bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

La vision de Moïse à Horeb 

 

« Moïse faisait paître le bétail de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian. Et il mena le troupeau derrière le désert, et il vint à la montagne de Dieu, à Horeb. Et l’Ange de l’Eternel lui apparut dans une flamme de feu, du milieu d’un buisson à épines ; et il regarda, et voici, le buisson était tout ardent de feu, et le buisson n’était pas consumé. Et Moïse dit : Je me détournerai, et je verrai cette grande vision, pourquoi le buisson ne se consume pas. Et l’Eternel vit qu’il se détournait pour voir ; et Dieu l’appela du milieu du buisson, et dit : Moïse ! Moïse ! Et il dit : Me voici. Et il dit : N’approche pas d’ici ; ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. Et il dit : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob. Et Moïse cacha son visage, car il craignait de regarder vers Dieu » (Ex. 3 : 1-6).

            Les circonstances spéciales dans lesquelles Moïse se trouvait alors et le service auquel Dieu l’avait destiné nous aident à saisir un peu les pensées de Dieu dans ce récit.
            Dieu allait envoyer Moïse pour retirer le peuple d’Israël du cruel esclavage sous lequel il gémissait en Egypte. L’Eternel n’avait pas oublié l’empressement de son serviteur à intervenir pour le soulagement de ses frères, quarante ans auparavant, alors qu’il possédait, au point de vue humain, tous les avantages possibles pour rendre efficace son intervention. La faveur dont il jouissait à la cour du Pharaon (ayant été élevé par sa fille), son grand savoir, sa force physique, sa droiture, l’élévation de son esprit, tout le désignait comme un homme de qui l’on pouvait attendre de grandes choses. Peut-être Moïse avait-il aussi lui-même la pensée que sa propre capacité et des aptitudes spéciales le rendaient propre à être le libérateur. En tout cas la droiture de ses intentions le met au-dessus de toute suspicion, bien que ses frères ne l’aient pas compris. Dieu a tenu compte de son dévouement, et du choix qu’il avait fait de s’identifier avec ses frères opprimés plutôt que de s’attacher aux grandeurs de la cour du Pharaon. Il est écrit de lui : « Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché : il estima l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte » (Héb. 11 : 24-26). Mais Moïse a dû faire l’expérience que le seul nom de l’Eternel vaut plus que toutes les prétentions et que tous les avantages humains. Ses premiers efforts n’ont abouti qu’à une fuite honteuse, et, pendant quarante ans, il a dû mener la vie d’un simple berger dans les pâturages de Sinaï, inconnu et oublié. Ainsi il pouvait sembler que tous les avantages exceptionnels qu’il avait possédés ne porteraient jamais le moindre fruit. Moïse avait surtout besoin d’être délivré de lui-même, et de comprendre ce que c’était que de se confier en Dieu.
            Lorsqu’enfin vient le moment où Dieu l’envoie en Egypte, on ne retrouve plus chez lui l’empressement de sa jeunesse. Au contraire, il fait toutes sortes de difficultés, au point même de demander que Dieu se serve plutôt de quelque autre instrument pour accomplir une si grande œuvre. Hélas ! comme on l’a fait remarquer, l’obéissance n’a pas un grand prix pour nos faibles cœurs lorsqu’elle n'est pas mélangée avec l’énergie charnelle, dont Dieu ne veut pas. Moïse a dû apprendre sa leçon et marcher dans le chemin que Dieu lui traçait. Ce n’était pas un bras de chair mais Dieu lui-même qui devait opérer la délivrance du peuple d’Israël, et Moïse allait être en Egypte le messager de Dieu auprès du grand roi. L’Eternel lui dit : « J’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Egypte, et j’ai entendu le cri qu’il a jeté à cause de ses exacteurs ; car je connais ses douleurs. Et je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens » (Ex. 3 : 7-8).
            Moïse avait donc besoin d’apprendre ce qui convenait à la présence de Dieu, et en même temps quels devaient être les rapports entre un Dieu saint et un peuple chargé d’iniquité, rebelle dès le jour où Moïse l’avait connu (Deut. 9 : 6-7, 24). Ces deux choses il les a apprises dans le buisson ardent de feu, qui toutefois n’était pas consumé. Dieu était là, le Dieu du père de Moïse, le Dieu de sainteté, et dans sa présence Moïse a dû enlever ses sandales, comme aussi cacher son visage. Dieu était là comme un feu consumant, ayant « les yeux trop purs pour voir le mal et contempler l’oppression » (Hab. 1 : 1-13) - mais, en même temps, un Dieu sauveur qui, nullement indifférent aux afflictions de son peuple, voulait au contraire accomplir en sa faveur les promesses qu’il avait faites à ses pères. Aussi cette double leçon de la grâce et de la sainteté divines a-t-elle été désormais pour Moïse le mobile de sa vie et sa force dans les moments pénibles qu’il a eu à traverser dans la suite. Puissions-nous l’apprendre aussi dans son accomplissement parfait, à la croix de notre Seigneur Jésus Christ.

 

W. J. Lowe – Article paru dans le périodique d'évangélisation « le Salut de Dieu »