Christ et l’Eglise
Modèle pour les époux
« Maris, aimez votre femme, comme aussi le Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle » (Eph. 5. 25).
Dans ce passage, l’apôtre nous exhorte au sujet de la conduite qui convient à tout croyant dans les relations du mariage. Il montre en même temps le caractère intime de cette relation.
« Les deux seront une seule chair » (v. 31) et « les maris doivent aimer leur propre femme comme leur propre corps », dit Paul (v. 28). Les deux sont vus comme étant un. C'est pourquoi l’apôtre avance cet argument : si un homme hait sa femme, c’est comme s’il haïssait sa propre chair, ce qui paraît impensable. D’un autre côté, aimer sa femme, c’est s’aimer soi-même.
Pour donner de la force à ces exhortations et montrer le vrai caractère de cette relation, l’apôtre donne l'exemple de la relation éternelle de Christ et de son assemblée ; il est ainsi conduit à donner un très beau développement concernant l’amour de Christ pour son assemblée. Celle-ci est envisagée sous la figure d’une épouse dont Eve au jardin d’Eden est une image frappante.
La source de toute bénédiction pour l’assemblée est dans l’amour désintéressé de Christ pour elle. Avant qu’elle soit formée, Christ l’aimait d’un amour parfait, divin, infini. Il n’est pas d’abord mort pour elle, Il ne l’a pas d’abord purifiée pour l’aimer ensuite ; mais Il l’a d’abord aimée, Il est mort pour elle, et Il la purifie ensuite. Son amour est allé jusqu’à l’extrême : Il s’est donné lui-même. De tout ce qu’Il est dans son infinie perfection, Il n’a rien retenu, rien gardé. Il s’est donné lui-même - Il ne pouvait donner davantage. Et en se donnant Lui-même pour l’assemblée, Il l’a obtenue pour lui-même et Il la possède de plein droit.
Christ s'est acquis l’assemblée pour lui-même. Aussi la relation entre Christ et l'Eglise existe-t-elle déjà, bien que les noces n’aient pas encore eu lieu. Christ nous a introduits dans cette relation entièrement par sa propre œuvre, fruit de son propre amour. Les responsabilités et les privilèges de l'Eglise découlent de cette relation qui a déjà été formée. Nous appartenons à Christ et c’est notre privilège, comme aussi notre devoir, d’être entièrement à Lui, et entièrement pour Lui.
Christ prépare l’Epouse
L'apôtre a présenté d’une façon très touchante l’amour de Christ qui, dans le passé, s’est donné lui-même pour l’assemblée. Il passe maintenant aux soins actuels de l’amour de Christ pour son épouse. L’amour qui, par la mort, a assuré à l’épouse une sécurité éternelle, est maintenant occupé à la préparer pour la félicité suprême qu'elle goûtera avec son Epoux dans la gloire. L’Epoux a pour but de faire d’elle une épouse qui convienne à son amour, et qui soit capable d’y répondre. Pour cela, dans son amour, Il se consacre à sanctifier et à purifier l’épouse. Ce n’est pas une purification pour que nous puissions Lui appartenir, mais parce que nous Lui appartenons ; et parce que nous sommes à Lui, Il désire nous voir dignes de lui-même. Il nous veut entièrement mis à part pour Lui, avec une affection ardente, et purifiés de tout ce qui lui est contraire.
Le moyen que le Seigneur emploie est « le lavage d’eau par la Parole ». Il le dit dans la prière qu’il adresse à son Père : « Sanctifie-les par la vérité : ta Parole est la vérité… Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17 : 17, 19). Le Seigneur se met lui-même à part dans le ciel, afin que nous puissions, comme Etienne, regarder en haut au travers des « cieux ouverts » (Actes 7 : 56) ; nous y trouvons Christ dans la gloire comme Celui qui nous sanctifie. En fixant les yeux sur Lui dans la gloire, nous voyons comment Il aimerait que nous le reflétions tel qu’Il a été sur la terre. Et en contemplant sa gloire, nous réalisons la puissance de ce Modèle divin qui nous transforme « en la même image, de gloire en gloire » (2 Corinthiens 3 : 18). De même, la Parole dirige nos regards sur Christ et nous donne l’exacte révélation des perfections de Celui que nous contemplons ; ainsi nous ne sommes pas laissés à notre propre imagination sentimentale. D’un autre côté, la Parole détecte et condamne en nous, et autour de nous, tout ce qui est contraire à Christ et à la place qu’Il occupe dans la gloire.
Soins de Christ pour le présent et le futur
« Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle… afin qu’il se présente l’assemblée à lui-même, glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu’elle soit sainte et irréprochable » (Eph. 5 : 27).
Les soins actuels de l’amour de Christ pour son épouse s’exercent en vue de ce qui est pourtant futur : « les noces de l’Agneau ». Il se présentera l'assemblée à lui-même, glorieuse ; elle ne sera pas seulement dans la gloire, elle sera « glorieuse ». Elle sera comme Christ, rendue propre à être dans la gloire de sa présence. Ainsi, c’est tout seul qu’Il s’est acquis son épouse pour lui-même, pour l’avoir à son côté. Il la prépare pour lui-même, et Il se la présentera à lui-même. Son amour est la source de tout ; ce que l’amour a commencé à la croix, il l’achèvera dans la gloire.
Christ nourrit et chérit l’assemblée, en nous considérant comme les « membres de son corps - de sa chair et de ses os » (v. 30). Cela met devant nous une autre vérité précieuse. Nous avons vu que Christ prépare son épouse pour le ciel ; nous apprenons maintenant qu’Il en prend également soin sur la terre. Quand il s’agit de sa présentation en gloire, Christ la sanctifie et la purifie ; mais, en relation avec son voyage sur la terre, Il la nourrit et la chérit.
Son amour ne s’exerce pas seulement en vue de la gloire à venir. Il veille sur nous dans notre marche vers la gloire à travers ce monde envahi par la nuit, pendant son absence. Il connaît les circonstances que nous traversons, les épreuves que nous avons à rencontrer, et nos faiblesses. En toutes ces choses, Il prend soin de nous et répond à nos besoins ; et c’est ainsi qu’Il nourrit. Mais plus encore Il nous chérit : non seulement Il répond à nos besoins, mais Il le fait parce que ceux qu’Il chérit sont d'un grand prix à ses yeux.
L’assemblée a besoin d’être nourrie, comme doivent l'être nos corps, et c’est Christ qui la nourrit. Elle est l’objet de ses tendres affections : Il la chérit. Même si le but est le ciel, l’assemblée n’est pas laissée à l’abandon ici-bas. Elle apprend à connaître son amour quand son cœur en a besoin. Elle en jouira pleinement lorsque ses besoins auront à jamais cessé.
H. Smith - « LE SEIGNEUR EST PROCHE » (08,15, 22/05/2012)