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Introduction à l’étude de l’Apocalypse

 

AUTEUR ET DESTINATAIRES DU LIVRE
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES
LIEU ET DATE PROBABLE DE REDACTION DU LIVRE
LA VISION DU FILS DE L’HOMME
STRUCTURE ET TENEUR DES LETTRES ADRESSEES AUX SEPT ASSEMBLEES
LE LANGAGE SYMBOLIQUE DE L’APOCALYPSE
LES PERSONNAGES MAJEURS DU TEMPS DE LA FIN
DIVISION OU SUBDIVISION DU LIVRE
 

            L’Apocalypse est le dernier livre de la Bible, le point d’orgue d’une révélation millénaire qui débute par une phrase déclarative prodigieuse : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre » (Gen. 1 : 1).
            Bien que le mot Apocalypse soit devenu synonyme de catastrophe ou de cataclysme, dans le langage courant, à cause probablement de ceux qui se bornent à le définir uniquement par rapport aux événements fâcheux contenus dans ce livre, il convient toutefois de préciser que, étymologiquement, ce mot signifie : « action de dévoiler ou d’ôter le voile », de façon à rendre accessible ou compréhensible ce qui était jusque-là mystérieux ou inconnu. Comme le déclare l’Ecriture : « Les choses cachées sont à l’Eternel, notre Dieu ; et les choses révélées sont à nous et à nos fils, à toujours, afin que nous pratiquions toutes les paroles de cette loi » (Deut. 29 : 29). Le mot apocalypse est la francisation du terme grec « apokalupsis » ; son équivalent latin « Revelatio » a été traduit par « révélation » en langue française. Les versions anglaises et allemandes de la Bible utilisent d’ailleurs ce terme pour désigner ce livre qui annonce les événements qui amèneront l’histoire de l’humanité à son terme sur la terre de maintenant. Rares sont les versions françaises qui préfèrent le mot « Révélation » à celui d’Apocalypse. Néanmoins, les quatre premiers mots de ce livre confirment cette définition : « Révélation de Jésus Christ » que Dieu lui a donnée pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver (chap. 1 : 1).
            A travers ce livre réputé difficile et compliqué, l’Esprit de Dieu révèle les choses qui doivent arriver. En effet, son ministère (voir Jean 14 : 26 et 16 : 12-13) ne consistait pas seulement à enseigner toutes choses (les Epîtres) ou à rappeler toutes les choses que le Seigneur Jésus avait dites aux disciples (les Evangiles), mais aussi à annoncer les choses qui vont arriver (l’Apocalypse), que les disciples ne pouvaient supporter ou comprendre avant la venue du Saint Esprit sur la terre, pour unir les croyants en un seul corps. L’homme ne pouvait donc accéder autrement à ces révélations finales que les sectes dites « apocalyptiques » tordent au point de pervertir la foi des simples ou des mal affermis, par des doctrines erronées (Ecc. 10 : 14b ; 2 Pier. 3 : 15-16).
            Le but de cette étude est d’aider les croyants à saisir fermement la parole prophétique qui brille encore, malgré l’obscurité profonde qui prévaut dans ce monde qui a rejeté le Fils de l’homme, jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire et que l’étoile du matin se soit levée dans les cœurs de ceux qui attendent sa venue (2 Pier. 1 : 19). Cette bienheureuse espérance est la part ou le lot béni de tous ceux « qui aiment son apparition » (Tite 2 : 13). Certains commentateurs de la Bible ont comparé le livre de l’Apocalypse à une gare centrale où toutes les prophéties bibliques précédemment communiquées par Dieu, convergent immanquablement pour former un tout harmonieux, telle une image reconstituée à partir des différentes pièces d’un puzzle. Ce n’est donc pas un « hasard » si ce livre se trouve à la fin des Ecritures car il est situé au faîte de la prophétie.
            Et, au-delà des livres prophétiques de la Bible - tels qu’Esaïe, Jérémie, Lamentations de Jérémie, Ezéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie -, des portions non négligeables de la prophétie qui se trouvent çà et là, dans les Ecritures, contribuent également à la compréhension ou à l’interprétation du livre de l’Apocalypse. C’est le cas entre autre des psaumes messianiques dont la portée prophétique est évidente. A ce propos, on peut rappeler aussi le fait que la première prophétie de la Bible concernant le Seigneur Jésus Christ (la semence de la femme écrasera la tête du serpent – Gen. 3 : 15) se trouve dans le livre de la Genèse qui est - a priori - un livre historique. Ainsi, l’appréciation du livre de l’Apocalypse exige ou nécessite des études préalables : un ensemble de connaissances qui permet au croyant d’avoir une vue panoramique et approfondie de la révélation progressive de Dieu, avec l’harmonie des Saintes Ecritures et le respect des principes divins qui y sont clairement annoncés par l’Esprit de Dieu. L’un de ces principes, c’est «qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne s’interprète elle-même » (2 Pier. 1 : 20-21) ; elle ne peut faire l’objet d’une interprétation particulière ! La somme de la vérité (Ps. 119 : 160 ; 139 : 17) est comparable à une boîte à outils qui contient tout ce qu’il faut pour dissiper les ombres de l’ignorance qui sont une source de confusion. Aussi, nous nous ferons l’obligation de considérer chaque texte dans son contexte pour que cette méditation censée être scripturaire, ne soit pas un tissu de prétextes mais plutôt un enchaînement de vérité(s).
            Si les pharisiens avaient ôté la clé de la connaissance au peuple qu’ils devaient conduire normalement dans la voie de la vérité (Luc 11 : 52), le Seigneur Jésus lui, éclaire toute âme sincère qui marche à sa suite afin qu’elle jouisse de la révélation que Dieu lui a donnée pour qu’il la communique à ceux qui ont les yeux tournés vers lui (Ps. 34 : 5). On peut aisément constater le fait que l’apôtre Jean a dû se retourner pour voir non seulement la voix qui lui parlait, mais aussi l’auteur de cette voix qui n’est autre que Christ (1 : 12). C’est donc « …les yeux fixés sur Jésus, le chef de la foi et celui qui l'accomplit pleinement » (Héb. 12 : 2), que nous pourrons apprécier les voies de Dieu en jugement. Du plus profond de notre cœur, disons-lui avec empressement : « Envoie ta lumière et ta vérité ; elles me conduiront, elles m’amèneront à ta montagne sainte et à tes demeures » ; « car par-devers toi est la source de la vie, en ta lumière nous verrons la lumière » (Ps. 43 : 3 ; 36 : 9).

 

AUTEUR ET DESTINATAIRES DU LIVRE

                           L’auteur

            Jean, l’auteur du quatrième évangile ainsi que des trois épîtres qui portent son nom, est l’instrument par lequel Dieu a bien voulu nous communiquer ses derniers oracles  (chap. 1 : 2 et 4 ; 22 : 8). Il s’agit de Jean - l’un des fils de Zébédée, le frère de Jacques - le disciple que Jésus aimait (Jean 13 : 23 ; 19 : 26 ; 21 : 20). Pêcheurs de profession et associés de Simon Pierre (Matt. 4 : 21-22 ; Luc 5 : 10), le Seigneur Jésus les surnomma « fils de tonnerre », probablement à cause de leur caractère naturel initial qui devait être vif ou virulent (Marc 3 : 13-19 ; Gal. 2 : 9). Bien qu’apôtre et prophète de Jésus Christ, Jean se présente à ses interlocuteurs comme leur « frère » (v. 9), exprimant ainsi son affection fraternelle et sa solidarité envers ses condisciples. Les conseils du Maître retentissaient encore dans son cœur définitivement transformé (« …vous êtes tous frères » - Matt. 23 : 8b). Jean fait partie des trois apôtres qui eurent la grâce d’être les témoins oculaires de la transfiguration du Seigneur sur la montagne (Matt. 17 : 1-2 ; 2 Pier. 1 : 18).
            Dieu a donc jugé bon de révéler la gloire du Fils de l’Homme, dans le livre de l’Apocalypse (chap. 1 : 13), par le biais de celui qui l’a vu scintiller avant le temps, pendant qu’elle était encore voilée par son corps physique qu’il a dû prendre pour nous visiter en grâce. Mais, cette vérité clairement établie et pleinement acceptée par « les pères de l’église » - à l’instar de Polycarpe, le disciple de Jean, et d’Irénée, un grand doctrinaire du 2e siècle – a dès le 3e siècle de notre ère, été l’objet d’une critique émanant de certains érudits, critique qui essaie de remettre en cause cette conviction séculaire en prétextant notamment du fait que le livre de l’Apocalypse est écrit en grec non affiné, truffé de plusieurs mots hébreux (une sorte de grec-hébreu), contrairement aux autres écrits attribués à l’apôtre Jean ; on souligne aussi le fait que plusieurs titres de Dieu dans ce livre ont une origine hébraïque : « Le Seigneur Dieu, Celui qui est et qui était et qui vient, le Tout-puissant » (v. 8). Seulement, au bout de cette constatation, on se rendra compte que les dissemblances avérées n’occultent nullement les ressemblances qui sont bien réelles et nombreuses dans l’ensemble. Il suffit d’être attentif à quelques détails pour remarquer entre autre que le vocabulaire utilisé par Jean dans ses écrits est fondamentalement le même, et il en est de même de son style de rédaction.
            A titre d’exemple, notons quelques points analogues :
                        - Jean parle de Jésus comme « la Parole », au début de son évangile (chap.1 : 1), titre qu’il applique aussi au Seigneur Jésus dans l’Apocalypse (19 : 13) ;
                        - L’appellation « agneau » attribuée au Seigneur Jésus (Jean 1 : 29, 36) est utilisée plusieurs fois dans le livre de l’Apocalypse, pour désigner la même personne (chap. 5 : 6 ; 6 : 1, 16b ; 14 : 1, 4 ; etc.) ;
                        - Il est question de l’eau vive (l’eau de la vie) dans Jean 4 : 10-11 ; 7 : 38, ainsi que dans Apocalypse 22 : 1 et 17b ;
                        - L’une des caractéristiques de son style de narration, c’est l’utilisation de l’expression « après cela », lorsqu’il aborde un autre sujet. On peut comparer à juste titre certaines références bibliques pour étayer cela (Jean 3 : 22 ; 5 : 1 ; 6 : 1 ; 7 : 1 : 14 ; 6 : 1 ; 7 : 1 avec Apoc. 4 : 1 ; 18 : 1 ; 19 : 1).
            Ces quelques éléments d’appréciation peuvent bien nous aider à balayer du revers de la main l’argumentation des théologiens incrédules qui sont très souvent victimes de leur manque de simplicité à l’égard de Christ et de sa Parole.

                        Destinataires et but du livre

            L’apôtre Jean adresse directement son livre aux sept assemblées locales qui sont en Asie (Apoc. 1 : 4, 11). Il s’agit de l’Asie mineure : une province romaine dont la ville d’Ephèse était la capitale. Apollos et Paul y accomplirent un travail spirituel fructueux qui amena plusieurs personnes à la conversion (Act. 18 : 24-26 ; 19 : 1-10), de sorte que « tous ceux qui habitaient en Asie entendirent la parole du Seigneur, tant Juifs que Grecs ». Le livre de l’Apocalypse leur est adressé en guise d’encouragement et d’instruction, au moment où la tribulation faisait rage dans l’empire romain (chap.1 : 9), et que la perplexité et le découragement gagnaient peu à peu leurs cœurs. En outre, ces tribulations étant symptomatiques des derniers temps (2 Tim. 3 : 1), Jean leur écrit pour les avertir que la venue du Seigneur est imminente. Si l’apôtre Jean, à la fin du 1er siècle après Jésus Christ, estime déjà que le temps est proche (v. 3b), à combien plus forte raison maintenant, au début de ce 21e siècle ? Loin de nous cette insouciance mondaine qui caractérise ceux qui sont sans espérance et qui croient disposer suffisamment de temps pour se convertir - si besoin - même à la dernière minute.
            Pour les impies ou les insensés, « la vision que celui-ci voit est pour des jours lointains, et il prophétise pour des temps éloignés » (Ezé. 12 : 26-28), alors que le Fils de l’homme vient bientôt avec les nuées, symbole de la gloire de Dieu ; « tout œil le verra, et ceux mêmes qui l’ont percé ». Cette seconde venue qui sera glorieuse, triomphale et solennelle sera d’une part, un sujet de joie pour les croyants (le résidu fidèle), et d’autre part, un sujet d’effroi pour les méchants (les incrédules) qui se lamenteront à cause de lui, lorsque paraîtra le signe du Fils de l’homme dans le ciel (v. 6-7 ; voir. Matt. 24 : 30).

 

CARACTERISTIQUES PRINCIPALES

            Le livre de l’Apocalypse est une somme de visions - le livre du prophète Esaïe est aussi une vision (1 : 1), de même que celui de Nahum (1 : 1) - communiquées à travers un langage symbolique. Jean y rapporte ce qu’il a vu et entendu. Dans ce livre, le Seigneur Jésus est généralement envisagé comme « homme », relativement à ce qui se rapporte à la terre. Jésus a reçu de Dieu cette précieuse révélation, pour montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt ; il l’a signifiée, c’est-à-dire communiquée par des signes, par l’entremise de son ange (être angélique). L’usage de signes ou de métaphores caractérise effectivement ce message prophétique dont le mode de transmission est tout à fait inhabituel, ce qui montre bien sa singularité (chap. 1 : 1-2 ; 12 : 1, 3 ; 15 :1).

            La chaîne de communication est la suivante :
                        - Dieu communique d’abord sa pensée à Jésus ;
                        - Jésus la transmet ensuite à son ange ;
                        - Son ange la communique à son tour à Jean ;
                        - Jean l’écrit et l’envoie enfin aux sept assemblées d’Asie.
                        - Les esclaves (serviteurs) de Jésus Christ qui sont à la tête de ces sept assemblées sont directement interpellés par ce message, vu leur responsabilité vis-à-vis du troupeau de Dieu (Héb.13 : 17). L’expression « ange de l’assemblée » fait référence à eux – en tant que corporation - et non à des êtres angéliques car, il est impossible qu’un être humain (Jean, en l’occurrence) serve d’intermédiaire entre Christ et un être angélique, dans la transmission du message divin.

 

LIEU ET DATE PROBABLE DE REDACTION DU LIVRE

            D’après le verset 9 du premier chapitre, le livre de l’Apocalypse a été écrit pendant que Jean se trouvait sur l’île de Patmos qui est située dans la mer Egée, entre la Turquie et la Grèce, à environ 30 km des côtes. Il y était comme réfugié ou exilé « pour la parole de Dieu et le témoignage de Jésus ». Malgré cette énième persécution dans ce monde qui nous est hostile, l’apôtre Jean pouvait se reposer sur Christ, sachant qu’il a vaincu le monde, et que tout ce qui est né de Dieu est aussi victorieux du monde (Jean 16 : 33 ; 1 Jean 5 : 4-5). C’est donc avec sérénité qu’il a pris part, avec ses frères, à la tribulation, au royaume et à la patience en Jésus.

                        Epoque et contexte historique

            Nous savons du reste que les chrétiens ont connu plusieurs persécutions au premier siècle (cf. Actes 18 : 1-2 ; Héb. 10 : 32-34). Celle qui a eu lieu sous Néron est restée dans la mémoire collective des saints, vu la brutalité de ce tyran qui avait une haine viscérale envers eux. Cependant, la cruauté de cette persécution qui se focalisa surtout à Rome ne doit pas éclipser celle qui eut lieu sous Domitien et qui était d’une rare intensité à l’échelle de l’empire.
            Les chrétiens qui n’approuvaient pas le culte dédié à l’empereur, firent les frais de cette attitude jugée inadmissible par les autorités romaines de cette époque, malgré leur soumission avérée à ces autorités (cf. Rom. 13 : 1-5 ; Tite 3 : 1-2 ; 1 Pier. 2 : 13-14). On admet généralement le fait que ce livre ait été écrit autour de l’an 95 après J.-C., soit une année avant le complot qui aboutit à l’assassinat de Domitien. L’accession de Vespasien au trône impérial qui avait endigué l’instabilité politique qui prévalut après la chute de Néron, favorisa l’instauration d’une autre forme de césarisme (dictature) à travers la « dynastie des Flaviens ». Titus, son fils aîné, et Domitien, son fils cadet furent ses successeurs. Si Jules César fut élevé au rang de dieu sur décision du Sénat romain, après son assassinat en 44 avant J.-C., Auguste, son successeur fut par contre divinisé de son vivant. Plus tard, Domitien donna une impulsion nouvelle au culte impérial en exigeant notamment qu’il soit appelé « notre seigneur et dieu ».
            Le schéma suivant décrit la succession des empereurs romains pendant près d’un demi-siècle, sur fond de rivalités et de luttes intestines : Néron Galba Othon Vitellius Vespasien Titus Domitien  (54-68) (68-69) (69) (69) (69-79) (79-81) (81-96)

                        Le jour du Seigneur

            Jean a reçu cette révélation dans « la journée dominicale » (v. 10). Le terme grec qui est traduit ici par « jour du seigneur », dans bon nombre de versions de la Bible, diffère de celui que l’on trouve notamment dans les deux épîtres de Paul aux Thessaloniciens, et qui correspond au « jour de l’Eternel » dont il est souvent question dans l’Ancien Testament : le jour de l’exécution de la colère de Dieu (cf. 1 Thess. 5 : 2 et 2 Thess. 2 : 2). Dans l’Apocalypse, le jour du seigneur (Dies dominicus en latin ; « dominus » veut dire seigneur) correspond au jour de la résurrection du Seigneur Jésus : le jour de son triomphe sur la mort ! Si le sabbat, le septième jour de la semaine (le samedi), revêtait un caractère sacré pour les juifs, nous savons que Jésus était encore dans la tombe ce jour-là. Par contre, le premier jour de la semaine (le dimanche), les femmes qui se rendirent de très-grand matin au sépulcre, constatèrent que le tombeau était vide (Luc 24 : 1-10) ; le Christ était réellement ressuscité (v. 34). Il apparut ce même jour aux disciples qui s’étaient enfermés dans la chambre haute par crainte des juifs : une première fois en l’absence de Thomas, et une deuxième fois en présence de ce dernier (Jean 20 : 19 et 26). Il est fort probable que le jour de la Pentecôte (Mot d’origine grecque utilisé dans le Nouveau Testament pour désigner la fête des semaines ou de la moisson ; il signifie : « cinquantième jour » [après la pâque]) ait eu lieu aussi un dimanche (Act. 2). Les chrétiens prirent alors l’habitude de se réunir en ce jour mémorable, pour rendre gloire à Celui qui vit à jamais et qui tient les clés de la mort et du Hadès (Act. 20 : 7 ; 1 Cor. 16 : 2 ; Apoc. 1 : 10).
            Tous ceux qui se disent chrétiens mais qui tiennent à pérenniser l’observation du sabbat - un jour qui est sans incidence religieuse sur ceux qui sont sous la grâce - n’ont pas l’intelligence de la dispensation actuelle. Cette tendance légaliste qui caractérise notamment les adventistes du 7e jour n’est pas conforme aux enseignements de notre Seigneur Jésus ; elle n’est pas à la louange de la gloire de sa grâce !

 

  LA VISION DU FILS DE L’HOMME

            Dans le Nouveau Testament, le titre de « Fils » est attribué au Seigneur Jésus, relativement à sa divinité ou à son humanité, pour exprimer les différents aspects de sa gloire ou du caractère de sa personne. Jésus est :
                        - Le Fils du très haut (Luc 1 : 32) ;
                        - Le Fils de Dieu (Luc 1 : 35b) ;
                        - Le Fils de l’homme (Luc 6 : 5) ;
                        - Le Fils de David (Matt.1 : 1).

            Dans l’Apocalypse, Dieu a en vue le règne du Fils de l’homme sur la terre : là où il a été humilié et rejeté. C’est à lui qu’il a confié le jugement des vivants et des morts (Jean 5 : 22, 27 ; Act. 10 : 42). Jésus régnera sur la terre en tant que Fils de l’homme (Ps. 2), en remplacement du premier homme (Adam) qui a failli dans l’accomplissement de la mission que Dieu lui avait assignée. C’est ainsi que les Saintes Ecritures l’envisage comme « le dernier Adam » et « le second homme » (1 Cor. 15 : 45-47). En revanche, il régnera sur Israël (le pays) en tant que Fils de David. Dans sa vision, Jean voit quelqu’un de semblable au Fils de l’homme ; le caractère que revêt sa personne est en rapport avec le message qu’il est prêt à nous révéler. Celui qui se présente aux versets 8 et 17 comme « l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier », est bien l’Eternel de l’Ancien Testament. Il est prêt à revendiquer sa gloire (Es. 44 : 6 ; 48 : 11-12).
            La description que Jean fait de lui, suite à cette splendide vision qui le rendit littéralement fébrile (Apoc. 1 : 17), est pleine d’instructions :
                        - Il se tient au milieu des sept lampes d’or (v. 12) qui symbolisent les sept assemblées locales d’Asie mineure (v. 20), ce qui souligne sa présence réelle dans l’assemblée : là où deux ou trois sont assemblés en son nom. Grâce à Dieu, les témoins de Christ peuvent jouir de cette présence bénie, ici-bas, tous les jours de leur vie (Matt. 18 : 20 ; 28 : 20b) ;

                        - Il est vêtu d’une robe qui va jusqu’aux pieds (v.13), symbole d’une tenue judiciaire, et la ceinture qui est à sa poitrine peut garder ses affections pour qu’elles n’interfèrent pas dans l’exécution du juste jugement de Dieu. La description que nous avons du Seigneur dans Esaïe 6 : 1 à 5, est comparable à celle de Jean (Cp. Jean 12 : 41) ;
                        - Ses cheveux, blancs comme de la laine blanche ou comme de la neige (v.14), font allusion à la gloire relative à son ancienneté ainsi qu’à sa pureté. Ici, sa personne se confond avec celle de l’ancien des jours (Dan. 7 : 9, 13) ;
                        - Ses yeux, semblable à une flamme de feux, expriment un regard de jugement (v.14b ; chap. 2 : 18 ; 19 : 12). L’Ecriture nous rappelle que Dieu, qui sonde tout, « est un feu consumant » (Héb. 12 : 29 ; Deut. 9 : 3) ;
                        - Ses pieds, semblables à de l’airain brillant, soulignent la fermeté de son juste jugement (v.15). Le juge de toute la terre fera ce qui est juste ! (Gen. 18 : 25b) ;
                        - Sa voix est comme une voix de grandes eaux (v.15b). Cette voix qui est d’ordinaire douce et réconfortante, gronde majestueusement en un temps de jugement, pour manifester la grandeur du Tout-puissant (Ps. 29 : 3-5) ;
                        - Sa main droite tient les sept étoiles (v.16), figure des anges des sept assemblées locales (v. 20), car c’est lui qui a autorité sur les conducteurs spirituels de ces assemblées. Christ est le chef de l’Eglise ! (Eph. 5 : 23b) ;
                        - De sa bouche sort une épée à deux tranchants (v.16), symbole de la parole de Dieu qui est vivante et opérante, et qui discerne les pensées et les intentions du cœur (Héb. 4 : 12). Le jugement du Seigneur est fondé sur la parole de Dieu ;
                        - Son visage est comme le soleil [quand] il luit dans sa force (v.16b). Jésus, « l’orient d’en haut » (Luc 1 : 78), est le soleil de justice (Mal. 4 : 2) ; il apparaît ici dans la splendeur de son Etre, comme lors de sa transfiguration sur la montagne (Matt. 17 : 2), avant l’établissement de son règne de justice qui n’aura lieu qu’au terme de plusieurs jugements. L’ange puissant, revêtu d’une nuée et dont le visage est comme le soleil (Apoc. 10 : 1), est bien « l’ange de l’Eternel » : une préfiguration du Christ dans l’Ancien Testament. Rien d’étonnant si sa voix est comme celle d’un lion (v. 3), le lion de la tribu de Juda (Apoc. 5 : 5).

 

STRUCTURE ET TENEUR DES LETTRES ADRESSEES AUX SEPT ASSEMBLEES

            Ces sept assemblées locales d’Asie dont l’existence historique est incontestable (cf. 1 Tim. 1 : 3 ; Col. 4 : 13, 15), ont probablement un lien avec les sept branches du chandelier qui répandait la lumière dans le tabernacle (Ex. 25 : 31-40). Ce luminaire composé de sept lampes devait luire continuellement. De même, l’assemblée représentée par ces sept rassemblements locaux symbolisés par des lampes, a vocation de porter la lumière de Dieu dans ce monde (Mat. 5 : 14-16). Les témoins de Christ sont appelés à briller comme des luminaires dans le monde, en marchant d’une manière digne de l’évangile de Christ (Phil. 2 : 15 ; 1 : 27).

                        Structure

            Du point de vue structural, la composition de ces sept lettres est la suivante :
                        - Présentation de Christ à l’assemblée, en tenant compte de son état. Son message est toujours une parole dite à propos (Prov. 25 : 11 ; 15 : 23) ;
                        - Appréciation de l’assemblée par Christ. Il souligne d’abord ce qui est bon dans chaque assemblée (en dehors de Laodicée), avant de signaler ce qu’il désapprouve ;
                        - Avertissements et reproches de Christ à l’endroit de l’assemblée, « car le temps [est venu] de commencer le jugement par la maison de Dieu… » (1 Pier. 4 : 17).
                        - Smyrne et Philadelphie sont exemptées de toute réprimande ;
                        - Appel à la repentance pour ne pas mettre la menace à exécution ;
                        - Annonce ou allusion à la venue de Christ, dans les quatre dernières lettres ;
                        - Exhortation à écouter ce que l’Esprit dit aux assemblées, adressée à celui qui a des oreilles pour entendre ; L’ordre des deux dernières parties est inversé dans les quatre dernières lettres.

                         Teneur du message

            Au-delà de leur portée historique, ces messages adressés aux sept assemblées d’Asie nous concernent d’une manière ou d’une autre, vu leur portée morale, spirituelle et prophétique qui demeurent d’actualité. Partant de la signification du nom de chaque assemblée et du message principal qui se trouve dans chaque lettre, l’Esprit de Dieu nous avertit pour que nous demeurions dans la voie du salut, en ayant Christ comme modèle et objet d’admiration, lui le témoin fidèle et véritable (Apoc. 1 : 5 ; 3 : 14).

                              - Ephèse

            Ephèse signifie « plénitude des desseins [divins] ». C’est effectivement dans l’épître de Paul aux Ephésiens que nous trouvons divers aspects de la vérité relative aux desseins de Dieu de toute éternité. Mais, après un début très encourageant dans le chemin, l’église connaîtra peu à peu un déclin de ses affections à l’égard de Christ (Apoc. 2 : 4), à partir de la deuxième moitié du premier siècle (de 57 à 167 env.). C’est dans ce contexte que l’apôtre Paul a dit aux Philippiens que « …tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ » (chap. 2 : 21). Quelques années plus tard, il sera abandonné par Démas, l’un de ses compagnons d’œuvre, à cause de l’amour du présent siècle (2 Tim. 4 : 10). Ainsi, à la fin du temps apostolique, l’amour qui ne cherche pas ses propres intérêts (1 Cor. 13 : 5) faisait déjà défaut dans l’assemblée de Dieu. Seule une repentance sincère et profonde pouvait remédier à une telle situation pour que la lampe du témoignage ne soit point ôtée dans cette localité. Malheureusement, ce ne fut pas le cas puisque cette ville autrefois acquise à la cause du Christ a fini par être islamisée quelques années plus tard. Son témoignage s’est effrité pour n’avoir pas pris garde à l’avertissement qui lui fut adressé par le Seigneur ; « Bienheureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre » (Apoc. 22 : 7).

                              - Smyrne

            Après que l’église ait abandonné son premier amour, le Seigneur jugea bon de l’éprouver par une affliction profonde en permettant à l’ennemi de s’en prendre violemment à elle, comme un lion rugissant qui rode autour d’une proie qu’il veut dévorer (1 Pier. 5 : 8). Smyrne signifie « myrrhe » (La myrrhe est une résine odorante produite par un arbre d’Arabie ; elle était utilisée par les juifs pour embaumer les corps (Jean 19 : 39-40) ou « amertume ». Mais, en cette période difficile où plusieurs persécutions se succédèrent (de 167 à 313 env.), après que les apôtres aient quitté la scène terrestre, le Seigneur exhorte les croyants à demeurer fidèle jusqu’à la mort (Apoc. 2 : 9-10). En passant au creuset de la tribulation, de la pauvreté, et de l’outrage, l’église endura un grand combat de souffrances dont l’issue finale a été le martyr pour certains disciples du Seigneur. Ces croyants furent les précurseurs de ceux qui connaîtront plus tard la grande tribulation (le temps de détresse de Jacob), et auxquels le Seigneur rend un vibrant témoignage en disant : « …qu’ils n’ont pas aimé leur vie [même] jusqu’à la mort » (chap.12 : 11). Le Seigneur promet la couronne de vie aux vainqueurs qui s’attendent à lui, en guise de réconfort (Jac. 1 : 12). « Et tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » (2 Tim. 3 : 12).

                              - Pergame

            Le nom de cette localité signifie « tour élevée ». Pergame était un lieu où le culte dédié à l’empereur romain était en vogue ; l’allusion au « trône de Satan » dans cette lettre se réfère probablement à cela. Bien que l’assemblée tenait ferme au nom du Seigneur et n’avait pas renié la foi, le fait d’habiter là où Satan habite (le monde) a amené l’église à mondaniser ; au lieu de se séparer du monde, l’église s’est installée dans le monde, compromettant ainsi la pureté de sa foi, sous cette influence. L’hostilité du monde envers l’église s’étant émoussée après la conversion supposée de l’empereur romain Constantin, en 313, plusieurs croyants laissèrent leur vigilance baisser. Le christianisme devint même la religion officielle de l’empire, 79 ans plus tard, sous le règne de l’empereur Théodose (392). Ce temps de répit favorisa malheureusement la corruption morale ainsi que l’émergence du mal doctrinal (de 313 à 600 env.), ce qui fut un piège pour l’église.
            Néanmoins, on note la présence de croyants qui résistèrent aux attraits du monde, à l’instar d’Antipas, le témoin fidèle (Apoc. 2 : 12-17).

                              - Thyatire

            Malgré quelques progrès réels constatés à Thyatire dans l’accomplissement des bonnes œuvres notamment, la perte de la simplicité à l’égard de Christ à partir du 7e siècle (de 600 env. au retour du Seigneur), a favorisé l’émergence d’un système clérical qui persécutait ceux qui voulaient marcher à la lumière des Ecritures. Ce système qui est figuré par Jésabel, la femme d’Achab qui persécutait autrefois les prophètes de Dieu (1 Rois 16 : 30-33 ; 21 : 25-26), est générateur de faux enseignements. C’est ainsi que les dogmes et autres commandements d’hommes (le culte de Marie, le célibat des prêtes, etc. - Paul la qualifie de doctrine de démons (1 Tim. 4 : 1-3) reléguèrent la parole de Dieu au second plan, au point de la délaisser au profit des traditions religieuses (Telle était autrefois l’attitude des pharisiens (Marc 7 : 7-9) qui plongèrent l’église dans les « profondeurs de Satan ». Au lieu d’être la colonne et le soutien de la vérité (1 Tim. 3 : 15), l’église a eu la prétention d’être la vérité. Thyatire dont le nom signifie « sacrifice perpétuel » ou « offrande perpétuelle » a sombré dans l’idolâtrie. A Thyatire, l’église professante est en route vers Babylone (Apoc. 17 et 18). Mais, Dieu qui ne se laisse pas sans témoignage (Actes 14 : 17), a pu maintenir la lumière à Thyatire, à travers un « résidu » de fidèles qui furent les précurseurs de la Réforme (Apoc. 2 : 18-29).

                              - Sardes

            Après un temps de réveil spirituel au 16e siècle, l’église devenue « protestante » s’est endormie de nouveau, n’ayant plus que « le nom de vivre » (Apoc. 3 : 1-6), après la fraîcheur spirituelle du temps de la réformation. Les successeurs des réformateurs sombrèrent dans le formalisme, l’intellectualisme qui remet en cause l’inspiration et la révélation plénière des Saintes Ecritures, et se mêlèrent même à la politique. A la fin du 17e siècle, une partie de l’église n’hésita pas en effet à se placer sous la protection du monde - contrairement à Thyatire qui désire dominer sur le monde - ce qui a donné naissance à des « églises nationales » dans divers pays européens. Ces entités religieuses eurent pour chef un souverain terrestre quelconque en lieu et place de Christ, l’Homme glorifié dans le ciel. C’est le cas notamment de l’église anglicane dont la reine d’Angleterre est officiellement le chef, jusqu’à ce jour. En dépit de la détérioration générale de la condition spirituelle que nous venons de déplorer, l’existence d’un résidu fidèle amène le Seigneur à reconnaître le bien produit par sa grâce (v. 4). Le mot Sardes signifie : « Ceux qui échappent » ou « résidu ».

                              - Philadelphie

            Au 19e siècle, en plein déclin de la chrétienté, des croyants groupés en divers pays, eurent à cœur de revenir à ce qui était dès le commencement (1 Jean 2 : 24). A travers ce mouvement connu sous l’appellation du « cri de minuit » (Allusion faite à l’appel retentissant qui réveille les dix vierges dans la parabole de Matthieu 25 : 1-13), l’église a eu la grâce de redécouvrir notamment la vérité relative à la venue du Seigneur comme époux, pour prendre les siens (Jean 14 : 1-3 ; 1 Thes. 4 : 13-18), avant l’heure de l’épreuve ou de la grande tribulation (Apoc. 3 : 10), en réponse à la promesse faite à ses disciples. La levée de l’étoile du matin aura en effet lieu avant l’apparition du soleil de justice. Cette vérité bénie est depuis enseignée dans plusieurs milieux évangéliques, même si certains prédicateurs continuent de l’ignorer en annonçant uniquement le retour du Christ en vue de son règne sur la terre ! Bien qu’ayant « peu de force » - à ne pas confondre avec « pas de force », Philadelphie a conscience de l’amour du Seigneur pour son assemblée, malgré l’opposition manifeste du monde religieux (la synagogue de Satan). Ainsi, consciente de sa petitesse, elle peut réaliser que la puissance de Dieu s’accomplit dans la faiblesse (2 Cor. 12 : 9-10).
            Le Seigneur exhorte Philadelphie à tenir ferme ce qu’il a, afin que personne ne prenne sa couronne. Tout au long de l’histoire de l’église, les différentes dénominations qui ont eu la prétention d’être « Philadelphie », ont plus ou moins été caractérisé par l’esprit laodicéen, qui prévaut particulièrement dans la chrétienté depuis le siècle dernier. Qu’il nous soit donc donné de vouloir refléter en toute humilité ce caractère philadelphien, sans prétendre en détenir le monopole ou l’exclusivité. Ceux qui pensent autrement s’apercevront tôt ou tard que les divisions, les querelles ou les inimitiés qui jalonnent leurs parcours n’ont rien à voir avec « l’amour des frères » (Philadelphie). C’est en nous reposant simplement sur la grâce de Dieu et en marchant sobrement, justement et pieusement, que nous refléterons ce caractère qui réjouit le cœur de Dieu.

                              - Laodicée

            Cette assemblée locale marque le terme de l’histoire prophétique de l’église responsable. Cette ville autrefois prospère sur le plan économique et social, était moralement et spirituellement dans une misère profonde. L’indifférence de Laodicée à l’égard de Christ ainsi que son penchant pour les choses de la terre lui ont valu ce blâme : « Parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche  » (Apoc. 3 : 14-19). La tiédeur des compromis avec le monde qui se traduit par une tolérance envers le mal que certains assimilent à tort, à de la modération, a fait perdre à Laodicée la conscience de sa position d’étranger et de forain sur la terre, ainsi que de la réalité de l’appel céleste de l’église.
            Aveuglée et privée de la jouissance des biens célestes par Satan, Laodicée est dans une pauvreté spirituelle extrême. Et pourtant, c’est aussi pour eux que l’apôtre Paul et Epaphras, son compagnon, avaient soutenu un grand combat pour qu’ils soient enrichis de la pleine certitude d’intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ (Col. 2 : 1-3 ; 4 : 12-13).
            Plusieurs mouvements chrétiens qui ont vu le jour au siècle dernier, aux Etats-Unis d’Amérique notamment, reflètent ce caractère morbide. L’orgueil spirituel des partisans de « l’évangile de la prospérité » est l’expression de leurs cœurs qui sont gouvernés par l’avidité d’une volonté personnelle. L’arrogance et la vanité qui caractérisent Laodicée sont telles que Christ se trouve dehors. On Le voit frapper à la porte pour que celui qui ouvrira son cœur goûte enfin à la douceur de la communion divine que bien des personnes qui professent servir Dieu ne connaissent pas cependant (v. 20). Laodicée signifie "le peuple qui dirige" ou "le jugement du peuple". Dieu soit loué de ce que, malgré ce tableau sombre, il peut y avoir là aussi des vainqueurs : quelques cœurs repentants, vrais et zélés, qui se soumettent à Christ ; « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées » (Apoc. 3 : 21-22).

 

LE LANGAGE SYMBOLIQUE DE L’APOCALYPSE

            La clé de la compréhension du livre de l’Apocalypse se trouve au niveau du premier chapitre où nous avons bon nombre de symboles qui sont utilisés fréquemment dans ce livre pour représenter diverses réalités spirituelles. Il a plu à Dieu, dans sa souveraineté, de communiquer les choses spirituelles par un langage spirituel que l’homme animal ou naturel ne peut comprendre (1 Cor. 2 : 13). C’est en décryptant ou en déchiffrant ce langage symbolique que nous pourrions clarifier les points d’ombre qui surgissent lorsqu’on veut commenter ce livre. Par conséquent, la compréhension des différents symboles (images, chiffres, couleurs, personnage, etc.) s’avère être indispensable pour interpréter cette portion des Ecritures. Si la signification de certains symboles est clairement donnée dans ce livre - le cas des sept étoiles et des sept lampes par exemple (chap. 1 : 20 ; 12 : 9), le recours à d’autres écrits de la Bible est toutefois essentiel pour apprécier diverses figures.

                        La symbolique des chiffres

            Qu’il nous soit donné de réaliser que la compréhension du message du livre qui nous occupe, dépend aussi de l’interprétation du sens figuré de certains chiffres. C’est le cas par exemple des chiffres 3, 4, 7, 6 et 12, dont la mention est récurrente dans le livre de l’Apocalypse.

                                      ¤ Le chiffre 7

            Ce chiffre évoque généralement la perfection ou la plénitude divine. Il revient quarante cinq fois environ, dans le livre de l’Apocalypse. La Bible déclare que « Dieu eut achevé au septième jour son œuvre qu’il fit ; et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il fit » (Gen. 2 : 2). Son repos intervint donc le 7e jour, au terme d’une œuvre parfaitement accomplie (Gen.1 : 31). Le chiffre 7 a souvent une valeur symbolique dans l’Apocalypse, même si son sens littéral n’est pas à proscrire ; c’est ainsi que l’expression « sept Esprits » dans Apocalypse 1 : 4 et 4 : 5b, fait allusion à la plénitude des caractères de l’Esprit de Dieu. Dans Esaïe 11 : 2, il est question de l’Esprit de l’Eternel (1), l’esprit de sagesse (2) et d’intelligence (3), l’esprit de conseil (4) et de force (5), l’esprit de connaissance (6) et de crainte de l’Eternel (7) qui reposera sur le rejeton du tronc d’Isaï (Jésus) : celui qui se présente à la fin du livre de l’Apocalypse comme « la racine et la postérité de David » (chap. 22 : 16b). Cette approche confirme la vérité selon laquelle il n'y a qu’un seul Esprit (Eph. 4 : 4).
            Par ailleurs, le chiffre 7 est le plus grand chiffre équitablement indivisible chez les Hébreux. En effet, à une époque où n’existaient pas encore les chiffres à virgules, la division du chiffre 7 donnait d’une part « 4 », et d’autre part « 3 ». Si le chiffre 4 symbolise ce qui est complet, à l’instar des quatre points cardinaux (Nord, Sud, Est et Ouest) qui sont représentatifs de la terre dans son ensemble (1 Chr. 9 : 24 ; Apoc. 7 : 1), le chiffre 3 lui, se rapporte à Dieu (Elohim) : un Dieu unique dont la personnalité est triple (Père, Fils et Saint-Esprit). On se souviendra du fait que pour créer l’homme, Dieu a dit : « Faisons l’homme … » (Gen. 1 : 26) ; Il utilise la première personne du pluriel pour exprimer ce vœu significatif ! Le chiffre 7 nous parle de l’action de Dieu (chiffre 3) dans la création (chiffre 4). C’est ainsi que l’histoire de Jésus, Dieu parmi nous (Emmanuel), nous est présentée dans quatre (4) évangiles.

N.B : la division de la dernière semaine d’année (70e) dont a parlé le prophète Daniel constitue une exception à ce que nous venons de dire, puisqu’elle se divise équitablement en deux parts de 3 ans et demi chacune ; la durée de la grande tribulation sera de « un temps, et des temps, et la moitié d’un temps », soit « quarante-deux mois ou mille deux cent soixante jours » en d’autres termes, ce qui équivaut évidemment à 3 ans et demi (Apoc. 12 : 14 ; 11 : 3 ; 13 : 5).

                                      ¤ Le chiffre 6

            Contrairement au chiffre 7, le chiffre 6 est synonyme d’imperfection (6 = 7 – 1) ; il se rapporte à l’homme. En effet, l’homme créé innocent, le sixième jour, est devenu rebelle et pécheur pour avoir écouté les propos mensongers du diable (Gen. 1 : 26 et 31 ; 3 : 1-19). En outre, son travail qui devint pénible après sa chute, ne devait se faire que pendant six jours (Ex. 20 : 9). Lorsque ce chiffre est répété trois fois pour constituer un nombre (666), il correspond à la marque de la bête ; c’est l’une des réalités les plus énigmatiques de ce livre. Le nombre de la bête est un nombre d’homme (Apoc. 13 : 18). On sait que la somme des principaux chiffres romains (I, V, X, L, C, D) est égale à 666 (Il est fait mention de ce chiffre dans 1 Rois 10 : 14, ainsi que dans Esdras 2 : 13. Ces trois chiffres peuvent aussi faire allusion au trio diabolique constitué par Satan, la Bête, et l’Antichrist.

                                      ¤ Le chiffre 12

            Il représente l’autorité administrative que Dieu exerce à travers des hommes, pour gouverner son peuple. De même qu’il y eut douze tribus, issues des douze fils de Jacob, pour l’administration du peuple terrestre de Dieu (Israël), douze apôtres furent choisis par le Seigneur Jésus pour administrer son troupeau ; le fondement de l’Eglise a été posé par eux (Eph. 2 : 20). Il est question à la fin de ce livre, des noms des douze apôtres de l’Agneau qui figurent sur les douze fondements de la muraille de la sainte cité, ainsi que des noms des douze tribus d’Israël qui sont écrits sur les douze portes de la sainte cité où se trouvent douze anges (Apoc. 21 : 10-14). L’arbre de vie portera douze fruits (chap. 22 : 2). Quant aux douze étoiles qui sont sur la tête de la femme mentionnée précédemment dans Apocalypse 12 : 1, elles font allusion à la perfection de l’autorité administrative qui s’exercera sur le résidu juif du temps de la fin, par des hommes pieux qui dépendront de Christ. Les vingt-quatre anciens assis sur vingt-quatre trônes, autour du Trône céleste, et vêtus de vêtements blancs, représentent certainement ces deux peuples qui sont en relation avec Dieu (Israël et l’Eglise) ; Vingt-quatre n’est autre que le double de douze ! (24 = 12 x 2).

                                      ¤ La symbolique des figures

            On note la présence de quatre animaux pleins d’yeux devant et derrière, autour du Trône céleste, au chapitre 4 de l’Apocalypse. Ces êtres étranges qui ont un discernement parfait, sont comparables d’une part, à des chérubins (v. 6-7) : anges qui exécutent le juste jugement de Dieu (cf. Gen. 3 : 24), et d’autre part, à des séraphins (v. 8) : êtres angéliques qui révèrent et magnifient le Dieu Saint, le Tout-puissant (Esaïe 6 : 1-3). Ces quatre animaux sont l’expression des divers attributs du jugement divin qui s’abattra inexorablement sur la terre, pour la purifier, à travers les sept sceaux. La description que nous avons d’eux nous renvoie à la vision du prophète Ezéchiel, aux chapitres premier et dix de son livre (1 : 2-6, 10 ; 10 : 14-15).

            Ces jugements se feront :
                        - Avec puissance (figure du lion) ;
                        - Avec persévérance (figure du veau) ;
                        - En toute intelligence (figure d’un homme) ;
                        - Et avec rapidité (figure d’un aigle volant).

            L’ouverture des premiers sceaux par l’Agneau se fera à la voix retentissante des quatre animaux (Apoc. 6 : 1-8). Chaque animal a donc un lien avec l’un de ces quatre premiers sceaux. Les cavaliers que l’on voit assis sur des chevaux de couleurs différentes, représentent les instruments dont Dieu se servira pour exécuter ses jugements (Cp. Zach. 1 : 8 ; 6 : 1-7), en vue de reconquérir cette terre (Psaume 82 : 8) ; « Le cheval est préparé pour le jour de la bataille, mais la délivrance est à l’Eternel » (Prov. 21 : 31 ; Cp. Apoc. 9 : 7 et 9).

            Les couleurs de ces chevaux sont aussi significatives :
                        - Le cheval blanc symbolise la victoire : le triomphe d’un pouvoir impérial. Le Seigneur Jésus – ainsi que les armées célestes qui l’accompagneront - sera aussi assis sur un cheval blanc, lors de son retour en gloire (Apoc. 19 : 11-14) ;
                        - Le cheval roux indique le carnage, le sang répandu dans les guerres civiles ;
                        - Le cheval noir évoque le deuil et le désarroi en un temps de famine ;
                        - Le cheval livide nous parle des souffrances de la mort générées par les quatre jugements phares de l’Eternel : l’épée (la guerre), la famine, la mort et les bêtes sauvages de la terre (cf. Ez. 5 : 16-17 ; 14 : 21).
                                               

LES PERSONNAGES MAJEURS DU TEMPS DE LA FIN

            La soixante-dixième semaine d’années dont a parlé le prophète Daniel connaîtra une succession d’événements mettant en scène plusieurs acteurs, tant du côté de Dieu que du côté du Satan. Le temps qui s’était arrêté pour Israël avec la fin de la soixante neuvième semaine d’années qui donna lieu à l’ouverture de la parenthèse de l’Eglise, s’égrainera de nouveau jusqu’à la consommation du siècle. Israël, « l’horloge de Dieu », marquera de nouveau le temps pendant « l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière», en redevenant un signe pour les habitants de la terre, après sa renaissance nationale, tel un figuier qui laisse présager l’imminence de l’été lorsqu’il renaît au printemps (Mat. 24 : 32).

                         Les 144.000 hommes scellés au front

            Ces personnes appartiennent aux tribus d’Israël. Ils sont marqués du sceau de Dieu avant l’ouverture du septième sceau, pour être à l’abri des jugements qui vont déferler sur la terre pendant le grand jour de la colère de l’Agneau (cf. Ez. 9 : 4-6). On voit un ange montant de l’orient, ordonner aux quatre anges qui sont aux quatre coins de la terre, de retenir momentanément les quatre vents de l’épreuve qui dévasteront la terre, le temps qu’un résidu (reste) d’Israël soit mis à l’abri (Apoc. 7 : 1-4). Cela est révélateur des soins de Dieu en faveur de ses élus. Il est possible que ce chiffre ait une signification symbolique car, 144.000 équivaut à 12 x 12000. Bien que la tribu de Dan ne soit pas mentionnée dans ce texte, de même que le nom d’Ephraïm n’y figure pas (v.5-8), l’intégrité d’Israël n’est pas à remettre en cause car, de même que Aaron portait les noms des fils d’Israël au pectoral, sur son cœur, comme mémorial devant l’Eternel, Christ, notre souverain sacrificateur en fait autant (Ex. 28 : 28-29). Leur omission ne remet donc pas en cause leur existence ou leur part d’héritage. D’ailleurs, dans la perspective de la jouissance d’un monde nouveau, lorsque Dieu rétablira le royaume pour Israël (cf. Actes 1 : 6), le nom de Dan est mentionné en premier lieu dans le livre d’Ezéchiel (48 : 1-29). Le silence de Dieu à l’égard de ces deux tribus peut s’expliquer par le fait que l’idolâtrie les caractérisera de façon particulière, comme ce fut le cas autrefois. On sait qu’au temps d’Esdras et de Néhémie, « la porte d’Ephraïm » ne fut pas rebâtie - au retour d’une captivité de 70 ans en Babylonie (Néh. 3). Quant à Dan, la prophétie de Jacob selon laquelle « Dan jugera son peuple… Dan sera un serpent sur le chemin » (Gen. 49 : 16-17) est à prendre en considération, vu qu’elle se réalisera à la fin des jours (v. 1) ; une vieille tradition judéo-chrétienne voudrait que l’Antichrist vienne de cette tribu, ce qui ne peut motiver le Seigneur à faire mention de ce nom, au moment où il est question du résidu fidèle. La prophétie de Jacob qui présente Juda comme un jeune lion (v. 9-12) trouvera aussi son plein accomplissement en ce temps-là (Apoc. 5 : 5). N.B : il sera aussi question des 144.000 personnes au chapitre 14, bien que ce soit dans une circonstance différente.

                         Les deux témoins

            Pendant la grande tribulation, bien que plusieurs juifs trouveront refuge hors de Jérusalem (Matt. 24 : 16-21), Dieu maintiendra un témoignage puissant dans cette ville de renom, profanée par les nations, à travers deux témoins qui annonceront l’évangile du royaume pour préparer les cœurs à recevoir le Messie. (Apoc. 11 : 3-4) ; « Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux lampes qui se tiennent devant le Seigneur de la terre » (voir Zach. 4 : 1-3 et 11-14). Dieu veillera à ce que leur mission soit achevée avant qu’ils ne soient tués par la Bête sur la place de la grande ville (Jérusalem) qui est appelée spirituellement Sodome et Egypte, là où également leur Seigneur a été crucifié. Si cette période terrible n’était pas abrégée, il n’y aurait aucun rescapé à ce drame (Mat. 24 : 22).
            La ville du grand Roi est ainsi appelée à cause du mal qui y prévaudra pendant cette période chaotique.
            Le ministère des deux témoins aura manifestement les caractères de ceux d’Elie et de Moïse (chap. 11 : 6). Point n’est besoin toutefois de spéculer ici sur la venue effective d’Elie (Mal. 4 : 5), vu que Jean-Baptiste qui fut décapité par Hérode le tétrarque, pour donner satisfaction aux caprices maléfiques d’une femme (Mat. 14 : 1-12), est « l’Elie » qui devait venir (Mat. 11 : 7-10 ; 17 : 10-13). Or, « il est réservé à l’homme de mourir une seule fois… » (Héb. 9 : 27), ce qui rend donc impossible une autre venue concrète du prophète Elie avant le retour en gloire du Seigneur.
            Nous savons par ailleurs que le chiffre deux (2) est celui du témoignage. C’est pour cela que le Seigneur Jésus avait pris le soin d’envoyer les douze apôtres ainsi que les soixante dix disciples, deux par deux, pour qu’ils rendent témoignage en son nom (Mat. 10 : 5-8 ; Luc 10 : 1 ; Cp. Deut. 19 : 15 ; 2 Cor. 13 : 1). Il n’est donc pas à exclure le fait que ces deux témoins soient représentatifs de ce témoignage du temps de la fin dans la ville de Jérusalem, lorsque les juifs fidèles et pieux quitteront la Judée pour se réfugier dans les montagnes alentours, au fort de la détresse (Mat. 24 : 16-21).

                         La Bête

            Cette appellation n’est pas insignifiante car, contrairement à l’homme qui est doté d’intelligence et dont les yeux sont rivés vers le ciel, la bête regarde vers la terre ; sa posture est telle qu’il en est ainsi. Cette Bête qui monte de la mer (les eaux sont une figure des nations ou des foules en ébullition - cf. Apocalypse 17 : 15) et qui fait la guerre aux saints (Apoc. 13 : 1-9), réunit à elle seule les caractères des bêtes mentionnées au chapitre 7 du livre de Daniel (v. 2-6) ; elle présente les traits néfastes ou négatifs des empires mondiaux précédents qui nous sont présentés en figure, dans l’Apocalypse, dans un ordre historiquement décroissant (la Grèce, la Perse et Babylone). Cette première bête est l’image de l’Empire romain renaissant : un système impérial qui s’oppose ouvertement à Dieu. C’est une bête politique qui monte également de l’abîme (chap. 11 : 7 ; 17 : 8), ce qui révèle l’origine diabolique de son pouvoir qui lui sera donné par le dragon. Les jugements du sixième sceau qui apporteront d’importants bouleversements politiques (état de confusion et de désordre), favorisera l’émergence d’un dictateur sur la terre, sous l’instigation de Satan. La Bête sera admirée et adorée par tous ceux dont le nom n’a pas été écrit dans le livre de vie de l’Agneau, dès la fondation du monde.

                         L’Antichrist

            La deuxième bête qui monte de la terre est en étroite collaboration avec la première (Apoc. 13 : 11-16 ; cf. 16 : 13 : 20 ; 20 : 10) ; elle représente l’Antichrist : le faux prophète qui est aussi connu sous l’appellation de « l’homme de péché » ou de « fils de perdition » qui s’oppose et s’élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération, au point qu'il s’assiéra dans temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu ! (2 Thes. 2 : 3-4). C’est là l’abomination de la désolation dont a parlé le prophète Daniel (Dan. 8 : 13 ; Mat. 24 : 15). L’Antichrist séduira et égarera plusieurs personnes par des miracles sataniques qui les persuaderont qu’ils doivent adorer l’image de la Bête et porter sur leur main droite ainsi que sur leur front, la marque de la Bête, ce qui les conduira inévitablement dans les tourments éternels (Apoc. 14 : 9-11).
            Puissions-nous considérer ces paroles d’avertissement, sachant que l’esprit de l’Antichrist opère déjà dans le monde (2 Jean 7 à 10 ; 1 Jean 2 : 18, 22 ; 4 : 1-3), et que plusieurs de ses précurseurs œuvrent présentement pour pervertir la voie du Seigneur par un pseudo « message » qui n’honore pas le Christ Rédempteur, le seul qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux en vue du rétablissement de toute chose (Apoc. 5 : 1-5). Jésus a dit : « Prenez garde que personne ne vous séduise… Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes : ils montreront de grands signes et des prodiges, de manière à séduire, si possible, même les élus. Voilà, je vous l’ai dit à l’avance » (Mat. 24 : 4, 24-25).

 

DIVISION OU SUBDIVISION DU LIVRE

            Le verset 19 du premier chapitre est déterminant pour discerner le plan du livre de l’Apocalypse ; il nous permet de le subdiviser en trois parties inégales. Par ailleurs, l’identification des parenthèses (chapitres 7 ; 10 ; 11 : 1-13 ; 14) et des appendices (chapitres 8 : 3-5 ; 11 : 19 à 12 : 18 ; 14 ; 17 ; 18 et 21 : 9 à 22 : 5) est importante pour avoir à l’esprit la chronologie du déroulement des évènements décrits dans ce livre. Par exemple, le chapitre 7 est une parenthèse qui se trouve entre les deux derniers sceaux (6e et 7e), tandis que celle du chapitre 10 se trouve entre les deux dernières trompettes (6e et 7e).

                        Les choses que Jean a vues

            Elles se trouvent au chapitre 1 et concernent essentiellement la personne et la gloire de Christ dans ses rapports avec ce que Dieu nous révèle dans l’Apocalypse ;

                       Les choses qui sont

            Elles correspondent à la période où l’église est encore sur la terre ; elles présentent aux chapitres 2 et 3, la condition de l’église tout au long de son pèlerinage terrestre. Si historiquement la réalité des trois premières assemblées est passée, celle des quatre dernières demeure jusqu’au retour du Seigneur Jésus

                       Les choses qui doivent arriver

            Elles sont mentionnées d’une part, aux chapitres 4 et 5, et d’autre part, du chapitre 6 jusqu’au chapitre 22. Nous avons dans cette dernière partie :
                        - la description de la scène céleste, après l’enlèvement des croyants (on y voit les saints glorifiés autour du Trône de Dieu et de l’Agneau) ;
                        - l’ouverture progressive des sept sceaux (chaque sceau correspond à une étape précise de l’exécution effective des jugements divins) ; il convient de constater que le dernier sceau se subdivise en sept trompettes, de même que la dernière trompette se subdivise en sept coupes ;
                        - Ces jugements s’exerceront sur les incrédules, la fausse religion (Babylone la grande), les principaux instruments de Satan à savoir la Bête et l’Antichrist, sur Satan, les morts (devant le grand trône blanc), la mort et le Hadès en dernier lieu (Apoc. 20 : 10-15 ; 1 Cor. 15 : 26) ;
                        - L’établissement de l’état éternel après le règne de Christ de mille ans (millénium), mettra définitivement un terme aux jugements apocalyptiques. Les nouveaux cieux et la nouvelle terre seront la preuve de l’instauration d’un nouvel ordre de choses  dans l’éternité à venir que rien ne pourra perturber : les damnés seront pour toujours dans l’étang de feu et de soufre, tandis que les rachetés seront dans la félicité éternelle. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux (2 Pier. 3 : 13 ; Es. 25 : 8 ; Apoc. 21 : 4). « Bienheureux ceux qui lavent leur robe, afin qu’ils aient droit à l’arbre de vie et qu’ils entrent par les portes dans la cité… Celui qui rend témoignage de ces choses dit : Oui, je viens bientôt. Amen ; viens, Seigneur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec tous les saints » (Apoc. 22 : 14, 20-21).

 

C.  Mga