SUIVRE L’EXEMPLE DU BON BERGER
Dans le chemin où Christ a souffert ici-bas, Il a précédé les siens par une marche parfaite de justice pratique. Il est le seul modèle pour chaque croyant : « Car aussi Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel il n’a pas été trouvé de fraude ; qui lorsqu’on l’outrageait, de rendait pas l’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à Celui qui juge justement… Car vous étiez errants comme des brebis, mais maintenant vous êtes retournés au berger et au surveillant de vos âmes » (1 Pier. 2 : 21-25).
L’apôtre Jean nous dit : « Celui qui dit demeurer en lui (en Christ) doit lui-même aussi marcher comme lui a marché » (1 Jean 2 : 6). Nos ressources sont les mêmes que les siennes : en effet le Saint Esprit habite en nous, croyants, la Parole de Dieu et la prière sont constamment à notre disposition.
Durant le ministère du Seigneur, la contradiction et la méchanceté des hommes ont mis en évidence sa patience, sa douceur, son humilité et sa sagesse. Sa confiance en Dieu a alors été pleinement manifestée. C’est sur les traces bénies du Seigneur qu’un chrétien doit marcher. Il lui dit, comme à Pierre : « Toi, suis-moi » (Jean 21 : 22).
Le Père a envoyé le Fils dans le monde, et à notre tour nous sommes invités à nous y rendre en suivant Ses traces. Jésus dit à son Père : « Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde » (Jean 17 : 18). Il nous appelle à briller comme des luminaires au milieu des ténèbres morales qui ont tout envahi (Phil. 2 : 15). Toutefois, c’est avant tout dans l’Assemblée, groupée autour de Lui, que cette lumière doit briller à Sa gloire.
Sachons « porter les infirmités des faibles », sans chercher notre propre intérêt, en suivant l’exemple d’abnégation du Seigneur.
« Nous devons, nous, les forts, porter les infirmités des faibles, et non pas nous plaire à nous-mêmes. Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain, en vue du bien, pour l’édification. En effet, le Christ n’a pas cherché à plaire à lui-même… les outrages de ceux qui t’outragent sont tombés sur moi » (Rom. 15 : 1-3).
Les chapitres 14 et 15 (v. 1-13) de l’épître aux Romains montrent de quel esprit les croyants doivent être animés, en particulier dans leurs rapports entre eux. C’est un sujet très important, mais souvent négligé.
Ce qui tenait l’apôtre Paul « assiégé tous les jours » était « la sollicitude pour toutes les assemblées » (2 Cor.11 : 28). Il savait qu’il était ministre du Christ Jésus envers les nations d’abord (Act. 9 : 15). Il devait y exercer un service dans l’évangile de Dieu « afin que l’offrande des nations soit agréable, étant sanctifiée par l’Esprit Saint » (Rom. 15 : 16). Il était persuadé que ses frères en Christ à Rome - où il n’était pas encore allé - étaient pleins de bonté, remplis de toute connaissance et capables de s’exhorter l’un l’autre. Cependant, il sentait sa responsabilité personnelle et s’adressait à eux avec hardiesse (v. 14-15).
La plupart des chrétiens de Rome avaient été tirés des nations ; cependant « quelques-uns » venaient du judaïsme et restaient attachés aux pratiques de la Loi mosaïque. Citons par exemple cette habitude de s’abstenir de viande certains jours, de ne jamais manger du porc et de continuer à respecter des fêtes établies par le Lévitique - un enseignement valable avant la croix.
Aujourd’hui, il y a d’autres « fêtes » établies par la « profession chrétienne». Les vrais enfants de Dieu doivent veiller à ce qu'elles ne soient pas pour eux aussi l’occasion de manger et de boire de façon excessive et de se livrer aussi aux amusements souillés de ce monde ! Ce serait agir sans aucune crainte de Dieu, à la manière des Israélites autrefois au désert.
La Parole nous met en garde contre la critique de certains de nos frères en Christ que nous considérons comme « faibles » (Rom. 15 : 1), parce qu’ils respectent encore certaines pratiques « périmées » de la Loi. Recevons-les au contraire « à la gloire de Dieu » (v. 7), avec toute la grâce qui convient. En soi, leur comportement n’est pas répréhensible, mais les « forts » - dont peut-être nous pensons secrètement faire partie ? - estiment connaître, eux, la véritable « liberté chrétienne » et pensent que les « autres » sont dans l’erreur, que leur conscience est maladive. Or, il est difficile d’abandonner des pratiques religieuses auxquelles on est habitué, parfois depuis l’enfance ; surtout s’il s’agit de commandements que Dieu avait autrefois dictés à Moïse.
Sans doute les « forts » ont compris que ces commandements ne sont plus de saison, après la croix. Tous les rachetés possèdent la vraie liberté, telle que Jésus l’a définie : « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8 : 36). Cependant, ne plus « respecter » ces commandements dont nous venons de parler trouble la conscience de nos frères « faibles ». Insister auprès d’eux pour qu’ils les abandonnent conduirait à les faire pécher contre leur conscience !
Laissons ces questions de côté, attendons que le Seigneur éclaire ses « bien-aimés ». Attachons-nous à enseigner avec douceur toute l’importance pour un enfant de Dieu de réaliser qu’il est « affranchi » à tous égards. Persévérerons dans la prière ; le travail produit par le Seigneur dans le cœur et la conscience aura seul un effet durable.
Esclaves de Dieu, demeurons fermement attachés à Christ qui nous a placés dans la liberté, soyons gardés de tout formalisme.
Les forts doivent veiller à demeurer fermes et ne pas se laisser à nouveau retenir sous « un joug de servitude » (Gal. 5 : 1). C’était pourtant le cas dans l’assemblée à Colosses (2 : 16-19). L’apôtre les reprend : « Si vous êtes morts avec Christ aux principes du monde, pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, vous soumettez-vous à des ordonnances : Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ! (Ces choses-là sont toutes destinées à périr par l’usage.). Il ne s’agit que de commandements et d’enseignements humains. Ces ordonnances - qui ont bien une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité, du fait qu’elles n’épargnent pas le corps en ne lui rendant pas un certain honneur - sont pour la satisfaction de la chair ! » (Col. 2 : 20-23). L’Ennemi sait offrir un moyen de « contenter » notre chair - même en se servant des choses de Dieu !
Attention, Satan veut ravir au Seigneur ce qui Lui appartient de droit ! Des vents dangereux soufflent un peu partout dans ce monde en folie ; il peut s’agir de philosophie, de culte des anges, ou d’ordonnances ayant une apparence religieuse. Craignons de prêter l’oreille à ces enseignements erronés ; ils ont en commun de s’éloigner volontairement de la Parole de Dieu !
L’apôtre Paul dénonce un autre piège dans lequel les Galates étaient tombés. Il leur dit : « Car vous frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement n’usez pas de la liberté comme d’une occasion pour la chair » (Gal. 5 : 13). L’apôtre Pierre lui aussi exhorte à ne pas faire un mauvais emploi de la liberté ; ce pourrait n’être en réalité qu’un « voile » dissimulant notre méchanceté (1 Pier. 2 : 16). Les croyants sont les « esclaves de Dieu ». Or, l’esclave doit se soumettre entièrement à la volonté de son maître. Les apôtres, désireux de montrer leur amour pour le Seigneur, aimaient justement s’appeler les « esclaves de Jésus Christ ».
Le juste équilibre est difficile à garder, notre tendance est toujours d’incliner à droite ou à gauche (Deut. 5 : 32). Un enfant de Dieu peut ainsi se montrer« laxiste » ou « légaliste », mais ce n’est pas suivre un bon chemin. Une attitude « relâchée » vis-à-vis de la vérité (Jean 17 : 18), ou trop rigoriste, jettent l’une et l’autre du déshonneur sur le Seigneur.
Si nous voyons un chrétien agir d’une manière qui nous surprend, il faut penser d’abord qu’il cherche ainsi à plaire au Seigneur » (Rom. 14 : 6). « Qui es-tu, toi qui juges le domestique d’autrui ? C’est pour son propre maître qu’il se tient debout ou qu’il tombe ; et il sera maintenu debout, car le Seigneur est puissant pour le maintenir debout » (v. 4). Toutefois, il importe que chacun soit pleinement persuadé dans son propre esprit que Dieu peut approuver sa façon de se conduire (2 Tim. 2 : 15 ; 1 Jean 3 : 19-21).
Que Dieu nous garde d’être une occasion de chute pour notre frère, « celui pour lequel Christ est mort » !
« Car si à cause d’un aliment, ton frère est peiné, tu ne marches plus selon l’amour. Par ton aliment, ne cause pas la perte de celui pour lequel Christ est mort » (Rom. 14 : 15). C’est un point capital. L’âme de notre frère a été rachetée au même prix que la nôtre : le sang précieux de l’Agneau.
« Le royaume de Dieu ce n’est pas manger et boire, mais justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (v. 17). Or, un « aliment » - de quelque ordre qu’il soit - peut « détruire » l’œuvre de Dieu » (v. 20). Dans ces conditions, quelle serait notre responsabilité si nous persistions à suivre les désirs de notre cœur, sous le fallacieux prétexte que nous nous sentons « libres » d’agir ainsi !
Cette mauvaise manière d’agir n’a heureusement pas d’influence sur le salut de l’âme de mon frère, mais son état spirituel en dépend - du moins en partie. Il peut y avoir un effet désastreux sur sa communion avec le Seigneur. L’Ecriture souligne que celui qui, dans une telle circonstance sert le Christ, en cherchant le bien de son frère, est « agréable à Dieu et approuvé des hommes » (v.18).
Soyons préservés de l’habitude de nous juger les uns les autres.
Le « faible » ne doit pas juger le fort ni « se glorifier » de la façon dont il agit lui-même. Ce serait oublier que son comportement est entaché, pour certains autres croyants, de « légalisme ». Le « fort » ne doit pas non plus mépriser le « faible », il « oublierait » que nous sommes tous les objets de la « vraie grâce de Dieu » (1 Pier. 5 : 12).
Nous sommes prompts à critiquer les autres, à porter un jugement précipité sur leur conduite, alors que souvent notre état personnel laisse fort à désirer ! En fait chacun a de multiples raisons d’en arriver comme Job à avoir horreur de lui-même (Job 42 : 6). L’Eternel avait mis en évidence devant Satan l’intégrité de Job (1 : 8 ; 2 : 3). Mais Il nous connaît à fond ; il savait que de l’orgueil se cachait chez son serviteur (voir ch. 29). Il a donc permis à Satan de l’éprouver. Alors, comme Pierre, Job a été « criblé comme le blé » (Luc 22 : 31). Il a dû apprendre l’humilité, à la gloire de Dieu, et il en est résulté une grande bénédiction pour lui-même. Il est sorti épuré du creuset de cette l’épreuve. Nous aurons tous à suivre sans doute un chemin comparable, car « celui que le Seigneur aime, il le discipline » (Héb. 12 : 6).
Tous les « rachetés », quoique justifiés devant Dieu et lavés de leurs péchés dans le sang de Christ, vont bientôt paraître devant le tribunal de Dieu, où « chacun rendra compte pour lui-même » (Rom. 14 : 10-12). Dieu mettra tout en lumière : ses esclaves recevront une « récompense », selon leur fidélité dans le service qu’Il leur a confié.
Veillons à ne pas scandaliser par notre comportement d’autres croyants, nos frères. S’ils doivent être les témoins attristés de notre marche, nous avons placé devant eux une « pierre d’achoppement » et nous sommes devenus une « occasion de chute » ! Il faut s’abstenir par amour de tout ce qui peut « détruire » un frère en Christ. Cherchons plutôt à l’édifier !
Poursuivons « ce qui tend à la paix et à l’édification mutuelle ».
La Parole de Dieu nous exhorte à poursuivre « ce qui tend à la paix et ce qui tend à l’édification mutuelle » (Rom. 14 : 19). Nos critiques ont l’effet inverse ! Portons devant Dieu, par la prière et de manière habituelle, les infirmités de nos frères (15 : 1), de ceux que nous estimons faire partie des « faibles en foi » - ce qui ne signifie pas que nous devions nous montrer indulgents devant le péché. N’oublions pas que nos frères doivent supporter nos faiblesses, au demeurant parfois très gênantes.
Ne recherchons pas ce qui nous plaît ; cherchons plutôt le bien de notre prochain ; nous suivrons ainsi les traces laissées par notre Modèle divin.
Appliquons-nous à avoir, avec le secours du Seigneur, un même sentiment dans l’assemblée. Le culte, alors, ne sera plus affaibli par nos divergences de vues. Une belle harmonie se dégage des paroles de ce chapitre15 : « Afin que, d’un commun accord, d’une même bouche, vous glorifiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ » (v. 6).
Recevons-nous les uns les autres, ajoute l’apôtre, « comme aussi le Christ nous a reçus, à la gloire de Dieu » (v. 7). Refusons de faire une sorte de « sélection » basée sur de la « maturité spirituelle », ou pire, sur un certain « niveau social ». Le Seigneur seul « choisit » les frères et sœurs et les met à la place qu’Il juge convenir. Ils sont tous des membres de son Corps, réunis ensemble sous son regard. Dans un monde où règne un triste désordre, ils sont appelés à Lui rendre un témoignage d’unité, étant membres les uns des autres.
Ph. L le 12-03- 2015
O Seigneur, qu’un monde rebelle
Disperse au loin tes bien-aimés…
Sous ton regard, ta main fidèle
En un faisceau nous a formés.
Aimons-nous d’un cœur sincère ;
Autour du Chef ne soyons qu’un.
Le Saint Esprit, le Fils, le Père,
A notre foi tout est commun.
A ta gloire associés,
Jésus de ta ressemblance
Nous serons rassasiés.
Lire aussi sur le site un article de E. C Hadley : « Comment regarder son frère ? »