Importance de la prière collective
« J'exhorte donc, avant tout, à faire des supplications, des prières, des intercessions, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et tous ceux qui sont haut placés, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant notre Dieu sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité… Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, élevant des mains saintes, sans colère et sans raisonnement » (1 Tim. 2 : 1-4, 8).
Cette épître de Paul à Timothée présente l'ordre dans la maison de Dieu. Dans nos propres maisons, il y a un ordre selon lequel les choses doivent être faites, et il en est de même dans la maison de Dieu (3 : 14-15). Il est remarquable de voir l'importance que Paul donne à la prière dans cette épître, et en particulier à la prière collective. Après l'introduction de sa lettre (chapitre premier), il présente la prière comme une exhortation de la plus haute importance : « J'exhorte donc, avant tout… » - c'est son premier sujet. La prière dans la maison de Dieu a la première place, au-dessus même des qualités requises pour les anciens que nous trouvons dans le chapitre suivant.
Cela est très instructif, car la réunion de prières est souvent considérée comme ayant moins d’importance que les autres réunions de l'assemblée, alors qu’elle est le cœur même de sa vie collective. Pour apprécier la spiritualité d'une assemblée de chrétiens, quelle qu'elle soit, il suffit de voir si les croyants sont présents à la réunion de prières. On a dit que l'on peut estimer la popularité d'une église par le nombre de personnes présentes le dimanche matin, et la popularité du prédicateur par le nombre de personnes présentes le dimanche soir ; mais c’est par la participation à la réunion de prières hebdomadaire que l’on voit si le Seigneur Jésus est un centre d'attraction pour les âmes.
Le grand prédicateur anglais, Charles Spurgeon, a connu une très grande bénédiction dans la prédication de l'évangile, avec des milliers de personnes venant à Christ. Mais il ne s'en attribuait jamais le mérite, et dirigeait toujours l'attention vers la salle de prières de son église. Il appelait cette salle, où un grand nombre de croyants priaient continuellement pour la bénédiction de Dieu dans l'évangile, la chaufferie (la salle de chauffe). Avec lui, nous disons : Mes frères, nous ne verrons jamais beaucoup de changement en bien dans nos églises en général tant que la réunion de prières n'occupera pas une plus grande place dans l'estime des chrétiens.
L'apôtre Paul parle de la prière en termes très précis (v. 1). Il énumère quatre types de prière : les supplications (des demandes et requêtes spécifiques), les prières (le terme général pour la prière), les intercessions (les prières en faveur des autres), et les actions de grâces (les prières pour remercier Dieu). L'encens placé sur l'autel d'or dans le tabernacle est une figure des prières des croyants (Ex. 30 : 1-8, 34-38 ; voir Apoc. 8 : 3). L'encens était composé de quatre ingrédients : le stacte, la coquille odorante, le galbanum, et l'encens pur. Il était constitué de différentes substances, mais en proportions égales. Ainsi il devrait y avoir un équilibre entre les quatre types de prière. Les prières ne devraient pas être routinières et répétitives, ou être de longues prières doctrinales, mais être précises et brèves, montant toutes vers Dieu.
L'autel d'or de l'encens devait être carré, avec quatre cornes, une à chaque angle. Le chiffre quatre symbolise l’universalité, comme les quatre coins du monde. L’apôtre Paul nous exhorte à prier « pour tous les hommes » ; il montre clairement que le Sauveur veut le salut de tous les hommes et que Christ est la « rançon pour tous » (v. 6). Nos prières ne doivent jamais être sectaires ou seulement locales, mais nous avons à prier pour tous les hommes.
Il nous est aussi recommandé de prier pour « les rois et tous ceux qui sont haut placés ». Les cornes de l'autel d'or parlent de puissance. Le seul pouvoir que les croyants ont à cet égard est de prier pour ceux qui sont haut placés. C'est un rôle d'une grande dignité pour l'assemblée. Il convient de noter que lorsque Paul écrivait ces paroles, l'empereur romain était Néron, ce tyran brutal ! Les chrétiens ne doivent pas prendre parti dans les affaires politiques, ni manquer de respect envers les « dignités » (Jude 8), mais prier pour ceux qui occupent une position d'autorité.
L'apôtre Paul précise que la prière en public - « en tout lieu » - est réservée aux hommes. Le mot « hommes » ici n'est pas le mot utilisé pour l'humanité en général, ce qui inclurait les femmes : il désigne les hommes en contraste avec les femmes. Certains aujourd'hui ont de la difficulté à accepter une telle restriction, la considérant comme désuète, mais Dieu est plus sage que nous, et nous devons obéir à sa Parole. L'apôtre Paul n'a pas écrit sous l'influence de sa culture ou de l'époque dans laquelle il vivait, mais par l'inspiration du Saint Esprit. L’expression « en tout lieu » indique clairement qu'aucun lieu géographique, dans quelque environnement culturel que ce soit, ne devrait annuler cette exhortation. Ce passage montre aussi que la prière n'est pas réservée à un corps officiel, à un clergé, ou seulement à ceux qui possèdent un don ; tous les frères dans l'assemblée ont la liberté de prier. Même en dehors des réunions d'assemblée, lorsqu'il s'agit de prier en public, c'est aux hommes de le faire.
Trois exhortations s’adressent cependant à ceux qui prennent part à la prière en public :
- envers eux-mêmes : « élevant des mains saintes » ; il faut qu'ils aient un cœur pur - la sainteté personnelle est nécessaire pour la prière (voir Ps. 24 : 3-4).
- envers les hommes : « sans colère » ; ils doivent marcher en paix avec les autres, n'étant ni coléreux, ni vindicatifs, ni mal disposés envers eux.
- envers Dieu : « sans raisonnement » ; le raisonnement humain s'oppose souvent à Dieu, il est le contraire de la foi et « sans la foi, il est impossible de lui plaire » (Héb. 11 : 6).
Les femmes ont également un rôle dans la prière en public, comme cela ressort de la déclaration : « de même aussi… les femmes ». Elles n’ont pas de participation audible, mais plutôt un témoignage visible : « que les femmes se parent d'une tenue convenable, avec pudeur et modestie » (v. 9). Elles demeurent dans le silence, « en toute soumission » (v. 11-12). Il se peut que certains rejettent les paroles de l'apôtre comme étant du légalisme, mais de telles paroles sont nécessaires, vu le comportement d'un grand nombre de chrétiens aujourd'hui.
D'après B. Reynolds - « LE SEIGNEUR EST PROCHE » (05-07/10/2015)