Silas, compagnon de l’apôtre Paul
Silas accompagnant Paul et Barnabas à Antioche
Les frères à Jérusalem exhortés et fortifiés par Judas et Silas
Avec Paul, en Syrie et Cilicie, pour fortifier les assemblées
Paul et Silas emprisonnés à Philippes
A Thessalonique et à Bérée
Silas et Timothée à Corinthe
La mention du nom de Sylvain dans les épîtres
Silas ou Sylvain, avait été choisi par les frères de l’assemblée à Jérusalem pour aller communiquer aux croyants d’Antioche les décisions prises sur des questions concernant la loi judaïque (Act. 15). Son nom est mentionné ensuite à plusieurs reprises dans le livre des Actes : il accompagne l’apôtre Paul en Syrie et Cilicie, puis à Thessalonique et à Bérée. Après le départ de Paul, Silas restera avec Timothée dans cette région de la Macédoine. Enfin, ces deux serviteurs rejoindront l’apôtre à Corinthe où ils prêcheront le Fils de Dieu, Jésus Christ (2 Cor. 1 : 19). Au début de chacune des deux lettres aux Thessaloniciens, Sylvain se joint à Paul et Timothée pour adresser ses salutations à l’assemblée à Thessalonique. Enfin, c’est avec l’aide de ce même Silvain (ou Silas), agissant comme scribe, que l’apôtre Pierre a écrit sa première épître (5 : 12).
Silas accompagnant Paul et Barnabas à Antioche
Barnabas et Paul regagnent Antioche, en Syrie, « d’où ils avaient été recommandés par la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils avaient accomplie » (Act. 14 : 26). Ils réunissent l’assemblée et racontent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment Il avait ouvert aux nations la porte de la foi (v. 27). La plupart de ces croyants d’origine juive - à Jérusalem et en Judée - avaient éprouvé une grande joie, en apprenant la conversion des nations à la foi chrétienne. Pourtant, certains prônaient le retour à « l’esclavage de la Loi », ce qui signifiait en pratique être « déchus de la grâce » (Gal. 5 : 1-6). « Quelques-uns, descendus de Judée » cherchent à entraîner les frères, en affirmant : « Si vous n’avez pas été circoncis selon l’usage de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés » (Act. 15 : 1) ! Des pharisiens « qui avaient cru » soutenaient, eux aussi, qu’il fallait circoncire ceux des nations et leur prescrire de garder la loi de Moïse (v. 5). Une vive discussion s’ensuit, et Paul et Barnabas, en particulier, s’opposent fortement à cette fausse doctrine. Finalement l’assemblée à Antioche décide d’envoyer ces deux serviteurs, avec quelques frères locaux, à Jérusalem, auprès des apôtres et des anciens. Dans ce temps de crise, ils désirent que cette question soit examinée avec sagesse et, si possible, réglée (v. 2). Paul accepte de faire cette démarche, à la suite d’une révélation. Il commence par en parler en privé « à ceux qui étaient considérés » et il ne cèdera pas par soumission, pas même un moment (Gal. 2 : 2).
Au cours d’un grand débat public, Pierre monte à son tour au créneau et raconte comment Dieu s’est plu à commencer à « visiter » les nations. Il s’est servi d’un homme pieux, Corneille, qui habitait à Césarée. L’apôtre Pierre a été appelé à se rendre chez ce centurion avec d’autres frères. Ils s’étaient trouvés au milieu d’une grande compagnie de personnes intéressées à écouter ce que Pierre venait leur dire de la part de Dieu (Act. 10 : 33).
Ensuite, c’est Jacques qui intervient. Lent à parler, en accord avec son propre enseignement (Jac. 1 : 19) il a sagement attendu que la multitude se taise (v.13). Il dit aux frères que ce qui se passe avec les nations est en accord avec les paroles des prophètes (v.15-17) ; le nom du Seigneur est invoqué sur elles car elles sont également destinées à être « bénies » (voir Es. 49 : 6). Il est donc d’avis de ne pas inquiéter les nations qui se tournent vers Dieu et il estime convenable de leur écrire à ce sujet. L’assemblée adopte alors les sages conclusions de Jacques (v. 18-21).
La lettre, adressée aussi aux frères de Syrie et de Silicie, est confiée à des hommes « estimés parmi les frères » (v. 22b) - le mot original est traduit à trois reprises par « conducteurs » (Héb. 13 : 7, 17, 24). C’est Judas, appelé Barsabbas, et Silas qui ont été choisis pour accompagner Paul et Barnabas, à leur retour en Syrie.
Ils sont recommandés par leurs frères : « Nous vous avons donc envoyé Judas et Silas, qui vous communiqueront de vive voix les mêmes choses. Il a semblé bon au Saint Esprit et à nous de ne mettre sur vous aucune autre charge en dehors des prescriptions indispensables : s’abstenir de ce qui est sacrifié aux idoles, du sang, de ce qui étouffé et de la fornication. Si vous vous gardez de tout cela, vous ferez bien. Portez-vous bien » (v. 27-29).
Ces frères étaient conscients d’une précieuse coopération entre le Saint Esprit et l’assemblée. C’était un fait habituel dans les premiers temps de l’Eglise sur la terre ! L’Esprit de Dieu n’était pas attristé au milieu des saints ; maintenant, Il l’est souvent (Eph. 4 : 30). La discussion entre frères n’avait pas été facile, mais ils étaient assurés d’avoir discerné la pensée du Seigneur. Si les choses ne sont pas claires, au lieu de prendre une décision hâtive et parfois erronée, cherchons avec patience Sa pensée. La Parole et la prière nous apporteront une aide puissante !
Dans le chapitre suivant, Paul, Silas et leurs compagnons, Luc et Timothée, ont reconnu avoir « été empêché par le Saint Esprit » d’avancer dans le chemin qu’ils s’étaient proposés de suivre. Lors d’une nouvelle tentative pour se rendre ailleurs, « l’Esprit de Jésus ne le leur permit pas » (Act. 16 : 6-7). Si les portes se ferment, le serviteur doit se garder d’insister. Il attend les directions d’en-Haut.
Cette lettre rassure et console les frères d’Antioche troublés (v. 24). Ils savaient qu’un homme circoncis était « tenu d’accomplir toute la Loi » (Gal. 5 : 3). Mais personne n’est capable de satisfaire une telle exigence ; il faut reconnaître son incapacité.
Les frères à Jérusalem exhortés et fortifiés par Judas et Silas
Judas et Silas contribuent aussi à l’édification de l’assemblée à Antioche. Ce sont des prophètes capables d’exhorter les frères et de les fortifier (v. 32). La responsabilité de chaque enfant de Dieu est de présenter « la parole de vie » (Phil. 2 : 16), sans rien ajouter ou retrancher (Deut. 4 : 2). Attention au piège qui consiste à laisser de côté la portion de la vérité qui nous reprend et nous dérange ! Ne cherchons pas non plus à imposer aux rachetés du Seigneur des « règles » qui seraient des fruits de notre imagination.
Le prophète doit avoir un bon fond de doctrine. Il parle aux hommes pour l’édification, l’exhortation et la consolation (1 Cor. 14 : 3).
Quand une assemblée a été « troublée », les frères et les sœurs sont en danger de se décourager et d’être inactifs.
A Antioche, Dieu a permis que l’enseignement prodigué par ces deux frères apporte des certitudes. Peut-être pensons-nous qu’il n’y a pas de prophète parmi nous ? Mais chaque croyant a reçu un « don de grâce » et doit s’en servir pour accomplir le service que Dieu lui a confié (1 Pier. 4 : 10). Si tout se passe de façon normale, la requête de l’apôtre : « Dites à Archippe : Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses » n’est pas de saison (Col. 4 : 17).
Avec Paul, en Syrie et Cilicie, pour fortifier les assemblées
Les circonstances qui ont conduit Silas à assumer un service « missionnaire » sont plutôt humiliantes. Les difficultés doctrinales étaient réglées, du moins pour un temps. Cependant Satan, « le destructeur », peut se réjouir quand un différend surgit entre Paul et son cher compagnon d’œuvre, Barnabas. Ce dernier voulait prendre son neveu Marc avec eux, dans le nouveau voyage que Paul avait projeté de faire. Mais celui-ci n’avait pas oublié comment ce jeune croyant, effrayé par les grandes difficultés rencontrées, les avait abandonnés (Act. 15 : 38). Il ne pensait pas que le moment était venu de reprendre Marc avec eux. Il en résulte « de l’irritation » entre Paul et Barnabas et ils se séparent (v. 38-39).
Paul prend alors Silas avec lui pour son second voyage missionnaire. Ils se connaissaient déjà, ayant déjà fait route ensemble de Jérusalem à Antioche. Ce choix de l’apôtre a visiblement l’assentiment de l’assemblée locale. En effet, ils partent après avoir été recommandés à la grâce du Seigneur par les frères (v. 40).
Ils passent d’abord à Derbe, Lystre et Iconium et Paul emmène avec lui Timothée : celui-ci avait un bon témoignage parmi les frères (Act. 16 : 1-5). Il sera un compagnon fidèle de Paul jusqu’à la fin de son service.
Durant ce long et difficile voyage, Silas fait une expérience remarquable, pendant leur séjour à Philippes. C’était la vision de Paul, au cours d’une nuit, d’un homme macédonien qui les avait conduits dans cette ville.
Paul et Silas emprisonnés à Philippes
Dans cette ville, par la grâce de Dieu, une assemblée va se former. Paul et Silas passent des moments bénis en compagnie d’une femme de foi, Lydie, la marchande de pourpre. Elle les reçoit avec joie dans sa maison. Ils vont être ensuite victimes des maîtres d’une servante ayant un esprit de divination. Paul commande à cet esprit, au nom de Jésus Christ, de sortir de cette femme. Alors, voyant cette source de gain disparaître, ses maîtres se saisissent de Paul et de Silas et les traînent devant les magistrats, en affirmant que ce sont des Juifs qui jettent du trouble dans la ville (v. 16-21).
Les préteurs interviennent, leur font arracher leurs vêtements et ils sont battus de verges. Après avoir reçu un grand nombre de coups, ils sont jetés en prison. Le geôlier, attentif aux ordres reçus, fixe sûrement les pieds de ces prisonniers estimés dangereux dans des entraves de bois (v. 22-24). Or, vers minuit, quoique couverts de plaies, Paul et Silas prient et chantent les louanges de Dieu, écoutés par les prisonniers (v. 25).
Le comportement d’un croyant au milieu de circonstances adverses peut avoir un bon effet sur ceux qui l’entourent, mais les esclaves de Satan, dans leur grande misère morale, n’ont pas les mêmes ressources que lui. Ils n’ont pas de ferme Rocher pour s’appuyer (Ps. 27 : 5), ni de bouclier pour repousser des dards enflammés du méchant (Eph. 6 : 16). Ils ne connaissent pas la « haute tour » où le croyant se réfugie (Prov. 18 : 10).
Dieu répond merveilleusement à ses serviteurs, Paul et Silas, en se servant d’un tremblement de terre. Les portes s’ouvrent d’elles-mêmes et les liens de tous sont déliés (v. 26). Accablé, le geôlier veut se donner la mort, mais Paul crie d’une voix forte : « Ne te fais point de mal car nous sommes tous ici » (v. 28). Ensuite, d’une seule voix, Paul et Silas peuvent répondre au geôlier quand il se jette à leurs pieds et les interroge au sujet de son salut. La réponse est claire, précieuse : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta maison » (v. 31). Une telle assurance suffit pour répondre à toutes les interrogations d’une âme inquiète à l’égard de ses péchés !
Paul et Silas annoncent la Parole au geôlier repentant : il reçoit le baptême avec sa famille. Une table est dressée et « croyant Dieu, le geôlier se réjouit avec toute sa maison » (v. 34). Quelle nuit mémorable pour Paul, Silas et tous les assistants !
De Philippes, Silas ira encore avec Paul à Thessalonique, autre ville de Macédoine. Quelques Juifs et de nombreux Grecs y reçoivent la Parole qui leur est annoncée et ils se joignent à Paul et Silas (1 Thes. 1 : 5). Cependant, la plupart des Juifs pleins de jalousie, poussés par Satan, excitent le peuple contre ces évangélistes étrangers. Ils voulaient amener Paul et Silas devant la foule, mais ils ne les trouvent pas (Act. 17 : 5). A défaut, ils traînent Jason et quelques frères, les accusant devant les magistrats de dire qu’il y avait un autre roi, Jésus - beau témoignage rendu de façon involontaire (v. 6-7).
De nuit, Paul et Silas sont envoyés à Bérée, où les Juifs se montrent « plus nobles ». Ils reçoivent la Parole avec toute bonne volonté. Dieu accorde ce moment de repos heureux à ses serviteurs (v. 11-12). Toutefois des Juifs hostiles viennent spécialement de Thessalonique à Bérée et agitent les foules (v.13). Alors les frères locaux se hâtent de faire partir Paul en direction de la mer ; il projette de se rendre à Athènes, où ses frères l’accompagnent. Ils reviennent avec un message de Paul à Silas et Timothée : ils doivent le rejoindre au plus vite (v.15). Mais il semble qu’ils ne purent le retrouver qu’à Corinthe (18 : 5), où Paul restera un an et demi (v. 11).
Nous n’avons aucun détail au sujet des prédications de Silas, mais une chose est sûre : Christ en était le centre. A ce sujet, Paul écrit : « Le Fils de Dieu, Jésus Christ, qui a été prêché au milieu de vous par notre moyen, c’est-à-dire par moi, par Sylvain et par Timothée, n’a pas été oui et non, mais il y a toujours oui en lui ; en effet pour toutes les promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen (la confirmation), à la gloire de Dieu par nous » (2 Cor. 1 : 19-20). Ils prêchaient Christ, ressuscité, exalté et sur le trône !
La mention du nom de Sylvain dans les épîtres
L’apôtre Paul avait vu la nécessité de rester un peu à Athènes et d'envoyer Timothée - sans doute avec Silas - à Thessalonique pour « affermir » les croyants et les « encourager » dans leur foi (1 Thes. 3 : 1-2). Paul s'adjoint ces deux compagnons quand il écrit ses deux épîtres aux Thessaloniciens (1 Thes. 1 : 1 ; 2 Thes. 1 : 1).
Silas nous a été présenté sous son caractère de « prophète » et de « pionnier missionnaire », mais il a été employé aussi par Pierre pour écrire sa première épître : « C’est par Sylvain qui est un frère fidèle - je l’estime ainsi - que je vous ai écrit brièvement pour vous encourager et vous assurer que cette grâce dans laquelle vous êtes est la vraie grâce de Dieu » (1 Pier. 5 : 12). Ainsi un frère « à la tête » dans l’assemblée, devenu aussi un missionnaire connu et aimé, joue aussi le rôle de scribe, au bénéfice de l’un de ses frères, peut-être handicapé. Silas était humble, sans prétention (Rom. 12 : 3). L’apôtre Pierre l’estime fidèle. Quelle appréciation chacun de nous recevra de Celui qui « voit dans le secret » (Matt. 6 : 18) ? Sans doute convient-il de se reposer sur Lui et de Lui dire avec Pierre : « Seigneur, toi tu sais tout, tu sais que je t’aime » (Jean 21 : 17).
L’exemple de Silas nous encourage. Ce compagnon de Paul a partagé avec lui les fatigues et les souffrances de ce voyage missionnaire. Sa joie était de suivre le Seigneur et de porter sa croix chaque jour. Il a su exhorter, fortifier et consoler les croyants par son ministère empreint d’humilité et d’un véritable amour pour Dieu et pour les siens. Son service illustre l’enseignement de Jésus à ses disciples : « Que le plus grand parmi vous soit comme le plus jeune, et celui qui conduit comme celui qui sert... Or moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Luc 22 : 26-27). Silas fait partie de ceux qui ont « bien servi » et acquis « une bonne maturité pour eux-mêmes et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus » (1 Tim. 3 : 13).
Ph. L Le 22. 08. 15