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Le péché dans la chair

 

En quoi le péché diffère-t-il de la chair ?

            Le péché est le principe du mal qui, depuis la chute d’Adam, est en l’homme et qui régit son être entier comme « une loi », une puissance s’exerçant d’une manière constante. Les péchés sont les actes, paroles ou pensées, produits par ce principe.
            L’expression « la chair » - bien que ce mot soit pris souvent dans une autre acception - a une portée plus générale que « le péché ». Elle embrasse l’être entier, c’est-à-dire l’homme naturel, non régénéré. Le péché étant le principe du mal qui agit dans le cœur naturel, est ce qui caractérise la chair ; de là l’expression « le péché dans la chair ».

 

Pardon des péchés et délivrance du péché

            Il est très important de bien saisir que, dans le salut, il y a deux parties distinctes :
                        - la première est « le pardon des péchés », c’est-à-dire des actes passés qui attiraient sur nous le jugement de Dieu ;
                        - la seconde est la délivrance de la puissance de Satan sur nous et du péché en nous. Cela se rapporte à notre état présent, à la position et à la relation nouvelles dans lesquelles nous sommes introduits auprès de Dieu comme ses enfants, les héritiers et cohéritiers de Christ.

            L’histoire des enfants d’Israël nous présente un type remarquable de ces deux aspects du salut. D’abord, étant encore en Egypte, ils furent mis à l’abri du jugement de Dieu par le sang de l’agneau placé sur les portes de leurs maisons. Ensuite ils furent délivrés de l’esclavage et de la mer Rouge, dans les flots de laquelle leurs ennemis trouvèrent la mort. Après cette complète délivrance, Dieu dit au peuple, par le moyen de Moïse : « Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Egypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle, et vous ai amenés à moi » (Ex. 19 : 4).
            Il en est de même pour nous. Par le précieux sang de Christ, le croyant est sauvé du jugement qu’il a mérité à cause de ses péchés. Il est aussi délivré de la puissance de Satan sur lui et de la puissance du péché en lui par la mort de Christ qui lui est appliquée en pratique par le Saint Esprit qui lui est donné.
            L’épître aux Romains développe ces deux effets de la mort de Christ. Jusqu’à la fin du verset 11 du chapitre 5, elle traite des péchés commis et de la rédemption opérée par le Seigneur Jésus. Depuis le verset 12 jusqu’à la fin du chapitre 8, elle montre comment le chrétien est délivré de la puissance du péché en lui en vue d’une marche sainte qui corresponde à la vie toute nouvelle en Christ, qu’il a reçue lorsqu’il a cru.
 

« Dieu a condamné le péché dans la chair » (Romains 8 : 3)

             La Loi ne pouvait pas empêcher l’activité en moi du « péché dans la chair », ni me justifier tandis qu’il était là ; elle ne pouvait pas opérer le bien exigé par la Loi. Elle exigeait seulement le bien et provoquait le péché. Mais « Dieu a envoyé son propre Fils », sans péché assurément, mais « en ressemblance de chair de péché, et pour le péché », c’est-à-dire afin d’être un sacrifice pour le péché ; Il « a condamné le péché dans la chair ». Cette chose mauvaise, si haïssable, condamnable pour Dieu et pour le nouvel homme, a été condamnée quand Christ est devenu un sacrifice pour le péché. Il ne peut y avoir aucune indulgence pour le péché ; le nouvel homme même ne pourrait le tolérer. On ne pardonne pas une nature. Mais sa condamnation s’est trouvée effectuée dans ce qui m’a délivré de toute condamnation et qui en même temps était la mort du péché.
            Le vieil homme est condamné et il est mort, et le nouvel homme vit et marche, de sorte que la juste exigence de la Loi - la somme de ce qu’elle exige - est accomplie en nous ; nous ne sommes pas sous la Loi, mais sous la grâce. La loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus m’a affranchi, et je ne marche pas selon la chair - ce que la Loi défend - mais selon l’Esprit, contre les fruits duquel il n’y a point de loi. Oui, par la puissance de l’Esprit de Dieu, je marche selon ce en quoi Il m’introduit, c’est-à-dire la vie de Christ ici-bas. Et cette marche selon l’Esprit donne son vrai caractère à la marche du chrétien dans ce monde.
 

Si quelqu’un pèche après avoir cru, peut-il avoir l’assurance que Jésus a porté ce péché-là sur la croix ?

            En réponse à cette question, nous citerons un seul passage de l’Ecriture : « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7). Evidemment il n’est pas question ici de péchés commis avant ou après une époque quelconque, mais il s’agit du grand principe de la rédemption, de l’efficacité parfaite du sang de Christ. D’ailleurs, comme on l’a souvent fait remarquer, pas un de mes péchés n’avait encore été commis lorsque Christ en fit l’expiation sur la croix, il y a près de vingt siècles. Ainsi il ne peut y avoir là une question de temps ; mais c’est une question de fait. L’expiation ayant été faite une fois pour toutes, le croyant qui, par la grâce de Dieu, en a la connaissance, peut aller librement à Dieu et lui confesser immédiatement tout péché qui pèse sur sa conscience ; il a l’assurance, de la part de Dieu, qu’en confessant ses péchés, il trouvera Dieu fidèle et juste pour les lui pardonner (1 Jean 1 : 9). Il sait en même temps que sa relation d’enfant auprès de Dieu le Père n’est pas détruite ni même interrompue à cause de son péché, et qu’elle ne peut l’être, car elle ne dépend pas de sa marche, mais bien de l’œuvre que Christ a opérée une fois pour toutes (Gal. 4 : 4-5). Aussi trouve-t-il un avocat auprès du Père, Jésus Christ le Juste (1 Jean 2 : 1).

Ce moyen par lequel la grâce de Dieu a pourvu au cas où un croyant viendrait à pécher, conduirait-il à rendre le péché plus facile ou en diminuerait-il la gravité dans la pensée du chrétien ?

            Le même passage de la première épître de Jean ajoute : « Mes enfants, je vous écris cela afin que vous ne péchiez pas » (2 : 1). Dieu n’a pas seulement pardonné au croyant ses péchés, mais Il lui a donné la vie éternelle. Or cette vie doit nécessairement se manifester dans la marche, et l’un de ses premiers fruits est un désir ardent de vivre dans la sainteté qui convient à la présence de Dieu. On découvre alors que le péché (le principe du mal) existe toujours et que l’on ne peut pas s’en débarrasser tant que l’on vit sur la terre : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes » (1 Jean 1 : 8) ; mais l’homme régénéré cherche à être délivré de la puissance du péché, en sorte que le péché ne soit plus pour lui « une loi » ayant sa force constante et caractérisant tout son être, comme c’est le cas de ceux qui sont « dans la chair », qui marchent selon leur propre volonté dans l’ignorance de Dieu. Or cette délivrance se trouve dans la mort de Christ et dans sa résurrection ; le Saint Esprit, liant à Christ le cœur et les pensées du croyant, lui fait saisir et lui applique en pratique la position de Christ, mort au péché, vivant à Dieu, afin que le péché ne règne plus dans son corps mortel, mais que la vie de Christ se déploie en lui (voir Rom. 6 : 10-14).

 

W. J. Lowe – article paru dans un ancien  périodique d'évangélisation : « le Salut de Dieu »