit d’une rétrospective historique :
                  – 1. Dieu n’est pas vu dans la plénitude de son être divin (Père, Fils et Saint Esprit) comme dans l’état éternel, mais de nouveau comme l’Eternel, dans ses noms d’alliance ou de relation (Seigneur, Dieu, le Tout-Puissant ; v. 22), et Christ apparaît de nouveau comme l’Agneau (v. 22).
                  – 2. L’Eglise est en relation avec les nations sur la terre (v. 24 ; 22 : 2) et les saints règnent (22 : 5). Sous le caractère de la nouvelle Jérusalem, elle est vue comme la métropole céleste d’un monde béni sous le sceptre de Christ, tandis que la ville bien-aimée (la Jérusalem terrestre) demeure la capitale terrestre du royaume (Zach. 14 : 16). Dans l’état éternel, au contraire, tout royaume a pris fin pour être remis à Dieu, qui est tout et en tous. Les nations et les rois de la terre n’y seront plus mentionnés.
            Cette description de l’Eglise, revêtue et illuminée de la gloire de Dieu  (v. 11, 23) présente successivement :
                  – 1. La cité telle qu’elle apparaît à un observateur extérieur, son aspect général, son architecture et ses dimensions (v. 9-17).
                  – 2. La nature de la cité et ses caractères propres (v. 18-23).
                  – 3. Les relations de la cité avec le monde extérieur, les nations de la  terre millénaire (v. 24-27).
                  – 4. La vie de la cité et ses bénédictions intérieures (22. 1-5).


                        •  Vue extérieure de la cité

            L’apôtre entend les mêmes paroles que précédemment (17 : 1 ; 21 : 9), prononcées par l’un des sept anges portant les sept coupes de jugement. La première fois, c’était pour voir la cité terrestre, et entendre la sentence de jugement de la seconde Babylone, la prostituée. Maintenant, il s’agit de la cité céleste, la femme de l’Agneau. En effet, la sainte cité est identifiée avec la femme de l’Agneau (v. 9-10). Ainsi, la cité n’est pas l’habitation de l’Assemblée ; elle constitue, en elle-même, l’Assemblée. En même temps, les rachetés ont le droit d’entrer dans la cité, par opposition à tous les méchants qui sont dehors (22 :15).

                             ¤ Une vue générale de la cité (v. 10-11)

            Pour jouir d’une juste perspective de la scène, l’apôtre doit monter sur une grande et haute montagne (en contraste complet, Jean avait été conduit dans le désert, un lieu stérile, pour constater le sort de la grande prostituée - 17 : 3), comme autrefois Balaam pour voir la beauté du peuple de Dieu (Nom. 23 : 9, 28), comme Moïse pour contempler le pays de la promesse (Deut. 34 : 1) ou enfin comme Ezéchiel, pour voir la terre renouvelée d’Israël, la Jérusalem terrestre et le temple nouveau au milieu d’elle (Ezé. 40 : 2).
            Le prophète invitait autrefois les gens de la maison d’Israël à être « confus à cause de leurs iniquités » devant la vision prophétique du temple nouveau et de la gloire de l’Eternel revenant au milieu de son peuple (Ezé. 43 : 10). Que la contemplation par la foi des gloires à venir de la nouvelle Jérusalem produise dans nos cœurs le même esprit de tristesse, en face de nos infidélités et du déclin de l’Eglise !
            La sainte cité, nouvelle Jérusalem, présente deux caractères relatifs à son origine (v. 10-11) :
                  – 1. Elle est céleste : c’est « la Jérusalem céleste » qui descend du ciel. De même, la « maison » de chaque croyant (son corps glorieux) est « éternelle, dans les cieux » (2 Cor. 5 : 1).
                  – 2. Elle est aussi divine : « ayant la gloire de Dieu ». Ainsi, elle est revêtue de la gloire divine, symbolisée par le jaspe cristallin, qui reflète la lumière d’un corps céleste (du soleil, image de Christ). Le jaspe exprime aussi le caractère de Celui qui est assis sur le trône pour dominer sur toute la création (4 : 3). Ici, le symbole du luminaire montre que la lumière divine rayonnera par le moyen de l’Eglise sur la terre pour guider les nations pendant le millénium (v. 24).


                             ¤ La muraille de la cité, ses portes et ses fondements (v. 12-14)

            La muraille, grande et haute, est posée sur douze fondements et possède douze portes.
            La muraille d’une ville marque ses limites géographiques et administratives. Elle en assure la sécurité, grâce à la présence des gardiens (Es. 62 : 6). Elle sépare aussi ce qui est saint de ce qui est profane (Ezé. 42 : 20). Ainsi, la sainte cité demeure exempte de toute souillure (v. 27 ; 22 : 14). Les portes permettent d’entrer dans la ville ou d’en sortir, et de contrôler ainsi les relations avec l’extérieur. Il était important autrefois à Jérusalem de les maintenir en bon état, avec les battants, les verrous et les barres, et de ne les ouvrir qu’à bon escient, lorsque le soleil était chaud (Néh. 3 : 3 ; 7 : 3). Ces précautions ne seront plus nécessaires pour la sainte cité (v. 25).
            La porte était aussi le lieu où se rendait le jugement ; c’était le centre administratif de la ville (Ruth 4 : 1). La sainte cité en possède douze, symbole connu de la perfection administrative divine dans l’homme.
            A chaque porte, un ange veille. Ils sont seulement serviteurs maintenant, et n’exercent plus le pouvoir administratif qui leur était confié autrefois ; ce n’est pas à eux que doit être soumis le monde habité à venir, mais à l’Assemblée (Héb. 2 : 5). Sur les douze portes, on voit le nom des tribus des fils d’Israël. Souvent les portes d’une ville sont nommées d’après la destination des routes qu’elles contrôlent. Ainsi, les bénédictions issues de la sainte cité se déverseront d’abord sur le peuple d’Israël pour s’étendre ensuite aux nations de la terre. La succession des points cardinaux présentée ici (est, nord, sud et ouest) rappelle la disposition des tribus d’Israël autour du tabernacle dans le désert.
            L’ordre était le suivant (Nom. 2), trois tribus se plaçant à chacun des quatre points cardinaux :
                  Est : Juda, Issacar et Zabulon,
                  Sud : Ruben, Siméon et Gad
                  Ouest : Ephraïm, Manassé et Benjamin
                  Nord : Dan, Aser et Nephthali.
            Joseph est scindé en deux pour respecter le nombre 12, et compenser l’absence de Lévi avec les autres tribus. La tribu sacerdotale était au milieu du camp, pour ainsi dire associée au tabernacle. De même, dans la sainte cité, les saints célestes seront sacrificateurs de Dieu et du Christ (20 : 6).

            Les douze fondements de la muraille portent les noms des douze apôtres de l’Agneau, et non pas, comme les douze portes, celui des tribus d’Israël. Les croyants de l’Eglise ont été collectivement édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes (du Nouveau Testament), Jésus Christ lui-même étant la « pierre maîtresse de l’angle » (Eph. 2 : 20 ; 1 Cor. 3 : 11). En leur temps, les douze apôtres ont établi par leur ministère ce que serait le gouvernement et l’administration du royaume millénaire par l’assemblée. Ce n’est pas le point de vue du mystère caché concernant Christ et son Eglise (son corps) révélé par les écrits de l’apôtre Paul, qui ne faisait pas partie des douze (1 Cor. 15 : 9).


                             ¤ Les dimensions de la cité (v. 15-17)

            L’ange qui parlait à l’apôtre Jean disposait d’un roseau d’or (v. 15) pour mesurer la cité, selon des mesures d’ange (v. 17). C’est une perfection humaine évaluée par une créature céleste. Pour nous, mesurer les dimensions de la cité, c’est comprendre et connaître les mesures du dessein de Dieu et de l’amour du Christ (Eph. 3 : 18). Pour cela, il faut un roseau d’or, un instrument de mesure divin. Par contraste, l’homme, peut-être un ange, qui accompagnait le prophète Ezéchiel pour mesurer Jérusalem, ne disposait que d’une canne (Ezé. 40 : 5). Lorsque cette même ville est livrée aux nations avant le règne, l’apôtre Jean est invité à n’en mesurer qu’une partie, avec un roseau qui n’est pas d’or (11 : 1).
            D’ordre divin, les dimensions de la cité sont parfaites ; mais elles restent finies, car l’homme y est engagé et Dieu seul est infini. Bâtie sur un plan carré (la longueur et la largeur sont égales), la cité est un cube dans l’espace (la hauteur est égale aux dimensions de sa base) : toutes les arêtes sont identiques et toutes les faces sont d’égale surface. Cette perfection se retrouvait déjà dans les dimensions du lieu très saint du tabernacle dans le désert ou du temple dans le pays. La mesure de 12 000 stades (soit 1 500 milles romains ou 2 220 km) suggère plutôt une valeur symbolique que réelle. En comparaison, la dimension de la muraille est très faible (144 coudées, soit 70 mètres environ). Peut-être s’agit-il plutôt de son épaisseur que de sa hauteur ?
            La répétition du nombre 12 et de ses multiples (144 ou 12 000) pour la cité, sa muraille, ses portes, ses fondements, les anges et les apôtres n’est pas fortuite. La cité est bien un joyau de l’œuvre de Dieu, exprimant en elle la perfection administrative de ses voies.


                        • Nature de la cité

            Après cet aperçu général, nous découvrons la nature très précieuse de chacune des parties de la cité. Dans l’ordre, la description concerne d’abord la muraille, la cité elle-même, les douze fondements de la muraille, les douze portes et la rue de la cité (v. 18-21). Ensuite, est évoquée la vie propre de la cité en relation avec Dieu et dans sa lumière.

               – v. 18a : La muraille de jaspe. Auparavant, le luminaire de la cité était comparé à une pierre de jaspe (v. 11). En Christ a brillé sur la terre tout l’éclat de la gloire et de la lumière de Dieu. Ce rôle sera confié à la sainte cité pendant le règne millénaire.
            Ici, le Saint Esprit ajoute que la gloire et la lumière de Dieu seront la protection de la cité, comme une muraille. Le résidu fidèle de Juda en parle dans son cantique d’anticipation : « Il a mis le salut pour murailles et pour remparts » (Es. 26 : 1).

               – v. 18b : « La cité d’or pur ». L’or est le symbole de la gloire de Dieu ; c’est la nature même de la cité. Mais l’or est ici semblable à du verre pur, car la cité est sainte, et sa pureté est comparée à la transparence du cristal. Rien de mauvais, ni rien de caché, ne peut subsister dans la lumière de Dieu. Dès maintenant, le nouvel homme dans le croyant est « créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité » (Eph. 4 : 24).

               – v. 19-20 : Les fondements de la muraille ornés de pierres précieuses. Nous savions déjà que les douze fondements de la muraille portaient les noms des douze apôtres de l’Agneau (v. 14). Nous apprenons maintenant par le symbole des pierres précieuses que chaque fondement reflète quelque chose de la gloire de Dieu et de sa lumière.
Les pierres précieuses dans la Bible présentent :

                             ¤ Les gloires de Dieu et de Christ dans la création (Ezé. 28 : 13)

                             ¤ La gloire et la grâce de Christ comme souverain sacrificateur ; elles sont déployées en figure sur le pectoral d’Aaron, qui portait les noms des douze tribus d’Israël sur ses épaules et sur son cœur (Ex. 28 : 9, 17-20).

                             ¤ Elles sont ici l’ornement des fondements de la sainte cité. On peut penser que ces douze fondements étaient disposés trois par trois sous chacun des quatre côtés de la muraille ; de la même manière, les pierres du pectoral sacerdotal étaient placées selon quatre rangées de trois pierres chacune. Dans la sainte cité, l’ordre serait ainsi le suivant :

          Jaspe                   saphir                calcédoine
          Emeraude            sardoine            sardius
          Chrysolithe           béryl                 topaze
          Chrysoprase         hyacinthe         améthyste

            Dans une harmonie divine, car tout est d’or dans la cité, Christ fait briller dans chacun des siens un trait particulier de sa grâce et de sa gloire.

               – v. 21a : Les douze portes étaient douze perles : « chacune des portes était d’une seule perle ». Ici, le langage est nettement symbolique. A la différence des pierres précieuses extraites de la terre, les perles sortent de la profondeur des mers. La perle de très grand prix pour Christ (Matt. 13 : 46), le fruit de ses souffrances, sort des eaux profondes du jugement qu’Il a connu seul sur la croix. Le souvenir en est gardé dans le parfum de la coquille odorante de l’encens composé (Ex. 30 : 34).
            Chaque perle exprime ici la beauté morale de l’Eglise pour Christ. Aux portes de la cité, cette beauté est vue par les hommes et par les anges.

               – v. 21b : La place de la cité d’or pur. Il s’agit, dans la cité, de sa rue ou de sa place, du lieu où passent ses habitants. Le sol en est solide et pur, formé des mêmes matériaux que la cité elle-même ; la justice et la sainteté divines écartent tout danger de souillure.

               – v. 22-23 : Ni temple, ni luminaire. Dans le temple, Dieu demeurait autrefois au milieu de son peuple, caché dans l’obscurité profonde. Le temple nouveau, bâti dans la Jérusalem terrestre pendant le millénium, sera le lieu d’adoration pour Israël et les nations (Zach. 14 : 16). Mais, pendant la même période, la Jérusalem céleste n’aura pas de temple. Elle possède beaucoup plus, la présence de Dieu lui-même au milieu des siens. Dieu et l’Agneau sont eux-mêmes le lieu de culte, sans voile. Toutefois, le côté des relations du Père avec ses enfants, sa famille céleste, n’est pas envisagé ici. Il n’est pas question de relation, mais d’administration. L’épouse, la femme de l’Agneau, n’est pas vue non plus comme le corps de Christ.
            Les deux luminaires (le soleil et la lune) avaient été créés par Dieu au quatrième jour pour éclairer la terre et pour marquer le rythme des jours et des saisons (Gen. 1 : 13-19). Ils ne sont plus nécessaires à la vie et au bonheur de la sainte cité qui, là encore, possède beaucoup plus : la lumière et la gloire de Dieu et de l’Agneau l’illuminent, et « il n’y aura plus de nuit, là » (v. 25).


                        • Relations extérieures (v. 24-27)

                             ¤ Lumière de Dieu et hommage des nations. D’une part, la cité apporte la lumière de Dieu sur la terre pour éclairer les nations (v. 24a). Il s’agit des peuples épargnés par les jugements qui venaient de frapper la terre. La promesse faite autrefois à Israël et à la Jérusalem terrestre (Es. 60 : 3), exprimée en termes identiques, montre que l’origine céleste de la lumière divine sera la sainte cité, mais que le canal sur la terre en sera l’Israël de Dieu. Inversement, les rois de la terre apporteront en retour leur gloire à la cité, la gloire et l’honneur des nations (v. 24b, 26). Ils reconnaissent ainsi le ciel et son royaume comme la source de leurs bénédictions.


                             ¤ Portes ouvertes. Les portes de la cité céleste peuvent rester ouvertes, car aucun danger ne la menace plus. Il n’y a plus de nuit ; les ténèbres ont fait place à la vraie lumière (1 Jean 2 : 8). Là encore, la comparaison avec la Jérusalem terrestre est touchante (Es. 60 : 11), mais elle montre que celle-ci n’est pas placée sur un terrain aussi élevé que la Jérusalem céleste. Sur la terre, le cycle du jour et de la nuit subsiste, mais les portes restent ouvertes continuellement.


                             ¤ La sainteté absolue de la cité de Dieu. Rien de souillé n’entre dans la cité (v. 27), ni quoi que ce soit qui ait affaire avec l’idolâtrie (Dieu est le seul temple) ou avec le mensonge (Dieu seul est vrai). Le mal demeure encore dans le cœur de l’homme, même si les séductions de Satan lui sont épargnées pendant le millénium. Mais le caractère même de la cité empêche l’entrée de quelque mal que ce soit dans son sein. Quel contraste absolu avec la cité terrestre de l’homme, la Babylone corrompue, pleine d’idolâtrie et de mensonge (17 : 4) !
            Seuls ceux dont le nom est écrit dans le livre de vie entrent dans la cité (v. 27), car la robe de chacun est lavée dans le sang de l’Agneau (7 : 14 ; 22 : 14). Dans son ensemble, la cité est l’Epouse, la femme de l’Agneau. Mais ses portes sont ouvertes pour y accueillir d’autres habitants, des saints célestes qui ne sont ni de l’Eglise, ni des nations de la terre, pour y jouir de bénédictions individuelles.


                        • Bénédictions intérieures (22 : 1-5)

            La sainte cité n’a pas de temple (21 : 22), car Dieu et l’Agneau en sont le temple. Par contraste, elle possède le trône de Dieu et de l’Agneau (v. 1, 3), le siège du pouvoir universel et la source de toutes les bénédictions.
            Un fleuve d’eau vive, éclatant comme du cristal, a sa source dans le trône, à l’image des eaux de la bénédiction qui coulent du sanctuaire terrestre (Ezé. 47 : 1, 12). Ce sont des bénédictions spirituelles vivifiantes, d’abord pour les habitants de la cité dans le ciel, puis pour les nations sur la terre. Quel bonheur d’être enfin arrivé à la source de tout rafraîchissement, la vraie fontaine des eaux de la vie !
            L’arbre de vie, arrosé par le fleuve de la grâce, porte douze fruits, tout au long de l’année. Le jardin de délices de la première création possédait deux arbres : celui de la connaissance du bien et du mal (image de la responsabilité de l’homme) et l’arbre de vie (image des desseins de Dieu). Le premier arbre n’a plus sa place dans la nouvelle création, car la responsabilité du premier Adam prend fin en Christ, le dernier Adam. Dans le paradis de Dieu, seul subsiste éternellement l’arbre de vie.
            « Mangez, amis ; buvez, buvez abondamment bien-aimés ! » (Cant. 5 : 1). Ainsi, les saints célestes glorifiés mangent le fruit vivifiant de l’arbre de vie et se rafraîchissent au fleuve d’eau vive. Tandis que l’Eglise est encore sur la terre, chaque croyant est invité à revenir au premier amour et à vaincre, pour goûter les prémices de cette nourriture spirituelle (2 : 7).
            Les feuilles de l’arbre, symbole de ce qui se voit, sont pour la guérison des nations encore sur la terre. Pendant le règne de Christ, tous les conflits entre peuples ou ethnies, qui ont constamment ravagé le monde depuis le déluge, disparaîtront absolument.
            « Plus de malédiction » (v. 3) : la malédiction est le résultat du péché de l’homme dans le monde, depuis la désobéissance d’Adam et le crime de Caïn (Gen. 3 : 17b ; 4 : 11). Lorsque le trône de Dieu et de l’Agneau est établi dans la sainte cité, toutes ces malédictions disparaissent, pour ne laisser subsister qu’une parfaite bénédiction.
            Les esclaves de Dieu le servent, voient sa face, portent son nom sur leurs fronts et sont éclairés par sa lumière. Ils règnent, non seulement pour mille ans (20 : 6), mais « aux siècles des siècles » (v. 5), c’est-à-dire éternellement. Ainsi, cette merveilleuse rétrospective sur la nouvelle Jérusalem pendant le règne millénaire, se prolonge-t-elle dans l’état éternel.


Résumé de la position de l’Eglise

            La partie prophétique du livre de l’Apocalypse se termine sur cette vision de l’Eglise. Objet d’un dessein divin éternel, elle est bâtie par Christ pour lui appartenir pour toujours. Céleste et divine dans son origine et sa destinée, l’Assemblée reflète, par ses caractères et ses bénédictions, les gloires variées de l’Agneau, déjà dans le règne millénaire, et jusque dans l’éternité.
            « De sa plénitude (du Fils unique)…, nous tous nous avons reçu et grâce sur grâce » (Jean 1 : 16). Les quelques caractères rappelés ci-dessous ne nous confondent-ils pas dans l’admiration et l’adoration ?

Les bénédictions de la Jérusalem céleste

  Plus de malédiction dans la cité                    Bénédiction et rachat parfaits
  Le trône de Dieu et de l’Agneau est là          Administration divine parfaire
  Les esclaves servent Dieu                            Activité parfaite
  Ils voient la face de Dieu                               Communion parfaite
  Le nom de Dieu est sur leurs fronts               Sceau d’une identification parfaite
  Ni nuit, ni luminaire dans la cité                     Lumière divine parfaite
  Un règne aux siècles des siècles                  Eternité parfaite
 

 

D’après « Sondez les Ecritures » (vol. 15)

A suivre