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LES PAROLES D’AGUR (3)


Malédiction encourue par un fils sans crainte de ses  parents
Quatre chemins merveilleux et un chemin de perversité
 

            Avec le verset 17, commence un autre sujet bien précieux ; c’est l’activité de Dieu quant au salut des hommes au milieu de cette génération perverse, dont nous venons de nous occuper un peu. Nous y voyons aussi les soins de Dieu pour ses bien-aimés, aux prises avec une telle génération ; enfin, le gouvernement de Dieu sur la terre, en rapport avec cette génération, y est mentionné, en attendant le jugement à venir, parce que je crois que ce chapitre de l’Ecriture ne nous présente pas « le jugement » comme nous le trouvons ailleurs.

            Retenons donc ces trois points essentiels :
                        - La génération dépeinte aux versets 2 à 16.
                        - Au milieu de cet état de choses, le travail de Dieu en faveur des hommes qu’Il veut sauver, et de ses bien-aimés qu’Il soutient et délivre.
                        - Le gouvernement de Dieu, - en dépit du mystère de l’inactivité apparente de Dieu vis-à-vis du mal - qui peut faire croire à l’homme dans cette « fausse » indépendance qu’il croit être la sienne, que tout lui est permis sur la terre.


Malédiction encourue par un fils sans crainte de ses  parents

            « L’œil qui se moque d’un père et qui méprise l’obéissance envers la mère, les corbeaux du torrent le crèveront et les petits du gypaète le dévoreront » (v. 17).
            Vous savez, comme moi, qu’un corbeau ne mange que de la chair morte ; par conséquent, pour que les petits du corbeau puissent manger, il faut que la mort intervienne - c’est une conséquence du gouvernement de Dieu. Même remarque en ce qui concerne l’aigle.
            Comme au verset 11, Agur dépeint ici, d’une façon solennelle, ce qui caractérise sa génération ; Il montre la malédiction qui pèse sur celui qui ne respecte pas ses parents (2 Tim. 3 : 2) et méprise l’autorité placée au-dessus de lui. Mais quelqu’un demandera peut-être quand et comment se produira ce gouvernement ? A cette question, je répondrai que ce n’est pas à moi de l’expliquer.
 

Quatre chemins merveilleux et un chemin de perversité

            Après avoir considéré le chemin par lequel fondra le jugement de Dieu en gouvernement envers ceux qui doivent être jugés à cause de leurs inconséquences, Agur déclare qu’il a vu sur la terre cinq choses trop merveilleuses pour lui (v. 18-20) :

                        Le chemin de l’aigle dans les cieux : Ah ! chers amis, nous avons affaire avec un grand Dieu et, je vous supplie de le croire, qui que vous soyez : On ne se moque pas de Lui. J’ignore quelles sont vos origines, votre destinée, vos plans et vos calculs, mais, croyez-le pour votre grand bien, « on ne se moque pas de Dieu » (Gal. 6 : 7). C’est extrêmement sérieux. C’est le chemin de l’aigle dans les cieux, dit Agur : je ne l’ai pas compris, c’est trop grand, trop mystérieux pour moi, mais ce qu’un homme sème, certainement il le moissonnera. Il y a aussi un temps pour tout, pour semer et pour moissonner. C’est peut-être, pour vous, actuellement le temps de semer ; prenez garde, le moment de moissonner et de récolter viendra. Le chemin de l’aigle est, pour moi aussi, une chose impossible à expliquer. Peut-être est-ce un concours de circonstances connu de Dieu seul, qui prépare en secret le jugement de chacun en gouvernement. Dieu retiendra peut-être ce jugement pendant un certain temps, dont il a fixé la durée ; mais peut-être aussi permettra-t-Il qu’il nous atteigne, vous et moi, si nous avons dérogé en quoi que ce soit à la ligne divine. Toutefois, je me sens incapable d’expliquer comment il fondra et je préfère vous donner un exemple pour fixer ma pensée.
            Un frère, dans une ville, avait reçu, en héritage de ses pères, un petit commerce, qui lui avait permis d’assurer simplement l’existence des siens pendant de longues années. Or, voici qu’un autre commerçant vint s’établir dans le même quartier, un homme d’affaires, qui prit ombrage de la proximité de la petite boutique de notre frère. Il vint donc le trouver et le pria de s’en aller ailleurs, pour ne pas le gêner, lui laissant entendre qu’il avait, au besoin, les moyens de l’y contraindre. Mais notre ami ne put s’y résoudre. « C’est l’héritage de mes pères, objecta-t-il, le toit où j’ai vu le jour ; ce commerce a pourvu à l’existence de mes ancêtres, trop de souvenirs m’y attachent et je ne puis m’en aller. Laissez-moi donc continuer ma petite vie, incapable d’ailleurs de porter préjudice à un homme comme vous, qui voyez les choses en grand ». L’autre insista et, sur un nouveau refus de notre frère, il se retira, non sans avoir prévenu celui-ci qu’il l’obligerait à quitter les lieux, par force, sous peu. Il commença donc à lui faire une concurrence acharnée, qui ne tarda pas à porter ses funestes fruits, imposant à notre frère une retraite hâtive. Celui-ci dut donc s’en aller, mais, avant de partir, il rendit, lui aussi, visite à son concurrent et lui dit : « Mon ami, il y a un Dieu qui gouverne et j’ai tenu à vous dire, avant de m’en aller, que ce Dieu a dit, dans sa Parole : De la mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré (Matt ; 7 : 2). Il vous visitera donc certainement un jour ». Mais notre homme se mit à rire et répondit orgueilleusement : « Interrogez mes livres et vous n’aurez pas de peine à voir qu’un homme comme moi n’aura jamais faim ». Notre pauvre frère le laissa donc. Toutefois Dieu n’ignorait pas ce qui s’était passé.
            Quelques années plus tard, il se trouvait au bord de la mer. Dieu avait pris soin de lui et des siens, dans sa fidélité. Entrant dans un restaurant, il vit en face de lui un homme amaigri, malade, qui dépérissait ; c’était son ancien concurrent, atteint d’une grave maladie d’estomac. Il ne pouvait plus rien absorber et il mourait ainsi de faim. Pour lui, s’accomplissait cette vérité : De la mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré. Ainsi, en sera-t-il pour chacun de nous ; je ne sais pas quand ni comment, mais la chose est certaine, et c’est ce qu’il faut retenir soigneusement.

                        Le chemin du serpent sur le rocher : Quand le serpent passe sur le flanc du rocher, on ne l’entend pas ; il est caractérisé par la prudence et une sagesse animale. Le Seigneur disait, en effet : « Soyez prudents comme les serpents » (Matt. 10 : 16). Le serpent passe donc sur le rocher, sachant où il va, ce qu’il cherche et quelles sont ses buts.
            Nous pouvons remarquer qu’au milieu de la génération dépeinte dans les versets qui précèdent, génération qui se complait dans sa méchanceté, dans son orgueil, dans ses actes hautains ; dans ses folles recherches, caractérisé aussi par l’incrédulité qu’on appelle moderne et qui essaie de détruire les vérités fondamentales du christianisme, le cœur qui a vraiment affaire avec Dieu soupire. Mais cependant, au sein d’un tel état de choses, il passe calmement, rendu capable de s’élever au-dessus des brouillards qui obscurcissent la terre. N’est-ce pas merveilleux ? Nous sommes mis ainsi en contact avec les profondeurs de la sagesse de Dieu. Oui, au milieu de cette génération tortue et dévoyée, Dieu a placé le chemin de la sagesse. Il le fallait, pour glorifier son Fils, Celui à la face duquel on a craché sur la croix du Calvaire, dans les mains duquel on a enfoncé des clous, qui a été en bute aux pires outrages de sa créature déchue.
            Oui, Dieu se sert, pour ainsi dire, de cette dernière génération, de tout ce que l’homme est par nature, dans la dernière heure de Sa patience, pour glorifier bientôt Son Fils bien-aimé, sur la colline de la fille de Sion. Les hommes n’auront pas le dernier mot, mais notre grand Dieu, qui seul est sage, donnera la gloire au mourant du Calvaire. Pensez-vous, chers amis, que le Fils de Dieu est venu sur la terre simplement pour être méprisé ? Non, l’heure sonnera bientôt où Dieu va Le glorifier et pour cela, je le répète, Il se sert de tout ce que l’homme est. C’est le chemin du serpent sur le flanc du rocher. Le rocher est une image ici de l’incrédulité de l’humanité dans ces derniers temps.
            Quand le Seigneur Jésus est mort sur la croix, les portes du ciel se sont ouvertes, le voile s’est déchiré depuis le haut jusqu’en bas, la terre a entr’ouvert son sein, les sépulcres se sont ouverts, rien n’a empêché les corps des saints endormis de ressusciter. L’hadès et la mort ont dû ouvrir leurs portes, mais hélas, une chose a résisté : le cœur de l’homme, qui, tel un rocher, reste insensible. Toutefois, sur un pareil terrain, sur le flanc de ce rocher, la sagesse de Dieu passe silencieusement, ayant un but bien déterminé : Dieu va glorifier le mourant du Calvaire, le méprisé de Golgotha. Cela doit remplir nos âmes d’adoration, car, en voyant la génération actuelle hautaine, méchante, assoiffée de tout ce qui n’est pas de Dieu, nous pouvons penser que Dieu se servira d’elle pour glorifier notre Maître, méconnu et méprisé depuis vingt siècles, Celui duquel l’Ecriture dit que la nation l’abhorre (Es. 49 : 7). N’oublions pas, non plus, que, pour le glorifier, Dieu devra ramener à Jérusalem, sur un coin de terre conservé par Lui jalousement à cet effet, son peuple Israël actuellement dispersé parmi toutes les nations de la terre, et c’est ce qu’Il a commencé à faire.

                        Le chemin d’un navire au cœur de la mer : Chers amis, en considérant toutes ces choses, qui affligent vos cœurs et le mien, l’incrédulité moderne en particulier, il est précieux de penser qu’il y a un chemin connu de Dieu, qui traverse le cœur des mers, qui passe au milieu de cette foule humaine (c’est ce que la mer représente), ayant un point de départ et d’arrivée, un itinéraire connu de Dieu seul. Et, après avoir médité sur cela, nous pouvons répéter avec l’apôtre : « Toute choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28).
            Le mal monte comme une marée ; les dernières digues sont sur le point de se rompre, mais nous pouvons considérer tout cela calmement, à la lumière des Ecritures. Ah ! le chrétien n’est pas un être ordinaire sur la terre, quelle que soit l’appréciation du monde à son égard ; l’épître aux Romains (ch. 8) nous fixe à ce sujet.   

                        Le chemin de l’homme vers la jeune fille : C’est le chemin suivi par l’affection : il en est ainsi depuis soixante siècles. Remarquons qu’il n’est pas dit : le chemin de la jeune fille vers l’homme, mais bien celui de l’homme vers la jeune fille. C’est la règle divine et je m’adresse ici à ceux qui craignent le Seigneur. Evidemment les temps sont difficiles, mais la règle est là et il faut l’observer. Seulement, à côté de cela, il y a le chemin de l’amour et de l’affection qui guide un homme vers celle qu’il a croisée sur son chemin et dont il veut faire sa compagne pour la vie.
            Toutefois, Dieu a autre chose à nous dire dans ce passage ; il veut nous parler particulièrement du chemin qui a conduit Son Fils bien-aimé de la gloire, par la crèche de Bethléem, au travers de toutes les difficultés de la route, jusqu’à la croix du Calvaire, pour y mourir. Oui, de la crèche à la croix, en considérant le douloureux chemin de notre cher et adorable Sauveur, nous pouvons dire, avec l’apôtre, qu’Il a aimé l’Assemblée et s’est livré lui-même pour elle (Eph. 5 : 25).
            Il m’est impossible de vous expliquer ce qu’est le chemin de l’amour divin. C’est l’infini. C’est le chemin par lequel le Seigneur Jésus a passé, pour sauver son Assemblée et pour l’avoir auprès de Lui pour l’éternité !
            Nous pouvons considérer encore une autre manifestation du chemin de l’amour. Ce soir encore, chers amis, pendant que nous sommes ici, occupés à nous entretenir de ces choses merveilleuses, Dieu n’est pas inactif. Pendant la journée, dans la soirée ou dans la nuit, le grand Créateur des cieux et de la terre frappe sans cesse à la porte du cœur des humains. Peut-être par la lecture d’un chapitre de Sa Parole, par une révélation, dans un songe, Il va s’adresser à un pécheur, pour le supplier de venir à Lui. N’est-ce pas là le chemin merveilleux de l’amour ?
            Oui, peut-être y a-t-il parmi mes lecteurs un cœur à la porte duquel ce Dieu Sauveur - qui ne dépend de personne, qui peut se suffire à Lui-même, sinon dans son amour - frappe depuis longtemps sans obtenir de réponse. Peut-être, alors qu’il est ainsi l’objet de la tendre sollicitude de Dieu depuis de nombreuses années, reste-t-il dans la plus froide indifférence à l’égard de son Créateur ? S’il en est ainsi, laissez-moi vous dire que Dieu ne se lasse pas ! Il vous supplie, mais prenez garde, Il ne le fera pas toujours. Bientôt le temps de Sa patience aura pris fin et alors la porte de la grâce se fermera pour toute l’éternité.
            Si vous alliez chez un de vos plus tendres amis lui offrir quelque chose d’où dépendrait sa vie et son bonheur et qu’il vous repousse une seule fois, il est fort probable que vous ne vous représenteriez plus. Eh bien ! pensez au Dieu bienheureux, que le ciel adore, qui vous supplie peut-être depuis fort longtemps en vue de votre bonheur et qui le fera - peut-être encore - pendant de longues années, par pitié pour votre âme immortelle qui indifférente, s’en va vers l’enfer. C’est l’infini, chers amis, c’est le chemin de l’amour de Dieu envers Sa créature déchue.
            Ah ! quand un cœur a compris cela, il ne trouve pas de mots pour adorer Celui qui a voulu le suivre ainsi et ne pas l’abandonner un instant jusqu’à ce qu’enfin vaincu, il se jette devant Lui pour lui demander grâce.
            Quand on entre dans une maison fidèle, il n’est pas rare de rencontrer l’épreuve : un malade, un cœur brisé. Pendant la guerre, en particulier, combien de mères on a vues en deuil, combien d’épouses et d’enfants étaient vêtus de noir… Et, après avoir considéré tout cela sous le regard de Dieu, nous sommes obligés de dire, avec la Parole : « Celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils qu’il agrée » (Héb. 12 : 6). C’est la part de la maison de la foi.
            Certes, cela est trop grand pour qu’un pauvre mortel comme moi en donne l’explication. Ce sont les secrets du ciel, et, comme Agur, nous devons dire : c’est trop mystérieux pour moi.

                        Le chemin de la femme adultère : Il y a enfin le cinquième chemin, celui du vice, de la corruption et de l’éloignement de Dieu.
            Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Quand l’homme a fait le mal, quand il a donné libre cours à ses instincts naturels, où le trouver, où le rencontrer face à face ? Si vous le prenez en particulier, pour lui parler de sa faute, il vous dira peut-être qu’il n’a rien fait ; il trouvera un moyen quelconque, pour atténuer sa culpabilité. Comme dit ici Agur, on mange (c’est-dire que l’on se satisfait) puis on s’essuie la bouche et on dit : je n’ai rien fait. Seul le travail de Dieu, l’opération du Saint-Esprit peut amener à la confession.
            On raconte qu’un jour Napoléon 1er  inspecta un bagne. Après avoir fait aligner devant lui tous ces pauvres êtres qui étaient là, il commença à les interroger l’un après l’autre. Passant au premier, il lui demanda : « Qu’as-tu fait pour être là ? – « Sire, répondit-il, c’est un mauvais jugement qui m’a conduit ici et je suis une pauvre victime ». – Puis, en interrogeant un deuxième, celui-ci prétendit qu’il subissait les conséquences d’un faux témoignage à son égard. – Un troisième trouva une autre excuse et, ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il trouva un pauvre homme qui confessa avoir commis une grave faute dans un moment d’égarement, reconnaissant se trouver là par ses propres fautes. – Napoléon continua à passer dans les rangs, puis, en terminant, il commanda de faire sortir ce coupable de cette bande d’innocents. – Voilà exactement ce que Dieu fait.

 

D’après M. Capelle

 

A suivre