Quand Dieu choisit...
La fille du Pharaon (Ex. 2 : 5-10)
Balaam (Nom. 22-24)
Un homme racontant un songe (Jug. 7 : 9-15)
Les ennemis de Jonathan (1 Sam.14 : 1-15)
Saül (1 Sam. 19 : 19-24)
Une femme veuve (1 Rois 17)
Caïphe (Jean 11 : 49-52)
Pilate (Jean 19 : 19-22)
Le brigand repentant (Luc 23 : 39-43)
Un centurion romain (Matt. 27 : 54)
Saul de Tarse (Act. 9)
Des pécheurs perdus, devenus adorateurs
Dieu est souverain
« Toutes choses te servent » (Ps. 119 : 91).
« Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Eternel » (Es. 55 : 8).
Dieu agit comme Il veut, quand Il veut, et Il utilise qui Il veut pour accomplir ce qu'Il s'est proposé. La Parole de Dieu renferme de remarquables exemples de personnes que la raison humaine n'aurait pas choisies, mais que Dieu utilise pour accomplir sa volonté.
La fille du Pharaon (Ex. 2 : 5-10)
Pensons aux sentiments de la mère de Moïse, contrainte d'abandonner son enfant au gré des eaux du Nil ! Nous ne pouvons douter qu’une ardente prière se soit élevée du cœur de cette femme. Dieu va répondre à la foi de Jokébed, mais certainement pas de la manière dont elle pouvait l'imaginer. Dieu choisit un instrument auquel personne n'aurait pensé : la fille même du Pharaon. Quelle stupeur pour Marie, la sœur de Moïse, de voir arriver la princesse, la fille de l'ennemi déclaré du peuple hébreu ! Et elle vient justement là où a été déposé par sa mère le coffret de joncs abritant son petit frère. Dieu incline le cœur de la fille du Pharaon à ce qui lui plaît (Prov. 21 : 1) : elle sera l'instrument de la délivrance de l’enfant.
Dans le palais même de celui qui avait prononcé le décret qui aurait dû faire périr Moïse dans les eaux du Nil, l’Eternel va abriter celui qu'Il a choisi pour délivrer son peuple ! La princesse a désiré avoir Moïse pour elle (v. 9-10), mais Dieu a décidé que cet enfant serait pour lui. Toute la puissance de l'Egypte ne l'empêchera pas de faire ce qu’Il s'est proposé.
Dans ces chapitres, Dieu dévoile une scène bien remarquable, encadrée par les plaintes et les récriminations du peuple d'Israël (21 : 4-6) et par la fornication idolâtre à laquelle le peuple se livre avec les filles de Moab (ch. 25).
Le moment n'est-il pas venu pour l'Eternel de se débarrasser d’un peuple qui a tout fait pour encourir sa malédiction et son jugement ? Deux personnages redoutables entrent en scène : Balak et Balaam. Avec des motifs différents, l'un et l'autre n'ont qu'une idée : maudire le peuple d'Israël ! Mais l'Eternel reste souverain et ses promesses sont sans repentir. (23 : 19 ; Rom.11 : 29) Non seulement il ne veut pas écouter Balaam (Deut. 23 : 5), mais il remplace la malédiction qu’espérait l’ennemi par une bénédiction totale et inconditionnelle. Il se sert même pour cela de Balaam, si désireux pourtant de maudire le peuple de Dieu. A son corps défendant, cet homme est contraint de dire qu'il n'y a pas d'enchantement contre Jacob ni de divination contre Israël (v. 23). Cette bénédiction est une image de celle que nous possédons en Christ. Ce qu'Il nous a acquis par son œuvre à la croix ne peut pas être remis en question par notre marche boiteuse ou nos manquements.
Beaucoup plus tard, le Seigneur déclarera aux pharisiens : « Si eux se taisent, les pierres crieront » (Luc 19 : 40). Faire crier une pierre est certainement un grand miracle. Pourtant une pierre est inerte et sans volonté propre, alors que Balaam avait une volonté opposée à celle de Dieu. Quel miracle de faire prononcer une telle bénédiction par l’ennemi même !
Un homme racontant un songe (Jug. 7 : 9-15)
L’Eternel a progressivement fortifié la foi de Gédéon, en vue du combat contre Madian et Amalek, les opresseurs d’Israël (chap. 6). La nuit avant le jour décisif, Dieu l’invite à descendre dans le camp ennemi, avec Pura, son jeune homme, Gédéon a peur (v. 9-10). Gédéon pourrait être tenté de comparer la poignée de soldats qu'il a laissée dans la montagne avec l'immense armée qui s’étend dans la vallée (v.12). L’Eternel connaît la fragilité de sa foi, comme il connaît la nôtre aussi et Il va donner un grand encouragement à son serviteur.
Pour cela, Dieu ne se sert pas du serviteur de Gédéon ou de l'un de ses hommes ; c'est un ennemi qu’Il utilise. Non seulement il fait voir un songe à un Madianite, mais il fait que celui-ci le raconte à son compagnon juste au moment où Gédéon est là pour l'écouter. Mieux encore, l'Eternel ne laisse pas à Gédéon le soin d'interpréter ce rêve. C'est l'auditeur du Madianite qui donne, de la part de l'Eternel, la signification de ce gâteau de pain d'orge qui roule.
On comprend que Gédéon se prosterne devant l'Eternel. Celui qui a conduit l'ennemi à lui communiquer un si grand encouragement n'a-t-il pas la haute main sur le combat, et donc sur la victoire ?
Les ennemis de Jonathan (1 Sam. 14 : 1-15)
La foi de Jonathan brille tout le long de ce chapitre. Son intelligence des pensées divines est en contraste avec la religiosité morte de Saül, son père. Dépendant, il ne doute pas que l'Eternel peut lui indiquer la conduite à suivre en se servant des ennemis eux-mêmes : « S'ils disent ainsi : Montez vers nous, alors nous monterons, car l'Eternel les aura livrés en notre main » (v. 10). Loin de se douter qu'ils étaient des instruments dans la main de l'Eternel, les Philistins répondent : « Montez vers nous, et nous vous ferons savoir quelque chose » (v. 12). Par la bouche des ennemis, l'Eternel répond à la foi de Jonathan et de son compagnon. La victoire ne se fait pas attendre !
La fin de ce récit étreint notre cœur (v. 35-46). La folle parole de Saül (v. 24) va placer Jonathan face à la mort. En contraste, avec la foule hurlante qui réclamera que Jésus soit crucifié (Jean 19 : 15), le peuple demande unanimement la délivrance de Jonathan (v. 45).
L’Eternel a mis de côté Saül à cause de son impatience charnelle (1 Sam. 13 : 13-14) et de sa désobéissance (15 : 10-23). Mais il va manifester sa puissance dans cet homme, alors que celui-ci a montré combien il était opposé à Dieu.
Saül cherche à se débarrasser de David. Apprenant qu’il s’est réfugié auprès de Samuel, il y envoie des messagers pour le prendre ; puis il finit par s’y rendre lui-même. Malgré les tristes dispositions intérieures du roi, l'Esprit de l'Eternel vient sur lui et il est forcé de prophétiser. Dépouillé de ses vêtements, il est jeté par terre durant tout un jour et toute une nuit. Dieu montre ainsi qu'il peut agir sur l'homme le plus opposé et le contraindre à soumettre sa propre volonté à la sienne. Quel témoignage rendu à la puissance divine !
Au temps d’Achab, la famine pèse sur le royaume d'Israël. Mais au milieu de l'épreuve, le prophète Elie est nourri et abreuvé au torrent du Kérith. L’Eternel n'oublie pas les siens et prend soin de chacun d’entre eux. Pourtant, voilà que le torrent sèche ! Peut-être des questions ont-elles assailli Elie : Dieu n'était-il pas capable de faire couler le torrent pendant toute la durée de l'épreuve ? Les ressources divines seraient-elles donc limitées ? Que vais-je devenir, moi qui n'ose pas aller et venir librement en Israël puisque Achab cherche ma vie ?
Nous raisonnons souvent ainsi à court terme, ne discernant pas l'ensemble du plan de Dieu.
L’ordre que Dieu donne alors à Elie avait de quoi le rendre perplexe : « Lève-toi, va-t’en à Sarepta, qui appartient à Sidon… J'ai commandé là à une femme veuve de te nourrir » (v. 9). S'il y avait une catégorie de personnes démunies, c'étaient bien les veuves. N'ayant plus de mari pour travailler et assurer l’entretien du foyer, elles étaient réduites à la pauvreté. Cette veuve sera pourtant l'instrument que la sagesse de Dieu choisira pour nourrir le prophète Elie. Et au-delà de ce secours matériel, quelle bénédiction Dieu accorde à cette femme des nations à travers la résurrection de son fils ! Par le prophète, elle apprend à mieux connaître l'Eternel lui-même. N'est-ce pas le but de toutes nos épreuves ? Croître dans la connaissance de Celui qui nous les dispense.
Sur le plan prophétique, on voit ici l'endurcissement du peuple d’Israël sous la discipline de Dieu ouvrant la bénédiction aux nations étrangères aux promesses (Luc 4 : 25-26).
Cet homme est le souverain sacrificateur à la tête du sanhédrin qui a condamné Jésus. Il montre une opposition à Christ, violente et aveugle.
Pourtant, lors d'une séance précédente du tribunal juif, Caïphe s'oppose aux autres sacrificateurs et aux pharisiens en prophétisant que Jésus va « mourir pour la nation » d'Israël. La prophétie qu'il prononce dépasse ce dont il est conscient. Elle va en fait bien au-delà d'Israël. Elle annonce la bénédiction universelle que la croix de Christ apportera en rassemblant « les enfants de Dieu dispersés ». Qui aurait pensé à Caïphe pour prononcer cette prophétie de grande portée ?
On pourrait épiloguer longtemps sur les motifs qui ont poussé Pilate à faire un écriteau, à y écrire en trois langues - en hébreu (la langue religieuse), en grec (la langue culturelle), en latin (la langue politique) : « Jésus, le roi des juifs », et à le placer sur la croix.
Ce qui est certain, c'est que Dieu a voulu qu'un témoignage écrit soit rendu au sujet de l'identité de Celui qui était crucifié. Beaucoup ont pu lire l'écriteau. Seul Dieu sait si cette inscription a pu toucher l'un ou l'autre des juifs qui passaient par là. Cela attestait le rejet complet de leur Messie.
Nous connaissons Pilate comme un homme enclin à satisfaire la foule (Jean 19 : 15-16). Pourtant, malgré les sollicitations insistantes des principaux sacrificateurs, il refuse de modifier le texte de son écriteau : « Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit » (v. 22). Quelle puissance Dieu montre en utilisant même un Pilate, à son insu, pour accomplir ce qu'il s'est proposé.
Le brigand repentant (Luc 23 : 39-43)
Si, malgré sa méchanceté, Pilate a donné un témoignage écrit, Dieu voulait aussi qu'un témoignage oral de la perfection de Christ soit proclamé à la croix. Pour cela, il n'utilise pas un disciple, ni une personne religieuse à laquelle on pourrait faire confiance. Souverainement, il ouvre la bouche d'un brigand pour déclarer que ce crucifié n'a rien fait qui ne doive pas se faire (v. 41). Sans doute ce condamné n'a-t-il jamais été instruit dans la loi. Il n'a probablement jamais rencontré Celui qui est maintenant crucifié à côté de lui. Mais la puissance divine le choisit pour déclarer ce qui devait être dit à ce moment unique.
Il y a une différence importante entre Pilate et ce brigand. Pilate ne retire aucun bénéfice de son acte. Il rédige son écriteau, mais son cœur n’est pas touché. Sous la contrainte divine, il a agi comme un instrument inintelligent, ayant peut-être lui-même le but secret de contrarier les Juifs qu’il méprise. En revanche, les paroles qui attestent la perfection de Christ jaillissent du cœur labouré du brigand repentant. Malgré les souffrances indicibles de la croix, le Seigneur comble la foi de cet homme : « Aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (v. 43).
Un centurion romain (Matt. 27 : 54)
Sans doute le centurion non plus ne connaissait pas Jésus avant d'être désigné pour veiller sur son exécution. Dieu voulait que la divinité de Christ soit affirmée alors même qu'il venait d'être « crucifié en infirmité » (2 Cor. 13 : 4).
Si le brigand a parlé de ce que Jésus avait fait - en contraste avec ses propres méfaits - le centurion, homme des nations, dit ce qu'Il est : « Véritablement celui-ci était Fils de Dieu ». C’est ce qui avait été le motif invoqué par les sacrificateurs pour condamner Jésus (Matt. 26 : 64-65). Maintenant qu'Il est mort, Dieu confirme sa divinité, utilisant dans sa sagesse un instrument qui paraît humainement si peu approprié.
Le Seigneur voulait donner à son assemblée naissante un serviteur chargé d’une mission exceptionnelle. Qui va-t-il choisir : Pierre, Jacques, Jean ou Barnabas ? Celui qui avait consenti à la mort d'Etienne et qui respirait menace et meurtre contre les disciples du Seigneur était le dernier auquel on pouvait penser. Pourtant, c'est lui que la souveraineté divine désigne. Il est un « vase d'élection » pour porter le nom de Jésus « devant les nations et les rois, et les fils d’Israël » (v.15).
Les disciples à Damas savaient que Saul était en route pour venir les persécuter (v. 14), et sans doute ont-ils demandé à Dieu qu’il l’empêche de venir ! Dieu les exaucera bien au-delà de leurs pensées : ils craignaient l'arrivée d'un persécuteur acharné ; Dieu leur envoie un « frère ».
Des pécheurs perdus, devenus adorateurs
« J’ai formé ce peuple pour moi-même, ils raconteront ma louange » (Es. 43 : 21).
Et pour terminer, que dire du choix souverain de Dieu pour se constituer une famille d'adorateurs ? Y avait-il des créatures plus éloignées de lui que ces hommes perdus pour dire sa louange et parler des choses magnifiques qui le concernent ? La Parole déclare à leur sujet : « Ils ont frauduleusement usé de leurs langues ; il y a du venin d'aspic sous leurs lèvres ; et leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume ? » (Rom. 3 : 13-14). Ces mêmes hommes ont confirmé les paroles du psalmiste que Paul cite dans cette épître, lorsqu’ils ont unanimement réclamé à grands cris la mort du Seigneur de gloire. C'est pourtant de ces hommes-là que le Dieu souverain tire un peuple pour lui-même et en fait un peuple d'adorateurs.
Quel privilège d'avoir été choisis pour présenter à Dieu, qui est maintenant notre Père, la perfection de Celui qui est la première de ses pensées, de Celui qui remplit son cœur, et d'avoir ainsi communion avec le grand Dieu des cieux au sujet de son Fils bien-aimé !... alors que nous étions perdus !
« Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies indiscernables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier pour qu'il lui soit rendu ? Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! A lui soit la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 11 : 33-36).
B. D – « Messager évangélique » (2015 p. 33-41)