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LE LIVRE DE JOSUE (16)
ou l'ombre de la plénitude des bénédictions à venir en Christ


Les fils d’Israël s’approchent de Josué
L’énergie de la foi
Les qualités d’un soldat de Christ
Hébron, l’héritage de Caleb et un lieu de repos
                       

Un bel exemple du véritable héritier (Jos. 14 : 5-15)

            « Sans être en rien effrayés par les adversaires » (Phil. 1 : 28).
            Ce n'est pas sans dessein que l'historien divinement inspiré fait mention dans son récit de l'âme pleine de hardiesse de Caleb, le vrai possesseur, avant de donner des détails sur l'étendue et les limites de l'héritage des neuf tribus et demie dans le pays de Canaan. L'âme a besoin d'une flamme intérieure, ainsi que de force et de courage en Dieu. C'est grâce à cela que nous nous approprierons ce que Dieu nous a donné.

                        Les fils d’Israël s’approchent de Josué

            Dans les chapitres 14 à 19, nous lisons comment se fit le partage de Canaan entre les neuf tribus et demie. L'allusion au noble et profond désir de Caleb de posséder Hébron sert d'introduction à cet acte historique important.
            Ces neuf tribus et demie devaient prendre pied elles-mêmes dans leur héritage, bien que les limites de chacun de leurs lots aient été fixées par l'Eternel Lui-même. « Leur héritage fut distribué par le sort » (v. 2). C'est d'elles-mêmes - tout comme pour le chrétien dans le domaine spirituel - qu'il dépendait de s'y établir fermement. Les fils d'Israël se trouvaient à la bifurcation de deux chemins : celui de la paresse et celui de la ferveur. Combien d'entre eux s’avéreraient être des Caleb ? Combien seraient de vrais « possesseurs » qui monteraient et persévéreraient dans le chemin de la ferveur jusqu'à la victoire ?
            « Les fils d'Israël firent comme l'Eternel l'avait commandé à Moïse, et ils partagèrent le pays » (v. 5), puis ce fut vers Josué, au camp de Guilgal - qui évoquait de manière si merveilleuse la victoire et la liberté que l’Eternel leur avait données - que se rendirent les hommes de Juda. Caleb se leva devant Josué en présence de tous ses frères et, avec l'ardeur du conquérant, fit valoir son droit sur la montagne d'Hébron et les grandes villes fortes des environs.

                        L’énergie de la foi

            Les paroles de Caleb durent émouvoir toute âme fidèle lorsqu'il s'adressa à Josué en ces termes : « Tu sais la parole que l'Eternel a dite, à mon sujet et à ton sujet, à Moïse, homme de Dieu, à Kadès-Barnéa » (v. 6). Les quarante - cinq années écoulées, la conquête du pays de Canaan comme la disparition de tous ses anciens compagnons de route, enterrés dans le désert à cause de leur incrédulité, n’avaient en rien modifié la fidèle promesse de l'Eternel. Quarante-cinq ans plus tôt, à l'heure sombre de la rébellion d’Israël contre l'Eternel, Caleb avait tenu ferme pour son Dieu. Quand les espions pusillanimes avaient entraîné le peuple dans l'incrédulité, Caleb, courageusement, s'était appuyé sur les promesses divines, et, quitte à perdre la faveur de ses vieux amis, avait répondu à leurs lâches propos et à leur incrédulité par cette invitation : « Montons hardiment et prenons possession du pays, car nous sommes bien capables de le faire » (Nom. 13 : 31) ; tandis qu'aux gémissements du peuple découragé, il répondait d'un cœur ferme : « Si l'Eternel prend plaisir en nous, il nous fera entrer dans ce pays-là et nous le donnera, un pays qui ruisselle de lait et de miel » (Nom. 14 : 8).
            L'Eternel avait dit de lui, en ce jour-là : « Mais mon serviteur Caleb, parce qu'il a été animé d'un autre esprit, et qu'il m'a pleinement suivi, je l'introduirai dans le pays où il est entré, et sa semence le possédera » (Nom. 14 : 24). La foi de Caleb le soulevait au-dessus des murmures des fils d'Israël, de leur lâcheté et des reproches qu'ils faisaient à Dieu. Il avait mis sa confiance en Dieu, s'attachait à Lui et Lui remettait les difficultés et la question des géants. Son seul but était que l'Eternel prenne plaisir en lui.
            Ce jour-là, Moïse promit à Caleb de lui donner le pays qu'il avait foulé de ses pieds et dès lors, celui-ci occupa une position particulière en Israël. Aux heures les plus sombres du désert, pendant les nuits les plus sinistres des pérégrinations d'Israël, lorsque le peuple frappé de pestes encourait la colère divine, Caleb était soutenu par la promesse de Dieu. Il dut souffrir avec le peuple incrédule dont il partageait l'affliction (selon un principe tout aussi vrai aujourd'hui qu'alors, car tous les membres du Corps de Christ souffrent ensemble, et l'incrédulité et la rébellion d'un seul affectent tous les autres) ; mais tandis que les guerriers d'Israël pouvaient périr, Caleb savait qu'il se tiendrait debout sur les montagnes d'Hébron ; et si des milliers pouvaient tomber à sa droite, Caleb savait que sa famille posséderait les grandes villes fortes des fils d'Anak, puisque l'Eternel l'avait dit.


                        Les qualités d’un soldat de Christ

            Caleb est un modèle pour nous, en ce temps de faiblesse et de murmures. En lui, nous voyons un exemple des qualités les plus nobles qui doivent être celles d’un soldat de Christ : un cœur tout entier pour Dieu, une force constante en Dieu, et une dépendance de Dieu de tous les instants. Quarante-cinq années d'une parfaite confiance en Dieu n'avaient pas enflé son cœur d'orgueil, dans sa vieillesse, pour qu'il mette sa confiance en lui-même. Tant d’années vécues dans la faveur continuelle de Dieu n'avaient en aucune manière émoussé dans son cœur le sentiment qu'en Dieu seul est notre force, comme ses paroles en font foi : « Peut-être que l'Eternel sera avec moi, et je les déposséderai, comme l'Eternel a dit » (v. 12). Combien ce noble possesseur fait honte à l'âme faible et défaillante ! Avoir vécu pendant trente-huit ans au milieu d'un véritable concert de récriminations et pouvoir cependant toujours chanter : « Jah est ma force et mon cantique », c'est là un véritable miracle, reconnu comme tel par Caleb lui-même : « Et maintenant, voici, comme il l'a dit, l'Eternel m'a conservé en vie » (v. 10). « Comme l’Eternel l’a dit », mots merveilleux, d'un plus grand poids que les murmures de tout Israël accumulés pendant trente-huit ans ! « Comme Il l'a dit », car Caleb n'était pas tombé en chemin, et n'était pas mort comme les autres vaillants hommes.
            Les délices que l'Eternel trouvait dans son peuple furent pour Caleb la source de son courage - courage qui, lorsqu'il eut atteint l'âge de quatre-vingt-cinq ans, l'incita à se battre contre les familles des géants de Canaan avec une ardeur égale à celle qui l'avait rendu capable, à l'âge de quarante ans, de résister à ces géants encore plus puissants que constituaient les murmures et l'incrédulité d'Israël. « Et maintenant », dit-il, « donne-moi cette montagne », car « je suis encore aujourd'hui fort comme le jour où Moïse m'envoya ; telle que ma force était alors, telle ma force est maintenant, pour la guerre, et pour sortir et entrer » (v. 11-12). Rares sont les soldats de Christ qui peuvent parler ainsi. Trop d'entre eux, une fois devenus vieux, semblent considérer leur long service comme une excuse pour se dispenser de cette dépendance continuelle de Dieu qui, au début, leur avait pourtant valu la victoire ; et le « si l'Eternel est avec nous » fait bientôt place au « je m'en irai comme les autres fois, et je me dégagerai » (Jug. 16 : 20), parole pleine de prétention.
 

                        Hébron, l’héritage de Caleb et un lieu de repos

            Josué bénit Caleb comme il parlait encore et l’Eternel honora la confiance de son serviteur en chassant de là les trois fils d'Anak. Il frappa Kiriath-Arba et rendit à la ville son ancien nom d'Hébron associé à la mémoire d’Abraham, le père des croyants, et non plus à celle du prince de ces géants.
            Caleb est un nom difficile à porter car il désigne littéralement le petit d'un animal. Certains pensent qu'il n'est pas sans rapport avec sa fidélité, car de même qu’un poulain suit sa mère, Caleb suivit l'Eternel de tout son cœur. D'autres voient dans ce nom une allusion à la gloire spéciale de Juda, car « Juda est un jeune lion » (Gen. 49 : 9). Quel que soit le vrai sens de son nom, Caleb, cet homme fidèle, a eu son lot au sein du grand héritage de Juda dont le nom signifie « louange » (Gen. 29 : 35). Et il en est ainsi jusqu'à ce jour, dans les choses spirituelles, pour les soldats de Dieu. Les hommes fidèles habitent la maison de l’Eternel des armées, eux dont il est dit : « Ils te loueront sans cesse » (Ps. 84 : 4). Son âme prit tout son accroissement au milieu des murmures d'Israël, et son lot lui échut dans la partie la plus noble de la terre promise, Dieu accordant, pour ainsi dire, à celui qui avait parlé en bien de son Nom et revendiqué Sa gloire au désert, d'avoir sa demeure au pays de la louange.
            Après avoir évoqué la foi et la victoire de Caleb, l’Esprit de Dieu ajoute cette note d'allégresse : « Et le pays se reposa de la guerre » (v. 15). Quand une âme d'élite se lève dans l'église de Dieu et frappe les géants qui terrorisent le peuple de Dieu, après la guerre il y a repos.

 

D’après H. F. Witherby