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LE LIVRE DE L’APOCALYPSE  (19)


CHAPITRE  19 ; 20 : 1-3


La joie dans le ciel (v. 1-5)

            L’expression « après cela » (v. 1) introduit un nouveau sujet. Alors que toute la terre pleure sur le jugement de Babylone, le ciel se réjouit et rend gloire à Dieu. Une foule nombreuse dans le ciel s’exprime d’une seule voix pour dire : « Alléluia », c’est-à-dire « Louez Jah » ou « Louez l’Eternel ». Cette foule se compose de tous les saints célestes, désignés plus loin par le nom d’Anciens ; ils sont peut-être accompagnés des saints anges de Dieu.
            C’est ici la première mention dans le Nouveau Testament du mot « Alléluia », tout à la fin du dernier livre de la révélation divine. Dans l’Ancien Testament, il apparaît pour la première fois dans le Psaume 104 (v. 35), qui exprime le chant de louange adressé au Messie dans la création et la description prophétique de son royaume terrestre. « Alléluia » est ensuite le thème des merveilleuses louanges de la fin du cinquième livre des Psaumes.
            Par ce premier « Alléluia », la foule nombreuse célèbre d’abord les attributs de Dieu : salut, gloire et puissance (v. 1). L’œuvre de la rédemption est complète et les jugements du mal sont irrévocables : « Car l’Eternel, le Dieu des rétributions, rend certainement ce qui est dû » (Jér. 51 : 56).
            Le second « Alléluia » (v. 3), prononcé par la même foule, confirme l’opportunité de la destruction de Babylone, la prostituée, et son jugement définitif.
            Enfin, le cercle se restreint aux saints célestes (les quatre Vivants et les vingt-quatre Anciens) : par leur troisième « Alléluia » (v. 4), ils rendent hommage à Dieu pour ce qu’il est dans son essence. Ils y ajoutent leur pleine soumission à sa volonté par leur « Amen ». Nommés ici pour la dernière fois, les Anciens, qui ont toujours l’intelligence des pensées de Dieu, se prosternent encore dans l’adoration.
            La conclusion de cette scène de joie et de louanges est apportée par une seule voix issue du trône, invitant tous ses esclaves et tous ceux qui le craignent à louer Dieu. Ce double titre des saints célestes est bien digne de notre attention ! Présentons-nous déjà maintenant sur la terre ce caractère d’esclaves fidèles à notre Maître, dans la crainte qui lui est due ?
            Les anges sont aussi probablement impliqués dans cette scène, puisque Jean s’adressera plus tard à l’un d’eux (v. 10).


Les noces de l’Agneau (v. 6-10)

            Enfin, un quatrième et dernier « Alléluia » (v. 6) célèbre l’introduction glorieuse du règne de Christ. Le « royaume du monde de notre Seigneur et de son Christ » (11 : 15) avait été annoncé auparavant par de grandes voix s’exprimant au ciel au moment où le septième ange sonnait de la troisième trompette de malheur. Maintenant, le Roi en personne entre dans son règne, à l’issue des jugements annoncés par les sept coupes.
            Et, chose merveilleuse, c’est aussi le moment solennel pour célébrer les noces de l’Agneau avec celle qu’il a choisie pour partager la gloire de son règne. La voix de la foule nombreuse s’accompagne d’un déploiement de puissance (grandes eaux et forts tonnerres), qui souligne la plénitude de la joie sans mélange qui remplit alors le ciel.
            Toutes les images de Christ et de l’Eglise dans l’Ancien Testament ont leur illustration :
                    – Dieu, le Roi, fait un festin de noces pour son Fils, l’Agneau de Dieu, selon son propre dessein d’éternité (Matt. 22 : 2), annoncé dans la neuvième similitude du royaume des cieux.
                    – La femme de l’Agneau s’est préparée (v. 7). L’Eglise appartenait déjà à Christ ; elle lui était fiancée pour lui être présentée comme une vierge chaste (2 Cor. 11 : 2).
            Mais comment les taches, les rides et les souillures du monde impur qu’elle avait traversées pouvaient-elles rester attachées à celle que Christ veut se présenter à lui-même, glorieuse et digne de lui ? Déjà maintenant, Christ sanctifie et purifie son assemblée par le ministère de sa Parole (Jean 17 : 17, 19 ; Eph. 5 : 26). Au moment où elle franchit les parvis célestes, Christ achève son travail envers elle. Devant son tribunal (2 Cor. 5 : 10), tous les saints de l’Eglise, alors glorifiés, paraissent pour que les effets de la grâce dans leur vie soient manifestés dans la lumière : Quel moment merveilleux ! De la longue et triste histoire de l’Assemblée sur la terre, ne subsistera que l’œuvre divine en elle, dans un pur et complet triomphe de la grâce de Dieu.
            Pour autant, le côté de notre responsabilité actuelle n’est pas oublié : « Il lui a été donné d’être vêtue de fin lin, éclatant et pur » (v. 8).Nous sommes ainsi invités à coopérer au travail divin qui prépare l’épouse pour la joie du cœur de son Epoux, en tissant, chacun dans notre mesure, la robe de noces de la femme de l’Agneau. Cette invitation d’amour est adressée à chaque croyant. Devant Dieu, nous sommes déjà revêtus des vêtements du salut et de la robe de la justice (Es. 61 : 10). Mais il s’agit ici de notre conduite sur la terre, qui sera la trame, par la foi, de quelque chose d’éternel et d’une grande valeur (le « fin lin »), et fera partie de la gloire de l’Eglise pour la joie de Christ. Rien de tel ne peut être produit, si ce n’est comme fruit de la grâce de Dieu (« il lui a été donné »).
            Les desseins de Dieu s’accomplissent : l’Eglise, nouvelle Jérusalem, « préparée comme une épouse ornée pour son mari », est aussi revêtue de la « gloire de Dieu » (21 : 2, 11).


                        • Une béatitude (v. 9)

            Il s’agit de la quatrième béatitude du livre de l’Apocalypse.
            Le bonheur de l’Eglise est parfait, comme aussi celui des invités au banquet des noces de l’Agneau. Qui sont ces invités ? Les amis de l’Epoux, c’est-à-dire les saints célestes de l’ancienne dispensation, depuis Abel le juste jusqu’à Jean le Baptiseur (Matt. 23 : 35 ; Jean 3 : 29). Les martyrs de la grande tribulation n’y sont pas inclus : ils ne sont pas encore ressuscités ni glorifiés au moment des noces, et leur part sera dans le monde millénaire. Ici, la scène, exclusivement céleste, se situe juste avant les jugements guerriers qui introduisent le règne.
            Soyons profondément conscients et reconnaissants de l’honneur immérité que Dieu nous confère de nous unir ainsi à son Fils pour nous donner une place plus élevée même que les fidèles de l’Ancien Testament ! (Matt. 11 : 11).
            Dieu appose enfin son sceau sur les déclarations inspirées de l’apôtre : ce sont « les véritables paroles de Dieu ». A la fin du livre, les révélations de l’état éternel et de la gloire de la sainte cité seront aussi « certaines et véritables » (21 : 5 ; 22 : 6).


                        • Jean et l’ange (v. 10)

            Devant ce tableau merveilleux, l’apôtre Jean se prosterne et se propose de rendre hommage à l’ange qui le lui révèle. Il ne convenait pas de le faire ; les anges, ces créatures célestes, bien que d’un ordre supérieur aux humains, demeurent des serviteurs de Dieu et des saints, et ne doivent pas être eux-mêmes adorés (Héb. 1 : 6-7, 14 ; Col. 2 : 18). C’est un avertissement d’actualité pour l’église à son déclin : tout hommage revient exclusivement à Dieu.


Jugements guerriers et destruction de la Bête (1)

                        • La vision de Christ glorieux, chef des armées célestes

            Le jugement et la justice forment les bases du trône de Dieu (Ps. 89 : 14). Longtemps, dans le gouvernement du monde, des chefs infidèles les ont séparés. Maintenant, le temps est venu pour que le jugement retourne à la justice (Ps. 94 : 15). L’avènement de Christ est décrit en des termes qui rappellent le triomphe d’un général romain, suivi de ses armées après les victoires. Ici, le Christ triomphant paraît devant le monde avant les combats. Plusieurs détails de ses attributs se retrouvent ailleurs dans la Parole.
                    – 1. Il est assis sur un cheval blanc. Le cheval évoque la puissance de sa venue, et la couleur de sa monture symbolise la pureté et la justice de ses jugements. Le cavalier du premier sceau (6. 2) lui était extérieurement comparable, mais il exerçait sa puissance pour le mal, et non pour la justice, comme Christ.

                    – 2. Ses quatre noms :
                            . Il est d’abord appelé « Fidèle et Véritable » (v. 11) devant le monde qu’il va juger. S’adressant à Laodicée, il s’était déjà présenté comme « le Témoin fidèle et véritable » (3 : 14).
                            . Il possède aussi un autre nom personnel « merveilleux » (Juges 13 : 18 ; Es. 9 : 6) qui demeure un secret pour lui seul (v. 12) : « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11 : 27).
                            . De plus, il s’appelle aussi : « La Parole de Dieu » (v. 13). Le nom désigne la personne. L’identification entre le Fils éternel de Dieu et la Parole éternelle (ou le Verbe), caractéristique des écrits de Jean, est d’une force extraordinaire. La Parole se fait connaître par son message, mais elle agit aussi avec puissance.
                            . Enfin, le nom public du grand vainqueur est : « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (v. 16). Roi sur son peuple Israël, il est le Seigneur des nations.

                    – 3. Sa mission est de juger et de combattre avec justice. Ses jugements ne sont plus judiciaires, c’est-à-dire rendus par un tribunal ; ce sont des jugements guerriers. Les armes décident de l’issue du combat.

                    – 4. Ses gloires et ses attributs :
                              . « Ses yeux sont une flamme de feu ». Déjà souligné dans la vision du Fils de l’homme au début du livre (1 : 14), cet attribut était rappelé à l’ange de Thyatire. Après le jugement de Babylone, Christ va juger la Bête et le faux prophète.
                              . « Sur sa tête il y a plusieurs diadèmes ». Le diadème est symbole de beauté, de gloire et d’ornement divins (Es. 28 : 5-6).
                              . La majesté royale de Christ dépasse celle de tous les grands du ciel. Par opposition aux nombreux diadèmes dont Dieu se plaît à honorer son Fils pour consacrer sa domination universelle, Satan s’est paré lui-même de sept diadèmes, un sur chacune de ses têtes (12 : 3), tandis que la Bête romaine en porte dix, un sur chacune de ses cornes (13 : 1). Le jugement va dépouiller l’un et l’autre de leurs fausses gloires usurpées.

                    – 5. Son vêtement : teint dans le sang, il parle de vengeance ; c’est la vendange de la terre (v. 15 ; 14 : 20). Le jus du raisin écrasé dans le pressoir est comme du sang qui rejaillit sur les vêtements (Es. 63 : 2-4). Jugement terrible et sans appel !

                    – 6. Ses armées (v. 14) : c’est maintenant que s’accomplit la prophétie d’Enoch rappelée par Jude : « Le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades pour exécuter le jugement contre tous » (Jude 14-15). Il s’agit donc formellement de la seconde phase de la seconde venue de Christ, son apparition en gloire pour régner, et non pas de sa venue pour prendre l’Eglise avec lui. Christ vainqueur n’est plus seul, comme au jour de son rejet. Il est accompagné des saints célestes glorifiés qui le suivent ; montés sur des chevaux blancs comme leur chef, ils ont un vêtement de pureté et de justice. Ce sont ses élus, appelés et fidèles. Ceux qui avaient accompagné le roi David au temps de son affliction ont partagé plus tard la gloire de son règne (2 Sam. 23 : 8). De même, chaque croyant est invité à souffrir maintenant pour Christ avant de régner ensuite avec lui (2 Tim. 2 : 12). Vue collectivement, l’Eglise de Christ est aujourd’hui sur la terre dans la position de Séphora, épouse de Moïse en exil, ou d’Abigaïl, épouse de David rejeté, avant d’être semblable à Asnath, épouse de Joseph glorifié. Ne l’oublions-nous pas, lorsque nous nous mêlons au monde ?

                    – 7. Combat et gouvernement (v. 15) : accompagné par les armées célestes, Christ se présente seul comme armé pour un combat contre la multitude de ses ennemis. « L’épée aiguë à deux tranchants », qui sort ici de sa bouche, était déjà l’un de ses attributs comme Fils de l’homme dans la première vision du livre (1 : 16). L’épée est le symbole du jugement de Dieu, soit contre l’Antichrist, soit même – chose solennelle ! – contre Christ, la sainte victime sur la croix (Zach. 11 : 17 ; 13 : 7). Identifiée à la parole de Dieu, l’épée serait utilisée contre les faux docteurs de Pergame, si l’assemblée ne se repentait pas (2 : 12, 16). Maintenant, sortant de la bouche de Christ, elle se tourne contre les nations de la terre pour exercer un jugement guerrier. Quelques détails permettent d’apprécier l’ampleur de ce terrible jugement (14 : 20 ; Ezé. 39 : 12-15) qui doit introduire le gouvernement de Christ en justice (la verge de fer pour paître les nations) en réprimant alors toute rébellion (Ps. 2 : 9).


                        • Le jugement (v. 17-18)

            Un autre ange (cet ange n’est pas ici un type de Christ, contrairement à certaines scènes antérieures : 7 : 2 ; 10 : 1), se tient dans le soleil, le lieu de l’autorité suprême, pour convier les oiseaux de proie à prendre part au « grand souper de Dieu », c’est-à-dire aux résultats du jugement par Christ des armées des deux Bêtes (la Bête romaine et le faux prophète, l’Antichrist) au site d’Armaguédon.
            Une scène comparable est prophétiquement annoncée par le prophète Ezéchiel (Ezé. 39 : 17-20), en rapport avec Gog (l’Assyrien, le roi du nord) et ses innombrables armées. L’anéantissement par Christ de ces hordes nordiques interviendra après le combat contre les armées de la Bête romaine (Dan. 11 : 45).
            Personne n’échappe au jugement parmi ceux qui possèdent soit l’autorité (rois et chiliarques), soit la force (puissants, chevaux et cavaliers). Toutes les différences de rang (libres ou esclaves) ou de responsabilité (petits ou grands) dans le monde s’effacent alors devant Dieu.
            Quelle opposition entre le grand dîner de la grâce (Luc 14 : 16) pour les noces de l’Agneau dans le ciel, et le souper du jugement sur la terre qui lui succède immédiatement ! Or, tout être humain est placé en face de l’un ou de l’autre. Que chacun réalise bien que, s’il n’accepte pas Christ comme son Sauveur, il n’aura pas sa place au dîner de la grâce, mais devra rencontrer Dieu comme son juge (Amos 4 : 12).


Jugements guerriers et destruction de la Bête (2) (19 : 19-21)

            La nouvelle vision de l’apôtre (v. 19) révèle le grand combat entre la puissance du mal et celle du bien :
                    – D’un côté, la Bête, chef politique de l’empire romain reconstitué, qui a entraîné avec elle de nombreux rois de la terre, et leurs innombrables armées. Elle est associée au faux prophète, la seconde Bête, chef du pouvoir religieux juif apostat.
                    – De l’autre côté, Christ, assis sur son cheval blanc et suivi de son armée.
            Les détails du combat ne sont pas donnés ici, mais seulement son terme et ses résultats. Le bien triomphe du mal, et Christ confirme ici sa victoire, déjà remportée à la croix. Là, une victoire morale définitive avait été remportée sur les puissances spirituelles de méchanceté dans les lieux célestes (Eph. 6 : 12 ; Col. 2 : 15). Ici (mais c’est encore futur pour nous), il s’agit de la victoire guerrière sur les puissances humaines de mal sur la terre (v. 20). En arrière-plan de ces deux combats, le même ennemi, Satan, le diable, dirige toute la puissance du mal contre Christ et les siens.


                        • Le sort des deux Bêtes

            Encore en vie, les deux chefs (politique et religieux) des coalitions ennemies sont saisis les premiers. Il n’est pas précisé par qui ils le sont, probablement par des anges qui avaient déjà participé, trois ans et demi auparavant, au combat préliminaire dans le ciel pour en chasser Satan. Le jugement et la destruction du faux prophète (la seconde Bête, l’Antichrist) sont accomplis par le Seigneur lui-même, par l’apparition de sa venue (2 Thes. 2 : 8).
            Sans autre jugement, sans passer par la mort, sans un séjour en hadès (ce lieu transitoire invisible où vont les âmes après la première mort), ces deux hommes sont précipités vivants en enfer, dans la géhenne, pour connaître les tourments éternels. Ce lieu terrible a été préparé par Dieu spécialement pour Satan et ses anges, et non pas à l’origine pour des humains. Pourtant, de toutes les créatures (célestes ou terrestres), ce sont deux hommes qui y sont jetés les premiers. Quel solennel contraste avec cet autre acte de puissance divine (en grâce et non pas en jugement) qui avait fait entrer Enoch et Elie dans la bénédiction céleste sans passer par la mort !
            Un peu plus tard, les deux Bêtes seront rejointes dans l’étang de feu par les incrédules des nations, objets du jugement irrévocable des vivants avant le règne millénaire (Joël 3 : 2, 12 ; Matt. 25 : 31-46), suivis par les méchants de Juda et des dix tribus d’Israël. Le diable, lui, sera jeté dans l’étang de feu et de souffre à la fin du règne, puis enfin les morts incrédules après la session de jugement du grand trône blanc. L’existence même de ce lieu de tourments éternels démontre qu’on ne se moque pas impunément de Dieu (Gal. 6 : 7).


                        • Le sort des armées ennemies (v. 20)

            Elles ne partagent pas immédiatement le sort de leurs chefs. Tous ces rebelles sont tués par Christ en personne, qui seul porte l’épée du jugement (v. 15). Quel contraste avec la position de l’humble Jésus de Nazareth, méprisé et humilié lors de sa première venue en grâce !
            Les corps morts des ennemis sont offerts à la rapacité des oiseaux de proie : ainsi s’accomplit l’appel à s’assembler au grand souper de Dieu (v. 18). Ce n’est qu’une mise à mort guerrière ; le jugement final de ces morts innombrables n’aura lieu que mille ans plus tard (20 : 5). On mesure un peu le caractère de ce « jour de l’Eternel… cruel, avec fureur et ardeur de colère », qui exterminera des multitudes d’hommes, à tel point qu’un « mortel sera plus précieux que l’or fin » (Es. 13 : 9, 12).
            Ainsi se termine cette succession de jugements : le jugement judiciaire (par Dieu) de Babylone, la prostituée (18 : 20), et le jugement guerrier (par Christ) des nations rebelles conduites par les deux Bêtes.


Satan lié (20 : 1-3)

            Cette quatrième vision de l’apôtre décrit le sort temporaire de Satan pendant le millénium. Malgré son rôle majeur dans la révolte universelle des hommes contre Dieu et contre son Christ, le nom de Satan et son action n’avaient jusque-là pas été mentionnés. Or, si le cœur des hommes était le siège de la rébellion de l’humanité contre Dieu, Satan en était le véritable auteur invisible et c’était lui la source cachée de l’énergie du mal.
            Chassé du ciel avec ses anges (12 : 9), Satan s’était associé aux deux Bêtes pour causer le malheur du monde. Maintenant le temps est venu de neutraliser sa puissance, avant que son jugement définitif soit prononcé et exécuté. Du ciel, un ange vient se saisir de lui pour le lier, le jeter dans l’abîme, l’enfermer, et finalement mettre un sceau sur lui pour toute la durée du règne millénaire.


                        • L’abîme

            Les instruments de l’ange pour accomplir cette suprême mission sont la clef de l’abîme et une grande chaîne. L’abîme, lieu invisible, n’est pas le lieu des tourments. C’est un domaine gardé ; il faut une clef pour l’ouvrir ou le fermer. Sous cette réserve, des êtres y entrent ou en sortent. Il n’en est pas ainsi de l’enfer, d’où personne ne sortira jamais. « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance », a écrit justement un auteur profane.
            Dans l’Evangile, l’esprit impur « Légion » suppliait le Seigneur de ne pas lui commander d’aller dans l’abîme (Luc 8 : 31), là où il aurait été retenu captif. Comme tous les anges de Satan, ce démon sera plus tard jeté dans la géhenne de feu avec leur chef.
            Lorsque la cinquième trompette avait sonné, la clef de l’abîme avait déjà été donnée à une puissance de mal (l’étoile tombée du ciel sur la terre) pour envoyer sur la terre l’armée de sauterelles qui apporte la dévastation sous la conduite de leur roi, l’ange de l’abîme (9 : 1, 11). Enfin, de l’abîme sort aussi la Bête romaine qui fait la guerre aux deux témoins fidèles à Jérusalem, puis soutient Babylone (11 : 7 ; 17 : 8).


                        • Le sort temporaire de Satan

            L’abîme, jusque-là un domaine aux mains de Satan, va devenir sa prison, sous le contrôle d’un ange céleste. Quel étonnant renversement de situation : Dieu demeure bien le maître de tout !
            Le nom même de Satan rappelle qu’il est l’adversaire de Dieu et des siens, l’accusateur des frères. Ici, il est appelé d’abord le dragon pour souligner sa puissance politique malfaisante sur le monde, puis le serpent ancien qui a séduit Eve, Adam et des multitudes d’hommes pendant toute l’histoire du monde. Enfin, c’est le diable, menteur et meurtrier.
            L’ange lie Satan avec une grande chaîne, à l’image des liens éternels, sous l’obscurité, qui retiennent les anges déchus dans l’attente de leur jugement (Jude 6). Dès lors, le diable ne peut plus « courir çà et là sur la terre » (Job 1 : 7) ; le sceau, que l’ange a mis sur l’abîme devenu sa prison, le rend maintenant incapable de séduire les nations.
            La défaite de Satan et son expulsion des lieux célestes, trois ans et demi auparavant, avaient été un sujet de joie pour les habitants des cieux (12 : 12). Maintenant quelle heureuse nouvelle pour la terre d’être en pratique délivrée de la servitude de la corruption (Rom. 8 : 21) ! Toutefois, il ne s’agit pas encore de l’abolition complète de la puissance du mal dans toute la création. Après le règne de Christ, Satan doit être délié pour un peu de temps, pour tenter une dernière révolte contre Dieu avant son jugement final (v. 10).

 

D’après « Sondez les Ecritures » (vol. 15)

A suivre