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Le Dieu de paix avec nous

   
L’épître de la joie
Les entraves à la joie dans le Seigneur
L’amour entre les frères
Une même pensée dans le Seigneur
Des compagnons d’œuvre
Se réjouir dans le Seigneur, et manifester de la douceur
« Le Seigneur est proche »
Ne s’inquiéter de rien
Exposer nos requêtes à Dieu
Connaître la paix de Dieu
Ce qui doit occuper nos pensées
Faire ce que l’apôtre lui-même a enseigné et montré
La bienheureuse compagnie du Dieu de paix

        
             « Ainsi donc, mes frères bien-aimés que je désire tant revoir, vous ma joie et ma couronne, restez ainsi fermes dans le Seigneur, bien–aimés.
            Je supplie Evodie et je supplie Syntyche d’avoir la même pensée dans le Seigneur. Oui, je te prie, toi aussi, vrai compagnon de travail, aide-les, elles qui ont combattu avec moi dans l’évangile, avec Clément aussi et mes autres compagnons d’œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie.
            Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je vous le dirai encore : réjouissez-vous. Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche ; ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par la prière et la supplication avec des actions de grâces ; et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus.
            Au reste, frères, tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui est de bonne réputation - s’il y a quelque vertu et quelque louange -, que cela occupe vos pensées : ce que vous avez appris, reçu, entendu, vu en moi, faites-le, et le Dieu de paix sera avec vous »
(Phil. 4 : 1-9).

            L’apôtre Paul aimait les Philippiens ; il l’exprime dans le premier verset de ce chapitre : « Mes frères bien-aimés que je désire tant revoir ». Et son amour pour eux le conduit à leur écrire cette épître, qui est, a-t-on dit, l’épître de l’expérience chrétienne. L’apôtre était un homme expérimenté : il connaissait les difficultés de la vie, les problèmes. Il savait aussi tout ce qui pouvait entraver les chrétiens, les bien-aimés du Seigneur, et les priver de cette joie que le Seigneur nous donne.


L’épître de la joie

            Dans cette épitre, l’apôtre dit plusieurs fois : « Réjouissez-vous dans le Seigneur » (3 : 1 ; 4 : 4). Et la pensée de la joie est très intéressante ; nous la trouvons dans tous les livres du Nouveau Testament (évangiles et épîtres). La joie dans le Seigneur, c’est notre force pour poursuivre un chemin qui peut comporter de vraies difficultés ; devant celles-ci, nous avons besoin de force.
            C’est évidemment une joie spirituelle, ce n’est pas la joie qu’il y a dans le monde ; ce n’est pas non plus une joie qui se voit toujours sur notre visage, ce n’est pas une joie qui nous fait toujours sourire, ou rire, bien que nous puissions le faire parfois. Cette joie ne se montre pas seulement de ce côté-là, c’est une joie intérieure, la joie de connaître un Sauveur, de connaître un Seigneur qui nous aime. Une joie qui nous montre aussi un avenir joyeux, un avenir plein de bonheur. Nous chantons quelque chose de ce bonheur dans un cantique : « Ta Parole… nous apporte le vrai bonheur, la paix, la joie et le courage ».
            Les Philippiens étaient plutôt encore jeunes dans leur foi. Il y avait peut-être à peine une vingtaine d’années que les chrétiens de Philippes étaient là, que l’assemblée existait. Est-ce qu’après vingt ans nous sommes déjà mûris, est-ce que nous sommes déjà des chrétiens forts aussi dans notre foi ? Quelquefois nous nous demandons vraiment ce que nous avons appris et si nous sommes déjà arrivés à une certaine maturité spirituelle…
            L’apôtre leur avait parlé, à la fin du chapitre 3, de leur cité dans le ciel, une bourgeoisie qui est dans les cieux. Ils pouvaient se réjouir d’être bientôt dans le ciel. Pensons-nous chaque jour au fait que le Seigneur va venir. Il est bien dit : « nous attendons le Seigneur Jésus Christ » (3 : 20). Il est préférable de dire, non pas : Nous attendons la venue du Seigneur, mais : Nous attendons le Seigneur. Alors nos regards sont dirigés directement sur une Personne que nous aimons, c’est cette Personne que nous voulons voir et que nous allons voir. Quelle surprise quand nous la verrons pour la première fois ! Et pourtant notre cité à nous est dans les cieux, alors que nous sommes encore sur la terre, et il peut y avoir des entraves à cette joie. L’apôtre en parle au début de ce chapitre.


Les entraves à la joie dans le Seigneur

            Ces entraves sont de trois sortes :
                        - le désaccord entre frères, entre sœurs ;
                        - les soucis, la crainte de ne pas avoir ce dont nous avons besoin, bien que le Seigneur nous le donne toujours ; 
                      - les choses qui occupent nos pensées, les choses de la vie, qui ne sont peut-être pas très mauvaises mais nous entravent quand même et nous empêchent de nous réjouir vraiment dans le Seigneur.
           
            Qu’est-ce qui nous a occupés aujourd’hui, pendant la journée ? A quoi avons-nous pensé ? De quoi avons-nous parlé ? Est ce qu’il n’y avait pas non plus des choses qui nous ont empêchés d’avoir cette joie que le Seigneur met devant nous ? 

            L’apôtre donne aussi des « remèdes », il nous montre comment être délivrés de ces entraves à la jouissance de cette joie en Christ.


L’amour entre les frères

            La première chose que l’apôtre nomme c’est l’amour des frères, c’est l’amour que nous trouvons dès le premier verset. L’apôtre est un exemple en appelant ses frères « mes frères bien-aimés », et il ajoute « que je désire tant revoir ».
            Est-ce que nous connaissons cet amour des frères ? Il est seulement un résultat de l’amour du Seigneur pour nous et de notre amour pour le Seigneur. Notre amour pour le Seigneur trouvera aussi son expression dans notre amour pour les frères. Celui qui aime le Seigneur aime aussi ceux qui sont aimés par le Seigneur.
            Paul dit encore que ces Philippiens étaient « sa joie » et « sa couronne ». Alors il ne pense pas à quelque chose qui est en lui, mais à ce que les Philippiens étaient pour lui. Ils étaient « sa joie » ; il connaissait leurs pensées, il connaissait leurs attitudes, il savait qu’ils aimaient le Seigneur, il savait qu’ils l’aimaient, lui, l’apôtre. Il savait qu’ils lui avaient envoyé quelque chose pour ses besoins, exprimant ainsi leur amour fraternel (4 : 18).
            L’apôtre dit encore : « Restez ainsi fermes dans le Seigneur, bien-aimés ». Il savait donc qu’ils étaient fermes dans le Seigneur, et leur demande de s’attacher au Seigneur. C’est d’abord une constatation, mais il y a aussi une sorte d’exhortation, d’encouragement à demeurer auprès de Lui. Cela nous rappelle aussi l’exhortation de Barnabas aux disciples d’Antioche « à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur » (Act. 11 : 23).


Une même pensée dans le Seigneur

            Paul parle maintenant de cette discorde entre deux sœurs dont il donne les noms. Représentons-nous ce moment où, dans une réunion d’assemblée à Philippes, la lettre a été lue, certainement lentement ; il fallait y réfléchir, comme nous devons d’ailleurs le faire aussi. Et puis tout à coup, presque à la fin de la lecture, on entend les noms de ces deux sœurs que l’apôtre supplie. Elles sont là, assises parmi les amis. « Je supplie Evodie » - l’apôtre me supplie ! « et je supplie Syntyche » - oh, moi aussi ! L’apôtre les nomme avec beaucoup de tact, avec ce sentiment d’amour qu’il avait pour ces deux sœurs. Il le fait aussi avec sagesse parce qu’il les désigne l’une après l’autre de la même façon. Il ne dit pas « Je supplie Evodie et Syntyche », sinon on aurait pu penser que Evodie en avait plus besoin que Syntyche.
            L’apôtre nous montre ce qui doit aussi caractériser notre façon d’agir. Il faut, avec sagesse, réfléchir quand il y a quelque chose à dire, quand il y a peut-être un problème, et voir comment le Seigneur peut nous aider à le résoudre, à aider. Ayons aussi du tact, de la politesse ; il est très beau de voir que Paul ne commande pas. Enfin, nous devons faire preuve d’impartialité, ne pas montrer un sentiment plus fort pour l’un que pour l’autre.
            Paul supplie les deux femmes « d’avoir la même pensée dans le Seigneur ». Ce qu’il dit là, il l’exprime d’une façon positive ; il ne dit pas de ne pas être l’une contre l’autre, de ne pas montrer leur discorde. Il n’y a pas un mot négatif ici, il le dit d’une façon très positive.
            Qu’il est beau d’avoir une « même pensée » dans le Seigneur, d’être unis, d’être unanimes ! Sachons, pour le réaliser, aider dans des cas de discorde et peut-être même de dispute.
            L’apôtre ne laisse pas Evodie et Syntyche seules. Il continue : « Oui, je te prie, toi aussi, vrai compagnon de travail, aide-les, elles qui ont combattu avec moi dans l’évangile ». Il y a encore ici une sorte de louange. Paul parle de ces deux sœurs d’une façon très positive en disant : « elles ont combattu avec moi dans l’évangile » -  ce sont des sœurs précieuses ; ce sont des sœurs que j’aime, elles ont collaboré avec moi.


Des compagnons d’œuvre

            « Vrai compagnon de travail, aide-les ». Nous ne savons pas exactement qui était ce vrai compagnon de travail, mais il y a là quelque chose de très beau, que la traduction française ne rend pas. Le mot original est « compagnon de joug », cela veut dire un compagnon qui est sous le même joug que moi - nous sommes sous le même joug, le joug du Seigneur bien sûr. Nous marchons du même pas, dans la même direction. Voilà ce qui est montré ici : la pensée de travailler ensemble. C’est très bien d’ailleurs de collaborer, mais il y a des frères et des sœurs qui ne peuvent pas le faire, qui n’y arrivent pas. Quand on collabore avec quelqu’un, il faut aussi une certaine soumission, il faut de l’humilité. Il faut avoir affaire au Seigneur pour savoir quelle doit être la direction à prendre, et le Seigneur voudra nous la montrer.
            « Elles qui ont combattu avec moi dans l’évangile ». Ces deux sœurs ont-elles prêché en public ? Certainement pas. Mais « combattre pour l’évangile », cela comprend beaucoup de choses. Cela commence avec la prière, pour que le Seigneur bénisse sa Parole. Cela continue avec l’aide que l’on peut apporter à celui qui a la tâche de prêcher l’évangile. Et combien d’autres choses sont là par lesquelles une sœur, un frère, ou même aussi des jeunes, peuvent aider un évangéliste, et parfois dans de toutes petites choses. Un frère qui prêchait l’évangile allait toute la journée sur des chemins de campagne, souvent boueux. Un soir il est arrivé, fatigué, dans la maison où il était reçu ; il a déposé ses chaussures devant sa chambre pour ne pas salir l’intérieur. Le petit garçon de cette famille hospitalière a vu les chaussures couvertes de boue. Il les a prises, il les a brossées et nettoyées ; puis il les a remises devant la porte. Personne ne l’avait vu. Mais le lendemain le colporteur lui a dit : Ah ! C’est toi qui as fait cela ? Tu es un collaborateur, un compagnon de travail. Il lui a donné ce titre-là ! C’était un petit travail et pourtant quelle joie pour l’évangéliste ! Et Dieu l’a vu et certainement le petit garçon recevra une récompense pour ce travail dans l’œuvre du Seigneur.
            L’apôtre mentionne « Clément » et les « autres compagnons d’œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie ». Alors il demande à eux tous : Chers amis, aidez ces deux sœurs. Et il est certain que ces croyants sollicités par Paul leur ont apporté leur aide. 


Se réjouir dans le Seigneur, et manifester de la douceur

            L’apôtre leur dit ensuite : Eh bien maintenant, chers amis, pensez au fait que vous avez vraiment lieu de vous réjouir. N’oubliez pas que le Seigneur est là, que c’est votre Sauveur, qu’Il est votre force, et qu’Il prend soin de vous. Il veut aussi vous conduire, vous montrer toujours quelque chose de Lui-même. Nous chantons parfois : « Ta parole à ton Fils lui-même veut sans cesse attacher nos cœurs, dévoilant les gloires suprêmes de la Personne du Seigneur ». Les gloires suprêmes, le Seigneur veut nous les montrer et elles peuvent être notre joie, lorsque nous voyons le Seigneur.
            Paul parle aussi de la douceur : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes ». Qu’est-ce que c’est que « la douceur » ? Le même mot de l’original grec est traduit aussi par le mot « débonnaireté ». C’est cette douceur envers d’autres, qui doit être vue par tous les hommes. Cette douceur est une attitude dans laquelle on ne cherche pas ses droits. Est-ce que j’ai un droit ? Quel droit ai-je pour moi personnellement et peut-être aussi pour ma famille ? La douceur supporte, et ne cherche pas le droit vis-à-vis de soi ; elle supporte ce qui est dit, même si c’est faux. Il est très important, pour chacun de nous, d’avoir une telle attitude.
            Ce sont des choses très pratiques que nous pouvons apprendre par ces mots : « que votre douceur soit connue de tous les hommes » - non seulement envers des frères et sœurs mais aussi dans le monde. Est-ce que je me défends contre mon voisin qui me fait quelque chose de désagréable ?  Est-ce qu’un chrétien va porter plainte devant le tribunal ? Non, il ne fait pas cela. Laissons le Seigneur nous défendre, Il va prendre votre cause en main.


« Le Seigneur est proche »

            Il est tout de suite parlé du Seigneur : « le Seigneur est proche », cela peut avoir deux significations.
            « Le Seigneur est proche » de chacun des siens. Aussi l’apôtre peut dire : Ecoute, tu n’as pas besoin de te défendre, le Seigneur est près de toi, n’oublie pas que c’est ton Seigneur et qu’Il est puissant.
            « Le Seigneur est proche », car Il va venir et quand Il sera venu toutes les choses trouveront leurs justes résultats, le Seigneur va prendre les choses et les mettre où elles doivent être. Alors le Seigneur prendra aussi votre cause. Il montrera quelle est sa pensée ; vous n’avez pas besoin de vous en occuper.
            Nous savons que le Seigneur est proche et c’est une joie qui nous encourage dans toutes nos difficultés. On pense par exemple aux croyants dont nous avons certainement entendu parler et qui sont particulièrement persécutés en Irak et en Syrie. Il y a des croyants qui ont peur de mourir ; ils ont peur, les uns pour leurs enfants, les autres pour leurs parents. Alors ils ont la Parole comme encouragement : « le Seigneur est proche ». Dans les deux sens, cela va se terminer, peut-être avant que le mal nous atteigne, le Seigneur sera là, Il va être vu ! Mais aussi Il est près de moi, Il l’a dit : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à l’achèvement du siècle » (Matt. 28 : 20).


Ne s’inquiéter de rien

            « Ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par la prière et la supplication avec des actions de grâces ». Nous connaissons bien ces versets que nous aimons lire quelquefois au début des réunions de prière. Est-ce que nous nous inquiétons de quelque chose ?
            Il y a parfois des craintes qui sont justifiées, par exemple celles des disciples qui étaient dans la chambre haute ; quand le Seigneur est venu vers eux, les portes étaient fermées par crainte des Juifs. Comment savons-nous que la crainte était justifiée ? Tout simplement parce que le Seigneur leur a dit : « Paix à vous » (Jean 20 : 19).
            Dans un autre cas, lors de la traversée de la mer, la crainte des disciples n’était pas justifiée. Le Seigneur leur dit : « Ayez bon courage ; c’est moi ; n’ayez pas peur » (Marc 6 : 50).
            Oui, il peut y avoir des craintes, mais le Seigneur nous dit : « Ne vous inquiétez de rien ». Devenir inquiet, ce n’est pas ce que le Seigneur veut. Que notre œil, notre pensée soient dirigés sur lui, sur notre Dieu.


Exposer nos requêtes à Dieu

            « En toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu ». Dieu est là, Il ne peut pas être surpris par quoi que ce soit parce que pour Lui tout est clair, on ne peut pas Le surprendre. Dieu connaît tout, sait tout. Il sait déjà ce qu’Il veut faire, Il sait déjà le chemin par lequel Il veut conduire un enfant de Dieu, Il en connaît déjà la fin.
            Alors à ce Dieu qui est puissant et qui nous aime, nous pouvons tout Lui dire et tout Lui laisser, par des prières ; nous disons ce qui nous manque, et nous nous mettons aussi à genoux. Nous exprimons ainsi quelque chose de très beau, que ce soit dans notre chambre ou dans la salle de réunion. Nous disons à notre Dieu et notre Seigneur : Je suis petit, je suis en bas, mais Toi tu es grand ; moi je suis faible, mais Toi tu es puissant ; moi j’ai peur, mais Toi tu es grand et Tu peux ôter cette peur.
            La prière est aussi une marque de dépendance. Je me mets sur mes genoux aussi pour entendre mon Dieu, je Lui laisse la chose, sans Lui dire comment Il doit répondre, comment Il doit exaucer. La dépendance c’est justement abandonner entièrement à Dieu tout ce que nous avons mis devant Lui.
            Le frère Wills a dit une fois : Nous allons souvent vers Dieu avec toute une valise - peut-être même deux ! - avec nos soucis, nos problèmes. Alors nous ouvrons la valise et nous montrons à Dieu tous nos problèmes. Nous les mettons devant Lui en Lui disant : Tu vois ces problèmes, Tu vas t’en occuper. Puis nous fermons la valise et nous reprenons tous les soucis avec nous. Cela est faux ! Il faut Lui laisser les soucis. Lui répondra, Il exaucera à sa façon, peut-être différemment de notre pensée, mais nous verrons toujours ensuite que sa pensée était meilleure. C’était la bonne pensée et ce que nous avions pensé n’était pas juste !
            La réunion de prière est une des réunions les plus importantes : elle est pour ainsi dire la préparation des autres réunions. La réunion de culte est importante, il est vrai. Mais il ne faut pas oublier que la prière, la réunion de prière, c’est la préparation aussi pour le culte parce que cela nous met devant Dieu et que Dieu peut nous exaucer et nous apprendre beaucoup de choses. C’est aussi la préparation pour la réunion d’édification. Est-ce que nous ne présentons pas toujours, dans nos réunions de prière, le besoin spirituel de chacun de nous qui sommes dans l’assemblée ? Quand le Seigneur répond à ce besoin, Il le fait dans la réunion d’édification, ou bien dans la réunion d’étude. Alors l’Esprit peut agir, parce qu’on a été dans sa dépendance, auparavant, dans la réunion de prière.
            Les « supplications » ce sont des prières très intenses, comme l’apôtre l’a dit : « Je supplie Evodie ». Je prie instamment, et Dieu écoute et voit ce qui est dans mon cœur.
            On peut penser que « les actions de grâces » c’est la reconnaissance exprimée après l’exaucement. C’est cela bien sûr et nous oublions d’ailleurs souvent de remercier quand le Seigneur a répondu à nos prières. Parfois, nous ne remarquons même pas qu’Il a répondu. Qu’Il nous donne des yeux ouverts pour voir ses réponses ! Mais n’est-ce pas déjà des actions de grâces de dire à notre Dieu : Nous savons que Tu vas répondre selon Ta sagesse, selon Ta pensée qui est beaucoup plus élevée que la nôtre et nous Te rendons grâces pour cela. Nous pouvons être tranquilles, dans le repos de l’âme, parce que nous avons pu laisser ces choses devant Toi et que Tu t’occupes de nos requêtes.


Connaître la paix de Dieu

            L’apôtre ne dit pas : « et vos prières seront exaucées », mais : « et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées ». Garder le cœur ne veut pas dire seulement le garder de tout mécontentement, de tout doute que nous pourrions avoir. Nous serons gardés de tout cela, mais nous aurons aussi la paix dans le cœur, la paix que le Seigneur a eue dans sa vie, parce qu’Il était toujours en plein accord avec son Dieu, Lui l’Homme parfait sur la terre. Et si nous sommes en plein accord avec notre Dieu, alors nous aurons la paix qui nous rend tout à fait tranquilles et heureux. Et cette paix « gardera nos cœurs » et aussi « nos pensées » ; nous n’aurons pas des pensées qui ne conviennent pas, nous serons gardés de toute pensée inconvenable devant Dieu et peut-être aussi au sujet de ceux desquels nous aurions attendu de l’aide.
            Voilà donc ce qui concerne nos soucis qui peuvent entraver cette joie que le Seigneur veut nous donner.


Ce qui doit occuper nos pensées

            L’apôtre nous dit ce qui doit nous occuper, et nous fait comprendre, sans les nommer, que bien d’autres choses ne doivent pas nous occuper. Si l’on regarde bien, ce sont des choses qui se trouvent parfaitement dans une seule Personne.

                        « Tout ce qui est vrai »

            Le Seigneur a toujours dit ce qui est vrai, Il a toujours pensé ce qui est vrai, Il s’est toujours occupé de ce qui est vrai. Il est « la vérité » (Jean 14 : 6), et la Parole est « la vérité » (Jean 17 : 17). Dans la Parole nous avons des pensées qui sont vraies. Au contraire, dans la vie des hommes il y a le mensonge, et celui-ci n’a aucune place dans la vie du chrétien. Le mensonge ce n’est pas seulement dire le contraire de ce qui est vrai, c’est aussi dire la moitié de ce qui est vrai, ne pas être tout à fait clair dans ce que l’on dit. On a demandé un jour à un frère : Est-ce que tu as parlé avec ce Monsieur ? Non je n’ai pas parlé avec lui, a-t-il répondu. En réalité, il lui avait écrit. Vrai ? Mensonge ? Demi-vérité ? Attention cela nous arrive malheureusement, parce que nous voulons nous protéger. Il y a quelque chose que nous avons fait et nous voulons nous protéger en exprimant les choses sous un jour un peu plus agréable.

                        « Tout ce qui est honorable »

            Le Seigneur a toujours fait les choses qui étaient honorables, qui convenaient donc à Dieu, à la pensée que Dieu est là. Si je parle à un frère qui est plus âgé que moi, il faut que j’aie l’attitude qui convient envers ce frère : c’est honorable. Mais si je lui parle comme si c’était un jeune ou un petit garçon, alors je ne lui parle pas comme il faut. Ou bien si un enfant parle de façon vulgaire à son papa, ce n’est pas honorable non plus. Ce n’est pas ce que dit le Seigneur, Il n’a jamais parlé ainsi. Il était soumis à ses parents (Luc 2 : 51), Il avait toujours égard au fait que Marie était sa mère. Quand il s’agissait des choses de Dieu, Il pouvait dire, par exemple, à Cana de Galilée : « Qu’ai-je à faire avec toi, femme ? » (Jean 2 : 4). Il lui montrait que ce n’était pas elle qui devait prendre les initiatives, et Il lui dit aussi que son heure n’est pas encore venue. Nous connaissons ces quelques occasions où le Seigneur a parlé à sa mère, mais c’était toujours aussi d’une façon honorable.

                        « Tout ce qui est juste »

            Le mot juste a une plus grande signification que ce que nous pensons ; ce n’est pas seulement ce qui correspond à la justice, c’est aussi ce qui correspond à mon devoir envers mon prochain, mon frère, ma femme, mes enfants.
            Je peux être juste envers ma femme quand je lui laisse le temps pour lire la Parole et pour prier, quand je ne lui demande pas trop ; je ne veux pas surpasser ses capacités. Je peux l’être aussi envers mes enfants, en mettant en pratique ce que la Parole dit : « N’irritez pas vos enfants » (Eph. 6 : 4). Si j’attends trop d’eux, alors qu’ils ne le peuvent pas, je ne suis pas juste envers eux. Mais je suis juste quand je leur dis qu’ils doivent se convertir, que je leur montre le Seigneur. Si je ne le fais pas, je n’agis pas justement envers eux, car ils doivent être enseignés quant à ces choses-là.

                        « Tout ce qui est pur »

             Dieu a « les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1 : 13). Il est absolument pur ; c’est le contraire de tout ce qui est souillé. Notre vie est-elle pure ? Qu’est-ce que nous regardons ? Qu’est-ce que nous lisons ? Nous avons besoin d’être toujours purifiés de ce que nous voyons. Attention, nos yeux sont des fenêtres pour faire rentrer bien des choses dans notre cœur et dans notre pensée. Attention aux choses qui nous souillent et ne sont pas pures. Par exemple, sur Internet, il faut savoir dire non, dire stop ! Dans l’épître à Tite, l’apôtre Paul parle de la grâce de Dieu qui nous enseigne à renier « l’impiété et les convoitises mondaines » (2 : 11-12). Renier c’est très simplement savoir dire non. Je dis non à l’impiété, je dis non aux convoitises mondaines. Je dis : Ce n’est pas pour moi parce que j’ai un Seigneur.

                        « Tout ce qui est aimable »

            Les choses qui sont aimables ce sont les choses qui ont un attrait parce qu’elles correspondent à la pensée de Dieu, à la pensée du Seigneur. Le Seigneur lui-même est aimable. « La grâce est répandue sur tes lèvres » (Ps. 45 : 2). Ce n’est pas seulement la grâce que nous avons reçue et qui nous a sauvés ; c’est aussi ce qui est agréable, aimable, beau. Tout cela est compris dans les mots : « la grâce est répandue sur tes lèvres ». Les choses qui parlent du Seigneur sont toujours aimables, quand nous le regardons, Lui. Alors il y a un attrait pour notre cœur.

                        « Tout ce qui est de bonne réputation »

            Nous sommes « ambassadeurs de Christ » (2 Cor. 5 : 20). Veillons aux paroles que nous pouvons exprimer ; il y a des choses que nous pouvons dire, mais qui ne conviennent pas, qui ne sont pas bien. Cela peut nous arriver, comme dans le monde. Or, certaines choses ne devraient même pas être nommées parmi nous (Eph. 5 : 3).
            Quelle musique écoutons-nous ? Il y a une musique qui peut nous élever, comme celle des cantiques. Elle peut relever la beauté du texte ; si elle est très bonne, alors elle ne contrarie jamais le texte.

                        « S’il y a quelque vertu et quelque louange »

            Ces deux choses (vertu et louange) doivent caractériser ce qui nous occupe, ce qui emploie notre force, ce qui suscite notre l’intérêt. Notre vertu, ou énergie spirituelle, est-elle jointe à la foi (2 Pier. 1 : 5) ? Est-elle employée pour les choses du Seigneur ? Dans le monde où toutes sortes de choses (faits divers : crime, violence, corruption…) sont rapportées par les médias, les choses qui sont mauvaises sont toujours plus intéressantes que les bonnes choses.
            Il y a des petites choses que nous pourrions louer. Pensons par exemple à encourager nos enfants. Nous pouvons dire aussi à une jeune sœur : Tu sais j’ai vu, dans ta façon de t’habiller, dans ta façon de te comporter, que tu cherches à plaire au Seigneur. Nous craignons parfois de dire quelque chose parce que nous pensons que l’autre va s’élever. Il ne s’agit pas évidemment de le flatter, mais de dire quelques mots d’encouragement, par exemple à un jeune frère qui a pour la première fois prié à la réunion, ou qui a essayé de dire quelque chose pour d’édification de l’assemblée, même si c’était imparfait comme tout est imparfait chez chacun de nous.


Faire ce que l’apôtre lui-même a enseigné et montré

            Le verset 9 qui nous parle de notre attitude est pour ainsi dire le point culminant : « ce que vous avez appris, reçu, entendu, vu en moi, faites-le ».
            Avons-nous appris quelque chose ? Cela commence-t-il déjà à l’école du dimanche ? Non, cela commence à la maison ; c’est là qu’un jeune enfant dans la famille de chrétiens apprend quelque chose.
            « Apprendre », mais aussi comme l’apôtre le dit : « et vu en moi ». Un enfant apprend surtout par le modèle des parents. Comment les parents se comportent-ils ? Le jeune enfant remarque très vite ce qui est important pour ses parents, il voit si la prière et s’occuper de la Parole a une grande importance pour eux. Voilà ce qu’un enfant apprend et aussi ce que nous apprenons de nos parents, ce que nous apprenons aussi de nos devanciers, de nos frères âgés, de nos sœurs âgées. Combien de choses nous pouvons apprendre de ces derniers, de leur attitude de piété, de leur confiance en Dieu malgré leurs infirmités et leurs souffrances.
            « Et ce que vous avez reçu ». Oui nous avons reçu quelque chose. L’apôtre leur avait bien dit des choses et nous avons aussi appris et reçu quelque chose ; c’est aussi la pensée que nous n’avons rien qui soit de nous-mêmes, mais que nous avons tout appris, reçu. L’apôtre le dit : « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu… ? », (1 Cor. 4 : 7). Nous sommes reconnaissants de ce que nous avons pu recevoir par la grâce de Dieu.
            « Et entendu ». La Parole a été prêchée, nous avons entendu. Attention, quand la Parole est prêchée, quand la Parole est lue, quand le calendrier est lu, réalisons-nous toujours que Dieu nous parle ? C’est une bonne chose quand nous ouvrons la Parole, le soir peut-être après le repas ; tout le monde se tait parce que Dieu va parler, c’est sa Parole qui est ouverte. Ne parlons jamais de quoi que ce soit quand le Livre est ouvert ; la Parole de Dieu ouverte ne se prête pas à des entretiens de toutes sortes de choses.
            « Et entendu et vu en moi ». Voilà l’exemple, le modèle qu’ils avaient vu dans l’apôtre Paul. Il dit aux Corinthiens : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (1 Cor. 11 : 1).
            « Faites ces choses ». Faites cela, soyez obéissants ; c’est l’obéissance aux mots de la Parole, l’obéissance aux parents pour les enfants (Eph. 6 : 1), et aussi pour les jeunes à ce que disent les plus âgés. « Obéissez à vos conducteurs » ; c’est une parole que nous trouvons à la fin de l’épître aux Hébreux (13 : 7).


La bienheureuse compagnie du Dieu de paix

            A la fin, Paul dit : « le Dieu de paix sera avec vous » ; ce n’est pas seulement la paix de Dieu mais c’est le Dieu de paix qui sera avec vous. C’est quelque chose de très heureux : Dieu est avec nous, mais encore il y a ce mot : « paix ». Quelle paix avons-nous, quelle tranquillité, quelle assurance pour notre chemin ! Quelle confiance de savoir que tout ce qui est nécessaire pour notre vie de chrétien nous est donné dans le fait que « le Dieu de paix » est avec nous !
             Que le Seigneur nous accorde d’expérimenter ce que ces versets de la Parole de Dieu nous ont présenté.


R. Br – D’après les notes prises lors d’une méditation de la Parole


                  C’est en toi, Dieu Sauveur, qu’en toute confiance
                            Se repose mon cœur.
                  Ta longue patience et ta grande clémence
                  Me montrent chaque jour, les soins de ton amour.

                  Qu’il m’est doux, ô mon Dieu, de t’avoir pour mon Père !
                            Tu me suis en tout lieu.
                  Oui, ta grâce m’éclaire, tu reçois ma prière,
                  Ton regard est sur moi, et tu soutiens ma foi.

                  Ton amour et ta paix et ta parfaite joie
                            Sont à moi pour jamais.
                  Devant moi se déploie l’heureuse et douce voie,
                  Le sentier glorieux qui conduit vers les cieux.