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L'EPITRE DE JACQUES (3)

 
 La foi manifestée par les oeuvres : (Jac. 2 : 14-26)
             1- La foi sans les oeuvres est morte : v. 14-18
                    1.1 : La profession de foi doit être prouvée par des oeuvres
                    1.2 : Les « oeuvres de loi » et les «  oeuvres de foi »
                    1.3 : La foi mise à l'épreuve
                    1.4 : La foi et les oeuvres vont de pair
             2 - « Dieu est un » : v. 19
             3 - Justifié par les oeuvres : v. 20-25    
                    3.1 : L'exemple d'Abraham
                    3.2 : L'exemple de Rahab
             4 - La foi « morte » : v. 26
 

La foi manifestée par les oeuvres : (Jac. 2 : 14-26)
 
            L'enseignement de Jacques, complémentaire de celui de l'apôtre Paul, souligne maintenant l'importance des oeuvres de foi.
            Paul met l'accent sur la valeur de la foi, affirmant que l'on est « justifié par la foi, sans oeuvres de loi » (Rom. 3 : 28), pour montrer qu'aucun mérite ne peut être invoqué par l'homme, qu'il soit Juif ou Gentil.
            Jacques prouve que la foi seule ne suffit pas (v. 14) ; si la foi ne se traduit pas en actes, elle n'est en réalité qu'une théorie morte.
 
 
 
1- La foi sans les oeuvres est morte : v. 14-18
 
            1.1 : La profession de foi doit être prouvée par des oeuvres
 
                        On ne peut pas imaginer que quelqu'un ait la foi sans que soient produites en même temps des oeuvres de foi. Nous pouvons simplement adhérer à des vérités, sans avoir la vie divine ! Bien que nous professions avoir accepté l'enseignement de Christ, nous ne pouvons pas prétendre avoir réellement la foi de Christ si ce que nous croyons ne nous fait pas agir pour Dieu.
 
 
            1.2 : Les « oeuvres de loi » et les «  oeuvres de foi »
 
                        Les oeuvres sur lesquelles Jacques insiste avec vigueur sont les oeuvres de foi. Dans ses épîtres, Paul démontre avec force que notre justification est par la foi et non par les oeuvres (Rom. 3 et 4 ; Gal. 3) : il élimine par ce moyen complètement les oeuvres de la loi.
 
                        Les oeuvres de loi sont faites par obéissance aux exigences de la loi de Moïse, dans l'espoir d'obtenir la vie qui est offerte : « fais ceci et tu vivras ». Mais personne ne peut obtenir une vie terrestre en gardant la loi, car dès l'instant que nous avons violé la loi sur un point, nous sommes coupables (v. 10). Nous sommes donc sous la sentence de mort : les oeuvres de la loi sont des oeuvres mortes, même si elles sont faites dans le but d'obtenir la vie.
 
                        Quant aux oeuvres de foi dont Jacques parle dans ces versets, elles proviennent d'une foi vivante. Comme les fleurs et les fruits prouvent la vitalité d'un arbre, les oeuvres (des faits réels) montrent la réalité de la foi ; elles sont les « fruits » de la vie divine dans le croyant. Sans ces manifestations pratiques, la profession de foi n'est d'aucun « profit » (v. 14).
 
 
            1.3 : La foi mise à l'épreuve
 
                        La foi du croyant est souvent mise à l'épreuve : s'il rencontre sur son chemin des besoins matériels évidents, comment réagit-il ? Reste-t-il insensible (comme le sacrificateur imbu de ses privilèges religieux ou le lévite attaché à la loi) ou bien son coeur est-il ému de compassion (comme le Samaritain dans Luc 10 : 30-37) ?
                        Le Seigneur Jésus s'est occupé des besoins matériels de ceux qu'il rencontrait (Marc 6 : 34-44). Il a enseigné, mais aussi pourvu aux nécessités du corps. Avons-nous le désir de répondre aux besoins spirituels et matériels des personnes que nous rencontrons ? Il y aura certainement un grand « profit » (v. 14, 16) pour le donateur, comme pour celui qui reçoit (Prov. 11 : 25).
 
                        L'apôtre Jean confirme l'enseignement des évangiles en présentant l'exemple suprême de Christ qui « a laissé sa vie pour nous ». Notre amour doit se traduire par les faits, il doit être « en action et en vérité » ; « nous, nous devons laisser nos vies pour les frères ». « Celui qui a les biens de ce monde, et qui voit son frère dans le besoin, et qui lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? » (1 Jean 3 : 16-18).
 
 
            1.4 : La foi et les oeuvres vont de pair
 
                        La foi (« dire ») et les oeuvres (« faire ») devraient toujours se compléter de façon harmonieuse, comme le confirment divers passages du Nouveau Testament :
 
                        - les oeuvres sans la foi :
                                « Ce ne sont pas tous ceux qui disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 7 : 21).
 
                        - la foi sans les oeuvres :
                                « Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, il l'ôte » (Jean 15 : 2).
 
 
 
2 - « Dieu est un » : v. 19
                       
            Les considérations de Jacques en relation avec des questions de la vie quotidienne restent vraies en rapport avec des questions de doctrine, relativement à la foi de l'évangile dans son ensemble. Dans ce verset 19, est soulevée la question de la foi en l'existence du seul vrai Dieu. On peut croire en un Dieu unique sans posséder la foi vivante en un Dieu Sauveur. Si notre foi est bien réelle, elle doit produire des effets en nous. Les démons tremblent devant Dieu, car ils savent bien qu'il existe, et cependant ils le haïssent. Ainsi tous ceux qui n'acceptent que de façon passive l'existence de Dieu n'ont qu'une foi morte !
 
 
 
3 - Justifié par les oeuvres : v. 20-25
 
            Les oeuvres dont parle l'auteur de l'épître sont de bonnes oeuvres. Il n'est pas question de faire un certain nombre de bonnes actions (ce qui est bon et juste), mais il faut que les oeuvres manifestent l'activité d'une foi vivante que les hommes peuvent observer.
            Ainsi, tout homme qui affirme avoir la foi et qui pourtant est « sans oeuvres » est un homme « vain » (v. 20), qui se glorifie de fruits qu'en réalité il ne porte pas. C'est la condition, hélas, de la chrétienté professante qui adhère aux vérités, qui fait des oeuvres, mais sans la foi réelle qui met l'âme en contact avec Christ.
            Cette foi « intérieure » ne peut se montrer à autrui que par des oeuvres. La présence du courant électrique dans un fil conducteur est prouvée par le fonctionnement d'une lampe ou d'un moteur : ainsi la foi, principe actif (v. 22), est cette énergie interne qui fait mouvoir le coeur du croyant.
 
            Deux exemples de l'Ancien Testament (Abraham et Rahab) sont donnés par Jacques pour illustrer la foi active.
 
 
            3.1 : L'exemple d'Abraham
 
                        L'apôtre Paul prend le cas d'Abraham pour montrer comment le pécheur peut être justifié devant Dieu : « Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice » (Gen. 15 : 6 ; Rom. 4 : 3). Jacques cite le même verset pour indiquer qu'Abraham a donné la preuve extérieure de sa foi ; en offrant son fils Isaac sur l'autel de Morija, il a estimé que Dieu pouvait ramener à la vie celui qu'il venait de lui donner comme héritier (Héb. 11 : 17-19). Sa foi a été rendue « parfaite » (v. 22) par cet acte que le jugement humain condamne. Attestée publiquement, de façon éclatante, la foi du patriarche était le mobile secret qui le faisait agir. Il a reçu la parole de l'Eternel avec une conviction absolue ; il a été appelé « ami de Dieu » (v. 23 ; Es. 41 : 8).
 
                        L'enseignement de Paul établit que la foi sans oeuvres justifie devant Dieu, alors que celui de Jacques montre le côté de la justification devant les hommes ; ceux-ci constatent l'existence de la foi par des actes concrets. Toutefois, Paul insiste aussi sur la nécessité pour le croyant de pratiquer les « bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l'avance » (Eph. 2 : 10). Ceux qui ont cru Dieu doivent être les « modèles dans les bonnes oeuvres » (Tite 3 : 8) et ceux qui ont des biens sont exhortés à être « riches en bonnes oeuvres » (1 Tim. 6 : 18).
 
                        Il reste cependant une difficulté pour concilier les affirmations de Paul et celles de Jacques :
                        - « Nous concluons que l'homme est justifié sans oeuvres de loi » (Rom. 3 : 28). « Si Abraham a été justifié par des oeuvres, il a de quoi se glorifier, mais non pas devant Dieu » (Rom. 4 : 2).
                        - « Abraham notre père n'a-t-il pas été justifié par des oeuvres, quand il a offert son fils sur l'autel ? ». « Vous voyez que l'homme est justifié par les oeuvres, et non par la foi seulement » (Jac. 2 : 21, 24)
 
                        Abraham pourrait-il avoir été à la fois justifié et non justifié par des oeuvres ? Un homme peut-il être justifié par la foi sans oeuvres, et aussi par les oeuvres et non par la foi seulement ? 
                        Pour Jacques, la seule question est de savoir ce qui est valable devant l'homme ; sans les oeuvres, il n'a pas l'assurance que la foi est bien réelle et vivante. Si la foi reste inopérante, il est certain qu'elle peut être mise en doute.
                        Pour Paul, dans l'épître aux Romains, la question est de savoir ce qui est valable devant Dieu. L'oeil divin qui voit tout discerne la foi sans attendre que soient manifestées les oeuvres qui en sont le fruit.
 
 
            3.2 : L'exemple de Rahab
 
                        L'histoire de Rahab est un autre exemple de ce qui est une oeuvre de foi. Cette femme de mauvaise réputation, coupable aux yeux des hommes de trahison envers sa patrie, prouve qu'elle reconnaît les Israélites comme le peuple choisi de Dieu. Elle comprend que la ville de Jéricho est condamnée et elle croit en la puissance et la miséricorde du Dieu d'Israël : « je sais que l'Eternel vous a donné le pays », dit-elle.
                        Elle ajoute : « l'Eternel votre Dieu, est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas » (Jos. 2 : 9-11). Sa foi, montrée par le cordon d'écarlate attaché à sa fenêtre, est prouvée par ses oeuvres : elle cache les espions. Elle risque sa propre vie pour s'identifier avec le peuple qui a l'Eternel pour son Dieu. Dans son coeur la crainte de Dieu a remplacé la crainte des hommes.
 
 
4 - La foi « morte » : v. 26
 
            Le dernier verset du chapitre résume son enseignement : « comme le corps sans esprit est mort, ainsi aussi la foi sans les oeuvres est morte ».
            La foi sans oeuvres est comparée à un corps dont l'esprit est absent : la mort en est la tragique conséquence. Si nous ne produisons rien pour Dieu, nous sommes spirituellement morts. Nous parlons peut-être de notre foi en Christ, ou de notre adhérence à des vérités chrétiennes, mais notre foi est morte !
 
 
            Dieu discerne la réalité de notre foi, mais pour être évidente devant les hommes, elle doit se traduire par des actes d'obéissance ; notre vie pratique démontre ce qui est dans notre coeur. Que nous soyons stimulés par ces versets afin que, selon notre mesure de foi, nous portions « du fruit en toute bonne oeuvre » (Col. 1 : 10), à la gloire de Dieu !