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« Cours, parle à ce jeune homme » (Zach. 2 : 4)


Les messages d’Aggée et de Zacharie 
Les visions de Zacharie
Les prophéties les plus claires prononcées par Zacharie
La scène de Zacharie 3
 

            Environ 50 000 personnes étaient revenues avec enthousiasme de leur lointain exil à Babylone sous la conduite de Joshua et de Zorobabel. Ce « résidu », c’est-à-dire la partie fidèle du peuple d’Israël, avait recommencé à célébrer les fêtes prévues par la Loi et à offrir les sacrifices sur l’autel rétabli, en priorité, sur son emplacement (Esd. 3 : 3). Ils avaient été autorisés aussi à rebâtir la maison de Dieu ; mais très vite, devant l’ampleur des décombres et la vive opposition de leurs ennemis autour d’eux, ils avaient cessé ce travail de reconstruction du temple. En réalité, ce triste comportement venait de l’affaiblissement de leur amour pour l’Eternel. Ils s’occupaient désormais plutôt à lambrisser leurs maisons et déployaient une grande activité dans leurs champs, avec un espoir déçu de s’enrichir. En effet, l’Eternel avait « soufflé dessus » et Il avait appelé la sécheresse du ciel contre eux (lire Agg. 1 : 4-11).

 

Les messages d’Aggée et de Zacharie           

            Depuis déjà 14 ans, les travaux de restauration de la Maison étaient donc interrompus. Alors le Seigneur, dans sa grâce fidèle, leur envoie deux serviteurs simultanément, Aggée et Zacharie. Inconnus jusqu’ici, ils ont été formés par l’Eternel dans le secret. Ils sont, semble-t-il, d’un âge très différent l’un de l’autre, mais leur ministère se révèle complémentaire. Ils se tiennent devant le Seigneur, sous la direction du même Esprit. Ils ont été chargés de ranimer les affections attiédies de ces pèlerins déçus et d’attirer les regards de la foi sur la promesse de la venue du Messie.
            Nous sommes toujours en danger de rester courbés vers la terre comme cette pauvre femme, dont parle l’évangile. Jésus s’est occupé avec compassion de cette « fille d’Abraham » liée par Satan (Luc 13 : 11-16), et Il l’a « redressée » (Lév. 25 : 13 ; Ps. 146 : 8). Laissons de côté les choses du monde, toutes celles en particulier qui ne sont pas vraiment indispensables pour accomplir notre travail sérieusement ; cela fait partie de notre témoignage. L’appel du racheté est céleste ; cherchons « ce qui est en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu » (Col. 3 : 1-3). Sa Personne et son œuvre devraient constamment occuper nos pensées.
            Aggée et Zacharie ont montré la même ferveur dans l’exercice de leur service, le même sage discernement spirituel pour parler ou se taire en temps utile. Demandons au Seigneur de nous accorder d’agir aussi à bon escient. C’est une chose difficile sans doute, comparable à ce qu’Elisée avait demandé à Elie de lui accorder (2 Rois 2 : 10), mais Dieu agrée de tels désirs spirituels dans le cœur des croyants. Il se plaît à répondre à ces requêtes, même dans notre époque particulièrement sombre. Nous avons reçu le Saint Esprit après l’ascension glorieuse de Jésus (Jean 7 : 39). Il ne doit pas être « retardé » dans son action (Gen. 24 : 56), suite à nos manquements. Il nous ouvre les Ecritures, comme le Seigneur le faisait pour les disciples d’Emmaüs (Luc 24 : 25-27). Il nous révèle les gloires du Fils de Dieu. Du fait de la présence en nous du Saint Esprit, notre proximité du Seigneur est bien plus grande que celle des croyants dans le passé. 

                        Le prophète Aggée

            Aggée devait être le premier à transmettre le message que l’Eternel lui avait confié. Il reprend le résidu ; il lui conseille vivement de bien « considérer » ses voies (Agg. 1 : 5, 7 ; Lam. 3 : 40). L’Eternel réveille l’esprit des chefs et de tout le peuple, et ils écoutent Sa voix (v. 12, 14). Alors, Aggée est libre de venir les encourager à travailler à la reconstruction du temple en glorifiant ainsi l’Eternel. Les réparations reprennent et l’Ecriture indique avec précision le jour où le travail reprend (v.15).
            Ne craignons pas l’Ennemi qui cherche toujours à nuire au témoignage, partout où il est fidèlement rendu par des croyants. « Je suis avec vous », déclare l’Eternel ; ma parole et mon Esprit « demeurent au milieu de vous » (2 : 4-5). Le prophète Aggée annonce que les cieux et la terre vont être ébranlés. Il fait part de la promesse de l’Eternel : « L’objet du désir de toutes les nations viendra, et je remplirai cette maison de gloire » (v. 6-7). Celle qu’ils devaient reconstruire serait bien moins imposante que le magnifique temple du temps de Salomon. Toutefois, à la fin de ce message divin, leurs pensées sont dirigées vers la venue du Messie promis

                        Le prophète Zacharie

            Son nom signifie : « l’Eternel se souvient ». Il commence à transmettre son message inspiré peu avant la dernière intervention d’Aggée, le huitième mois de la seconde année du règne de ce roi médo-perse, Darius.
            La généalogie de ce jeune prophète est clairement établie ; c’était un point très important pour les Juifs ; ils cherchaient à s’assurer ainsi de la validité d’un message prophétique (Esd. 8 : 1-3). Zacharie embrasse des horizons beaucoup plus étendus qu’Aggée, et il parle souvent du Messie, à différents stades de son service. Les prédictions de Zacharie à ce sujet dépassent celles de tous les autres « petits » prophètes réunis !
            Le comportement de ce tout jeune prophète, encore inexpérimenté, est un exemple pour tous les croyants. Il nous rappelle les témoins à l’époque du Réveil, deux siècles en arrière. Ils ont souvent, eux aussi, servi très jeunes, et la plupart ont achevé leur course de bonne heure, sur les traces de Jean le Baptiseur.
            Zacharie avait un grand désir spirituel d’être « éclairé » au sujet des conseils de Dieu. Sa disposition d’esprit ressort de ses multiples questions ; ce « petit enfant » (Matt. 11 : 25-26) les pose avec opiniâtreté. Elles sont de bon aloi ; aussi Dieu se plaît-Il à y répondre par son Esprit et par sa Parole (1 Cor. 2 : 10). Il veut toujours nous occuper de son Fils bien-aimé, le Centre béni de son amour paternel.
            Zacharie atteint ainsi une bonne maturité et une grande hardiesse dans la foi (1 Tim. 3 : 13). N’hésitons pas, chers lecteurs, à prier Dieu de nous éclairer. Demandons-Lui, comme Job : « Ecoute, je te prie, et je parlerai ; je t’interrogerai, et toi, instruis-moi ». Dieu a répondu à sa requête et tout réjoui, son serviteur s’écrie : « Mon oreille avait entendu parler de toi et maintenant mon œil t’a vu » (Job 42 : 4-5).

 

Les visions de Zacharie

            Dès le verset 9 du premier chapitre de ce livre, un interprète céleste est à la disposition du prophète ; celui-ci se tourne spontanément vers lui pour savoir par exemple qui sont ces cavaliers apparus lors de la première vision nocturne qu’il vient d’avoir. Il écoute les explications et pose ensuite des questions. Bonne disposition à imiter ! Il entendra également, au verset12, des paroles de l’ange de l’Eternel.
            « Cours, parle à ce jeune homme… » (2 : 4) ; cette injonction d’un ange, rappelée en titre de l’article, s’adresse à un compagnon de service. Les anges sont des messagers du Seigneur. Ils veillent tout particulièrement à la bénédiction des croyants. L’Ecriture les appelle « des esprits administrateurs, envoyés  pour servir en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » (Héb. 1 : 14). Ces porteurs de bonnes nouvelles, mais pouvant parfois aussi annoncer un jugement, sont très nombreux. Ils ne sont pas les dépositaires de la révélation et des conseils de Dieu, mais ils désirent « se pencher » sur ces mystères (1 Pier. 1 : 12).
            Dans les premiers chapitres de ce livre de l’Ancien Testament, les anges jouent un rôle important auprès de ce jeune sacrificateur devenu prophète par la volonté de Dieu. L’« Ange de Dieu » est souvent mentionné (1 : 11,12 ; 3 : 1, 5-6 ; 12 : 8), ainsi que « l’ange » qui parlait avec le prophète (1 : 13, 14, 19 ; 2 : 3 ; 4 : 1, 4, 6 ; 5 : 5, 10 ; 6 : 4). Au chapitre 3, Joshua se tient devant l’Ange qui prend la parole (3 :  3-4) ; mais, dans les versets suivants, il s’agit à nouveau d’un ange. 
            Ces croyants d’autrefois nous font souvent honte par leurs vives affections pour l’Eternel et leur zèle dans leur service pour Lui (Ps. 45 : 1-2 ; Néh. 3 : 20). C’était vraiment le cas pour Zacharie ; il aurait pu s’écrier avec l’apôtre Paul : « Je fais une chose… je cours droit au but » (Phil. 3 : 14). Prenons garde à ne pas nous disperser et à ne pas dépenser notre temps et nos capacités reçues du Seigneur pour « ce qui ne rassasie pas » (Es. 55 : 2). Soyons  humbles de cœur et sans prétention, comme Zacharie. Ne méprisons pas « le jour des petites choses » (4 : 10) ; nous préférons spontanément les « grandes choses », souvent pourtant au-delà de nos capacités ! A ce serviteur « petit à ses yeux », Dieu révèle que Zorobabel qui avait commencé cette maison de Dieu l’achèverait aussi.
            Zacharie voulait servir le Seigneur, il comprenait qu’il avait besoin d’abord de discernement. A plusieurs reprises, il dit : « Je levai mes yeux et regardai » (1 : 18 ; 2 : 1, 5 : 1 ; 6 ; 1) et l’ange l’invite également à le faire (5 : 5). C’est alors l’occasion pour lui d’une nouvelle vision : il en aura ainsi huit la même nuit ! Or, chaque fois, l’ange « parle avec lui » et l’instruit. Il lui explique la signification des cornes, du cordeau à mesurer, du rouleau qui vole, des chars… Les cinq premières visions sont des visions de grâce, les trois dernières, de jugement

            Chers lecteurs, c’est ainsi que l’on avance pas à pas dans les choses de Dieu (2 Cor. 3 : 18 ; 4 : 18). Tous les croyants ont grand besoin d’être éclairés pour saisir un peu mieux les conseils divins - le Saint Esprit leur a été envoyé dans ce but !
            Parlant par le moyen de ce serviteur, l’Eternel invite le peuple à revenir à Lui ; il faut qu’il se repente (Act. 2 : 38) avant que la promesse qui suit puisse s’accomplir : « Je reviendrai à vous » (Zach. 1 :  3).

 

Les prophéties les plus claires prononcées par Zacharie

            - Zacharie parle de Christ à deux reprises, comme le Germe (3 : 8 ; 6 : 12). C’est l’un des titres du Seigneur. Cet Homme germera de son propre lieu et bâtira le temple de l’Eternel et ôtera l’iniquité du pays. Il est question également du Germe dans Esaïe 4 : 2 et Jérémie 23 : 5.

            - L’entrée de Christ dans Jérusalem est décrite, telle qu’elle s’est déroulée plus de cinq cents ans plus tard (9 : 9 ; Matt. 21 : 5 ; Jean 12 : 15) ! Mais son peuple ne L’a pas reçu et la crucifixion n’a pas tardé à suivre, de sorte qu’après 2000 ans la réalisation de la deuxième partie de cette prophétie n’a pas encore eu lieu. L’horloge prophétique est en quelque sorte arrêtée entre les versets 9 et 10 du chapitre 9.

            - Zacharie présente Christ comme le bon Berger rejeté. Il rappelle les trente pièces d’argent - le prix dérisoire - qu’Il a reçues comme salaire (11 : 13 ; Matt. 26 : 15 ; 27 : 9-10). Chers lecteurs, à quel prix estimons-nous le Seigneur venu nous sauver ?

            - Il est également question de la mort du Messie sur la croix : dans un jour encore à venir, « ceux qui l’ont percé » regarderont enfin vers Lui et mèneront deuil sur Lui (12 : 10 ; Jean 19 : 37 ; Apoc. 1 : 7).

            - Une autre prophétie est relative aux souffrances de Christ : l’épée « se réveille » contre cet Homme, que Dieu nomme « son compagnon » (13 : 7). Quel profond mystère !

            - Le prophète rappelle aussi Celui qui vient pour le salut de son peuple - ce dernier sera alors dans une très profonde détresse et se tournera vers Lui, enfin conscient qu’Il est son dernier espoir ! En ce jour-là, les pieds de Jésus se tiendront sur le mont des Oliviers (14 : 4). C’est là qu’Il a été vu, debout, au moment de son ascension glorieuse, et la promesse a été faite qu’Il reviendrait de la même manière et au même endroit (Act. 1 : 9-11).

            - Il est aussi question brièvement de l’arrestation de Jésus et de la fuite de ses disciples (13 : 7 ; Matt. 26 : 31), de son côté percé (12 : 10 ; Jean 19 : 37), et de son retour en gloire (14 : 4).

            Des anges ont beaucoup aidé Zacharie à comprendre les pensées divines au moment où Dieu se plaisait à les lui révéler. Zacharie peut, à son tour, encourager le résidu en lui communiquant quelques-unes de ces merveilleuses voies. Ceux qui étaient remontés de la captivité avaient affaire à l’Ennemi. Le destructeur fait tous ses efforts pour empêcher de bâtir le temple de Dieu. Etre occupé de Christ est le meilleur antidote contre le découragement, arme subtile dans la main de Satan.

 

La scène de Zacharie 3

            Dieu permet ici à Zacharie, malgré sa jeunesse, de jouer un rôle inattendu. Le sacrificateur Joshua, qui représentait le peuple, se tient devant l’Ange de l’Eternel. Satan était là, prêt à assumer son triste rôle d’accusateur (Apoc. 12 : 10). Les vêtements sales de Joshua étaient une si belle occasion pour lui ! Il y avait en effet des instructions précises dans la Parole de Dieu au sujet de la purification des sacrificateurs (Lév. 8 : 6-7 ; Nom. 19 : 7). Se présenter devant l’Eternel avec de la souillure, c’était aller vers une condamnation certaine. Ce fut le cas du roi Ozias, égaré par son orgueil (2 Chr. 26 : 18-21).
            Mais l’Adversaire se permet de toucher ici à la prunelle de l’œil de Dieu (2 : 8). Joshua est « un tison sauvé du feu » (v. 2). Il n’a absolument rien à présenter pour sa défense, mais le Juge a pourvu à tout, sans pour autant tolérer la souillure ! Regarde, lui dit-Il, « j’ai fait passer de dessus toi ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête » (v. 4) - ce n’était pas simplement des vêtements propres (comp. Matt. 22 : 12).
            Zacharie est là aussi et assiste, sans nul doute émerveillé, à cette belle démonstration de l‘étendue de la grâce de Dieu ! Etonnés, nous le voyons intervenir et dire : « Qu’ils mettent une tiare pure  sur sa tête » (v. 5 ; Ex. 29 : 6). Et notre surprise est plus grande encore de voir qu’aussitôt, « ils mirent la tiare pure sur sa tête » - celle de Joshua ! La tiare est formée de trois couronnes et probablement chacun aurait pu y lire, gravé : « Sainteté à l’Eternel » (Ex. 28 : 36). Le vœu exprimé par Zacharie était en accord avec la pensée divine ! Joshua est désormais  entièrement revêtu, de la manière qui seule convenait à un souverain sacrificateur, et il peut se tenir sans crainte devant l’Ange de l’Eternel.
            On comprend qu’une étroite communion de pensée unissait à ce moment-là l’Ange de l’Eternel à Zacharie. Elle peut se comparer à la communion de Moïse, qui parlait « bouche à bouche » avec l’Eternel (Nom. 12 : 7-8). L’attachement au Seigneur aide à discerner ses pensées. « Le secret de l’Eternel est pour ceux qui le craignent, pour leur faire connaître son alliance » (Ps. 25 : 14). Il enseigne à l’homme qui Le craint « le chemin qu’il doit choisir » (v. 12). Ainsi un service de saint sacerdoce peut s’accomplir avec toute l’intelligence nécessaire. On est rendu capable de s’adresser à Dieu d’une manière qui soit vraiment en accord avec les pensées de son amour merveilleux, dont nous avons autant besoin que Joshua.
            Ailleurs encore, Zacharie est choisi pour accomplir une très belle démarche. Il doit placer lui-même des couronnes sur la tête de Joshua et lui remettre de l’argent et de l’or apportés par des voyageurs venus de Babylone (6 : 9-11). Ce couronnement montrait que Joshua était bien un type du Messie.

            Zacharie faisait donc partie de ces prophètes avides de sonder la portée de leurs propres écrits. Ils y cherchaient Celui que les croyants peuvent déjà contempler, en méditant sur Ses souffrances et Ses gloires (1 Pier. 1 : 11). Le Seigneur lui-même nous invite à le faire, en sondant les Ecritures sous la conduite du Saint Esprit (Jean 5 : 39 ; 15 : 26).

 

Ph. L  -  le 10. 04. 15