AUTOUR DU SEIGNEUR JESUS CHRIST (1)
« Jésus vint et se tint au milieu d’eux » (Jean 20 : 19)
Introduction
Ce qui suit a pour objet de replacer devant les chrétiens l’enseignement de la Parole de Dieu concernant ce que l’apôtre Paul, par l’Esprit de Dieu, appelle « l’assemblée du Dieu vivant » (1 Tim. 3 : 15).
Cet enseignement, longtemps méconnu, a été remis en lumière lors du grand réveil que l’Esprit de Dieu a opéré dans toute la chrétienté il y a environ cinq générations. Des croyants de différents pays furent amenés à cette époque à se réunir simplement au nom du Seigneur Jésus, sans autre autorité que la Bible. De ces rassemblements beaucoup se sont perpétués, d’autres analogues se sont formés.
Ce sujet a paru propre à intéresser bien des personnes qui cherchent où et comment se rencontrer en dehors de tout formalisme religieux, comme frères et sœurs dans la foi chrétienne. Que la Parole et l’Esprit Saint nous instruisent eux-mêmes dans la recherche présente de la pensée de Dieu concernant le rassemblement des croyants.
Les instructions et les exhortations du Nouveau Testament considèrent rarement le chrétien à l’état isolé, mais comme faisant partie d’un ensemble, celui des « saints ». Cette qualité de « saints » n’est pas du reste le résultat de mérites quelconques en eux ; ils sont saints par l’appel de Dieu, et en vertu de l’œuvre parfaite de Christ. La portée de cet enseignement est le plus généralement collective. Quand Paul ordonne à quiconque prononce le nom du Seigneur de se retirer de l’iniquité, c’est pour l’engager à poursuivre la justice… « avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (2 Tim. 2 : 19, 22). Aussi est-il de toute importance de savoir pourquoi, comment, avec qui, nous avons à nous rassembler selon Dieu.
Trop souvent on suit simplement à cet égard les habitudes de sa famille, de son milieu ou de son pays. Le monde christianisé se compose de très nombreux groupements qui tous se qualifient de chrétiens, et dont certains portent expressément, officiellement même, le nom d’églises (ou assemblées), avec une appellation caractéristique : églises catholiques diverses ; églises anglicane, réformée, luthérienne, presbytérienne, méthodiste, évangélique libre, baptiste, etc. La liste de toutes les dénominations serait longue.
Beaucoup d’esprits sincères, émus de cette dispersion, travaillent actuellement de divers côtés en vue de faire ce que l’on appelle l’unité de l’église. Cela consiste à réunir les membres d’« églises » différentes pour se mettre d’accord sur un certain nombre de points communs. Malheureusement ces points se trouvent n’être pas toujours les points essentiels, c’est-à-dire les vrais points de doctrine. Les promoteurs les plus convaincus de ce mouvement œcuménique (autrement dit universel) s’entendraient-ils même entièrement sur la définition du « chrétien » ? Que dire des divergences d’opinion sur l’inspiration des Ecritures, sur la divinité de Jésus, sur la réalité de sa résurrection ? Aura-t-on même une conception de Dieu valable pour tous ? Alors que reste-t-il ?
Certes, nous voulons nous réjouir de tout ce qui tend à rapprocher pacifiquement les hommes. Nous sommes plus heureux encore à la pensée que beaucoup de ceux qui travaillent à cette œuvre sont de vrais et chers enfants de Dieu. Mais le moins que l’on puisse dire de ces généreux efforts est que, appliqués à élaborer des compromis qui réservent les convictions profondes de ceux qui en ont, ils ne se réfèrent pas franchement aux enseignements de la Parole de Dieu sur la véritable unité chrétienne et le rassemblement selon Lui.
C’est à cette Parole qu’il faut nous adresser.
Une première et essentielle constatation à faire est que jamais elle n’envisage des « églises » différentes entre lesquelles les croyants se trouveraient répartis et qu’il faudrait unir. Elle parle d’eux comme faisant partie d’une seule et même Eglise, dont il peut y avoir un grand nombre de manifestations locales, sans doute, mais dont chacune de ces assemblées locales n’est qu’une expression. Elle ne reconnaît point d’autre Eglise que celle-là. C’est l’authentique Eglise universelle.
De graves confusions proviennent de ce qu’on mélange sans cesse deux points de vue très différents : d’une part l’Eglise telle qu’elle est aux yeux de Dieu, d’autre part la forme que sur la terre les hommes ont donnée à cette Eglise. La pensée de Dieu d’un côté, et de l’autre la responsabilité de l’homme.
1) L’Eglise selon la pensée de Dieu
Sa composition
L’Eglise est formée de tous les vrais croyants sans exception, de ceux qui possèdent la vie nouvelle en Christ, la vie de Dieu, et de ceux-là seuls : ceux que Christ a acquis pour Dieu par son sang et dans lesquels son Esprit habite. Ils sont tous acceptés de Dieu au même titre, comme des enfants. Leur position devant Lui est la même que celle de Christ, mais comment Dieu accepterait-Il quelqu’un en dehors de Christ ? La position des croyants dans l’Eglise est aussi ferme que leur salut. Or ce ne sont pas des rites ou des formes extérieures comme le baptême, qui sauvent et donc qui font entrer dans l’Eglise, mais la foi personnelle en Jésus Christ (Rom. 10 : 9). Le Saint Esprit met son sceau sur cette foi et la manifeste (Eph. 1 : 13).
L’Eglise étant formée de tous les croyants, nous pouvons l’envisager dans sa plénitude, comprenant l’ensemble de tous les croyants depuis l’envoi du Saint Esprit lors de la Pentecôte jusqu’à la venue du Seigneur ; c’est cet ensemble complet que Christ se présentera à Lui-même comme l’Assemblée « glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable » (Eph. 5 : 27). Mais jusqu’à ce moment-là, les enseignements que donne la Parole concernent l’Eglise sur la terre, formée des chrétiens qui vivent leur existence d’ici-bas. L’Eglise ainsi considérée est évidemment l’ensemble des croyants existant sur la terre au même moment. Ils ne sauraient tous se connaître, mais Dieu, Lui, connaît tous ses enfants ; ils sont tous au même degré parties constituantes de son Assemblée. L’unité de celle-ci vient de ce qu’ils ont tous la même vie, celle d’un Christ ressuscité.
Comparaisons exprimant cette unité sous divers aspects
Le Nouveau Testament emploie différentes figures pour nous présenter l’Assemblée. Elles traduisent toutes l’unité de tous les « nés de nouveau » (Jean 3 : 7 ; 1 : 13).
1- L’Epouse, une avec l’Epoux dont elle procède comme Eve et Adam. L’Eglise sera l’Epouse éternelle de Christ dans le monde nouveau. Les soins actuels de Christ pour l’Assemblée sont ceux de l’Epoux qui attend le moment de venir chercher son Epouse avec une sainte affection à laquelle Il veut qu’elle réponde (Eph. 5 : 25-30).
2- Mais l’Eglise est aussi appelée le corps de Christ (Eph. 1 : 23 ; 4 : 12 ; 1 Cor. 12 : 12, 27). Il y a là plus qu’une relation, c’est une unité vitale, assurée par un même Esprit qui lie Tête et Corps. Cela suppose la vie : ceux qui font partie du corps ont la vie de Dieu, la vie de Jésus dans les siens. Il n’est pas parlé de membres d’une assemblée particulière, mais de membres du corps de Christ.
3- L’Esprit Saint habite effectivement sur la terre. Chaque croyant est « le temple du Saint Esprit » (1 Cor. 6 : 19. Et l’Eglise entière est le « temple de Dieu » (1 Cor. 3 : 19). Elle est la maison de Dieu (1 Tim. 3 : 15). Bâtie sur le Roc, le Christ, Fils du Dieu Vivant (Matt. 16 : 18), elle est formée de pierres vivantes, tous les croyants (1 Pier. 2 : 5). C’est la maison de Dieu. Tout doit donc y répondre au caractère divin, Dieu veille à ce que la façon de vivre de ceux qui sont là soit en rapport avec la sainteté de son nom. C’est le lieu du service divin, de la sainte sacrificature.
4- Epouse, corps, maison, l’Eglise est tout cela dès l’instant qu’elle existe. Elle est déjà vue en Christ dans sa perfection, mais elle est en même temps formée peu à peu, par tout le travail de l’Esprit Saint, en vue du ciel. Christ purifie l’Assemblée par le lavage d’eau, par la Parole ; le corps de Christ croît… pour l’édification de lui-même en amour (Eph. 4 : 16) ; et enfin, l’édifice croît pour être un temple saint dans le Seigneur (Eph. 2 : 21). L’achèvement sera vu dans le ciel. Apocalypse 21 nous y présente l’Eglise sous une quatrième image : la sainte Cité, la future nouvelle Jérusalem. En attendant, au milieu du monde actuel, qui a rejeté et continue de rejeter son Seigneur, elle ne peut être qu’une étrangère. L’Eglise n’est pas une partie de ce monde, elle en a été tirée, et elle se trouve normalement opposée à lui par son caractère céleste. Elle n’est pas l’Eglise des hommes, elle est l’Assemblée de Dieu.
Son prix
Christ l’appelle mon Assemblée (Matthieu 16 : 18). Il la bâtit, Il a des droits sur elle, elle est à Lui. Ces droits sont ceux de l’amour (Eph. 5 : 25). Il nous dit à quel prix Il l’a acquise : Il a donné sa vie pour elle.
La Parole emploie cependant moins l’appellation d’Assemblée de Christ que celle d’Assemblée de Dieu ; Il l’a acquise « par le sang de son propre Fils » (Act. 20 : 28). Le sujet de l’Eglise n’est pas laissé à notre propre appréciation. Toute légèreté, toute indifférence à ce sujet prouverait que nous ne sommes pas intéressés à ce que Dieu aime, à ce que Christ aime (Apoc. 3 : 9).
Sa place dans le plan de Dieu
Prêtons attention à ce que l’Ecriture révèle du dessein de Dieu envers l’Eglise pour sa gloire à Lui. L’Eglise est, de toute éternité, destinée à partager la gloire de Christ, le Fils de Dieu devenu Homme afin de mourir pour nous et qui, ressuscité d’entre les morts, est maintenant assis à la droite de Dieu dans le ciel. L’Eglise sera associée à Celui en qui tout sera réuni (Eph. 1 : 10). Adam n’était pas complet sans Eve. Le glorieux Ressuscité ne le serait pas sans l’Eglise. C’est pour cet avenir qu’elle est formée.
Sa fonction actuelle dans le monde
Nous sommes amenés à nous demander pourquoi l’Eglise est laissée ici-bas, et quelles fonctions elle est appelée à exercer. On peut dire que l’Assemblée est placée sur la terre pour glorifier Dieu en glorifiant Christ. Telle est la vocation individuelle du chrétien, telle est celle de l’Eglise, habitation de Dieu par l’Esprit. Elle le fait de plusieurs manières :
1- Elle rend témoignage de son unité avec Christ. L’existence même de l’Eglise doit ainsi montrer la grâce et la puissance de Dieu. Il n’y a pas de plus puissante évangélisation. Elle doit manifester cette unité dans l’amour et dans la séparation du mal. Cette sainteté pratique est requise de tout ce qui porte le nom de Dieu : « Soyez saints car moi je suis saint » (1 Pier. 1 : 16).
2- Elle est le dépositaire de la vérité (1 Tim. 3 : 15). Elle n’est pas la source de la vérité, c’est la Parole de Dieu qui est la vérité, Jésus est la vérité, le Saint Esprit est la vérité, il lui appartient de la rendre publique et de la maintenir intacte.
3- La maison de Dieu est une maison de prières (Act. 12 : 5).
4- L’Assemblée constitue un saint sacerdoce pour offrir la louange (1 Pier. 2 : 5). Elle adore son Seigneur comme il convient à l’Epouse du Roi de gloire. Par lui elle loue Dieu le Père, elle rend culte. Au centre de ce culte se place le souvenir de la mort du Seigneur. C’est dans l’Assemblée qu’est dressée la Table du Seigneur (1 Cor. 11).
5- Elle attend le Seigneur : c’est à elle qu’il appartient de dire avec amour : « Viens, Seigneur Jésus ! » (Apoc. 22 : 20).
Voilà quelques-unes des précieuses fonctions pour l’accomplissement desquelles l’Assemblée est sur la terre. Il y en a d’autres sans doute. Ce sont des privilèges ; les saints de l’Ancien Testament ne les connaissaient pas, parce qu’il fallait d’abord que Christ eût été glorifié après être mort et ressuscité. soit glorifié après être mort et ressuscité, ce qui évidemment n’était pas encore le cas (voir Jean 7 : 39).
Pour rendre ce témoignage sur la terre, l’Eglise est pourvue de toutes ressources : « toute la grâce variée de Dieu ». Christ glorifié « donne » en grâce tout ce qui est nécessaire, tous les ministères voulus pour recruter et nourrir l’Assemblée (Eph. 4 : 7-16) ; l’Esprit distribue avec sagesse la diversité des services (1 Cor. 12).
En face de l’action divine se développent toutes les offensives de Satan et du monde pour disperser, détruire et corrompre. L’Assemblée dispose pour se préserver, d’une arme particulière : une autorité est placée en elle, du fait de la présence du Seigneur au milieu d’elle. Le pouvoir conféré à l’Assemblée est présenté en Matthieu 18 : 17-20 en vue d’assurer l’ordre et la paix parmi des frères. Nous le trouvons aussi en 1 Corinthiens 5. L’Assemblée, est tenue de se purifier du mal, elle doit exercer une discipline allant jusqu’à l’exclusion du « méchant ». Mais cette discipline est exercée de la part du Seigneur, au nom du Seigneur, en vue du bien de tous et particulièrement de la restauration du défaillant (2 Cor. 2 : 5-9).
A. Gibert - Abrégé de la brochure « L’Assemblée du Dieu vivant »
A suivre