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LE LIVRE DE JOSUE (12)
ou l'ombre de la plénitude des bénédictions à venir en Christ


La Parole de l’Eternel établie en Canaan (Jos. 8 : 30-35)
            Un autel bâti à l’Eternel
            La lecture de toutes les paroles de la Loi
            L’autel, une figure de Christ, centre de rassemblement des enfants de Dieu
            Les paroles de la Loi gravées sur les pierres de l’autel
            Un grand contraste entre la position du chrétien et celle d’Israël

                        

La Parole de l’Eternel établie en Canaan (Jos. 8 : 30-35)

            « Quiconque garde sa Parole, en lui l'amour de Dieu est véritablement accompli » (1 Jean 2 : 5).

            Jéricho et Aï sont l’une et l’autre l'image du monde ; leur conquête par Josué représente la victoire et le royaume de Christ, et la destruction de leurs rois, l'anéantissement final de la puissance de Satan. La victoire de notre Josué est complète, et bientôt sonnera l'heure où le « soleil » de ce jour de rébellion contre l'Eternel se couchera, et où le dieu de ce monde sera anéanti. Alors, Jésus ressuscité - qui fut aussi crucifié - précipitera en bas sur la terre le chef des ténèbres de ce monde. Tous les ennemis de Christ lui seront assujettis et Il établira son règne de justice. La connaissance de l'Eternel remplira la terre comme les eaux remplissent la mer (Es. 11 : 9), et sa Parole sera établie là où elle a été méprisée.

                        Un autel bâti à l’Eternel

            Après le récit de la fin du roi d'Aï, l'accent est mis sur un événement : la soumission du pays à la loi de l'Eternel. « Alors Josué bâtit un autel à l'Eternel, le Dieu d’Israël, sur la montagne d'Ebal, comme Moïse, serviteur de l'Eternel, l'avait commandé aux fils d'Israël, ainsi qu'il est écrit dans le livre de la loi de Moïse, un autel de pierres entières, sur lesquelles le fer n'avait pas été levé ; et ils offrirent des holocaustes à l'Eternel, et sacrifièrent des sacrifices de prospérités. Et il écrivit là, sur les pierres, une copie de la loi de Moïse, qu'il avait écrite devant les fils d'Israël » (Jos. 8 : 30-32). La signification de cet acte est très nette, suite à la destruction de Jéricho, d'Aï et de leurs rois ; le jugement et l'anéantissement des puissances païennes introduisent le culte de Dieu et sa domination.
            Tous les fils d'Israël - hommes de guerre, femmes et enfants - se rassemblèrent, et reconnurent publiquement Jéhovah comme l'Eternel, Dieu d'Israël, louant ses commandements et sanctifiant son nom au milieu d'un pays ennemi. La main de l'Eternel était avec eux, comme elle l'avait été à leur sortie d'Egypte où, selon sa parole, pas même un chien n'aboya après eux (Ex. 11 : 7). Il en avait été de même aussi à Guilgal, au jour de leur circoncision, alors que la frayeur de Dieu était sur leurs ennemis. L'Eternel avait dit : « Le jour où vous passerez le Jourdain, pour entrer dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne, tu te dresseras de grandes pierres, et tu les enduiras de chaux ; et tu écriras sur elles toutes les paroles de cette loi… Et tu bâtiras là (sur la montagne d'Ebal) un autel à l'Eternel, ton Dieu… et tu offriras dessus des holocaustes... tu y sacrifieras des sacrifices de prospérités, et tu mangeras là, et te réjouiras devant l'Eternel, ton Dieu » (Deut. 27 : 2-7).
            Cet immense rassemblement de toute la nation d'Israël est un événement impressionnant de leur histoire. Le peuple entier, introduit dans la sainte demeure de Dieu, d'une seule voix, dans le calme et la solennité, répond « Amen » à ses commandements.

                        La lecture de toutes les paroles de la Loi

            Les pentes abruptes de ces montagnes d'Ebal et de Garizim étaient occupées par les douze tribus - six sur chaque montagne - et nous pouvons penser que la plaine étroite qui s'étendait entre les deux, l'était par les Lévites qui s'adressèrent à tout le peuple d'une voix forte, annonçant les malédictions et les bénédictions divines (Deut. 27 : 11-14). Les petits enfants étaient présents, aussi bien que les hommes de guerre, et « aussi bien l'étranger que l'Israélite de naissance » : aucun n'était exclu. Dans l'air limpide de Canaan, les paroles de la Loi devaient s'entendre aisément, s'élevant depuis la vallée vers les pentes des montagnes.
            Ainsi « tout Israël, et ses anciens, et ses magistrats, et ses juges » se tenaient autour de l'arche de Dieu, se plaçant sous l'autorité des commandements de l'Eternel ; tandis que Josué lisait « toutes les paroles de la loi, la bénédiction et la malédiction, selon tout ce qui est écrit dans le livre de la loi » (v. 33-34). Ils célébraient son Nom, dans ce pays où se trouvait encore l'ennemi  avec ses idoles. En disant « Amen » à la lecture des commandements de Dieu et de sa loi, et « ainsi soit-il » à celle des malédictions et des bénédictions, ils reconnaissaient, en tant que nation, que leur prospérité aussi bien que leurs défaites dépendaient de leur obéissance ou de leur désobéissance à Dieu ! On peut dire que l'histoire d’Israël - y compris leur condition actuelle - n'est que la conséquence des « Amen » qu'ils prononcèrent ce jour-là à Ebal.
            Le chrétien n'est pas placé sous une alliance légale ; ce n'est qu'en Christ qu'il entre dans les bénédictions qui découlent de l’œuvre de la croix. Cependant n'oublions jamais que les passages de la Parole qui révèlent les profondeurs de la grâce abondent en exhortations quant à la marche et à la manière de vivre du croyant !
            Un enfant est plus responsable d'obéir qu'un serviteur. Le Seigneur, qui nous tient debout, dit : « Si vous m'aimez, gardez mes commandements » (Jean 14 : 15). L'amour suppose l'obéissance tandis que la loi exige l'obéissance moyennant une récompense. La voix de l'amour est plus forte que celle de la loi. En outre, la réussite du service accompli par un chrétien sur la terre dépend de son obéissance à la Parole de son Dieu. Nous n’avons rien de semblable à Israël dans l'alliance sous laquelle ils se trouvaient en Canaan. Mais il est vrai que l'histoire spirituelle de chaque chrétien dépend directement de son obéissance ou de sa désobéissance à la Parole de Dieu. La réussite ou l'échec de notre vie chrétienne vient de notre adhésion ou de notre indifférence aux injonctions de notre Dieu, selon ce qu’Il écrit dans sa Parole.
            Il faut prêter une grande attention à ces petits mots si importants, « tout » ou « toutes », appliqués à l'Ecriture. Le Saint Esprit les rapporte dans la scène qui est devant nous. « Tout Israël » entendit la lecture de « toutes les paroles de la loi... selon tout ce qui est écrit… Il n'y eut pas une parole de tout ce que Moïse avait commandé, que Josué ne lût devant toute la congrégation d'Israël » (v. 33-35). Que notre cœur puisse être incité à retenir « toute » la vérité de l'Ecriture !
            « Il est écrit » était gravé sur le monument de la victoire dressé par Israël au centre du pays de Canaan. Les paroles de l'Eternel étaient clairement inscrites sur les pierres afin que tout œil les voie, puis la parole écrite a été lue à haute voix, afin que toute oreille l'entende et que le peuple lui donne son assentiment.

                         L’autel, une figure de Christ, centre de rassemblement des enfants de Dieu

            Sur la montagne d'Ebal, l'autel était dressé, bâti à l'Eternel Dieu d'Israël, reconnu comme le Dieu de la nation. Par cet autel, les fils d'Israël reconnaissaient leur relation avec Dieu et autour de Lui, toute la nation s'assembla. L’autel est l’image de Christ, le centre autour duquel les saints se rassemblent.
            C’était « un autel de pierres entières, sur lesquelles le fer n'avait pas été levé » ; cet autel sacré ne devait même pas être effleuré par un outil d'homme, car façonner ces pierres avec une main d'homme aurait été le profaner ! De même, Christ, figuré par l’autel, est parfait, et le travail des mains et des pensées de l'homme au sujet de tout ce qui le concerne n'engendre qu'infidélité et déshonneur pour son Nom.
            Le sacrifice offert sur l'autel était avant tout un sacrifice d'« odeur agréable », selon l’expression fréquemment employée dans les ordonnances données au début du Lévitique. « Ils offrirent dessus des holocaustes à l'Eternel ». Nos premières pensées touchant le sacrifice de Jésus gravitent autour de notre sentiment d'avoir besoin de Lui, tandis que les premières pensées de Dieu sont en rapport avec la perfection de l’œuvre du Seigneur, et ce qu'Il est pour son Dieu et Père. C'était là une odeur parfaitement agréable qui s’élevait au ciel. Elle pouvait être pleinement agréée par Dieu. Israël était venu en présence de l'Eternel pour l'adorer, et la première voix, pour ainsi dire, qui s'éleva de l'autel de l'Eternel, Dieu d'Israël, dressé en Canaan, parlait du parfum de l’holocauste, celui-ci étant entièrement brûlé sur l'autel tandis que sa bonne odeur montait vers le ciel. Ils sacrifièrent ensuite « des sacrifices de prospérités ». Les holocaustes étaient entièrement consumés pour faire propitiation pour l'homme ; ils étaient entièrement brûlés pour Dieu - « le sacrificateur fera fumer le tout sur l'autel » (Lév. 1 : 9).  Mais les sacrifices de prospérités étaient mangés en partie par celui qui les offrait, car par ce moyen, il avait communion avec Dieu ; en eux, l'homme avait sa part de nourriture, en mangeant de la victime qui avait été sacrifiée. Ainsi, d’après la portion de Christ dont le croyant peut se nourrir réellement par l'Esprit, il a communion avec Dieu. « Tu te réjouiras devant l’Eternel, ton Dieu » (Deut. 27 : 7). Ainsi le peuple de Dieu était appelé à se réjouir devant l'Eternel, son Dieu. Se réjouir en Christ est la part des saints, encore aujourd’hui - autre fait important présenté par ce grand rassemblement des fils d’Israël, et par leurs sacrifices.

                        Les paroles de la Loi gravées sur les pierres de l’autel

            Les pierres étaient dressées aussi sur la montagne d'Ebal, selon le commandement de Moïse, et les paroles de la loi y étaient gravées « bien nettement » (Deut. 27 : 8). Six tribus se tenaient sur cette montagne pour dire « Amen » aux malédictions qui s'attachaient à toute désobéissance à la Parole de Dieu. Ces pierres étaient placées là où l'homme, par ses « ainsi soit-il », reconnaissait perdre les faveurs dont il jouissait présentement s’il désobéissait aux commandements de Dieu.
            Ainsi gravées, les paroles de la Loi devaient rester visibles à tous les regards pendant très longtemps, et probablement elles le demeurèrent bien après qu'Israël eut quitté le sentier de l'obéissance.
            Josué déclara aux fils d'Israël toutes les paroles de Jéhovah leur Dieu - pas seulement les bénédictions, comme nous le faisons parfois en choisissant nos passages favoris, mais toutes les paroles de l'Eternel. Tout leur bonheur en Canaan dépendait étroitement de leur soumission à ces paroles. L'unique condition, pour que la jouissance de cette Terre promise ruisselante de lait et de miel leur soit conservée, était l'obéissance. N'oublions jamais cela, car ce que nous semons, cela aussi  nous le moissonnerons (Gal. 6 : 7).
            Les malédictions étaient lues à haute voix par les Lévites, et, tandis que chaque malédiction retentissait aux oreilles d'Israël, les centaines de milliers d'hommes et de femmes rassemblés sur la montagne d'Ebal répondaient « Amen » d'une seule voix. Douze fois ils répondirent « Amen » aux malédictions douze fois prononcées. La douzième fois - « Maudit qui n'accomplit pas les paroles de cette loi, en les pratiquant » - comprenait toutes les négligences et tous les manquements possibles dont ils pouvaient se rendre coupables. Les bénédictions aussi étaient lues (Jos. 8 : 33-34), mais des « Amen » prononcés sur la montagne de Garizim, l'Ecriture ne dit rien. Elle ne rapporte pas un seul « ainsi soit-il » en réponse aux bénédictions promises dans les premiers versets de Deutéronome 28. L'homme peut approuver justement toutes « les ordonnances » (Ex. 24 : 3) de la loi de Dieu, mais ceux qui sont restés sous la Loi demeurent aussi sous sa malédiction (Gal. 3 : 10).

                        Un grand contraste entre la position du chrétien et celle d’Israël

            Les chrétiens ne sont pas sous une alliance qui fasse dépendre leurs bénédictions de leur obéissance, car ils sont bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (Eph. 1 : 3). Ces bénédictions sont les nôtres, non pas à cause de notre conduite, mais du fait que le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ nous a élus en Lui. Une grâce infinie nous assure de nos privilèges, et nous a placés en Christ. Si nous bâtissons un autel pour adorer, c'est parce que « Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, étant devenu malédiction pour nous  - car il est écrit : « Maudit est quiconque est pendu au bois » - afin que la bénédiction d'Abraham parvienne aux nations dans le Christ Jésus » (Gal. 3 : 13-14). Nos bénédictions nous sont données par pure grâce, pas par les œuvres. « Nous avons été dégagés de la Loi, puisque nous sommes morts à ce qui nous tenait captifs, de sorte que nous servons en nouveauté d'esprit, et non selon la lettre qui a vieilli » (Rom. 7 : 6).
            La position du chrétien présente un contraste saisissant avec celle d'Israël dans cette scène. Christ a, par sa mort, affranchi les siens, car, en Lui, ils sont « morts à la Loi », et sa croix les a soustraits au pouvoir et à la domination de la Loi, car la croix de Christ n'exige rien d'hommes qui sont morts : « Mes frères, vous aussi, vous avez été mis à mort à la Loi par le corps du Christ » (Rom. 7 : 4). Pouvons-nous mettre en doute que, si l'autel a été dressé à Ebal - la montagne d'où s'élevaient les « Amen » prononcés après chaque malédiction -, c'est pour nous enseigner que Christ nous a rachetés par son sacrifice de la malédiction de la Loi ?
            De cette première alliance gravée sur les pierres enduites de chaux, l’Ecriture dit que « ce qui devient ancien et qui vieillit est près de disparaître » (Héb. 8 : 13), tandis que l'alliance selon la grâce est immuable et éternelle. « Si cette première alliance avait été irréprochable, il n’y aurait pas eu lieu d’en chercher une seconde » (Héb. 8 : 7). Celle de la grâce est parfaite devant Dieu, car le Seigneur Jésus en est le médiateur. Son propre sang précieux l'a confirmé, et nos bénédictions ne sont pas confiées à notre propre garde mais à celle de notre Dieu et Père lui-même, en parfaite sécurité et pour l'éternité. Elles ne sont pas gravées sur des pierres afin de nous rappeler que notre « Amen » réponde au « Oui » divin et fidèle, mais elles sont gravées dans les Ecritures, ce qui nous enseigne que toutes les promesses de bénédiction sont « oui » et « amen » pour nous, en Christ (2 Cor. 1 : 20) !
            Cependant, tandis que par une grâce infinie nos privilèges spirituels nous sont assurés pour toujours en Christ - en qui nous sommes -, ne prenons pas pour autant notre responsabilité à la légère ! Plus grande est la bénédiction, plus grande aussi est la responsabilité. Les exhortations de la grâce touchant notre sainteté sont incomparablement plus pressantes que les commandements de la Loi. Et l'appel à suivre le Seigneur, que nous recevons de Lui qui est maintenant aux cieux, nous sépare beaucoup plus du monde que l'appel qui a retenti jadis comme un tonnerre, du haut du mont Sinaï. Nous pouvons lire et relire les paroles que Moïse adressait à Israël, et nous pénétrer de leur esprit, tout en nous réjouissant de ce que notre position est différente de celle d’Israël. Ne sommes-nous pas entourés de témoins qui dénoncent l'amertume qu'il y a à s'éloigner du Dieu vivant ? Ne peut-on dire en vérité d'eux, « tu n'auras pas de tranquillité, et il n'y aura pas de repos pour la plante de ton pied » ? Et, dans leur captivité, n'ont-ils pas eu « un cœur tremblant, et des yeux languissants, et une âme défaillante » ? (Deut 28 : 65). Beaucoup parmi les chrétiens ne se trouvent-ils pas dans un état semblable à celui des fils d'Israël quand les Philistins et les Madianites l'emportèrent sur eux, si bien qu'à l’instar de Gédéon, ils osaient à peine se montrer et qu'ils moissonnaient et battaient leur blé en tremblant (Juges 6 :11) ?
            « On ne se moque pas de Dieu » (Gal. 6 : 7). Bien que toutes choses soient nôtres en Christ, nous n'en jouissons que dans la mesure où nous obéissons à sa Parole.

             « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour » (Jean 15 : 10).

 

D’après H. F. Witherby