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Les leçons du sanctuaire (7)


Une image du service : la femme vertueuse de Proverbes 31
Réaliser que nous sommes esclaves de Jésus Christ
Présenter nos corps à Dieu « en sacrifice vivant » (Rom. 12 : 1)
« Garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » et exercer le don qui nous a été confié
Etre « mis à part » pour accomplir l’œuvre de Dieu, ne pas négliger le « don de grâce » qui nous est accordé
Comprendre ce que Dieu veut que nous fassions
L’influence morale de la personne qui sert et de la manière dont elle le fait
 

Le service

                        Une image du service : la femme vertueuse de Proverbes 31

            Voici une belle image de ce qu’est le service ! Le service est toujours révélé par ce qui est fait. Ici, il y a une « femme vertueuse » et une maison, et la maison raconte ce qu’est son travail. Vous ne voyez pas la femme, mais vous regardez la maison, et vous voyez la sagesse de la femme qui met tout en ordre. La femme sage, dans ce sens, est une illustration de l’assemblée ; je ne vois pas l’organisation interne de l’assemblée, mais son effet. Je vois la maison, et l’ordonnance de la maison parle de la pensée du Seigneur. Il est dit de la femme – c'est-à-dire dans les circonstances ordinaires – qu’elle devrait être une gouvernante. Cela ne signifie pas qu’elle reste à la maison, mais qu’elle est celle qui réellement surveille les affaires de la maison. Il se pourrait qu’elle reste toujours à la maison, et que pourtant elle ne s’en occupe pas.
            A l’aide de ce passage qui donne une image du service, je me réfèrerai à une ou deux grandes caractéristiques liées au service. Dans ce sens, c’est une belle image parce que je considère ce que vous faites, non pas ce que vous affirmez être. Vos œuvres doivent vous louer aux portes de la ville. Le feu révèlera l'ouvrage de chacun, non pas ce que l’homme pense être ou dit qu’il est, mais « quel est l'ouvrage de chacun, le feu l'éprouvera ». Je n’ai pas de doute que si le corps, l’assemblée, a été fidèle à son organisation, la maison aura été gardée en ordre. Si le mécanisme interne (si je peux employer ce terme) a continué d’être parfaitement juste, ce qui est visible indiquera l’harmonie et l’ordre de l’organisation interne. Comme pour une pendule, vous ne voyez pas le mécanisme, mais vous en voyez l’effet, qu’il soit juste ou pas, qu’il soit à l’heure ou non. Ce que je vois est correctement appelé la « maison » ; ce que je ne vois pas, c’est le corps, et c’est l’énergie vitale dans la maison, ce qui est en association vitale avec le Chef (la Tête), et agit en correspondance avec Lui, et aboutit au résultat qui est selon son plaisir.
            Il y a deux grandes marques caractéristiques de cette femme vertueuse, et elles résument notre propre service : elle nourrit et habille sa maison : la nourriture et le vêtement. Bien sûr ce ne sont que deux emblèmes, mais ils répondent à l’action de la grâce divine dans le ministère parfait de notre Seigneur béni. Il est dit de Lui : « Personne n'a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et la chérit, comme aussi le Christ l'assemblée ». L’un est intérieur ; l’autre est extérieur : la nourriture et la chaleur [de l’affection], les deux choses que requiert un petit enfant comme chacun le sait. Peu importe combien un homme est grand ou riche, deux conforts sont essentiels, à savoir la nourriture et des vêtements, il est dépendant de ces deux choses, tout ce qui l’entoure sans eux ne serait rien. Le Seigneur nous nourrit tous, mais je ne suis pas sûr que nous connaissions tous l’amour ; nous ne nous y soumettons pas. « Il les aurait nourris de la moelle du froment, et je t'aurais rassasié du miel du rocher » (Ps. 81 : 16).

 

                        Réaliser que nous sommes esclaves de Jésus Christ

            C’est une grande chose de nous emparer des principes ; et le premier grand principe que je désire placer devant vous comme décrivant le vrai service, c’est ce qui est établi en justice. Nous sommes tous esclaves de Jésus Christ ; acceptez simplement cela, et ce sera une grande aide pour vous. Appartenez-vous à Christ ? Et tous les vôtres ? Oui, vous êtes ses esclaves. Paul se réjouissait de s’appeler esclave. Votre maître a tous les droits sur vous. Tout, en vous, appartient au Seigneur. Si vous êtes un esclave, vous ne pouvez pas revendiquer quoi que ce soit pour vous-même. Eh bien c'est un grand principe dont il faut s’emparer, et vous ne comprendrez jamais le service jusqu'à ce que ce soit fait. Très souvent nous agissons comme si nous pensions que nous sommes des volontaires, que nous servions ou pas, juste comme cela nous plaît. Pas du tout ! Vous êtes esclaves et n’avez pas le choix.
            Si vous êtes esclaves, vous n’avez aucun droit de faire quoi que ce soit sauf sur ordre de votre maître. « Vous avez été achetés à prix ! Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Cor. 6 : .20). Il nous a achetés (donc Il est le Sauveur du corps dans ce sens) et vous devriez être heureux qu’Il l’ait fait, et plus vous vous arrêterez là-dessus, plus vous serez heureux d’être son esclave. Ce serait une bonne raison à donner à tous ceux qui vous demandent : Pourquoi faites-vous ceci ou cela ? Je le fais justement parce que je suis l’esclave de Christ pour faire son plaisir ; non pas ce que j’aime, mais ce qu’Il aime. C’est le premier grand principe. « L'esclave qui est appelé dans le Seigneur est l'affranchi du Seigneur ; de même aussi l'homme libre qui a été appelé est l'esclave de Christ. Vous avez été achetés à prix ; ne devenez pas esclaves des hommes » (1 Cor. 7 : 22-23). Il est dit plus haut : « si tu peux devenir libre, profites-en plutôt » (v 21b). Un simple soldat se vend, ou s’engage, pour un temps mais ne peut pas se libérer, mais un officier peut se libérer s’il le veut. Je me réfère seulement à cela parce que parfois on entend : je ne peux me libérer. Non : parce que vous ne voulez pas obtenir votre liberté au prix d’un grand sacrifice.
            La première chose, et elle est d’une importance primordiale, est que vous êtes esclave de Christ, vous avez été achetés à prix ; comme je l’ai dit, même vos enfants ne vous appartiennent pas. Vous devriez être heureux d’être esclaves parce qu’Il est un si merveilleux Maître. Je vois où les croyants manquent. Ils ne commencent pas par le fait qu’ils ont un Maître qui a tous les droits sur leur vie entière. Si vous êtes honnêtement et loyalement entre ses mains comme son esclave, Il prendra beaucoup mieux soin de vous que vous ne le feriez vous-même. En fait, autant que nous pouvons le déduire de l’Ecriture, un saint ne souffre pas du manque de nourriture ou de vêtement, sauf pour le service ou par châtiment.

            Comme quelqu’un l’a dit, je n'ai jamais entendu parler de quiconque qui se rejetait entièrement sur le Seigneur et qui ait été réduit à un manque réel - sauf un qui a vécu d’orties pendant trois jours et a été en prison pour le service du Seigneur. Il ajoutait : Vous n’êtes guère à la hauteur de cela encore. Nous ne sommes pas suffisamment consacrés pour être autorisés à subir les plus grandes privations. Paul disait : « dans la faim et la soif…dans le froid et le dénuement » (2 Cor. 11 : 27). Vous commencez donc par le grand principe fondamental que vous êtes l’esclave de Christ, acheté à prix ; et si vous êtes un honnête homme, vous le mettrez en pratique en tout. Les gens parlent de fidélité, mais sont-ils fidèles à Christ ? Si vous n’êtes pas droits avec Christ, il est sûr que vous êtes faibles par ailleurs, et tout le long. Si vous n’êtes pas droits en haut, comment pouvez-vous l’être par ailleurs ? Comment pouvez-vous vous attendre à ce qu’un enfant qui n’est pas droit avec ses parents le soit avec ses frères et sœurs, avec vous ? Impossible !
             Mais est-ce tout ? Non, le Seigneur s’attend à ce que vous soyez un serviteur fidèle. « Le cœur de son mari se confie en elle ». Peut-il y avoir quelque chose de plus beau ? Abraham était ainsi appelé l’ami de Dieu. Je sais que Christ est mon ami ; grâce à Dieu, Il l’est, mais je souhaite pouvoir dire plus nettement que je suis son ami. Le Seigneur dit : « Je ne vous appelle plus esclaves, car l'esclave ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai entendu de mon Père » (Jean 15 : 15). Il n’abandonne pas sa revendication en donnant une plus haute position. Le service alors est établi en justice.

 

                        Présenter nos corps à Dieu « en sacrifice vivant » (Rom. 12 : 1)

            Considérons Romains 12 maintenant, et nous verrons une autre chose. Grâce à Dieu, je fus conduit en quelque façon à penser servir le Seigneur. La première chose qui attira mon cœur dès ma jeunesse fut que je devais servir le Seigneur. Je sais très bien combien je l’ai négligé, et comment j’ai hésité. Mais le Seigneur ne laisse pas échapper une vraie intention de votre cœur, peu importe combien d'années vous pouvez être pour ainsi dire libres ; pourtant Il le garde à l'esprit et, aussi sûr que possible, cela arrivera et c'est un immense réconfort pour le cœur. Maintenant, que trouvons-nous en Romains 12 ? Que notre corps doit être un sacrifice vivant. Pourquoi ? A la fin de Romains 6, nous voyons que le vieil homme, la chair, est dépossédé. Et par qui ? Christ. Et alors ? « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant » (12 : 1). C’est notre « service intelligent » - ou : conforme à la Parole -, ce n’est pas un service légal. Le corps appartient au Seigneur. Je dis que si vous ne comprenez pas cela, vous ne comprendrez jamais le service.
           Il y a encore un autre point d’une immense importance : Où vais-je commencer ? Ici je suis un esclave ; je sais que je suis un esclave de Christ, je sais que mon corps est à Lui, et je vois que pour moi-même je dois abandonner tout ce que j’ai, et je dis : Maintenant, où vais-je commencer ? Si je regarde à la chrétienté, je sais très bien où elle commence, et je sais où tous nos cœurs ont tendance à commencer. Dans ma jeunesse je pensais qu’il n’y avait pas d’autre façon de servir le Seigneur qu’en étant un « ecclésiastique », que je devais me destiner à l’église comme on dit. Maintenant c’est une bonne idée en soi bien que je ne dise pas qu’elle soit correctement exécutée. Certains d’entre vous peuvent se demander pourquoi je dis que se destiner à l’église était une idée juste, mais si vous lisez les versets 4 et 5 de Romains 12, ils vous l’expliqueront.
            Où donc commencez-vous ? Avec le corps de Christ. « De même… que dans un seul corps nous avons beaucoup de membres et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi nous qui sommes beaucoup, sommes un seul corps en Christ et, chacun individuellement, membres les uns des autres » (v. 4-5). Vous devez commencer là, commencer au sommet. Vous dites : mais je suis l’esclave de Christ. Oui, mais vous êtes un membre de son corps. Nous parlons maintenant de ce que je pourrais appeler le mécanisme interne (les rouages d’une horloge) ; c'est-à-dire l’organisation du corps qui produit un résultat qui se voit dans la maison - comme la femme vertueuse en Proverbes 31. Si la femme accomplissait sa tâche sagement, la maison était une belle manifestation de sa capacité – un grand témoignage. Par conséquent son mari était connu dans les portes. Je ne m’arrête pas davantage là-dessus, mais c’est un grand point de s’emparer de ces versets ; je commence avec le corps mais j’élargis au-delà : « Faisons du bien à tous, mais surtout à ceux de la maison de la foi » (Gal. 6 : 10). Mais vous commencez avec le corps, et c’est une grande chose que de commencer comme il faut. « Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d'en haut » (Jac. 1 : 16-17).

 

                        « Garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » et exercer le don qui nous a été confié

            En Ephésiens 4, nous trouvons un autre point en relation avec le service. La première chose est de « marcher d’une manière digne de l’appel dont nous avons été appelés » et nous sommes exhortés à nous appliquer « à garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix » (v. 1, 3). Si vous êtes en association avec Christ, dans sa présence au milieu des siens, vous serez éclairés sur ce qui est le plus proche de son cœur ; mais je dis cela en référence au service – comme quelqu’un sortant d’auprès de Lui pour Le refléter ici-bas. Le premier service est : « vous appliquant à garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix ». Ou pour reprendre la figure de Proverbes 31, la femme vertueuse doit être en bonne santé ou elle ne gardera pas les choses en ordre. Je fais tout pour contribuer à sa santé et c’est « vous appliquant à garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix ».
            J’en viens maintenant aux dons pour le service dévoilés par l’épître aux Éphésiens (4 : 11-12). En Romains 12, nous avons plus notre responsabilité que les dons spéciaux, ce qui est commun à tous, exercer la miséricorde joyeusement. Prophétiser est le premier don, et vous pourriez dire le plus élevé ; mais je préfèrerais avoir le dernier sans le premier que le premier sans le dernier ; ce serait une mauvaise chose d'être un prophète et de ne pas montrer de la miséricorde avec joie ; et ce qui le rend si beau, c'est que c'est un service à la portée de tout le monde, même d’un enfant. Un enfant avec seulement une petite pièce peut aller la donner à une personne nécessiteuse et exercer la miséricorde avec joie.

            Le verset 12 d’Ephésiens 4 montre que les dons sont « en vue du perfectionnement des saints, pour l'œuvre du service, pour l'édification du corps de Christ ». Dans la chrétienté, on sépare le serviteur et l’église, au lieu de faire de l’église le présent objet commun du serviteur. Ici, si je suis un évangéliste, je travaille pour l’assemblée autant que le docteur, mais d’une autre manière. Tous ont à faire avec le Seigneur, le Chef, mais ils travaillent pour cette grande fin, le « perfectionnement des saints ». L’apôtre dit : « J'endure tout pour les élus » (2 Tim. 2 : 10) – ils sont prééminents. Si je suis un évangéliste, qu’est-ce que je recherche ? Je cherche dans tout le monde, balayant le sol avec diligence pour trouver la pièce d'argent, et non pas seulement pour la trouver, mais quand je l'ai trouvée, pour la mettre avec les neuf autres. Mais comment le pouvez-vous si vous ne savez pas où sont les neuf autres ? Mais c’est exactement ce qui arrive dans la chrétienté, ils ne savent pas où elles sont. Mais en Matthieu 13, qu’est-ce que je trouve ? Que ceux qui tiraient le filet, triaient aussi le poisson, et mettaient les bons dans les vaisseaux ; ce n’est pas dans le ciel mais sur la terre. Comme Paul le dit : « J’ai planté ».
            Ici, en Ephésiens 4, le grand point est que les dons spéciaux sont donnés par la Tête, et non pas simplement le service qui est le devoir de tout homme, comme vous l’avez en 1 Corinthiens 12 : 7 : « Or à chacun est donnée la manifestation de l'Esprit en vue de ce qui est utile ». Ce n’est pas donné pour vous-même, mais pour le bénéfice de tous ; comme plus bas dans ce même chapitre au verset 16 : « de qui tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure qui le soutient, produit, selon l'opération de chaque partie dans sa mesure, la croissance de ce corps pour être lui-même édifié en amour ». Si vous n’agissez pas dans l’Esprit, vous faites du mal à toute l’assemblée ; vous pouvez penser que la perte est seulement pour vous individuellement, mais vous n’êtes pas une victime individuelle, vous me faites souffrir ; je ne sais pas comment, mais je souffre à cause de vous parce que nous sommes membres d’un seul corps.

            Je ne pense pas que ce soit nécessairement à la conversion que les dons sont donnés. L’apôtre Paul devait être un ministre et un témoin des choses qu’il avait vues. Son don croissait. Comme le don provient de Christ, il ne s’agit pas simplement d’avoir le don, mais nous devons apprendre de Lui la sphère convenable pour exercer ce don. Je dois être en relation avec Lui. Par exemple, je prends quelqu’un dont nous parlons tous avec honneur : Luther. Je ne pense pas, tout grand que fût son don, qu’il était avec le Seigneur au milieu des siens, qu’il Le connaissait là, de façon à utiliser son don en relation avec l’intérêt principal de Christ sur la terre. En fait, en un sens, personne ne le peut à moins d’être en association avec Lui. C’est seulement là que j’obtiens la vraie direction. Comment puis-je l’avoir en dehors ? Il faut que je sois en communion avec mon Seigneur dans son cercle d’intérêt si je veux être dirigé et influencé par Lui. Je ne doute pas qu’il y a beaucoup plus de dons qu’il n’y en a en exercice ; mais si vous présentez votre corps en sacrifice vivant, votre don sera révélé. Beaucoup sont gênés par d’autres choses qui les monopolisent plutôt que Christ, et le don ne sera pas révélé ! Le don vient de Christ, et si vous ne vous levez pas pour Christ, pour qui vous lèverez-vous ? Si vous n’êtes pas fidèles à Dieu, je ne peux croire que vous serez fidèles envers quelqu’un d’autre. Et je l’ai vu encore bien des fois parmi les chrétiens.

    

                        Etre « mis à part » pour accomplir l’œuvre de Dieu, ne pas négliger le « don de grâce » qui nous est accordé

            Je citerai maintenant les paroles du Seigneur : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20 : 21). Les disciples étaient envoyés depuis ce lieu. Et si je travaille de la part de la Tête, j’ai le sentiment du cercle de son intérêt, et c’est cela que je recherche. Si je suis un évangéliste, eh bien je reçois mon don de Christ, et je trouve qu’Il m’a envoyé pour l’assemblée, bien que mon travail soit de chercher les âmes perdues dans le monde. Je marche pour Christ, comme un ambassadeur pour Lui. Pensez-vous que cela fasse de vous un pire évangéliste ? Non, je revendique les âmes pour Christ, je viens de la part de Christ, j’ai reçu ma mission de Lui et il n’y a pas de place aussi établie quant à mon don comme l’assemblée. Et je pense qu’il y a des personnes douées d’un don, mais qui ne sont pas « établies » dans la présence du Seigneur. Le cas de Moïse illustrera ce que je veux dire. Il savait certainement qu’il était appelé par Dieu, mais quand sortit-il en puissance, dans le sentiment réel qu’il devait agir pour Dieu ? Pas avant qu’il ait vu le buisson ardent. Et je crois que c’était ce qu’on pourrait appeler son ordination ; c'est-à-dire qu’il eut une connaissance particulière de l’Eternel et de sa grâce dans ce buisson ardent. Cette grâce devait caractériser tout son ministère; et par conséquent, la plus grande bénédiction qu’il pouvait donner, qu’il donna à Joseph, fut « la faveur de celui qui demeurait dans le buisson ».
            Ce fut la même chose avec Esaïe ; mais je demande à quiconque comprend vraiment qu'il a reçu quelque chose du Seigneur : Où avez-vous eu la confirmation de cela ? Où avez-vous eu la pensée de Dieu à cet égard ? Vous devez être dans la présence du Seigneur, dans son propre cercle, pour appréhender sa pensée quant à votre don parce qu’il est donné pour le « perfectionnement des saints ». Il n’est pas donné pour que les gens disent : Cet homme est un grand prédicateur - pas du tout ! Vous êtes l’esclave de Christ et vous êtes désignés pour la sphère du service, ainsi que pour son objet. Et quel est l’objet ? Le perfectionnement des saints. Est-ce vrai même pour les évangélistes ? Oui, comment pourraient-ils être perfectionnés s’ils n’étaient pas convertis ? Alors un évangéliste est une personne très responsable. C’est pourquoi Paul, celui qui avait le plus grand intérêt dans l’assemblée, fut le plus grand évangéliste qui ait jamais existé sur cette terre. N’imaginez pas qu’ils se heurtent ; ils ne le devraient pas ; quand ils se heurtent c’est parce que vous séparez ce que Dieu a réuni. Et c’est là que la chrétienté s’égare. Le travail évangélique est primordial car on recherche des résultats. Vous ne vivez pas par la foi quand vous êtes dépendant des résultats. La première tentation (voir Luc 4) est d’utiliser ses propres moyens, d’agir indépendamment de Dieu. La seconde est d’accepter un « morceau » du monde. Alors, si vous avez de la conscience vous désirerez des résultats devant les hommes, une preuve que Dieu est de votre côté. Si j’ai foi en Dieu je ne veux pas de preuve. Si vous vous éloignez de la foi, vous devenez mondain, et alors vous rechercherez des résultats afin de prouver que Dieu travaille avec vous.

            Nous trouvons en Actes 13 Saul et Barnabas dans l’assemblée. « Et comme ils accomplissaient le service du Seigneur et jeûnaient, l'Esprit Saint dit : Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés » (v. 2). Cela se passait dans l’assemblée. Je ne doute pas qu’ici nous avons manqué beaucoup. Nous avons trop peu lié l’assemblée avec le service. Je suis tout à fait certain que plus nous verrons le Seigneur au milieu de son assemblée, plus nous comprendrons le caractère du service que nous devrions rendre et nous discernerons le moment pour l’accomplir. C’est dans l’assemblée que je vois le Seigneur dans son propre cercle, dans les choses qui Lui appartiennent, et c’est là que je comprends ma propre relation avec Lui. Voici ces hommes, hautement doués, mais où ont-ils eu une juste direction pour leur service ? Dans l’assemblée. Le Saint Esprit est la Personne qui agit pour Christ et Il est le seul moyen par lequel la communication peut être faite. Il dit : « Mettez-moi maintenant à part Barnabas et Saul, pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés ».
            « Ne néglige pas le don de grâce qui est en toi, qui t'a été donné par prophétie, avec l'imposition des mains par l'ensemble des anciens », dit l’apôtre Paul à Timothée (1 Tim. 4 : 14). C’était comme dire : Nous allons tous avec toi. Que nos cœurs comprennent que nous pouvons obtenir la direction du Seigneur. Ce n’est pas une question de don. Je reçois le don absolument du Seigneur, mais Il me dirige en relation avec les siens. La présence du Seigneur maintenant nous introduit dans le lieu très saint : « Jusqu'à ce que je fusse entré dans les sanctuaires de Dieu » (Ps. 73 : 17). Cela ne signifie pas sa présence dans votre propre chambre ; l’antitype de cela est l’assemblée. Je ne pense pas que nous ayons une idée suffisante de la merveilleuse nature de l’assemblée. Je rencontre le Seigneur au milieu des siens ; je n’ai jamais sa présence de la même manière dans ma propre chambre. La vérité que j’y ai apprise est révélée bien plus pleinement dans l’assemblée.

 

                        Comprendre ce que Dieu veut que nous fassions

            Comment puis-je savoir quelle est la bonne chose à faire ? C’est une question très cruciale pour chacun, et elle devrait l’être – en effet il n’y a jamais de progrès là où il n’y a pas d’exercice. Je suis l’esclave du Seigneur ; je désire connaître la bonne chose à faire. Considérons, à la fin de Luc 10, un passage familier sur Marthe et Marie. La question est : Est-ce l’opportunité qui me dirige quant à mon service ? Ou est-ce le Seigneur ? Voici Marthe et Marie, deux sœurs, et Marthe dit : Un hôte de choix est venu à la maison, l'occasion m'indique que je dois pourvoir à ses besoins. Elle est alors occupée par « beaucoup de service », et c’est toujours le cas quand je suis occupé par l’idée humaine ; et il n’y a rien dont nous souffrons plus que de cela. Quant à Marie, elle est assise aux pieds du Seigneur et écoute sa parole, et le Seigneur dit d’elle : « Il n'est besoin que d'une seule [chose] ; et Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée » (v. 42). Non pas la meilleure part - une façon fréquente de citer ce verset et montrant combien peu il est compris. Marie avait choisi cette bonne part, la chose juste ; elle apprend la pensée du Seigneur. Et je ne vois pas comment vous pouvez avoir une juste idée de ce que le Seigneur aimerait si vous n’êtes pas dans sa compagnie. Ce n’est pas chercher un  texte. Le Seigneur répond sans doute à la foi de l’enfant de cette façon. Mais vous ne pouvez pas connaître sa pensée sans être à côté de Lui. Comme je suis assis à ses pieds, écoutant sa parole, je reçois la sagesse de Lui et je viens de sa part. Ce n’est pas l’occasion qui vous dirige ; si vous êtes vraiment avec le Seigneur, Il vous guidera justement. C’est une chose merveilleuse : ici-bas je suis laissé dans la scène de l’homme qui ne comprend rien sur Dieu, et je dois tout accomplir selon Dieu ! Si j’étais tout à fait libéré de l’homme opposé à Dieu, il n’y aurait pas de difficulté ; mais ma volonté contrariée sort ou surgit constamment pour faire ceci ou cela. L’attitude de Marthe représente la manière dont le service est fait généralement. Or, il n’est besoin que d’une seule chose : apprendre de Lui.
            Nous savons tous ce que c’est que d’être exercé en vue d’un service : Irai-je voir cette personne ? Ferai-je ceci ou cela ? Il n’est certainement pas bon d’être indolent, mais l’activité en elle-même n’est rien. « Le sentier des hommes droits est aplani » (Prov. 15 : 19). Il n’est pas dit : le sentier des hommes actifs ; mais il y a une grande différence entre le chemin de l’homme droit, et la voie du paresseux. En général, les croyants sont occupés par l’occasion. Je désire insister sur le fait que ce n’est pas l’occasion qui doit me diriger, c’est le Seigneur. Je Le consulte. C’est une grande chose de pouvoir attendre les ordres. Quelle plus grande faveur peut-il y avoir que d’être employé par le Seigneur ? Les serviteurs du roi ou de l’Etat sont les hommes les plus élevés dans le pays. Qu’est-ce qui peut être plus grand que d’être un serviteur du Seigneur Jésus Christ ? Et je ne doute pas que le Seigneur préfère que je fasse quelque petite chose en accord avec Lui que faire certaines des plus belles œuvres aujourd’hui en dehors de Lui. Ensuite, et c’est une chose très encourageante et un grand réconfort, le service le plus élevé est celui qui plaît le plus à celui qui aime Christ. « Si quelqu'un me sert, qu'il me suive ; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur » (Jean 12 : 26). Peut-il y avoir quelque chose de plus attractif ?
            Nous lisons en Nombres 18 : 2 : « Et fais aussi approcher tes frères, la tribu de Lévi, la tribu de ton père, avec toi, et ils te seront adjoints, et ils te serviront ; et toi et tes fils avec toi, vous servirez devant la tente du témoignage ». Chacun de nous est un lévite ainsi qu’un sacrificateur. Nous sommes des sacrificateurs, mais le sacrificateur est à l’intérieur avec Dieu ; et il est remarquable que quand les sacrificateurs furent consacrés, il n’y a pas un mot sur quoi que ce soit à l’extérieur : c’est tout à l’intérieur avec Dieu ; j’ai été très frappé par cela. Qu’est le sacrificateur quand il sort ? Le lévite, et le lévite avait beaucoup à faire. Voyez les Kehathites et quelle était la portée de leur service – de l’arche de l’alliance à l’autel dehors. Le lévite ne pouvait pas dire qu’il prenait une partie et pas l’autre. Les lévites avaient les pieux et les traverses, les ais et tout le reste ; il devait y avoir un arrangement matériel pour entrer et les transporter, mais ils avaient tous un service et étaient adjoints aux sacrificateurs. J’introduis ceci pour montrer que votre service lévitique devrait répondre à votre service sacerdotal ; vous devriez venir depuis la communion, vous devriez sortir depuis l’intérieur.

 

                        L’influence morale de la personne qui sert et de la manière dont elle le fait

            « Si donc ton corps tout entier est plein de lumière, n'ayant aucune partie ténébreuse, il sera tout plein de lumière, comme lorsque la lampe t'illumine de son éclat » (Luc 11 : 36). Vous êtes appelés à être des « luminaires dans le monde » (Phil. 2 : 15). Le serviteur doit refléter la vérité qu’il présente. Quelqu’un a remarqué : Si vous n'avez pas une bonne réputation, même de ceux du dehors, vous ne pouvez pas vous lever hardiment là où vous êtes défaillant. C’est le sens pratique du pectoral de jugement. Les gens pouvaient dire à Pierre : Tu as renié le Seigneur. Oui, mais je ne le fais pas maintenant, j’ai sur moi le pectoral. Et vous ne pouvez pas vous tenir hardiment autrement. C’est une immense chose pour un serviteur d’être en lui-même moralement en accord avec ce qu’il présente. Cela est montré par Paul dans l’épître aux Philippiens : « Ce que vous avez appris, reçu, entendu, vu en moi, faites-le » (4 : 8-9). Ce n’était pas seulement ce qu’ils avaient entendu, mais ce qu’ils avaient vu. Je ne peux penser à quelque chose de plus beau. Ainsi il y a un poids moral pour une personne qui est démonstrative de ce qu’elle présente.
            Cela est magnifiquement présenté dans l’épître de Pierre : même un mari incrédule peut être gagné par le comportement de sa femme. Sans doute nous devrions avoir beaucoup plus d’effet sur les gens, nos familles, nos voisins, s’il y avait plus de poids moral de la grâce divine dans notre manière de vivre. Paul dit à Timothée : « Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté » (1 Tim. 4 : 12). Il devait être un exemple. Voyez comment la chrétienté reprend cela. La chrétienté enjoint à une personne un certain vêtement pour montrer le caractère sacré de son office. Pourquoi n’aurais-je pas cela moralement ? Pourquoi n’aurais-je pas ce poids divin sur moi afin qu’il ne me soit pas requis d’avoir un vêtement simplement externe pour commander le respect ?
            La manière avec laquelle nous agissons envers ceux que nous servons n’est-elle pas souvent très négligée ? Ce n’est pas seulement ce que nous sommes en nous-mêmes, mais ce que nous sommes envers ceux que nous servons. Il y a une chose plus grande que le don : c’est l’amour – c’est la nature de Christ. « Je vous montre encore un chemin bien plus excellent » (1 Cor. 12 : 31). Je vois très souvent une personne qui n’a pas beaucoup de don, mais qui a l’amour, qui surpasse les plus doués dans le service. Je visite une personne malade, et je sens que cinq minutes, c’est tout ce que cette personne peut supporter. Je ne pense pas du tout à moi-même et à tout ce que je pourrais dire ; je pourrais en écrire un volume, mais je pense à cette personne ! C’est de la considération pour elle, je me perds moi-même de vue. Paul dit : « Notre exhortation… n'a eu pour motif ni séduction, ni impureté, et elle n’a pas employé la ruse ; mais, comme nous avons été approuvés de Dieu pour que l'évangile nous soit confié, c’est ainsi que nous parlons, non pas de manière à plaire aux hommes, mais à Dieu qui éprouve nos cœurs. Car jamais nous n'avons eu de parole de flatterie (vous le savez bien), ni d’arrière-pensée de cupidité, Dieu en est témoin ;  nous n'avons pas non plus cherché la gloire qui vient des hommes, ni de votre part, ni de la part des autres, alors que nous aurions pu vous être à charge comme apôtres de Christ. Mais nous avons été pleins de douceur au milieu de vous. Comme une nourrice chérit ses propres enfants, ainsi, dans notre tendre affection pour vous, nous étions tout disposés, non seulement à vous communiquer l'évangile de Dieu, mais aussi à donner notre propre vie, parce que vous nous étiez devenus très chers » (1 Thes. 2 : 3-8). Voyez quel serviteur était l’apôtre ! Il dit encore : « Car vous savez vous-mêmes comment il faut que vous nous imitiez : nous n'avons pas vécu dans le désordre au milieu de vous » (2 Thes. 3 : 7).
            Il y a une autre qualité du serviteur que je voudrais placer devant vous afin de vous montrer le caractère de l’apôtre. Cela résume le caractère du serviteur. « Et moi, très volontiers, je dépenserai et je me dépenserai moi-même entièrement pour vos âmes » (2 Cor. 12 : 15). C’est le principe juste, cela vous donne le caractère. Un autre point qui est placé devant nous est la récompense pour le service : « afin que…nous ne soyons pas couverts de honte, par lui, à sa venue » (1 Jean 2 : 28). C’était comme serviteur en relation avec eux. Ce n’était pas qu’ils auraient honte. C’est la même pensée que celle de l’apôtre Paul : « ma joie et ma couronne » (Phil. 4 : 1) ; « Oui, c'est vous qui êtes notre gloire et notre joie » (1 Thes. 2 : 20).
           C’est un sujet très solennel, parce que si je n’agis pas avec le Seigneur, mon service encombrera et ne comptera pas du tout. « L'ouvrage de chacun, le feu l'éprouvera » (1 Cor. 3 : 13). « Il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive selon les actions accomplies dans le corps, soit bien soit mal » (2 Cor. 5 : 10). « Prenez garde à vous-mêmes, afin que nous ne perdions pas le fruit de notre travail, mais que nous recevions un plein salaire » (2 Jean 8).
            Je n’ai pas besoin d’en dire plus, mais je vous recommande le passage que j’ai cité en commençant. C’est une merveilleuse bénédiction de marcher dans un dévouement total à l’intérêt de Christ. La femme vertueuse n’avait qu’une seule pensée, et le cœur de son mari se confiait sûrement en elle. Elle pensait entièrement à ses intérêts à lui : qu’elle cherche sa nourriture au loin, qu’elle achète un champ, ou quoi qu’elle fasse, c’était dans ce but et c’était ainsi que son mari était connu dans les portes. Elle cherchait de la laine et du lin et œuvrait volontiers de ses mains. Elle commençait avec le matériau brut, puis elle filait et tissait et finalement vendait le travail fini aux marchands. Et la caractéristique de sa propre manière de vivre était belle, ses vêtements sa force et son honneur, et sa façon de parler était une merveilleuse marque de sagesse : « elle ouvre sa bouche avec sagesse », ce qui montre que son cœur est plein de sagesse. « De l’abondance du cœur, la bouche parle » (Matt. 12 : 34).
            Que le Seigneur conduise nos cœurs à comprendre combien il est béni de Lui appartenir. Nous appartenons au Seigneur ; Il a ses intérêts sur la terre, et nous devons en être occupés. Puisse-t-Il nous employer pour ses intérêts, pour l’amour de son Nom !

 

D’après J. B. Stoney

 

                         Seigneur, toi qui pour nous t’offris en sacrifice,
                         Remplis-nous de ferveur pour mettre à ton service
                         Nos jours, nos biens, nos corps, nos cœurs.

                         Fais-nous toujours goûter combien c’est douce chose,
                         Pour tout enfant de Dieu, qui sur toi se repose,
                                      De t’aimer et de te servir !