La mort, salaire du péché
Quelle est la portée de la parole : « Au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement » (Genèse 2 : 17) ? Comment la mort est-elle envisagée ici ?
Deux remarques nous aideront à saisir ce dont il est ici question : d’une part, la nature de la vie dont Adam jouissait, et, d’autre part, la responsabilité sous laquelle il était placé et qui correspondait à sa relation avec Dieu.
L’homme n’a pas été créé comme les animaux : au lieu de surgir de la terre comme être vivant, à la seule parole créatrice de Dieu, il a été formé de la poussière du sol et il « devint une âme vivante » par la respiration de vie que Dieu souffla dans ses narines (Gen. 2 : 7). Or, ce « souffle de vie » constitue l’existence éternelle de l’âme. Quant au corps, Dieu intervint pour empêcher que l’homme ne mange de l’arbre de vie et n’entretienne ainsi à jamais, après sa chute, une existence d’inimitié contre Dieu (Gen. 3 : 22).
En ce qui concerne l’état d’Adam innocent, je cite quelques lignes des Etudes sur la Parole (J.N. Darby) :
« Dans le jardin, la connaissance du bien et du mal n’existait pas encore pour notre premier père : l’obéissance (en s’abstenant d’un acte qui n’aurait pas été péché, s’il n’avait pas été défendu) constituait, à elle seule, l’épreuve qui lui était imposée. Ce n’était pas une prohibition du péché, ni l’obligation imposée du bien comme en Sinaï, alors que le bien et le mal étaient connus ».
Ce point est très important. On voit que la défense faite de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ne supposait pas le péché, qui, de fait, n’existait pas encore. En cela, la défense fait contraste avec la loi de Moïse. L’homme fut mis à l’épreuve au point de vue de l’obéissance seulement ; son bonheur se trouvait dans la dépendance de Dieu qui l’avait créé et qui l’avait entouré de tous les biens. En écoutant le serpent, qui éveilla dans son cœur un doute quant à la suprême bonté de Dieu, il se laissa aller à la désobéissance, et le péché entra dans le monde, et, avec le péché, la mort (voir Rom. 5). Les rapports de l’homme avec Dieu furent dès lors rompus. Il ne pouvait plus connaître Dieu que par la foi, par le moyen de la conscience (acquise en mangeant de l’arbre défendu), aussitôt que celle-ci serait réveillée par la grâce divine. D’abord, en prononçant le jugement sur le serpent, Dieu fit entrevoir à Adam qu’il y aurait un Libérateur suscité de la postérité de la femme, qui était tombée la première dans la transgression. Ensuite, en le chassant du jardin, Dieu le revêtit de vêtements de peau, qui rendaient témoignage à la mort, figure de la délivrance de son état de péché, à laquelle la grâce de Dieu a pourvu pour lui, par la mort d’un substitut.
Mais le jugement prononcé sur Adam fut d’abord un jugement relatif à la terre (Gen. 3 : 17-19). Il devait la travailler péniblement, mangeant son pain à la sueur de son front, jusqu’à ce qu’il retourne au sol d’où il avait été pris : « car », lui est-il dit, « tu es poussière, et tu retourneras à la poussière ». Dieu ne dit rien là quant à un jugement de l’âme.
Du reste, tout en donnant dans tous les temps par sa Parole les indications nécessaires pour former et entretenir la foi, Dieu a réservé la pleine révélation touchant la mort et le jugement pour la venue dans ce monde de « la descendance de la femme », dont Dieu avait parlé, notre Seigneur Jésus Christ. Il « a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile » (2 Tim. 1 : 10). Il a parlé aussi du jugement et des peines éternelles réservés à ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n’obéissent pas à l’évangile.
Dans les épîtres, la mort est présentée soit comme les gages du péché (voir, par exemple, Rom. 6 : 23), soit comme caractérisant notre état moral vis-à-vis de Dieu (Eph. 2 ; Col. 2), où il est dit que Dieu nous a fait parvenir son salut lorsque nous étions « morts dans nos fautes et dans nos péchés ».
Dans l’Apocalypse, ceux qui se tiennent devant le grand trône blanc pour être jugés, sont envisagés comme « morts », et le terrible jugement qui les atteint, est appelé « la seconde mort » (20 : 12-15).
W. J. Lowe – Article paru dans le périodique d'évangélisation « le Salut de Dieu »