Se faire des amis avec les richesses injustes
« Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que, quand elles viendront à manquer, vous soyez reçus dans les demeures éternelles » (Luc 16 : 9). Quelle est la signification de ce verset, qui semble résumer la parabole de « l’intendant malhonnête » (v. 1-8) ?
Le but de la parabole est évidemment de faire comprendre ce que les croyants ont à faire des biens qu’ils possèdent sur la terre, où l’homme cherche habituellement sa propre satisfaction, sans penser à Dieu. Ces biens ne sont pas à eux, ils leur sont simplement confiés pour un temps. L’homme, dans la personne d’Adam, a été établi au commencement comme l’intendant de Dieu ; mais, ayant manqué à son devoir, il a été renvoyé et chassé du paradis, étant déjà sous la sentence de la mort.
Toutefois Dieu, voulant agir en grâce à son égard, n’a pas exécuté immédiatement la sentence. Il lui a donné du temps avant de lui retirer son souffle. Tous ses descendants sont dans une position analogue, n’ayant plus droit à rien ici-bas, mais possédant pour un temps des biens qu’ils ne peuvent pas emporter avec eux lorsqu’ils quittent la terre (Job 1 : 21 ; voir aussi Ps. 49 : 17 ; Ecc. 5 : 15 ; Luc 12 : 20 ; 1 Tim. 6 : 7).
La question est donc de savoir comment employer les biens dont nous disposons pendant le peu de temps que nous vivons ici-bas. Si nous nous en servons pour nous-mêmes, qu’en restera-t-il lorsque nous ne serons plus sur la terre ? Mais si dans un esprit d’amour chrétien, nous cherchons à faire du bien autour de nous, agissant en vue de la vie à venir, où nous serons reçus dans notre demeure éternelle, nous ne perdons pas notre temps, ne laissant pas échapper l’occasion qui nous est offerte.
C’est ici-bas que nous pouvons être à même de « nous faire des amis » pour avoir une « riche entrée » dans les demeures éternelles. Dans le ciel, tous y seront au même titre, et par pure grâce : il n’y aura plus des riches et des pauvres. Ici-bas, comme a dit le Seigneur, il y aura toujours des pauvres, toujours des besoins à satisfaire, des lacunes à combler, toujours des occasions de manifester envers ceux qui nous entourent la grâce dont nous sommes nous-mêmes les objets de la part de Dieu.
Le chrétien sait qu’il n’a droit à rien. L’homme n’a droit à rien parce qu’il est pécheur, et c’est seulement la grâce de Dieu qui empêche que la juste sentence de mort ne soit immédiatement exécutée. A ce point de vue, l’homme, comme cet intendant, est renvoyé, et les richesses dont il pourra disposer sont « injustes ». Mais celui qui agit en vue de l’éternité peut avoir l’œil sur les besoins qu’il connaît et employer ses ressources pour « les bonnes œuvres ». Ce que fait le chrétien pour le nom de Christ ne sera pas oublié dans l’éternité.
W. J. Lowe – article paru dans un ancien périodique d'évangélisation : « le Salut de Dieu »