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INSTANTES   PRIERES   DE  L’ASSEMBLEE


Lire : Actes 12 : 1-17    

L’Eglise persécutée
L’emprisonnement de Pierre et sa délivrance
Les prières instantes de l’assemblée à Dieu en faveur de Pierre
L’arrivée de Pierre à la maison de Marie
Notre manque de foi pour recevoir l’exaucement de nos prières 
 

            Pour nous encourager au précieux service de la prière, nous désirons rappeler l’exemple présenté par les versets mentionnés ci-dessus. Ils nous montrent la grande valeur des prières instantes de l’assemblée dans un moment angoissant où elle subissait une violente persécution de la part de l’autorité civile et politique.
 

L’Eglise persécutée

            Au début du livre des Actes, les croyants sont les objets de soins particuliers de la part du Seigneur. Ils sont consécutifs au bon état général des saints. La plupart se trouvaient encore alors à Jérusalem. Le premier noyau de l’assemblée était formé de Juifs convertis au christianisme. La Parole rend ce témoignage à leur égard : « Ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières » (Act. 2 : 42). Mais cet état général heureux ne tarde pas à se dégrader, et la persécution des croyants de la part des autorités religieuses juives prend une tournure de plus en plus aiguë. Satan multiplie avec succès ses attaques contre l’Eglise (Act. 5 : 17-42 ; 6 : 10-15). Les disciples sont « dispersés  dans les régions de la Judée et de la Samarie - sauf les apôtres » (8 : 1).
            Une nouvelle persécution s’attaque ensuite aux apôtres eux-mêmes. L’un des agents de Satan, un membre de la famille des Hérodiens, occupe alors indûment le trône à Jérusalem. Tous ces rois Edomites étaient des meurtriers. Celui-ci, imbu de lui-même, cherchait à plaire aux Juifs (Act. 12 : 3 ; Marc 6 : 26). Il « mit les mains sur quelques-uns de ceux de l’assemblée pour les maltraiter » (v.1). Puis, n’ayant aucune crainte de Dieu, cet impie s’enhardit et fait mourir par l’épée Jacques, le frère de Jean, tous deux fils de Zébédée (v. 2). Cet apôtre était l’un des ardents « fils de tonnerre » (Marc 3 : 17) que le Seigneur avait choisis avec Pierre. Ils formaient une sorte de « cercle intime » durant le ministère de Jésus. Ils étaient en tout cas avec Lui dans trois moments particulièrement importants de sa vie : la résurrection de la fille de Jaïrus (Marc 5 : 22-23, 35-43), la transfiguration de Jésus sur la sainte montagne (Matt. 17 : 1-8) et son agonie morale avant la croix, dans ce lieu appelé Gethsémané (Matt. 26 : 36-46 ; Luc 22 : 39-46). La vie de l’apôtre Jacques a donc été brève ; il fait partie, par la foi, des premiers martyrs de l’ère chrétienne, à la gloire de Dieu. Il aura une part dans cette « meilleure résurrection » dont parle l’épître aux Hébreux (11 : 35). 
            « L’homme violent médite constamment le mal dans son cœur » (Ps. 140 : 1-2). Hérode va continuer dans sa mauvaise voie en faisant prendre Pierre.
 

L’emprisonnement de Pierre et sa délivrance

            L’apôtre Pierre était alors le seul qui demeurait à Jérusalem. Hérode le met en prison et prend à son égard des précautions exceptionnelles. Pierre était très probablement attaché, selon la coutume, aux bras des deux soldats qui l’encadraient. Debout ou couché, il ne pouvait pas faire le moindre mouvement, sans que ses gardiens en soient immédiatement avertis. 
            Hérode se proposait, pour répondre à l’attente du peuple Juif, de mettre également Pierre à mort après la Pâque (Act. 12 : 3-4, 11). Cet apôtre était très connu, en particulier depuis qu’il avait annoncé le grand salut que le Seigneur avait décidé d’offrir aux nations. Dieu avait provoqué, pour l’annoncer à tous, une rencontre avec un soldat romain pieux, Corneille (Act. 10 ; Es. 49 : 6). Une telle nouvelle ne pouvait manquer de provoquer la fureur d’une grande partie du peuple Juif, très attaché à ce qu’il considérait comme sa part privilégiée exclusive (Rom. 3 : 1-2).
            Cet apparent succès d’Hérode va servir à montrer son impuissance et son incapacité. Durant la nuit qui précède sa comparution, entouré de 16 soldats, Pierre dort paisiblement : « Ainsi, Il donne le sommeil à son bien-aimé » (Ps. 127 : 2) ! Il réalise un peu la paix de son Maître, au moment où il dormait dans une barque sur les eaux déchaînées d’un lac (Marc 4 : 38).
            Un ange envoyé par Dieu survient alors (v. 7 ; Héb. 1 : 14) et s’occupe avec sollicitude de l’apôtre. Il le frappe sur son côté et le réveille ; puis il lui demande de se lever rapidement (v. 8). Alors, les chaînes tombent des mains de Pierre. Il met ses sandales, s’enveloppe dans son manteau, et sans éveiller personne, il suit l’ange. Les portes s’ouvrent devant eux ! C’est toujours Dieu qui ouvre les portes et qui les ferme aussi. L’ange le quitte au bout d’une rue ; Pierre est libre après cette miraculeuse intervention. C’est la troisième fois depuis le début de son service qu’il sort de prison (Act. 4 et 5). Il peut rejoindre les « siens » (Act. 24 : 23 ; Ps. 119 : 63 ; Mal. 3 : 16).
            Cette délivrance de Pierre par un ange du Seigneur nous rappelle un autre récit de l’Ecriture. En réponse à la prière d’Ezéchias et d’Esaïe, qui « crièrent au ciel », l’armée de Sankhérib fut exterminée par l’ange de l’Éternel. Ainsi le roi Ézéchias fut délivré, protégé tout à l’entour, et élevé aux yeux de toutes les nations (2 Chr. 32 : 20-23).
 

Les prières instantes de l’assemblée à Dieu en faveur de Pierre

            Mais que s’était-il donc passé après la mort de Jacques, au moment où les frères et sœurs de l’assemblée à Jérusalem avaient connu la terrible nouvelle de l’emprisonnement de Pierre ?  Un certain nombre d’entre eux s’étaient retrouvés dans la maison de Marie, mère de Jean, appelé aussi Marc. On avait visiblement l’habitude de s’y réunir. Là, rassemblés, ils avaient prié sans se lasser (v. 5b, 12). Dieu peut agir sans la prière, mais Il veut que nos pensées et notre foi soient en activité devant Lui. La prière met en évidence la puissance de Dieu. La fervente supplication du juste peut beaucoup (Jac. 5 : 16). Ne négligeons pas la réunion de prière ; il y a des promesses spéciales à cet égard, même si les assistants sont peu nombreux (Matt. 18 : 19-20).  
            La Parole précise que les prières de l’assemblée au sujet de Pierre étaient « instantes » et pressantes. Une foi fervente animait les âmes des croyants assemblés pour la prière. On ne trouve pas ailleurs dans l’Ecriture ce mot « instante ». Mais la pensée se trouve sous une forme adverbiale quand le Seigneur prie dans le jardin des Oliviers : « Etant dans l’angoisse du combat, Il priait plus instamment » (Luc 22 : 44).
            Pour notre part, soyons attentifs à ne pas prier sans nous attendre avec foi à recevoir de Dieu une réponse à notre demande. Le Seigneur nous incite à nous garder des vaines redites (Matt. 6 : 7). Ce n’est pas en parlant beaucoup que l’on est exaucé ! Mais que, dans les requêtes que nous faisons monter à notre Bien-aimé,  ce soit toujours ce qui « coule aisément » (Cant. 7 : 9).
            Le grand recours de tous les fidèles, c’est la prière. Ils s’étaient réunis pour demander à Dieu de préserver leur frère en Christ, Pierre. Le Seigneur a écouté leur prière, Il a vu l’état des cœurs et leur a répondu. Ils ne savaient pas - et nous non plus - « comment » Il interviendrait. Mais ils avaient vraiment mis leur confiance en Lui. Nous avons toujours l’assurance que Sa réponse sera la meilleure - Dieu la choisit dans sa sagesse infinie pour chacun de nous.
            La prière est notre merveilleux refuge dans l’adversité et c’est une grâce particulière, le chemin est constamment ouvert. Dieu peut aussi nous accorder de rechercher ensemble son secours. Ces prières en commun montrent que les besoins de l’assemblée et de chacun de ceux qui la composent sont ressentis de la même manière par tous ceux qui y participent.
 

L’arrivée de Pierre à la maison de Marie

            Jacques avait connu le martyr, tandis que Pierre, au contraire, a été délivré de la mort « en ce temps-là ». La raison humaine s’interroge sans doute interminablement sur les motifs qui ont conduit Dieu à faire ce choix, et tant d’autres ! Mais la foi se repose entièrement sur l’amour et la sagesse divine. Hébreux 11 parle successivement de ceux qui, « par la foi…. échappèrent au tranchant de l’épée » (v. 34), et de ceux qui, également par la foi « moururent par l’épée » (v. 37). « Il fait toutes choses bien » (Marc 7 : 37). Sur Dieu seul, sur son amour, nous pouvons nous reposer paisiblement (Ps. 62 : 1, 5). Le mystère de toutes choses nous sera révélé là-haut ! Les « pourquoi » - souvent bien angoissants - sont de la terre, les « parce que » sont du ciel. L’essentiel chez les siens, c’est qu’Il veut leur accorder, dans une petite mesure et avec son aide, de Le glorifier (Phil. 1 : 20-21). 
            Sorti de prison, Pierre réfléchit et « après s’être reconnu », il se dirige, lui aussi, vers cette  maison de Marie, la sœur de Barnabas. Il frappe à la porte du vestibule, s’attendant à être promptement reçu. Une servante nommée Rhode s’approche pour écouter et reconnaît la voix de Pierre (v. 13) ! Alors, de joie, elle n’ouvre pas, mais elle se hâte d’aller d’abord avertir ceux qui, tout près de là, continuent à s’adonner avec persévérance à la prière (Eph. 6 : 18).
            L’accueil manque de chaleur. Ils n’hésitent pas à dire à Rhode : « Tu es folle ! ». Comme elle continue d’affirmer que c’est bien Pierre qui est là, ils déclarent que ce doit être son « ange » (v.15). Par sa ferme attitude devant cette incrédulité générale, cette servante seule plaît à Dieu !
            Cependant Pierre continue à frapper ; ils lui ouvrent enfin. En le voyant, ils sont « stupéfaits » (v. 16). Il leur raconte comment le Seigneur l’a fait sortir de prison et leur confie un message pour Jacques, un frère de leur assemblée, et pour les frères absents à cette réunion. Puis il s’en va dans un autre lieu (v. 16-17). Le Seigneur s’est servi de lui lors d’une importante réunion à Jérusalem (Act. 15 : 6-11). Pierre restait, selon la pensée divine, l’apôtre de la circoncision. Dans ce livre des Actes, il s’efface devant Paul, qui devait être l’apôtre des nations. Lui aussi aurait, dans son service difficile, beaucoup à souffrir pour Christ, et il éprouverait souvent le grand besoin des prières de ses frères et les sollicite (Eph. 6 : 18).
 

Notre manque de foi pour recevoir l’exaucement de nos prières 

            D’où viennent ces « doutes » soudains parmi les croyants qui ont pourtant goûté ensemble d’heureux moments de communion ? Comment se fait-il qu’ils envahissent parfois brusquement nos propres pensées - individuellement ou collectivement ?  Dans cette scène, le doute apparaît au moment précis où la délivrance devient évidente ! La foi « manque » pour se réjouir, et donc aussi pour les actions de grâce - un aspect très important de la prière, malheureusement souvent négligé. L’incrédulité a pu rester longtemps cachée mais un jour, faute de veiller sur nos pensées (2 Cor.10 : 5b), il suffit qu’une circonstance pénible se présente pour qu’elle surgisse à nouveau. Le « vieil homme » est toujours là, dans chaque croyant, jusqu’à la fin de sa vie ici-bas. L’incrédulité est un de ces pénibles « lambeaux » latents, prêt à reparaître, au moment où la foi seule devrait occuper toute la place dans nos cœurs.
            Oui, sans une foi sincère, impossible de plaire à Dieu (Héb. 11 : 6). N’hésitons pas à reconnaître devant Lui notre tendance à douter. Si nous Lui confessons ces doutes, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner. Imitons l’exemple de cet homme qui, dans un récit des Evangiles, suppliait le Seigneur de délivrer son enfant. Un esprit muet et sourd cherchait en effet à lui ôter la vie ! Cet affligé s’adresse ainsi au Seigneur : « Si tu peux quelque chose, viens à notre aide, ayant compassion de nous » (Marc 9 : 22). Retenons la réponse de Jésus : « Le « Si tu peux », c’est : Crois ! tout est possible à celui qui croit » (v. 23). Alors, aussitôt, le père de ce pauvre enfant malade s’écrie avec larmes : « Je crois, viens en aide à mon incrédulité » (v. 24). Les disciples s’étaient montrés incapables de chasser le démon. Touchés dans leur amour-propre, ils demandent en privé au Seigneur les motifs de leur échec. C’était Lui, après tout, qui leur avait conféré cette autorité sur les démons. Alors comment expliquer leur totale impuissance ? Jésus leur répond que « cette sorte d’esprit impur ne peut sortir que par la prière et le jeûne » (v. 29). Notre carence personnelle dans ces domaines si importants est, hélas, évidente. Il faut le reconnaître, s’en humilier, et chercher plus ardemment à Lui ressembler dans notre conduite journalière. 

            Chers lecteurs chrétiens, l’assemblée à laquelle vous et moi nous appartenons est-elle souvent « à genoux » pour prier tous ensemble et de tout notre cœur en présence de Celui qui « voit dans le secret » ? Jésus est toujours en grâce disposé à écouter ses rachetés et à leur répondre. Que la place occupée par la prière soit donc plus grande dans nos vies et que, véritablement, des prières « instantes » montent vers Dieu pour les besoins des saints, pour l’œuvre du Seigneur et pour tous ceux qu’Il a appelés à son service. Ainsi seulement nous pourrons nous « égayer en Lui », avec cette assurance que donne la foi de la « meilleure réponse » que notre tout-puissant Seigneur va certainement nous accorder.

Ph. L le 25.11.14

 

                        Veille au matin quand un ciel sans nuage 
                        Semble annoncer un jour calme et serein ;

                        C’est dans ton cœur que peut gronder l’orage
                        Qui fait tomber le pèlerin.

                        Veille au matin, veille le soir, veille et prie toujours

                        Veille toujours en tous lieux, à toute heure
                        Car l’Ennemi te guette à chaque instant
                        Pour  se glisser dans la sainte demeure
                        Où doit régner le Tout-Puissant.

                        Veille au  matin, veille le soir, veille et prie toujours.