bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LES FILLES DE TSELOPHKHAD


            Les filles de Tselophkhad occupent une place particulière dans l’Ancien Testament,  dans les 5 passages suivants : Nom. 26 : 33 ; 27 : 1-11 ; 36 : 2-12 ; Jos. 17 : 3-6 ; 1 Chr. 7 : 15. Par leur exemple, l’Esprit de Dieu nous communique un enseignement important. Leur attitude et leur demande illustrent des traits de caractère particuliers, qui dans la vie de chaque femme chrétienne, mais aussi dans la vie de tout croyant, sont pour la joie de Dieu.


Leurs noms

            Dans les 4 premiers passages, les sœurs sont nommées ensemble et appelées par leurs noms. Trois fois, elles le sont dans l’ordre donné dans la première mention (Nom. 26 : 33) ; nous pouvons supposer que c’est leur rang d’âge.
            Leurs noms ont la signification suivante :
                  - Makhla : douceur, clémence, faiblesse.
                  - Noa       : vive, errante ici et là.
                  - Hogla    : perdrix.
                  - Milca    : conseil, conseillère.
                  -Thirtsa  : charme, joie et douceur.

            Si nous voulons faire une application de la signification de leurs noms, ces 5 sœurs paraissent très différentes dans leurs caractères, comme c'est aussi le cas aujourd’hui dans une même famille, et aussi dans une assemblée de frères et sœurs dans la foi. Mais bien que toutes différentes quant à leur caractère, elles sont unanimes dans la formulation de leur demande commune.


Leur demande

            Le récit de Nombres 27 (v.1-11) révèle l’objet de leur demande : la conservation de leur héritage dans le peuple de Dieu. Du fait que leur père était sans avoir de fils et était mort, elles craignaient que son nom « soit retranché du milieu de leur famille » (v. 4). Leur regard se portait en avant vers l’héritage promis qu’elles espéraient dans le pays de Canaan, et elles se confiaient dans les promesses de Dieu.
            Leur intérêt et leur estime pour l’héritage sont un bel exemple pour nous, chrétiens. Comme « héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ » (Rom. 8 : 17), nous avons un héritage bien meilleur, un héritage céleste « incorruptible, sans souillure, inaltérable, conservé dans les cieux » (1 Pier. 1 : 4). Ce sont les caractéristiques qui ne peuvent s'appliquer à aucun héritage sur la terre ; ils soulignent la perfection et la gloire de l'héritage, qui nous est préparé dans le ciel. Mais nous n’avons pas seulement une part future, mais aussi une part présente. Nous sommes déjà bénis « de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Eph. 1 : 3). Nous avons maintenant déjà la vie éternelle, nous sommes enfants et fils de Dieu et nous possédons le Saint Esprit. Estimons-nous cet « héritage » et nous en occupons-nous beaucoup ?


Leur attitude

            La manière dont les cinq sœurs présentent leur demande est digne d'attention et riche d’enseignement. La chose est si importante que, courageusement, elles se tinrent devant Moïse et Eléazar, le sacrificateur, et devant les princes et toute l’assemblée, à l’entrée de la tente d’assignation (v. 2).
            Leur demande est claire et précise : « Donne-nous une possession au milieu des frères de notre père » (v. 4). Elles ne disent rien de plus. En même temps elles montrent une grande délicatesse de sentiment quant au péché de leur père, qui l’avait conduit à la mort. Certes, il n’avait pas participé à la rébellion de Coré (Nom. 16), mais il s’était laissé décourager par les dix espions et était tombé sous le châtiment de Dieu (Nom. 14 : 22-23). Ses filles le savaient. Mais, même si leur père avait dû mourir, il s’agissait pour elles de son honneur et de la conservation de son nom.
            Dans le Nouveau Testament les enfants sont exhortés : « Honore ton père et ta mère » (Eph. 6 : 2). Cet honneur dépasse la mort - les filles de Tselophkad l'ont montré.


La réponse de Dieu

            Dieu récompense toujours la foi simple et hardie ! « Les filles de Tselophkhad ont bien parlé » telle est la réponse de l’Eternel (v. 6-7). Leur demande et la manière dont elle est présentée ont la pleine approbation de l’Eternel. Il accède immédiatement à leur désir d’honorer leur père : « Tu leur donneras une possession d’héritage au milieu des frères de leur père et tu feras passer à elles l’héritage de leur père » (v. 7-8).

            Mais ce n’est pas tout. Dieu utilise la demande de ces femmes pour établir pour tout son peuple des dispositions plus vastes en relation avec ce sujet (v. 8-11). La fidélité dans les choses du Seigneur entraîne encore aujourd’hui une bénédiction pour d’autres.


Leur exemple

            Les conséquences positives de leur attitude sont manifestées en Nombres 36. Là « les chefs des pères de la famille des fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, d'entre les familles des fils de Joseph, s’approchèrent et parlèrent devant Moïse et devant les princes, chefs des pères des fils d’Israël » (v. 1). Ils viennent avec une demande devant Moïse. Le zèle des filles de Tselophkhad a, apparemment, réveillé chez ces hommes un intérêt accru pour le pays promis. Ils craignent que l’héritage de leur tribu ne soit perdu dans le pays par un mariage de l'une de leurs filles avec quelqu'un d’une autre tribu. Ils présentent leur problème à Moïse.La réponse divine à cette demande est claire : « La tribu des fils de Joseph a dit juste » (v. 5).
            Dieu donne un nouveau commandement : toute fille du peuple qui possède un héritage au milieu d'une tribu des fils d’Israël, doit se marier dans sa tribu.
            L’intérêt de ces princes de la tribu de Manassé est d’autant plus beau, qu’une partie de leur tribu, peu de temps auparavant, s’était présentée devant Moïse avec de tout autres paroles : « Ne nous fais pas passer le Jourdain… car nous n’hériterons pas avec eux au-delà du Jourdain, ni plus loin, parce que notre héritage nous est échu, à nous, de ce côté du Jourdain, vers le levant » (Nom. 32 : 5 et 19). Ils estimaient leurs troupeaux, leur possession terrestre, davantage que l’héritage promis, en contraste avec les filles de Tselophkad et de ceux qui se laissèrent influencer par leur exemple.


Leur obéissance 

            Au chapitre 36 des Nombres, un autre trait de caractère des filles de Tselophkhad est souligné, c'est leur obéissance. A nouveau, les cinq filles sont à nouveau mentionnées par leur nom. Toutes firent exactement commenl’Eternel l'avait commandé. L’Esprit de Dieu se plaît à le souligner : « Les filles de Tselophkhad firent comme l’Eternel l’avait commandé… elles se marièrent aux fils de leurs oncles. Elles furent mariées à ceux qui étaient des fils de Manassé, fils de Joseph ; et leur héritage resta dans la tribu de la famille de leur père » (v. 10, 12).
            L’obéissance envers Sa parole réjouit toujours notre Seigneur et elle amène à une grande bénédiction : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime… Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14 : 21, 23).


Leur patience et leur constance

            Nous rencontrons encore une fois les cinq sœurs en Josué 17. Dès qu’il s’agit du partage du pays, sous la conduite de Josué, les filles de Tselophkhad se manifestent. Elles se présentent devant Josué et Eléazar elles rappellent les promesses de Dieu. Elles s’étaient appuyées sur ces promesses et avaient attendu patiemment le moment du partage du pays. Malgré leur mariage et les années d'attente, leur intérêt pour l’héritage n’avait pas faibli. Dieu récompense richement leur foi : à la tribu de Manassé reviennent dix parts (v. 5). Quelle devait être la joie de ces femmes de recevoir enfin leur héritage dans le pays promis !
            « Celui qui prend garde à la parole trouvera le bien, et qui se confie en l’Eternel est bienheureux » (Prov. 16 : 20). Cet avertissement garde toute son actualité ! Ce récit de l’Ancien Testament a été écrit pour notre instruction (Rom. 15 : 4). Cela ne nous encourage-t-il pas à manifester un intérêt plus grand pour notre héritage céleste, à nous occuper davantage des bénédictions célestes qui sont déjà notre part en Christ, et ainsi, faire preuve, dans nos vies, d'une même obéissance, d'une même patience que ces femmes qui craignaient Dieu ?
 

S. Ulrich  - Ermunterung und Ermahnung (01-2015)