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Dieu prend plaisir à de tels sacrifices (Héb. 13 : 16)
 

La libéralité, critère d'un amour vrai pour le Seigneur
L'exemple de la libéralité des Macédoniens
L'adoration et la bienfaisance active
L'exemple suprême du Seigneur Jésus
L'encouragement à la libéralité par la visite de Tite
La bienfaisance selon la mesure de foi
Un principe d'égalité pour la charité chrétienne
La fidélité et la sagesse requises pour donner comme pour recevoir
Un puissant motif pour exercer la générosité : « Dieu aime celui qui donne joyeusement »
Des fruits précieux pour Dieu chez les bénéficiaires de la libéralité



« Selon leur pouvoir (j'en rends témoignage) et au-delà de leur pouvoir, ils ont agi spontanément, nous demandant avec de grandes instances la grâce et la communion de ce service envers les saints…Mais ils se sont donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur… » (2 Cor. 8 : 3-5).
 
 
            Si nous professons posséder la vie divine, celle-ci doit se manifester autrement que par des paroles. Ce qui nous est demandé, ce sont des oeuvres de foi. A défaut, il faut conclure que la vie avec le Seigneur est absente ! Quelle valeur peuvent avoir les plus beaux discours sur la vie éternelle, la foi, la grâce, alors que notre vie pratique est caractérisée par l'égoïsme sous toutes ses formes ? L'apôtre Jean pose cette question : « Celui qui a les biens de ce monde, et qui voit son frère dans le besoin et qui lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? (1 Jean 3 : 17). Jacques interroge : « Mes frères, quel profit y a t-il si quelqu'un dit qu'il a la foi et qu'il n'ait pas d'oeuvres ?... si un frère ou une soeur sont nus et manquent de leur nourriture de tous les jours, et que quelqu'un d'entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous – et que vous ne leur donniez pas les choses nécessaires pour le corps, quel profit y a-t-il ? » (Jac. 2 : 14-17). « Ne nous lassons pas en faisant le bien », écrit l'apôtre Paul ; « comme nous en avons l'occasion, faisons du bien à tous, mais surtout à ceux de la maison de la foi » (Gal. 6 : 10).
 
 
 
La libéralité, critère d'un amour vrai pour le Seigneur
 
            Le service de la bienfaisance ne révèle-t-il pas l'état spirituel véritable d'un croyant ? Or chez les Corinthiens, l'exercice de la libéralité pour la collecte de l'assemblée semblait faire défaut (1 Cor. 16 : 1-2) ; l'apôtre, par sa première lettre, avait dû les reprendre à ce sujet, après avoir soulevé de graves questions qui devaient être réglées dans cette assemblée. Grâce à Dieu, les Corinthiens avaient obéi ; un grand zèle s'était manifesté chez eux pour répondre convenablement à la sainteté du nom de Christ. Ils s'étaient repentis et avaient été restaurés.
            Une nouvelle occasion leur était maintenant donnée de s'associer à Paul et aux frères, afin de montrer l'unité chrétienne entre les croyants, de quelque origine qu'ils soient. Il s'agissait pour eux de réunir leurs libéralités, sans plus attendre. Leur don viendrait s'ajouter aux autres collectes déjà faites, destinées aux nécessiteux parmi les saints à Jérusalem (Rom. 15 : 25-28).
 
            La lecture des chapitres 8 et 9 de cette seconde épître aux Corinthiens permet d'apprécier le tact et la délicatesse avec lesquels l'apôtre s'exprime en leur écrivant. Le sujet qu'il aborde est toujours difficile : il faut se garder de blesser les « frères » ou de les commander (2 Cor. 1 : 8 ; 8 : 1). Il n'y a rien au milieu des chrétiens qui s'apparente à la Loi et au système des dîmes. Il convient de faire jouer chez eux le ressort de l'amour de Dieu, versé dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné (Rom. 5 : 5) ! Tout ce qui serait fait à contrecoeur ne peut pas plaire à Dieu. Chacun est libre de donner volontairement et joyeusement comme au Seigneur, et dans la mesure où le Seigneur le lui met à coeur !
            Aussi l'apôtre parle-t-il de dons, de libéralité, de bonnes oeuvres, d'abondance et surtout de grâce (2 Cor. 8 : 4, 6, 7, 19 ; 9 : 8, 14). La grâce elle-même est un don ; le privilège de donner est une grâce (Act. 20 : 35) ! Paul peut maintenant s'exprimer avec douceur et affection, sans faire usage, comme ailleurs, de son autorité apostolique.
 
 
L'exemple de la libéralité des Macédoniens
 
            Paul présente l'exemple des Macédoniens propre à exercer une forte influence sur les coeurs, ceux des Corinthiens, comme aussi ceux de tous les croyants. Ces chrétiens de la Macédoine, qui connaissaient d'extrêmes difficultés matérielles, avaient été les premiers à répondre aux besoins des saints. Leur comportement était uniquement le fruit de la grâce de Dieu en eux. Leur tribulation était grande mais leur joie abondait ; bien que constamment pillés et malgré leur profonde pauvreté, leur libéralité restait grande. Ils considéraient comme une grâce ce que nous appellerions facilement une charge. Parfois ce sont les plus démunis qui se montrent les plus disposés à partager avec de plus pauvres qu'eux. Ne pensant pas à leurs propres épreuves, mais à celles que traversaient ceux dont ils avaient entendu parler, ils agissent immédiatement !
            Sans y avoir été sollicités, les Macédoniens étaient allés au-delà de leurs possibilités : l'amour ne calcule pas, ne cherche pas à diminuer l'ampleur du don (2 Cor. 8 : 3) ! Quelle joie pour l'apôtre de recevoir une telle abondance ! Connaissant leur extrême pauvreté, sa première pensée n'aurait-elle pas été de refuser ? Mais les Macédoniens avaient demandé « avec de grandes instances la grâce et la communion de ce service envers les saints » (2 Cor. 8 : 4). Pour Paul, le don était très appréciable ; il révélait surtout ce qui est si précieux pour Dieu, un coeur qui lui appartient tout entier ! La spontanéité de leur offrande lui donnait sa vraie valeur.
            Quel était donc le secret d'un tel zèle, d'une telle générosité de ces croyants ? Ils avaient été étreints par l'amour de Christ et s'étaient premièrement donnés eux-mêmes à Lui (Rom 12 : 1). Ils n'avaient pas attendu, comme certains, la fin de leur vie, pour offrir à Dieu de pauvres restes de leurs forces. Que Dieu nous accorde la même consécration heureuse au Seigneur ! Souvenons-nous que nous avons été « achetés à prix », que « nous ne sommes pas à nous-mêmes », afin de « glorifier Dieu dans notre corps » (1 Cor. 6 : 19-20).
            Quand le coeur est gagné, la main s'ouvre. Il n'y a dans tout cela rien d'impulsif ni d'exalté ; les Macédoniens étaient conduits à faire ce don par amour pour Dieu. Persuadés d'obéir à sa volonté, ils ont tout apporté aux pieds des apôtres, montrant la même fraîcheur qu'au début de l'assemblée (2 Cor. 8 : 5 ; Act. 4 : 34, 37).
 
            Plus tard, prisonnier à Rome, l'apôtre Paul écrira aux Philippiens pour les remercier de leur don envoyé par Epaphrodite. Ce don avait pour Dieu la valeur d'une offrande d'agréable odeur, semblable à celle des sacrifices (holocauste et offrande de gâteau) qui représentaient la perfection de la vie et de l'oeuvre de Christ !
 
 
 
L'adoration et la bienfaisance active
 
            Nous désirons rappeler aussi l'ordonnance si belle et si instructive de la corbeille des prémices (Deut. 26 : 1-15). L'Israélite, une fois qu'il se trouvait en possession du pays, devait offrir un culte continuel (Ps. 34 :1). Il n'y avait pas d'intervalle laissé pour les murmures, les plaintes, l'humeur chagrine ou le mécontentement. Les actions de grâces ne devraient-elles pas être notre occupation continuelle ? Ce passage offre une similitude frappante avec Hébreux 13 :15-16. La bienfaisance active suivait de près l'offrande des prémices des fruits de la terre. Adoration et bienfaisance vont toujours ensemble : « Quand tu auras achevé de lever toute la dîme de ta récolte, … tu la donneras au Lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve ; et ils la mangeront dans tes portes et seront rassasiés » (Deut. 26 : 12). Il s'agissait donc de celui qui n'avait pas d'héritage terrestre, pas de demeure, de protecteur, d'appui ici-bas. Il ne faut jamais oublier que nous traversons une scène de douleurs et de misère.
            Le chrétien doit être un homme qui élève en quelque sorte l'une de ses mains vers Dieu en lui présentant le sacrifice de louange, tandis que l'autre main, remplie des fruits de la libéralité, les répand sur tous ceux qui en ont besoin.
 
 
L'exemple suprême du Seigneur Jésus
 
            Les croyants de la Macédoine imitaient l'exemple suprême du Seigneur ! Paul nous le rappelle : « Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, comment étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que pas sa pauvreté vous fussiez enrichis » (2 Cor. 8 : 9). Héritier de toutes choses, Il a daigné s'appauvrir, lui, le Dieu suprême. Né dans une étable, il a été ici-bas le Pauvre qui n'avait pas même un lieu où reposer sa tête (Ps. 40 : 17 ; Matt. 8 : 20). Il s'est abaissé lui-même dans son obéissance, jusqu'à s'offrir en sacrifice sur la Croix. Les soldats partagent entre eux ses vêtements et sur sa robe ils jettent le sort (Ps. 22 : 18). Les siens se sont enfuis, Dieu l'abandonne (Matt. 27 : 46). Il traverse seul, durant trois heures de ténèbres, le jugement de Dieu contre le péché ; aucune souffrance ne lui est épargnée, lorsque la fureur de Dieu s'appesantit sur lui (Ps. 88 : 7, 16 ; Lam. 3 : 1-3 ; 4 : 11).
 
 
L'encouragement à la libéralité par la visite de Tite
 
            A la requête de Paul, Tite va volontiers le précéder auprès des croyants de l'assemblée de Corinthe : d'abord pour s'enquérir de leur état spirituel, mais aussi pour les encourager à « achever » de préparer le don qu'ils s'étaient proposé. Le bourgeon ne doit pas se faner avant d'éclore ! Dans leur élan d'amour, lors de la précédente visite, les Corinthiens avaient exprimé le désir fervent d'aider les assemblées de la Judée en difficulté ; maintenant il devait se réaliser. Paul rappelle qu'ils abondaient en toutes choses : en foi et en parole, et en connaissance, et en toute diligence, et dans leur amour envers les apôtres. Il leur convenait d'abonder aussi dans cette grâce (2 Cor. 8 : 7) : c'est bien de vouloir, mais agir est meilleur encore ! (1 Jean 3 : 16). Souvent nos bonnes intentions ne se concrétisent pas. Paul parle ainsi « à cause de la diligence d'autres personnes et pour mettre à l'épreuve la sincérité de leur amour » (2 Cor. 8 : 8) ! Dieu désire produire chez tous les siens la même promptitude pour le vouloir et pour le faire (2 Cor. 8 : 11-12 ; Phil. 2 : 13). S'il y a un temps mort entre le mouvement du coeur et celui de la main, c'est bien souvent le triste résultat de notre négligence.
            Or, l'assemblée de Corinthe avait connu des tristesses et des épreuves : le zèle des saints s'en était ressenti, l'ardeur de leur amour pour Christ avait diminué. N'en est-il pas souvent de même dans notre propre histoire ? Au point de vue matériel, les Corinthiens étaient beaucoup plus à l'aise que les Macédoniens ! Cependant les richesses apportent avec elles des soucis propres à dessécher le coeur. Ceux qui sont riches - à ne pas confondre avec ceux qui veulent le devenir - ont besoin d'exhortations particulières pour être gardés de tomber dans l'avarice (1 Tim. 6 : 9-10 ; 17-19).
 
 
La bienfaisance selon la mesure de foi
 
            Personne n'est appelé à dépasser ses ressources, ni sa mesure de foi. Il faut prendre sur ce que l'on possède (2 Cor. 8 : 11) ! La Parole nous encourage toutefois à chercher à éviter de trop grandes inégalités entre les chrétiens. Le partage généreux entre eux montre que tous les membres du corps de Christ ont « un égal soin les uns des autres » (1 Cor. 12 : 25). Apprenons que la promptitude à donner est agréable selon ce que l'on a, non selon ce qu'on n'a pas ; ne l'oublions-nous pas parfois ?
            Méditons l'exemple remarquable de la pauvre veuve de Marc 12 : 41 et de Luc 21 : 2-4. Cette scène met en évidence la joie du Seigneur qui « regardait comment on jetait au trésor ». Il souligne que cette veuve avait donné toute sa subsistance, prouvant ainsi ses affections pour l'Eternel et sa Maison, et la totale confiance qu'elle mettait en Lui pour subvenir à ses propres besoins. Aujourd'hui encore le regard du Seigneur se pose sur tout et sur tous (Prov. 5 : 21 ; 16 : 2 ; 21 : 2).
            En écrivant aux assemblées de la Galatie, l'apôtre Paul leur recommandera de ne pas oublier de soutenir matériellement les serviteurs qui exercent le service de la Parole (Gal. 6 : 6). En effet, ceux qui reçoivent l'enseignement ont à faire part de leurs biens matériels à ceux qui les font bénéficier des dons qu'ils ont reçus du Seigneur. Ce n'est pas seulement envers les serviteurs qui travaillent localement que cette recommandation s'applique ; nous devons penser en particulier aux missionnaires ou aux frères qui effectuent des voyages afin d'apporter édification et encouragement dans les assemblées.
 
 
 
Un principe d'égalité pour la charité chrétienne 
 
            La charité chrétienne doit créer une certaine égalité dans les biens temporels dont les saints peuvent disposer : le pain du ciel, la manne, ramassée chaque matin dans le désert, était la réponse toujours suffisante aux besoins de chacun (Ex. 16 : 18). En effet « celui qui recueillait beaucoup n'avait pas plus, et celui qui recueillait peu n'avait pas moins » (2 Cor. 8 : 15). Dieu veillait à ce que chacun ait le nécessaire. L'accent est mis sur notre responsabilité. Il faut répondre d'abord aux nécessités spirituelles et matérielles de « ceux de la maison de la foi » et ensuite à ceux de tous les hommes. Il est très affligeant que les uns soient opprimés, gênés par les maux qui accompagnent la pauvreté, alors que d'autres sont dans l'abondance. Rien sur cette terre n'est stable et définitif, l'avenir est incertain : il peut y avoir de brusques renversements dans notre condition. L'apôtre précise que c'était dans le temps présent que l'abondance des Corinthiens devait suppléer aux besoins des chrétiens en Judée ; en d'autres temps, la situation pouvait s'inverser et les habitants de la Judée être appelés à secourir à leur tour les chrétiens à Corinthe.
            Cette exhortation a une autre application : les biens spirituels et matériels appartiennent à tous. Un chrétien doit le réaliser : il doit être alors capable de dire : « Ce que j'ai est à toi ». Par contre, il ne dira pas : « ce qui est à toi est à moi ». Veillons d'abord sur nos pensées, ce qui nous amènera à parler et surtout à agir d'une façon convenable vis-à-vis des croyants. Ne mettons pas en avant la solidarité chrétienne si en réalité nous cherchons notre intérêt personnel.
            A l'aube du christianisme, Dieu s'est plu à se servir de croyants d'origine juive pour enrichir de biens spirituels, meilleurs et permanents les croyants qu'il « retirait du présent siècle mauvais » (Rom. 15 : 26-27 ; Gal. 1 : 3). Il désire qu'à leur tour, ceux-ci viennent en aide avec reconnaissance à leurs frères juifs, ceux-ci se trouvant alors dans la misère.
 
 
 
La fidélité et la sagesse requises pour donner comme pour recevoir
 
            Les Corinthiens - et tous les autres croyants - ne seront pas plus pauvres après avoir exercé la bienfaisance ! La joie de donner est dans le coeur des donateurs, tandis que celle de recevoir suscite des actions de grâce envers Dieu. De telles exhortations ne doivent pas encourager à la paresse ni développer une disposition à la mendicité. Apprécions au contraire les missionnaires qui se montrent réticents à donner des précisions sur leurs besoins. Ils préfèrent s'en remettre entièrement à Celui qui prend constamment soin d'eux. Il appartient à ceux qui restent aux bagages, de veiller soigneusement, avec prière, à discerner les besoins de leurs frères qui travaillent sur le champ missionnaire et d'y répondre avec les ressources que le Seigneur leur confie.
 
            Par ailleurs, on voit que l'apôtre, tout en présentant la Parole, donnait lui-même l'exemple du travail : pendant son séjour à Corinthe, il tissait des tentes avec Aquilas et Priscilla (Act. 18 : 3). Il avait compris, connaissant les dispositions intérieures des Corinthiens, que recevoir des dons de leur part enlèverait de la puissance à son message de la part de Dieu. Près du but, il pourra dire : « Vous savez vous-mêmes que ces mains ont été employées pour mes besoins, et pour les personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré en toutes choses qu'en travaillant ainsi il nous faut secourir les faibles et nous souvenir des paroles du Seigneur Jésus qui lui-même a dit : il est plus heureux de donner que de recevoir » (Act. 20 : 34-35).  
            Pour porter « cette abondance » à Jérusalem, Paul prendra prudemment avec lui trois compagnons de voyage, les « envoyés par les assemblées,  la gloire de Christ ». Son seul désir était d'être gardé de toute fraude, et même de toute apparence de mal devant les hommes (2 Cor. 8 : 20- 23) ! C'est un exemple à suivre : que la crainte du Seigneur habite dans nos coeurs !
 
 
Un puissant motif pour exercer la générosité : « Dieu aime celui qui donne joyeusement »
 
            Le chapitre 9 est un exposé des conséquences heureuses de la fidélité dans ce ministère d'amour, que certains semblent dédaigner ! Pourtant la Parole nous avertit que « celui qui sème chichement, moissonnera aussi chichement, et que celui qui sème libéralement, moissonnera aussi libéralement » (2 Cor. 9 : 6). « Tel disperse et augmente encore » (Prov. 11 : 24). Ne gardons pas pour nous-mêmes ce que Dieu nous confie pour un temps afin de l'administrer pour Lui (1 Cor. 4 : 2). Un économe prudent  usera largement des biens de son Maître et se gardera de les considérer comme lui appartenant. L'exhortation de l'apôtre s'applique aux biens spirituels, comme aux biens matériels.
            « Que chacun fasse ainsi qu'il se l'est proposé dans son coeur, non à  regret ou par contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement » : en réalité, c'est ainsi que le croyant reflète le caractère divin (2 Cor. 9 : 7 ; Rom. 12 : 8). C'est l'état du coeur qui compte pour Dieu, bien davantage que l'importance du don. Les fils d'Israël, lors de l'édification de la tente d'assignation, ont pu montrer leur reconnaissance envers Dieu, en lui offrant leurs richesses : « tout homme que son coeur y porta, et tous ceux qui avaient un esprit libéral, vinrent et apportèrent l'offrande à l'Eternel » (Ex. 35 : 21).
 
            Pour ne pas avoir de vains regrets au jour de la moisson, semons (c'est-à-dire donnons) libéralement, aussi longtemps que dure la période des semailles (2 Cor. 9 : 6 ; Luc 6 : 38 ; Deut. 15 : 10-11). Il ne faut pas que le pauvre manque de pain au milieu du pays, ouvrons-lui largement notre main. Prenons garde, hâtons-nous! La nuit vient dans laquelle nul ne peut travailler. Le jour de la grâce touche à sa fin (Jean 9 : 4). Si nous nous appliquons à tous égards à Lui être agréables, nous aurons dans nos âmes une jouissance spéciale de l'amour de Dieu et son approbation. Si nous semons, la moisson sera spirituelle.
            L'apôtre rappelle ensuite aux Corinthiens que « Dieu est puissant pour faire abonder toute grâce envers eux » (2 Cor. 9 : 8). Ayant toujours en toutes choses ce qui suffit, nous pouvons abonder pour toute bonne oeuvre. S'Il nous assure toujours en toutes choses – cela ne signifie pas en tout ce qui nous plairait – mais en tout ce qui suffit (Ps. 112 : 9). Il honore les saints qui ont employé leurs biens pour Lui, il augmente « les fruits de leur justice », conséquence d'une marche juste et fidèle, de sorte qu'ils puissent les répandre autour d'eux avec une entière libéralité.
 
 
Des fruits précieux pour Dieu chez les bénéficiaires de la libéralité
 
             Les versets 11 à 14 de 2 Cor. 9 rappellent qu'une générosité désintéressée produit chez ceux qui en sont les objets des fruits spirituels : des actions de grâce montent vers Dieu, ainsi que des prières en faveur des donateurs. Ce n'est pas peu de chose si, du coeur de ceux qui ont été secourus, la reconnaissance monte continuellement vers Dieu.
            C'est aussi un privilège pour un serviteur, dont le désir est de rester fidèle en gardant un état moral convenable, de savoir qu'il est l'objet des supplications des saints après avoir exercé la libéralité à leur égard. De combien de dangers, de fautes, n'est-il pas préservé par leurs prières !
 
            Il est frappant que ce soit à partir d'une question concernant la bienfaisance, que certains pourraient – à tort - juger secondaire, que l'apôtre élève nos pensées vers les plus glorieux sujets : l'abaissement volontaire du Seigneur ici-bas (2 Cor. 8 : 9) et le don inexprimable de Dieu : la personne de Christ lui-même (2 Cor. 9 : 15).
            Parvenu à la fin de ses exhortations, le coeur de Paul, débordant de reconnaissance envers le plus grand des donateurs, dirige nos regards vers le don par excellence, celui que le Dieu d'amour a fait au monde en lui envoyant son Fils (v.15 ; Jean 3 : 16).    
                      
                                                
            Selon l'exemple de ces chrétiens de Macédoine, nous sommes-nous donnés premièrement nous-mêmes au Seigneur ?
            Dieu apprécie tout ce qui est fait par amour pour Lui, même « une coupe d'eau froide » donnée à l'un des siens (Matt. 10 : 42). Il n'oublie pas « l'amour montré pour son nom » en servant les croyants (Héb. 6 : 10).
            Notre Père céleste agrée chacun des sacrifices émanant du coeur de ses enfants :
                    - celui de leur corps, de leur être entier, « en sacrifice vivant, agréable à Dieu » (Rom. 12 :   1)
                    - leurs « sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pier. 2 : 5, 9 ; Héb. 13 : 15)
                    - les sacrifices matériels qu'ils réalisent en « faisant part de leurs biens » (Héb. 13 : 16).
 
            N'oublions pas que c'est par la « pauvreté de notre Seigneur Jésus Christ »  que nous avons été « enrichis » ; que nos coeurs, jouissant de sa grâce, expriment leur reconnaissance à Dieu pour « son don inexprimable » !
                                     
                                                                                                 Ph. L. 11.10.06
 
                                  
                    Seigneur, toi qui pour nous t'offris en sacrifice,                                            
                    Remplis-nous de ferveur pour mettre à ton service
                              Nos jours, nos biens, nos corps, nos coeurs. 
                    Donne-nous de marcher, malgré notre faiblesse,
                    Sous ton oeil tutélaire et que par toi, sans cesse,
                              Nous soyons tous plus que vainqueurs.
 
                    Fais-nous toujours goûter combien c'est douce chose,
                    Pour tout enfant de Dieu, qui sur toi se repose,
                              De t'aimer et de te servir !
                    « Pour moi, vivre c'est Christ » : que ce soit la devise
                    De tous tes rachetés, que chacun d'eux le dise,
                              Et que tous sachent l'accomplir.