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C’est pourquoi Dieu…


« C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut » (Phil. 2 : 9)
« C’est pourquoi je lui assignerai une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts » (Es. 53 : 12)
« C’est pourquoi Dieu t’a béni à toujours » (Ps. 45 : 2)
« C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons » (Héb. 1 : 9)


            Bien que Dieu, dans sa souveraineté, ne soit pas contraint à nous faire connaître les motifs de ses actions, la Parole comporte à plusieurs reprises la déclaration « C’est pourquoi Dieu », ou « C’est pourquoi l’Eternel », ceci lorsqu’Il veut nous communiquer les raisons de ce qu’Il fait, de ce qu’Il ordonne.
            Il y a ce que Dieu décrète selon sa souveraineté, ce qu’Il requiert, établit selon sa volonté, tout d’abord quant à son Fils, quant aux hommes, quant au monde. La première pensée de Dieu a pour objet son Fils bien-aimé pour lequel Il veut faire des noces (Matt. 22 : 1-2). Si en création, Dieu n’a pas voulu que l’homme soit seul, en rédemption Il ne veut pas que l’Homme Christ Jésus, son Fils unique, soit seul dans la gloire. Si le premier homme a reçu sa femme, tirée de son côté durant son sommeil (Gen. 2 : 21-25), le second Homme s’est acquis son épouse, l’Eglise, l’Assemblée, par son œuvre, comme Il le dit figurativement en Jean 12 : 24. Elle a été en quelque sorte tirée de son côté percé, après les heures ténébreuses de l’expiation.
            Il y a d’une part ce que Dieu fait et fera pour son Fils, et d’autre part ce que le Fils a fait et fait encore pour son Père. Le Seigneur ayant glorifié son Père dans sa vie et par sa mort, Dieu le glorifie (Jean 12 : 28), appose son sceau de satisfaction quant à sa vie sur la terre, comme aussi quant à son œuvre  accomplie. Il le ressuscite d’entre les morts et par sa propre gloire, l’élève et le fait asseoir à sa droite en attendant de faire de ses ennemis un marchepied par lequel Il accèdera à son trône de Fils de l’Homme.

            Relevons succinctement, entre autres passages, quatre mentions de ce que Dieu a fait et accomplira encore pour son Fils.


« C’est pourquoi aussi Dieu l’a élevé très haut » (Phil. 2 : 9)

            Dans les versets 6 à 11 de ce chapitre, le chemin de l’humanité de Christ nous est présenté comme une chaîne divine qui, partant du ciel, descend et s’arrête sur la terre, pour remonter au ciel, enrichie des titres et des gloires que le Seigneur s’est acquises par son humanité et par son œuvre. Nous y voyons tout le chemin de Christ Homme, de la crèche à la gloire en passant par la croix. Nous retrouvons cette précieuse pensée dans diverses portions, telles que Jean 16 : 28 ; Hébreux 9 : 11-14 ; 1 Timothée 3 : 15, etc.
            Contrairement à Adam à qui Satan suggère, en éveillant la convoitise, d’être « comme Dieu » en ayant la connaissance du bien et du mal, Christ n’avait rien à ravir, car Il était Dieu. Adam, par son geste, par sa désobéissance, a voulu ravir comme un gérant malhonnête ce qui appartenait à son divin propriétaire, en ruinant le travail des 6 jours de la création. Dès lors, l’homme est un débiteur insolvable face à un créancier inexorable. Mais Dieu va-t-il en rester là ? Alors, paraît sur cette scène de péché Celui pour qui la gloire de Dieu est tout et qui s’offre premièrement à Dieu pour lui restituer l’honneur qui lui est dû, et pour payer la dette que l’homme coupable a contractée. Pour cela, Il a pris la forme d’un homme, afin d’être la sainte victime, participant pleinement à la nature humaine mais en rien à la nature pécheresse. Il prend la place du serviteur, de l’esclave, du rejeté, du méprisé du peuple, de celui que la nation abhorre, puis celle du crucifié. Il s’est abaissé lui-même, s’est anéanti lui-même, s’est livré lui-même. Personne ne pouvait le livrer ; Il l’a fait de lui-même. C’est l’amour qui se donne.
            Par son humanité et en vertu de son œuvre, le Seigneur est devenu ce qu’Il n’était pas, sans cesser d’être ce qu’Il a toujours été : Il est devenu obéissant, jusqu’à la mort de la croix (Phil. 2 : 8), Il est devenu l’auteur du salut éternel (Héb. 5 : 9), comme aussi la « maîtresse pierre d’angle » de l’édifice de la grâce (1 Pier. 2 : 6). Il est devenu souverain sacrificateur pour l’éternité (Héb. 6 : 20), salué comme tel par Dieu au jour de son élévation (Héb. 5 : 10). Mais pour cela, il a fallu qu’Il devienne « malédiction pour nous » (Gal. 3 : 13). Alors, nous entendons la réponse que Dieu donne à son abaissement volontaire, à son obéissance : « c’est pourquoi Dieu l’a élevé très haut ». Dieu répond à l’outrage dont son Fils a été abreuvé par les hommes, en l’élevant très haut et en décrétant que le jour viendra où tout genou se pliera devant lui et que toute langue reconnaîtra que Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. Telle est la réponse de Dieu à l’abaissement volontaire de son Fils.


« C’est pourquoi je lui assignerai une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts » (Es. 53 : 12)

            Ce chapitre situé au cœur des Ecritures, a été considéré comme l’Evangile de l’Ancien Testament. Il mentionne, en particulier :
                        - des aspects extérieurs de la personne de notre divin Sauveur marqué par la souffrance, qui sont absents dans les Evangiles (52 : 14)
                          - le mépris dont Il a été l’objet et ce qu’il a divinement ressenti comme l’homme de douleurs (53 : 3).
            C’est avec un grand respect que nous lisons ce que le Seigneur a éprouvé dans son âme. A Celui qu’Il a plu à l’Eternel de meurtrir, qu’Il a soumis à la souffrance afin que le conseil divin trouve par Lui son accomplissement, Dieu déclare alors : « C’est pourquoi je lui assignerai une part avec les grands, et il partagera le butin avec les forts ». Pourquoi ?
                         - « Parce qu’il aura livré son âme à la mort ». Son œuvre est tout d’abord présentée sous l’aspect de l’holocauste, que traduit l’évangile de Jean, où elle n’est pas évoquée en rapport avec le péché. Nous n’y trouvons pas la souffrance en Gethsémané, ni les heures ténébreuses, nous n’entendons pas le cri du Seigneur à son Dieu quant à l’abandon dont Il est l’objet. Le déchirement du voile n’est pas mentionné. C’est Christ s’offrant par l’Esprit éternel, lui-même à Dieu (Héb. 9 : 14).
                        - « Parce qu’il aura été compté parmi les transgresseurs ». Cette expression est mentionnée dans l’évangile selon Marc qui présente le sacrifice de prospérité (sacrifice de communion). Là, le divin Serviteur, parvenu au terme de son service accompli en parfaite obéissance, est percé au poteau, en raison de son amour pour son Maître, sa femme et ses enfants. Son service se poursuit et nous en sommes les bénéficiaires.
                        - « Parce qu’il aura porté le péché de plusieurs ». C’est alors le sacrifice pour le péché, particulièrement présenté dans l’évangile selon Matthieu. Le Seigneur, fait péché devant un Dieu saint (Ps. 22 : 1-4) est abandonné et connaît Son sain courroux contre le péché, alors qu’Il accomplit parfaitement Sa volonté pour laquelle Il est venu sur la terre (Ps. 76 : 7 ; Jean 12 : 27). Trois domaines réagissent à la mort de la sainte victime : le ciel (le voile est déchiré, le chemin des lieux saints est ouvert », la terre (les rochers se fendirent) et la mort (les sépulcres s’ouvrirent). Tous trois témoignent de la victoire remportée !
                        - « Parce qu’il a intercédé pour les transgresseurs », prière qui fut exaucée ; elle est mentionnée dans l’évangile de Luc qui présente son œuvre sous le caractère de l’offrande de gâteau, sacrifice par feu. Le Seigneur a connu toute l’ardeur du four, de la plaque et de la poêle dans son chemin parcouru à la gloire de son Dieu et Père. Il a été l’offrande de fleur de farine de laquelle s’est dégagé le parfum de tout l’encens (Lév. 2).

            Comme il y a quatre côtés à l’autel, il y a aussi quatre sacrifices distincts qui présentent la même œuvre. Le voile, qui faisait séparation entre les lieux saints, était soutenu par quatre piliers, déployant devant le regard de l’adorateur et comme le font les quatre évangiles, les gloires variées et infinies de Celui qui a accompli son œuvre, « glorieuse et magnifique » (Ps. 111 : 3). Dieu honore, glorifie son Fils en raison de la perfection de son œuvre.


« C’est pourquoi Dieu t’a béni à toujours » (Ps. 45 : 2)

            Si la rébellion de Coré qui fait l’objet du chapitre 16 du livre des Nombres a été suivie d’un sévère jugement de la part de l’Eternel, la Parole déclare plus tard que les fils de Coré ne moururent pas (Nom. 26 : 11). A l’encontre de leurs pères, ces fils furent fidèles et comptés au nombre des chanteurs dans la maison de l’Eternel, établis par David (1 Chr. 6 : 31, 37). Ils sont les auteurs de 11 Psaumes dont le 45ème, qui est un cantique du bien-aimé.
            Les deux premiers versets évoquent la grâce divine de laquelle ils ont été les objets ; ils sont comme la réalisation de la déclaration de Matthieu 12 : 34 : « De l’abondance du cœur, la bouche parle ». Leurs affections, leur reconnaissance envers Celui qui les a épargnés de la mort ont été nourries, réchauffées, au point que leur cœur bouillonne d’une bonne parole. De plus, ils peuvent parler du roi, appellation prophétique au sujet du Seigneur apparaissant comme libérateur du résidu qui l’attend (Ps. 44 : 26), avant l’instauration du règne millénaire.
            Les fils de Coré peuvent parler de Celui qu’ils ont reconnu et contemplé. Leur langue est le style d’un écrivain habile, l’esprit du croyant exalte, comme le fait le Saint Esprit, la personne de Christ. Le racheté, dans sa louange, ne peut parler que d’une Personne qu’il connaît, dans l’intimité de laquelle il vit. David, dans le Psaume 27 : 4 désire habiter tous les jours dans la maison de l’Eternel, pour voir sa beauté et s’enquérir « diligemment » de lui dans son temple. Que le Seigneur veuille produire ce besoin dans nos cœurs.
            Le trait particulier que ces Corites ont discerné en Celui qui est incomparable en beauté, c’est Sa grâce qui est répandue sur ses lèvres. La grâce divine brise le cœur de l’homme et remplit celui de l’adorateur. Les auditeurs du Seigneur « s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Luc 4 : 22). « La Parole devint chair et habita au milieu de nous (et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité… De sa plénitude en effet, nous tous nous avons reçu et grâce sur grâce » (Jean 1 : 14, 16). C’est pourquoi Dieu t’a béni à toujours. Nous donnons gloire à Celui par qui la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue, « Christ, qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement, Amen ! » (Rom. 9 : 5).


« C’est pourquoi Dieu, ton Dieu, t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons » (Héb. 1 : 9)

            Dans cette épître des cieux ouverts, l’Esprit Saint nous entretient de Christ, qui est au-dessus de tous et de tout. Cette lettre, destinée initialement à des Juifs ayant embrassé le christianisme, parle par analogies et par contrastes. Elle rappelle les institutions lévitiques qui, tout en étant des figures éloquentes de Christ et de son œuvre, ne pouvaient rien amener à la perfection. Les pensées de Dieu qu’elles traduisaient en types ne pouvaient trouver leur réalisation et leur efficacité que dans le Seigneur et en vertu de l’œuvre de la croix. Par sa mort et sa résurrection seulement, tout le conseil de Dieu peut s’accomplir, aussi bien quant aux bénédictions présentes des croyants, qu’à l’égard de ce qui se produira par la suite.
            Le premier chapitre de cette épître comporte 7 citations de l’Ancien Testament dont celle du verset 7 du Psaume 2  : « Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré » et celle des versets 7 et 8 : « Ton trône, ô Dieu, est aux siècles des siècles ; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne ; tu a aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes compagnons ». Son titre de Fils unique, éternel, bien-aimé du Père est confirmé en rapport avec l’incarnation. « C’est pourquoi celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1 : 35). Le Fils de Dieu, tout à la fois Celui qui a été fait un peu moindre que les anges, à cause de la passion de la mort (Héb. 2 : 9), Dieu l’a couronné de gloire et d’honneur. Bien qu’ayant toujours été supérieur à ces créatures célestes, Il est devenu, par son humanité et en vertu de son œuvre, « d’autant plus excellent que les anges, qu’il a hérité d’un nom plus excellent qu’eux ». Car aucun ange, ni archange, n’a hérité du nom de Fils alors que Christ l’est de toute éternité et maintenant comme Homme engendré de Dieu et glorifié, assis à sa droite. Celui que les hommes ont méprisé et couronné d’épines est oint par Dieu d’une huile de joie, couronné de gloire et d’honneur. En Lui s’accomplissent les dispositions prises en figure à l’intention de Mardochée : « C’est ainsi qu’on fait à l’homme que le roi se plaît à honorer » (Est. 6 : 11b) et bientôt se réaliseront à sa gloire les paroles prononcées jadis à l’intention de Joseph devant qui « on criait Abrec » (qu’on s’agenouille) (Gen. 41 : 43b).
            Nous attendons le jour où, des yeux de nos corps glorifiés, nous contemplerons le parfait et divin Serviteur que Dieu a exalté, élevé et placé très haut (Es. 52 : 13). Réunis alors autour de Lui, étant rendus semblables à Lui et le voyant comme Il est (1 Jean 3 : 2), nous comprendrons mieux que maintenant pourquoi Dieu l’a prévenu de bénédictions excellentes et a mis sur Sa tête une couronne d’or fin (Ps. 21 : 3).


                          Tu l’as fait un peu moindre que les anges
                          Qui dans le ciel célèbrent tes louanges ;
                          Tu l’as aussi de gloire couronné
                          Et d’un suprême honneur environné.

 
P. Combe