bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

MEPHIBOSHETH  OU  UNE  BONNE FIN


L’infirmité de Mephibosheth (2 Sam. 4 : 4)
La grâce offerte par David à un descendant de la famille de Saül (2 Sam. 9 : 1)
Le témoignage apporté par Tsiba concernant Méphibosheth (2 Sam. 9 : 2-4)
Méphibosheth appelé auprès de David (2 Sam. 9 : 5)
Mephibosheth se prosterne devant le roi  (2 Sam. 9 : 6)
Les paroles d’encouragement de David (2 Sam. 9 : 7-8)
La grâce qui comble le pécheur (2 Sam. 9 : 9-13)
Les paroles mensongères de Tsiba à l’encontre de Méphibosheth (2 Sam. 16 : 1-4)
La rencontre de Méphibosheth avec David revenu à Jérusalem (2 Sam. 19 : 24-30)


Lire : 2 Samuel 4 : 4 ; 9 ; 16 : 1-4 ; 19 : 24-30

            L’histoire de Mephibosheth est très intéressante, parce qu’elle donne un tableau de ce qu’est l’homme dans son état naturel ruiné ; elle montre comment la grâce de Dieu peut prendre un homme là où il est, et quel est l’effet que cette grâce aura sur le cœur de celui qui l’a goûtée.


L’infirmité de Mephibosheth (2 Sam. 4 : 4)

            Ce verset rapporte le premier fait au sujet de Mephibosheth, qui était alors âgé de cinq ans. Des nouvelles viennent de Jizreël concernant la mort de Saül et de Jonathan ; son grand-père et son père ont été ignominieusement tués sur la montagne de Guilboa par les Philistins. Quand ces nouvelles arrivent, la nourrice de Mephibosheth l’emporte, et s’enfuit ; « et il arriva que, comme elle se hâtait de fuir, il tomba et devint boiteux ».
            Pourquoi cette nourrice a-t-elle pris cet enfant de cinq ans et s’est-elle enfuie ? Elle raisonnait exactement de la même façon que l’homme le fait vis-à-vis de Dieu. Elle pensait à la conduite de Saül envers David, et elle en déduisait que ce pourrait être aussi la conduite de David envers la descendance de Saül. Elle savait que Saül haïssait David, elle croyait que David haïssait lui aussi Saül ! Elle conclut : « Voici le véritable héritier du trône, Saül et Jonathan sont morts ». Maintenant l’héritier direct au trône de Saül, c’est Mephibosheth. David va monter sur le trône, tout Israël sait que David a été désigné par Dieu lui-même ; il voudra sans doute en finir avec la postérité de Saül. Cette nourrice a voulu préserver cet enfant de la vengeance du nouveau roi. Elle voulait le soustraire à sa colère, supposant que le cœur de David en était rempli. Dans sa hâte, elle fait tomber le jeune garçon. Blessé, il restera boiteux pour la vie.
            L’homme est un boiteux devant Dieu, il s’est éloigné de Dieu ; tous les hommes l’ont fait ! Adam, le premier, est « tombé », et par sa chute toute sa famille s’est trouvée, elle aussi, loin de Dieu. Peut-être dites-vous : Nous admettons être des pécheurs éloignés de Dieu, mais c’est impossible de l’éviter puisque nous sommes nés pécheurs. - Mais il n’y a plus aucune raison maintenant que vous restiez éloignés de Dieu. Si vous n’êtes pas encore convertis et amenés à connaître Dieu comme votre Sauveur, la raison en est très simple : vous préférez rester là où vous êtes !


La grâce offerte par David à un descendant de la famille de Saül (2 Sam. 9 : 1)

            « Et David dit : Y a-t-il encore quelqu’un qui soit demeuré de reste de la maison de Saül ? et j’userai de bonté envers lui à cause de Jonathan » (v. 1). Ici, nous voyons que Mephibosheth a grandi et qu’il a lui-même été un enfant. Il doit être un homme âgé entre vingt et trente ans. Que fait-il ? Il reste loin de David. Pourquoi n’est-il pas monté vers lui ? Il a peur ! Comme sa nourrice, il voit en David un ennemi acharné de sa famille. Il en est ainsi aussi pour nous. Nous avons tous péché, nous nous sommes éloignés de Dieu ; nos cœurs se sont profondément détournés de Lui. Tout homme nourrit cette pensée : Dieu est contre moi ! C’est un odieux mensonge de Satan ! Dieu n’est pas contre l’homme. Au contraire, Il est pour lui. C’est l’homme qui, lui, est contre Dieu ; tels sommes-nous tous par nature. Nous sommes opposés à Dieu, mais Il ne s’oppose pas à nous. Non, chers lecteurs, la croix du Seigneur Jésus Christ répond à cette interrogation : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31). Or Dieu n’a pas épargné son propre Fils, Il l’a livré pour nous tous (v. 32). La croix est la preuve absolue que Dieu est pour nous. Nous entendons parfois dire que Dieu s’est réconcilié avec l’homme. L’Ecriture ne parle pas ainsi, elle dit : « Vous… étiez autrefois étrangers et ennemis quant à vos pensées, dans les mauvaises œuvres, il vous a toutefois maintenant réconciliés… » (Col. 1. 21). C’est l’homme qui est éloigné de Dieu, et il a besoin de réconciliation. C’est votre cœur et le mien qui sont éloignés de Dieu ; maintenant l’amour de Dieu a opéré la réconciliation avec Lui de tout croyant en Jésus. Dieu a été offensé par le péché de l’homme, mais l’expiation a été accomplie par la mort de Jésus ! Dieu a accepté  l’expiation que Jésus a faite, et désormais l’homme doit recevoir la réconciliation. « Car si, étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, ayant été réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie ! Et non seulement cela, mais aussi nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par qui nous avons maintenant reçu la réconciliation » (Rom. 5. 10-11). Comment mon cœur est-il réconcilié avec Dieu ? C’est Dieu qui m’a aimé alors que je ne l’aimais pas ; Jésus est mort pour moi, au moment où je ne me souciais pas de Lui !
            Ce chapitre de Samuel nous amène à considérer un point d’un immense intérêt dans l’histoire de Mephibosheth, ce moment où il a appris à connaître en vérité le cœur de David. Le royaume est établi. David est couronné. Ses ennemis ont été réprimés. Il est établi sur le trône et son royaume est paisible. Il dit alors : « Y a-t-il encore quelqu’un qui soit demeuré de reste de la maison de Saül ? et j’userai de bonté envers lui à cause de Jonathan ». Quel magnifique tableau de la bonté de Dieu ! Quelle illustration merveilleuse de la grâce de Dieu manifestée déjà à cette époque ! Entendons-nous la voix divine nous dire : Y a-t-il encore quelqu’un qui reste de la race perdue d’Adam, afin que j’use de bonté envers lui, à cause de Jésus ?  Celui qui dit dans sa grâce : J’userai de bonté envers lui à cause de Jésus, a ainsi posé un fondement juste pour s’occuper des pécheurs. L’homme a grandement péché ; mais avant le jour du jugement de Dieu, son propre Fils est venu sur la scène où l’homme a péché, et, en mourant pour le pécheur, Il a expié ses péchés devant Dieu, de sorte qu’Il peut bénir en justice celui qui croit en Lui ! Y a-t-il encore quelqu’un qui demeure « de reste » dans la maison d’Adam et Dieu lui montrera sa bonté. Cette grâce divine, souveraine, s’étend à un adversaire, un ennemi, un opposant : Dieu l’aime. Il nous a aimés quand nous ne l’aimions pas. « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16).


Le témoignage apporté par Tsiba concernant Méphibosheth (2 Sam. 9 : 2-4)

            Tsiba, un serviteur de la maison de Saül, pouvait donner un témoignage utile. Le roi lui dit : « Es-tu Tsiba ? Et il dit : Ton serviteur ! » (v. 2). Chaque mot a un sens dans l’Ecriture. Le nom de cet homme signifie « plantation », et nous verrons comment il s’est comporté ensuite. C’était en effet un égoïste qui cherchait toujours à tirer le plus d’avantages possibles d’une situation donnée, et à la faire tourner  à son propre intérêt. Ici il répond à David au sujet de quelqu’un à l’égard duquel le roi voulait montrer de la bonté. Le roi dit : « N’y a-t-il plus personne de la maison de Saül ? et j’userai envers lui d’une bonté de Dieu » (v. 3). C’est une expression remarquable : « une bonté de Dieu ». David regarde autour de lui ; son cœur est plein de bienveillance. Il ne dit pas : Y a-t-il quelqu’un de reste dans la maison de mon ennemi - un descendant de cet homme qui m’a pourchassé comme une perdrix sur la montagne, cherchant à me tuer ? Saul s’était personnellement servi trois fois de sa lance contre lui ; pourtant David ne cherchait pas quelqu’un contre lequel il pourrait assouvir sa vengeance ? Il était animé d’une bonté de Dieu et disposé à agir de la sorte  à l’égard d’une personne « de reste » dans une telle maison. Quelle belle parole dans sa bouche !
            On demandera peut-être : Que faut-il entendre par la bonté de Dieu ? La même expression est employée dans le Nouveau Testament. En écrivant à Tite, l’apôtre Paul dit : « Car nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis à diverses convoitises et voluptés, vivant dans la méchanceté et la jalousie, détestables, nous haïssant l’un l’autre. Mais, quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, Il nous sauva, non sur la base d’œuvres accomplies en justice, que nous, nous aurions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint, qu’il a répandu richement sur nous par Jésus Christ, notre Sauveur, afin que, ayant été justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers selon l’espérance de la vie éternelle » (Tite 3. 3-7). Paroles merveilleuses ! La bonté de Dieu et son amour se sont manifestés en sauvant l’homme. Dieu est bon : « il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes » (Matt. 5 : 45) ; ces choses sont un effet de sa providence. Mais là où il s’agit véritablement de sa bonté et de son amour, c’est quand Il donne son Fils, qui meurt sur la croix, le Juste pour les injustes (1 Pier. 3 : 18). Connaissez-vous la bonté de Dieu ? L’avez-vous personnellement goûtée ? Ou êtes-vous encore étranger à cette bonté ? - C’est la connaissance du salut, de la vie éternelle, de Dieu comme Père, et du Seigneur Jésus Christ comme votre Sauveur. Ce n’est pas Dieu comme notre Juge. Il est question ici de « notre Dieu sauveur ». « Il nous sauva… selon sa propre miséricorde ». Qui peut réellement dire : Je suis sauvé ? Si vous ne l’êtes pas, que Dieu vous aide à croire à l’évangile, et à recevoir la vérité. Ensuite vous pourrez dire : Je connais la bonté de Dieu ; il m’a sauvé aujourd’hui par la foi au Seigneur Jésus Christ.
            Par la parole de Dieu agissant dans ma conscience et dans mon cœur, je suis amené à avoir affaire avec Dieu ; exactement comme Mephibosheth ici à David. Ce dernier apprend l’existence et la condition physique de ce fils de Jonathan. Il demande ensuite : « Où est-il ? » (v. 4). Tsiba répond : « Voici, il est dans la maison de Makir, fils d’Ammiel, à Lodebar ». Mephibosheth vivait volontairement loin, très loin de Jérusalem. De même vous et moi avons vécu et peut-être vivons-nous encore « dans un pays éloigné », comme le fils prodigue (Luc 15). C’est là que la plupart des hommes passent une grande partie de leur temps. Peut-être Lodebar signifiait-il « pâturage » ? mais pensez-vous que ce pâturage de Lodebar soit comparable avec le palais du roi ? Pensez-vous que les « gousses que les pourceaux mangeaient » soient comparables au « veau gras » de la maison du père ? Pensez-vous que les plaisirs de ce monde sont comparables à la bénédiction de connaître le Seigneur Jésus Christ comme votre Sauveur - et Dieu comme votre Père ? J’ai personnellement autrefois « essayé » de goûter les délices du péché, mais ils n’ont pas pu me contenter ! Rien ne peut satisfaire votre cœur en dehors de la connaissance de Dieu. Vous ne pouvez Le connaître que dans la personne de son Fils, le Seigneur Jésus Christ. Comme les yeux du père étaient sur le fils quand il était « encore loin », ainsi les yeux de Dieu sont sur vous, si vous êtes encore « loin » de Lui (Luc 15 : 20).


Méphibosheth appelé auprès de David (2 Sam. 9 : 5)

            « Et le roi David envoya, et le prit de la maison de Makir, fils d’Ammiel, à Lodebar » (v. 5). Il envoie, et le prend ! Quelle grâce ! Dès qu’il a su tout ce qui concernait Mephibosheth, il l’a envoyé chercher. Il semble que nous pouvons voir la scène. Le fugitif était sans doute au milieu de ses occupations quotidiennes. Il entend qu’un messager est arrivé de la part du roi ! Mephibosheth s’étonne, et il tremble probablement. Sa conscience commence à le travailler, il se demande : Pourquoi le roi veut-il me voir ? Que pense-t-il faire de moi ?
            Un peu, comme le messager de David s’approchant de Mephibosheth, nous venons vous appeler de la part du ciel. Nous sommes des messagers de Dieu, envoyés pour appeler tout homme qui n’est pas encore sauvé : « Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen ; nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 5 : 20). Que désirons-nous ?  Que vous donniez votre cœur à Christ. Nous voudrions que vous soyez amené au Sauveur ! Jeune homme, jeune fille ! Viens donc au Seigneur ! Tourne-toi vers lui et connais enfin ce Sauveur béni ! Bien que tu sois encore dans tes péchés, et loin de Dieu, dans un état misérable, écoute l’Evangile, et tourne-toi vers le Sauveur, maintenant dans la gloire.
             Par son message, Dieu t’invite à venir à lui. Je ne doute pas qu’au moment où Mephibosheth a entendu le message de David, une question s’est posée à son esprit : Comment puis-je y aller ? Certainement le messager de David avait des animaux domestiques pour l’emmener de ce pays lointain à Jérusalem, dans la présence du roi. Ainsi en est-il encore maintenant. Qu’est-ce qui peut amener un homme à s’approcher de Dieu ? Un passage dans l’Ecriture, peut-être même un seul mot qui se grave dans son esprit, et il se tourne vers Dieu. Il est souverain dans sa grâce, comme le montrent les deux petits récits suivants.
                        - Un jeune homme s’avançait vers une salle où une prédication avait lieu, insouciant et indifférent ; il était sans Dieu et sans espérance dans le monde. La porte de cette salle était entrouverte, il regarda à l’intérieur et la seule parole qu’il entendit était : « Retourne-toi ou brûle ! Retourne-toi ou brûle ! ». Cette parole a suffi pour qu’il se convertisse !
                        - Un dimanche soir, un homme avait commis un cambriolage et il fut surpris sur le fait par la police. Comme il s’enfuyait, il tourna dans une rue où se trouvait une salle de réunion évangélique. Pensant échapper à la police, il entra dans le lieu de la prédication. C’était un endroit absolument inconnu pour ce voleur impie ! Or le prédicateur, à ce moment-là, lisait ce verset : « Où irai-je loin de ton Esprit ? et où fuirai-je loin de ta face ? » (Ps. 139 : 7). Le cambrioleur avait évité d’être rattrapé par les policiers, mais il n’avait pas évité Dieu ! Il fut convaincu de péché, et, grâces à Dieu, il se convertit. Dieu trouve son plaisir, en grâce, à rencontrer un homme là où justement il se trouve, dans son péché. L’appel qu’Il vous adresse, c’est de Le connaître. Prenez cette décision maintenant !


Mephibosheth se prosterne devant le roi  (2 Sam. 9 : 6)

            « Mephibosheth, fils de Jonathan, fils de Saül, vint vers David, et il tomba sur sa face et se prosterna ». C’était un moment merveilleux quand Mephibosheth s’est ainsi trouvé dans la présence de David. Il pouvait se souvenir de ses propres pensées jusqu’ici. Sa conscience lui disait : Tu as été rempli de rancune, tu es resté loin de David ; tu n’es pas venu à Jérusalem, à son couronnement pour crier : « Vive le roi ! ».
            Mephibosheth s’était volontairement tenu à distance, en pensant : « Mon grand-père haïssait David, David me haïra. Je dois m’éloigner le plus possible de lui - Vous raisonnez ainsi peut-être : J’ai péché ; Dieu hait le péché, donc Il doit me haïr. Je resterai donc aussi loin de Lui que possible. - C’est une grande faute. Ecoutez Sa voix : « Venez, et plaidons ensemble, dit l’Eternel : Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme l’écarlate, ils seront comme la laine » (Es. 1 : 18). Mephibosheth s’est rendu dans la présence de David et il lui a rendu hommage. Il est tombé sur sa face. Si nous nous humilions devant Dieu, c’est un moment merveilleux.


Les paroles d’encouragement de David (2 Sam. 9 : 7-8)

            « Et David dit : Mephibosheth ! ». Il l’appelle par son nom. Il est certainement effrayé, mais il répond : « Voici ton serviteur ». Il désire prendre cette place ! « Et David lui dit : Ne crains point, car certainement j’userai de bonté envers toi à cause de Jonathan, ton père, et je te rendrai tous les champs de Saül, ton père, et tu mangeras continuellement le pain à ma table ». Quelles belles paroles pour une âme troublée ! « Ne crains point… ». C’est la parole d’encouragement que Dieu adresse à une âme anxieuse : Ne crains point !
            Es-tu troublé, anxieux ? As-tu peur de t’approcher de Lui ? Il te dit : Ne crains point, j’userai de bonté envers toi à cause de Jésus. Dieu peut ainsi désormais agir sur une base juste. Il n’est pas venu bénir l’homme aux dépens de son caractère de justice ! Non : le péché a été manifesté et jugé sur la croix où le Sauveur - Lui-même sans péché - est mort pour des pécheurs coupables. Maintenant Dieu peut se révéler avec justice pour bénir l’homme.
            « Ne crains point, car certainement j’userai de bonté envers toi à cause de Jonathan, ton père, et je te rendrai tous les champs de Saül, ton père, et tu mangeras continuellement le pain à ma table » (v. 7). David lui dit : Je t’amènerai dans ma maison et tu y occuperas la place d’un fils. Devant un tel déploiement de grâce, Mephibosheth se prosterne à nouveau, et il dit : « Qu’est ton serviteur, que tu aies regardé un chien mort tel que moi ? » (v. 8). C’est un moment magnifique. L’état réel d’une âme qui se trouve dans la présence de Dieu est dépeint. C’est la véritable estimation de ce que cette âme est à Ses yeux. Mephibosheth s’appelle lui-même « un chien mort ». Il s’humilie de la façon dont il a traité David, dans ses pensées. Peut-être après tout était-ce plutôt seulement de l’indifférence. Nous n’affirmons rien. Mephibosheth n’avait pas eu une attitude d’opposition ouverte, comparable à celle de Saül. C’était plutôt une froide méfiance, une indifférence méprisante. C’est peut-être votre cas, ce n’est pas une opposition ouverte et blasphématoire envers le Seigneur, mais c’est probablement du mépris envers Jésus. En tout cas, Mephibosheth jugeait mieux que personne sa conduite dans le passé et il la jugeait sans réserve.


La grâce qui comble le pécheur (2 Sam. 9 : 9-13)

            « Et le roi appela Tsiba, le serviteur de Saül, et lui dit : Tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa maison, je le donne au fils de ton seigneur ; et tu cultiveras pour lui la terre, toi et tes fils et tes serviteurs, et tu en apporteras les fruits, et le fils de ton seigneur aura du pain à manger ; et Mephibosheth, fils de ton seigneur, mangera continuellement le pain à ma table » (v. 9-10). Il est ensuite ajouté : « Or Tsiba avait quinze fils et vingt serviteurs » En lisant cela, nous nous sommes souvent demandés pourquoi l’Esprit de Dieu note cette précision. La grâce a plaisir à bénir son objet et elle est prête à lui donner beaucoup. C’est David qui dit ici à Tsiba : Toi et ta famille vous devez servir Mephibosheth ; il est l’objet de ma grâce.
            C’est ce que Dieu fait. Il sauve et Il bénit entièrement un homme. Il se fait connaître à Lui-même et met tout à sa disposition ! Dieu nous aime et prend plaisir à nous bénir. Toutes choses travaillent pour ceux qui aiment Dieu (Rom. 8 : 28). Les quinze fils et les vingt serviteurs montrent qu’il n’y a pas de limite à ces provisions abondantes de Dieu pour ceux qu’Il bénit.
            « Et Tsiba dit au roi : Ton serviteur fera selon tout ce que le roi, mon seigneur, a commandé à son serviteur. Et Mephibosheth, dit le roi, mangera à ma table comme un des fils du roi » (v. 11). Il devait être un des « fils », ce n’était pas un étranger. Il entre ainsi dans la maison de David. C’est ce que l’évangile fait en faveur du pécheur. Il en fait un fils. Jusqu’à présent, il était asservi au péché, serviteur de Satan ; mais du moment où l’évangile le trouve et le bénit, il devient un fils de Dieu. « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le Christ Jésus » (Gal. 3 : 26). Quand le fils prodigue a dépensé tout son bien dans le pays éloigné, une pensée  traverse son esprit : « Je me lèverai, je m’en irai vers mon père et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme l’un de tes ouvriers » (Luc 15 : 18-19). Remarquez qu’il n’a pas eu le temps de prononcer la fin de la confession préparée. Quand le père le vit, comme il était encore loin, il courut à sa rencontre, se jeta à son cou et le couvrit de baisers. Il le traite comme un fils, et pas du tout comme un serviteur. Cher lecteur, si Dieu te rencontre et te bénit, Il te donne la place d’un fils et non celle d’un simple ouvrier. Quand le fils prodigue est venu vers son père, il ne trouva auprès de lui qu’amour et bonté. Quelle description touchante !  Alors le fils lui dit : « Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils » ; mais il n’ajoute pas qu’il doit être traité comme un ouvrier ! Le père commande : « Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt et des sandales aux pieds ; puis amenez le veau gras et tuez-le ; mangeons et réjouissons-nous, car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé. Et ils se mirent à faire bonne chère » (v. 22-24).
            Il en est ainsi ici aussi. « Mephibosheth, dit le roi, mangera à ma table comme un des fils du roi » (v. 11). Il peut en être ainsi pour tout homme repentant, il peut être ainsi béni. Nos péchés sont pardonnés au moment où nous nous confions dans le Seigneur Jésus Christ et son œuvre à la croix. Nous sommes devenus des enfants de Dieu, du fait de notre foi au Seigneur Jésus Christ. « Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, c’est-à-dire à ceux qui croient en son nom » (Jean 1 : 11-12).
            Qu’en est-il advenu de Mephibosheth ? Il « habitait à Jérusalem, car il mangeait toujours à la table du roi ; et il était boiteux des deux pieds » (v. 13). Il demeurait au lieu de la grâce royale. Comment les choses se passaient-elles pour lui ? Exactement comme pour un fils de roi. Il portait certainement la robe d’un fils du roi. Il était tout à fait « à la maison », à son aise ; la grâce avait gagné son cœur. Il est l’image d’un chrétien qui connaît la joie que le Seigneur lui donne, il saisit par la foi tout ce que l’amour lui destine et il en jouit.
            Méphibosheth habitait à Jérusalem. Il n’avait pas changé en lui-même ; c’était sa position qui avait changé ! Et nous, si nous venons à Christ, sommes-nous « changés » ? Non, nous restons les mêmes qu’avant de recevoir Jésus, notre vieille nature n’est pas améliorée, mais nous avons reçu une vie nouvelle, des joies nouvelles et un nouvel Objet d’adoration.


Les paroles mensongères de Tsiba à l’encontre de Méphibosheth (2 Sam. 16 : 1-4)

            Peu après avoir reçu Mephibosheth, David a perdu son trône, à la suite de la conspiration d’Absalom. Il s’est enfui de Jérusalem, il s’attendait naturellement à ce que Mephibosheth lui reste fidèle et l’accompagne. De la même manière, le Seigneur Jésus compte sur la fidélité de votre cœur et du mien. En 2 Samuel 16, nous voyons que Mephibosheth n’est pas venu mais que Tsiba se présente avec « deux ânes bâtés, sur lesquels il y avait deux cents pains, et cent gâteaux de raisins secs, et cent de fruits d’été, et une outre de vin » (v. 1). Le roi lui demande : « Que veux-tu faire de cela ? » (v. 2). Et Tsiba dit qu’il les avait préparés pour la maison du roi.
            Où est Mephibosheth ? demande David. Tsiba répond : « Voici, il est demeuré à Jérusalem ; car il a dit : Aujourd’hui la maison d’Israël me rendra le royaume de mon père » (v. 3). C’était un mensonge épouvantable de la part de Tsiba, mais David est trompé par ses dires, et lui dit : « Voici, tout ce qui est à Mephibosheth est à toi » (v. 4). Il est très facile pour un jeune homme de dire des mensonges contre un autre, mais un jour toute la vérité sera révélée.


La rencontre de Méphibosheth avec David revenu à Jérusalem (2 Sam. 19 : 24-30)

            Ayant reçu Jésus, mangeant à la table du Père, nous occupons la place de fils. Nous devons être fidèles ; c’est la leçon que Mephibosheth nous enseigne de très belle manière.
            Le royaume de David lui est revenu et il retourne à Jérusalem. Quelle est la première personne qui sort à sa rencontre ? C’est très instructif : « Et Mephibosheth, fils de Saül, descendit à la rencontre du roi ; et il n’avait pas soigné ses pieds, et n’avait pas fait sa barbe, et n’avait pas lavé ses vêtements, depuis le jour que le roi s’en était allé, jusqu’au jour où il revint en paix » (v. 24). C’était une personne affligée ; son cœur était d’une fidélité à toute épreuve. Jérusalem s’adonnait aux amusements et faisait grand cas d’Absalom. Les rebelles buvaient du vin, proclamaient des fêtes. Mephibosheth restait fidèle au roi rejeté. La situation est exactement la même maintenant : Le monde montre son insouciance, son oubli complet de Jésus, et se hâte vers le jugement ! Que fait le véritable chrétien ? Il se tient debout pour Christ. L’êtes-vous ? Chacun sait-il que vous êtes un homme de Dieu, un vrai chrétien, attaché fermement à Christ ? C’est un point important. Nous pensons que Mephibosheth était bien connu dans Jérusalem pour sa fidélité au roi rejeté.
            Il est apparemment seul, mais il n’a « rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres » (Eph. 5 : 11). Son cœur était auprès de son maître durant son rejet, fidèle à son seigneur absent. Le roi lui demande : « Pourquoi n’es-tu pas allé avec moi, Mephibosheth ? » (v. 25).  Et il répond : « O roi, mon seigneur ! mon serviteur m’a trompé ; car ton serviteur disait : Je sellerai mon âne, et je monterai dessus, et j’irai avec le roi, car ton serviteur est boiteux ; et il a calomnié ton serviteur auprès du roi, mon seigneur » (v. 26-27). Il était prêt, et il avait fait préparer le pain et les fruits et le vin pour aller auprès du roi ; mais Tsiba, qui était un fripon, avait pris les ânes chargés de victuailles, préparés pour le roi. Il avait calomnié son maître et trompé David. Mais personne ne peut tromper Christ ! Beaucoup de choses ont pu être dites à notre sujet durant toutes ces années qui ont suivi notre conversion, ne nous inquiétons pas de ce que l’on dit. On ne peut pas tromper notre Maître. Il connaît la vérité, cela suffit !
            Plutôt que de chercher à connaître l’état réel des choses dans cette affaire, David répond : « Je l’ai dit : Toi et Tsiba, partagez les champs » (v. 29). Alors, aussitôt, Mephibosheth dit au roi : « Qu’il prenne même le tout, puisque le roi, mon seigneur, est revenu en paix dans sa maison » (v. 30). Il ne se soucie pas des champs, c’était à cela que Tsiba s’intéressait : il voulait ces champs ! Un chrétien mondain désire, lui aussi, les choses de la terre. Mephibosheth dit : Je ne désire pas les champs, c’est toi David, ta présence, que je désire ! Il voulait être pour lui et avec lui.
            C’est une belle fin, ne trouvez-vous pas ? Voilà un homme qui est d’une fidélité à toute épreuve, un disciple ferme, droit, utile. Il n’abandonne pas le chemin qu’il suit par amour pour son seigneur. Son cœur est occupé de David. Il désirait sa victoire. Mephibosheth est un objet de la grâce de David et il lui reste fidèle. Notre Seigneur désire que nous soyons vrais et fidèles. Si nous disons : « Nous suivons Christ » et qu’en même temps nous chérissons le monde, c’est tendre une main au monde et de l’autre, essayer de tenir celle de Christ ! La chose est impossible. Un tel chrétien « est double dans ses pensées, inconstant dans toutes ses actions » (Jac. 1 : 8). Bien des personnes professent être chrétiennes. Cependant, en pratique elles ont trop de Christ en elles pour jouir vraiment du monde, et, hélas aussi, trop du monde pour jouir de Christ ! Dans de telles conditions, elles sont incapables d’accomplir un réel service pour Lui dans ce monde. Que Dieu nous garde d’être un chrétien de ce genre ! Soyons plutôt des témoins vivants, dont le cœur brûle pour Christ. De certains croyants, on entend dire : Si vous vous approchez de lui, il vous parlera sûrement de Christ. - C’est un homme qui peut dire, comme l’apôtre Paul : « Je n’ai pas honte de l’évangile » (2 Tim. 1 : 12).

            Le récit de l’Ecriture concernant Mephibosheth s’achève d’une façon très belle ! Je ne me soucie pas des champs, dit-il ; ce que je désire, c’est ta présence, David ! Il ne pouvait pas y avoir quelque chose de plus agréable et plus doux pour le cœur de ce roi, si méprisé par ailleurs. Il en est de même avec le Seigneur Jésus. Il désire être l’objet de nos affections et Il veut que notre fidélité soit réelle. Si elle conduit à la persécution, s’il y a des « pertes » à subir ici-bas pour l’honorer, après tout peu importe. Il dit à tous ceux qui souffrent pour son Nom : « Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie » (Apoc. 2 : 10). 
 

D’après W. T. P. Wolston