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DES  CHOSES  TRES  SAINTES  (3)


6 – Le sacrifice pour le péché et pour le délit
7 – Les pains de proposition

           

6 – Le sacrifice pour le péché et pour le délit

            « Tout mâle d'entre les sacrificateurs en mangera : c'est une chose très sainte » (Lév. 6 : 22).
            « Et c'est ici la loi du sacrifice pour le délit ; c'est une chose très sainte » (7: 1). « Ce sont des choses très saintes pour toi et pour tes fils » (Nom. 18 : 9).

            Celui qui présentait un tel sacrifice le faisait, non en qualité d'adorateur, mais au contraire comme coupable tenu d'apporter ce qui était prescrit pour un tel cas. Au lieu que ce soit l'adorateur identifié, par l'imposition des mains, avec les mérites du sacrifice offert, c'est le pécheur qui confesse ses péchés sur la tête de la victime, identifiée dans cet acte avec les péchés confessés par le coupable.
             Celui-ci n'avait rien à «apprécier» dans la qualité ou la nature de la victime comme l'adorateur le faisait en relation avec les offrandes d'agréable odeur. Au contraire, tout en tenant compte «des moyens» du coupable, c'est Dieu lui-même qui prescrivait ce qui convenait pour faire face aux divers cas de péché ou de délit. C'est Dieu lui-même qui juge du péché selon la gravité qu'il revêt à ses yeux. « Si Dieu veut nous rendre heureux dans sa présence, il doit nécessairement juger le mal, tout mal, selon la sainteté de sa présence » (J.N.Darby).
            Quant au rituel prescrit, on sait que le sang de la victime égorgée était, selon les cas, aspergé sept fois devant l'Eternel, « sur les cornes de l'autel de l'encens » et en général répandu au pied de l'autel de l'holocauste. La mention de la graisse « levée » en plusieurs cas, sur l'intérieur de la victime, mérite notre attention particulière.
            La graisse ainsi levée - ce qu'il y a de meilleur - (voir Nom. 18 : 12) fumait en bonne odeur sur l'autel de l'holocauste « sur les sacrifices de l'Eternel faits par feu » (Lév. 4 : 35). Même lorsque l'Eternel fait tomber sur Christ l'iniquité de nous tous (Es. 53 : 6), l'Esprit de Dieu n'omet pas de souligner l'excellence de la sainte victime qui glorifie Dieu au sujet du péché, lorsqu'il en fait « par lui-même » la purification. Quel glorieux mystère !
            Le corps de la victime était, dans d'autres cas, emporté et brûlé hors du camp. Toujours Dieu repousse et condamne le péché. N'a-t-il pas « les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1 : 13) ? Le sang répandu évoque la vie offerte à la place du coupable, car « c'est le sang qui fait propitiation pour l'âme » (Lév. 17 : 11). « Tous ceux qui croient sont justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, lui que Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang » (Rom. 3 : 24). « Sans effusion de sang il n'y a pas de rémission » (Héb. 9 : 22).
            Pour un sacrifice offert en relation soit avec le sacrificateur oint soit avec toute la congrégation (Lév. 4 : 1-21), la victime était emportée et brûlée hors du camp, image saisissante du jugement de Dieu qui atteint la victime selon toute l'horreur que Dieu éprouve à l'égard du péché.
            Dieu a condamné le péché dans la chair lorsque son Fils a été frappé pour nous. Les fruits, ainsi que l'arbre qui les porte, tout a été jugé et condamné. « Notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne soyons plus asservis au péché » (Rom. 6 : 6).
            Le sacrifice ainsi offert à Dieu permet au coupable d'entendre une expression bien douce qui revient de nombreuses fois dans ces chapitres 4 et 5 du Lévitique. « Et il lui sera pardonné » ; « Il nous a pardonné toutes nos fautes », nous dit l'apôtre (Col. 2 : 13).
            Dans des cas de péchés individuels, il était prescrit que le sacrificateur mange le sacrifice offert. C'est encore un autre office rempli par le Seigneur. En mangeant, il y avait donc parfaite identification entre le sacrificateur et la victime qui représentait le péché du coupable. Christ comme sacrificateur accomplit dans le lieu très-saint ce service de « manger le sacrifice pour le péché ». Il s'occupe de nous, de nos fautes, de nos faiblesses, qui deviennent ainsi l'occasion du déploiement de sa grâce en intercession afin de nous en purifier. Le premier effet de cet office est de nous amener à juger selon la lumière du sanctuaire tout ce qui nous empêche de jouir de l'amour et de la communion du Père.
            Le mal jugé et abandonné, voilà le chemin de la restauration dans la jouissance et l'assurance retrouvées de la faveur de Dieu qui repose sur nous. « Celui qui venait à Dieu, s'approchait avec la confession et l'humiliation ; mais, par rapport à la coulpe et au jugement, le sacrificateur prenait le péché sur lui » (J.N.Darby).
            Ce service d'amour dans ses détails touchants, n'est-il pas celui qui est dépeint en Jean 13 ? Afin que nous ayons « une part avec Lui », nous voyons Jésus, « ceint d'un linge » s'occupant de nos souillures, ayant, comme on l'a dit, « une main sur les pieds des disciples et l'autre sur le trône du Père ». « Si donc moi, le seigneur et le maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres ; c’est un exemple que je vous ai donné : comme je vous ai fait, moi, vous aussi faites de même » (Jean 13 : 14-15). Service difficile, qu'il ne suffit pas de connaître mais qu'il faut accomplir, et qui cependant est bien souvent, si peu et si mal rempli. Ni l'indifférence, ni le ressentiment, ni l'indulgence qui épargne la chair, ni l'amertume personnelle n'ont place dans les mobiles de ce service enseigné par le Maître. « Tout mâle en mangera ». Il n'échappe à personne qu'il est difficile d'approcher son frère avec le seul souci et l'ardent désir de le voir rétabli dans la communion avec le Père. Ce service ne devrait trouver d'autre justification que ce désir de voir notre frère jouir de cette communion. Encore faut-il qu'elle représente une réalité pour nous!
            « Tout mâle d'entre les sacrificateurs en mangera ; il sera mangé dans un lieu saint : c'est une chose très sainte » (Lév. 7 : 6).

                        Tu dis au fidèle :
                        Sois l'imitateur

                        Du parfait Modèle,
                        Du vrai Serviteur.

 

7 – Les pains de proposition

             « Et cela appartiendra à Aaron et à ses fils, et ils le mangeront dans un lieu saint ; car ce lui sera une chose très-sainte » (Lév. 24 : 9). C'est là un objet du plus haut intérêt qui s'offre à nos yeux dans le lieu saint. Les objets que nous y découvrons ont, par l'Esprit qui nous les dépeint en toute simplicité, une signification des plus éloquentes. Dieu n'a pas besoin de recourir aux discours recherchés, à la manière de l'homme, pour nous intéresser aux choses qu'il présente. Pourrait-il nous frapper davantage qu'en suspendant, par exemple, des tentures ou des vêtements devant nos regards ? Quel talent pour émouvoir nos cœurs ! Ainsi, la table des pains, elle aussi en bois de sittim, recouverte d'or pur, avec ses accessoires de même métal, ayant un couronnement d'or et «un rebord d'une paume», avec le pain de proposition, est là devant nous (Ex. 25 : 23-30), pour nous parler de Christ. Vis-à-vis d'elle, le chandelier qui l'éclaire, ayant sa tige centrale et ses six branches tirées de lui, ses calices, ses pommes, ses fleurs, le tout entièrement d'or pur, battu d'une seule pièce, ayant sept lampes alimentées par l'huile d'olive pure broyée (Ex. 27 : 20), quelle autre image saisissante !
            Image souvent citée qui parle, comme tout le tabernacle, de Lui-même. Dans cet ustensile, tout est d'or pur, tout est gloire divine ! C'est un Christ qui a passé par la souffrance - battu au marteau - maintenant ressuscité, ayant envoyé d'auprès du Père, le Consolateur, l'Esprit Saint (Jean 14). Le chandelier qui « éclaire vis-à-vis de lui-même » (25 : 37), le Saint Esprit qui le glorifie, prend de ce qui est à Lui pour le communiquer : les dons spirituels. Unis au Seigneur selon 1 Corinthiens 6 : 17 nous sommes « un seul esprit avec Lui ». Placé « vis-à-vis de la table », il l'éclairait continuellement (26 : 35). Pendant la nuit, il ne manque pas de montrer ce qui est caché là, un Christ vivant, ressuscité, glorifié - le couronnement d'or - en association vivante avec les siens (Eph. 2 : 4-7).
            Même dans les temps les plus sombres de l'histoire d'Israël, il y avait toujours pour la foi douze pains sur la table, la parfaite unité du peuple selon la pensée de Dieu. Il demeure également vrai pour nous aujourd'hui que la ruine et le morcellement de l'Eglise responsable, en tant de fragments épars - bien qu'une chose aussi surprenante ne puisse nous laisser indifférents-, ne peuvent pourtant  en aucune manière porter atteinte à la vérité de l'unité de l'Eglise.
            Car « il y a un seul corps et un seul Esprit » (Eph. 4 : 4).
            Si défigurée que soit l'unité extérieure de l'Eglise, si affligeant que soit dans cette Eglise le mélange du bien et du mal, du vrai et du faux - « un ennemi a fait cela » (Matt. 13 : 28) - l'homme avec ses apports viciés ayant tout altéré, gardons-nous pourtant du découragement, et tout autant de l'indifférence à cet égard. Tout en menant deuil comme il convient sur l'affreux aboutissement de celle qui fut si belle au jour de son éclosion, ressentant avec douleur ce que pour notre part nous avons ajouté à cette ruine, il y a pourtant ce qui ne peut être ruiné, ce qui demeure : « le solide fondement de Dieu ». « Il connaît ceux qui sont à lui » (2 Tim. 2 : 19). Ainsi ceux qui s'affligent, le cœur rempli de douleur à la vue de tant de formes vaines et prétentieuses qui renient Son nom, ont pourtant le privilège bien doux - en se séparant de l'iniquité caractérisant la grande maison - de jouir de sa présence promise aux deux ou trois réunis en ce nom.
            Au milieu d'un ensemble aussi confus, sans espoir aucun de restauration ou d'amélioration, il y a pourtant de quoi réjouir le cœur, il y a l'Assemblée, perle de grand prix, la maison bâtie par Lui-même, formée de pierres vivantes ajoutées les unes après les autres dans l'édifice qui se construit et qui repose sur un sûr fondement et une « maîtresse pierre du coin ». Les portes du hadès - toutes les ruses et la puissance déployées par l'adversaire -  ne pourront triompher d'elle. Elle est chère au cœur du Seigneur, elle est à Lui, c'est Lui qui va bientôt montrer le triomphe de sa grâce lorsqu'Il se la présentera à Lui-même, glorieuse, parée de sa propre beauté (Eph. 5).
            S'il s'agit de l'aspect de l'Eglise sous lequel l'apôtre Paul la révèle, le Corps de Christ, c'est là un mystère qui n'avait pas été donné à connaître en d'autres générations. Ce corps existe maintenant sur la terre, formé de tous les vrais croyants, comme tels, devenus membres de Christ. « Or vous êtes le corps de Christ »! Tous nous avons été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps (1 Cor. 12). C'est le corps qui existe au moment où nous sommes, formé de tous les membres vivants sur la terre. C'est là le côté de la vérité présenté en 1Corinthiens, c'est-à-dire l'Eglise vue dans ce qu'elle est comme témoin de Christ dans ce monde, le témoin responsable de faire connaître Sa gloire, la présence et les opérations de l'Esprit Saint en elle en étant la démonstration.
            Or, on sait que l'état de choses à Corinthe attristait l'apôtre et était indigne de la présence du Seigneur proclamée au milieu d'eux. Cet état de désordre faisait perdre au rassemblement son vrai caractère comme Assemblée de Dieu. C'était dans la Cène, mémorial de la mort du Seigneur et expression particulière de « l'unité du Corps » que se manifestait la plus triste division de l'assemblée à Corinthe.
            C'est ce qui donne l'occasion aux enseignements si importants de l'apôtre : l'ordre qui convient à la Maison de Dieu et celui qui préside au fonctionnement du Corps de Christ. Ces enseignements sont toujours d'actualité et s'adressent à tout croyant où qu'il soit (1 : 2). Notamment, il est clair, d'après l'enseignement de Paul selon 1 Corinthiens 10, que la Table du Seigneur ne saurait être dressée que sur le seul terrain de la communion chrétienne que Dieu puisse reconnaître, à savoir le Corps de Christ - le seul corps que Dieu reconnaisse sur la terre.
            Le vrai caractère de la Cène du Seigneur n'est réalisé que là où l'unité de tout le corps, l'unité de tous les croyants est reconnue. Là, où ce n'est pas le cas, on devient une secte. Si l'on célèbre la cène sur la base d'un principe plus étroit que celui qui comprend le corps tout entier de Christ, on fait de la Table du Seigneur la table d'un parti. En dehors de ce terrain, toute table dressée est une table dressée par l'homme, indépendante de celle du Seigneur. C'est dans la participation au seul « pain que nous rompons », que nous exprimons ce que nous sommes ensemble, le corps de Christ; nous l'exprimons là où la Table est dressée, ne serions-nous que deux ou trois pour nous souvenir ainsi du Seigneur selon sa pensée, dans la séparation de tout ce qui renie son nom.
            Nous sommes, ainsi réunis, l'expression locale du corps de Christ tout entier, une assemblée de Dieu réunie au nom du Seigneur, si faible que soit cette expression. Il peut y avoir bien des manquements et des faiblesses; qui ne le sentirait pas avec douleur ? Mais le terrain que nous occupons est celui de l'Ecriture, si mal hélas que nous y marchions! Il n'y a pas d'autre moyen que la participation commune au pain rompu de la Cène, d'exprimer ce que nous sommes avec l'ensemble de tous les croyants dont nous nous faisons l'organe à la Table du Seigneur : le seul corps de Christ. Là où elle est ainsi dressée, elle fait qu'il y a là une assemblée de Dieu. Pas de discipline ecclésiastique possible sans elle, et c'est sa présence qui établit la solidarité et la communion des assemblées établies sur ce terrain. Si c'est la Table du Seigneur, il est clair que les droits du Seigneur doivent y être reconnus et maintenus. Vouloir associer ou maintenir quoi que ce soit de contraire à son nom - l'injustice ou l'iniquité, c'est-à-dire tout ce qui est contraire à l'enseignement de sa Parole - ce serait blasphémer ce nom. On a dit aussi que ce premier élément de la discipline attachée à la Table du Seigneur - parce que c'est sa Table et non la nôtre - c'est le soin apporté à la réception des âmes qui désirent se souvenir de la mort du Seigneur. Sans que nous ayons à rechercher l'intelligence, il est sans doute bon d'avoir toute assurance quant au désir et à l'engagement réfléchis d'une âme dont on sent les affections en activité pour le Seigneur, sa marche en donnant un témoignage positif et probant.
            La notion du témoignage quant à l'Assemblée se lie, entre autres objets, à la mise en évidence des droits de Dieu au milieu d'un état de choses où ils ne sont pas ou ne sont plus reconnus. Il nous faut obéir d'abord, jouir ensuite !
            Nous ne dirons qu'un mot sur la notion du corps de Christ dans l'épître aux Ephésiens. Il s'agit dans cette lettre davantage de la position céleste de l'Eglise en résultat final selon le conseil de Dieu. Conformément à ce propos, le corps comprend ici tous les croyants, tous ceux qui ont été introduits depuis la Pentecôte jusqu'au dernier qui sera ajouté avant la venue du Seigneur pour enlever les saints selon sa promesse. Dans la position de primauté revêtue par Christ comme Homme glorifié selon le Psaume 8, il a reçu un Corps dont il est la Tête glorifiée. Il a reçu une Epouse, l'Assemblée dont il est l'époux. Il aura toutes choses sous ses pieds avec elle, son Eglise. C'est l'Eve du dernier Adam. « Les deux sont une seule chair » (Eph. 5 : 30-31). Lorsqu'elle sera bientôt réunie à son Seigneur, elle sera son Corps, sa plénitude, le complément de Celui qui remplit tout en tous (1 : 23). L'encens pur est sur les pains. Comme les douze pains sur la Table servaient à la nourriture de la famille d'Aaron, nous nourrissons-nous des paroles de foi et de bonne doctrine selon 1 Timothée 4 : 6 ? Veuille le Seigneur nous donner d'« aimer la vérité », appréciant comme un trésor les vérités précieuses remises en lumière pour nos temps par le Saint Esprit agissant avec puissance dans les honorés serviteurs dont l'exemple et la connaissance demeurent comme un héritage d'une valeur incomparable. « Un pain de mémorial… une chose très sainte ».

                        Comme le Christ, des hommes rejeté,
                        S'assit au ciel, brillant de majesté,
                        L'Eglise aussi, du monde méconnue,
                        Bientôt sera de splendeur revêtue.


P. Finet – « Messager évangélique » 1974 p. 108-112 ; 118-124


A suivre