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PSAUME 73


Une affirmation très encourageante, résultat de l'expérience d'Asaph : (v. 1)
Les pensées d'Asaph qui envie la prospérité des méchants : (v. 2-12)
L'aboutissement des tourments d'esprit du fidèle : (v. 13- 20)
La confession du psalmiste qui a retrouvé son refuge dans le sanctuaire : (v. 21-28)



            Ce psaume parle du sanctuaire et de la sainteté de Dieu. Il a été écrit par Asaph, un croyant pieux du peuple d'Israël, chantre et auteur d'une douzaine de psaumes. Il révèle les pensées qui peuvent monter dans le coeur d'un homme, même croyant et pieux, quand la chair se manifeste en lui. Ce récit de l'expérience d'Asaph montre combien les pensées de cet homme sont différentes, avant et après son entrée dans le sanctuaire.
 
            Nous pouvons nous conduire de 2 façons très opposées :
               - regarder « en bas », sur la terre, à la manière des hommes, en tirer nos propres conclusions et agir comme le monde : ce n'est pas la façon de se comporter comme Dieu !
               - regarder ce qui se passe sur la terre, mais « d'en haut » (v. 17), dans la clarté de la lumière divine : c'est voir les choses comme Dieu les voit et réaliser ce qu'exprime encore Asaph au Ps. 77 : « O Dieu ! Ta voie est dans le lieu saint… Ta voie est dans la mer, et tes sentiers dans les grandes eaux ; et tes traces ne sont pas connues » (v. 13, 19).
 
            Asaph est découragé en constatant que les hommes impies sont, pense-t-il, épargnés par Dieu et prospèrent (v. 3), alors que les peines et les tourments semblent réservés à ceux qui craignent Dieu. Deutéronome 28 indiquait pourtant que, selon le principe judaïque, la bénédiction et la prospérité étaient promises aux fidèles (v. 1-14), tandis que la malédiction était réservée à ceux qui n'écoutaient la voix de l'Eternel (v. 15-68). Asaph, observant le contraire, en est profondément troublé.
 
 
Une affirmation très encourageante, résultat de l'expérience d'Asaph : (v. 1)
 
            Le premier verset constitue une sorte de conclusion des expériences décrites dans ce Psaume par Asaph, après les différentes étapes de ses débats intérieurs : « Certainement Dieu est bon envers Israël, envers ceux qui sont purs de coeur ».
            Dieu est bon, il est plein de grâce ; il veut bénir le croyant, l'attirer à lui afin qu'il soit dans un état moral tel qu'il puisse jouir de ses bénédictions. Ceux qui sont « purs de coeur » sont ceux dont le coeur a été purifié par une oeuvre divine. Ils verront Dieu (Matt. 5 : 8). A la lumière du sanctuaire, ils comprendront la manière dont Dieu agit : c'est l'enseignement essentiel contenu dans ce Psaume.
 
 
Les pensées d'Asaph qui envie la prospérité des méchants : (v. 2-12)
 
            Asaph décrit avec droiture ce qu'il a ressenti intérieurement, il révèle les pensées amères qui sont montées dans son coeur et l'ont découragé ! Le psalmiste comprend qu'il a failli « glisser » (v. 2) et s'écarter du chemin de la foi, en prenant une mauvaise direction. On peut glisser et avoir besoin d'être relevé parce qu'on a regardé « en bas » et non « en haut ».
Asaph a « porté envie aux arrogants en voyant la prospérité des méchants » (v. 3). Il nous arrive d'envier quelque chose ou quelqu'un (ses facultés, ses richesses…), mais l'envie n'est jamais un bon guide !
            Asaph dépeint avec exactitude ces « méchants » qu'il envie et qui exercent sur le peuple de Dieu une influence néfaste : ils sont « arrogants » (v. 3), orgueilleux et violents (v. 6), railleurs (v. 8). « Ils parlent avec hauteur », leur bouche est « dans les cieux », alors que « leur langue se promène sur la terre » (v. 8-9). Ils se croient très importants et pourtant ils parlent sans aucune intelligence spirituelle.
            Des images saisissantes sont employées pour parler de ces hommes :
               - le collier (v. 6) représente cet orgueil qui les anime et les entoure (quelle différence avec le collier du « fils sage qui écoute l'instruction de son père et n'abandonne pas l'enseignement de sa mère » ! (Prov. 1 : 8-9).
               - le vêtement de la violence (v. 6)
               - le bouillonnement de leur imagination (v. 6), semblable à un liquide qui déborde du récipient à force de bouillir (au Psaume. 45 : 1, le coeur du psalmiste bouillonne, lui d'une bonne parole !)
 
            Le méchant qui vit dans l'aisance sans souci et sans Dieu, oublie les autres, comme Nabal qui ne voulait rien donner à David, qui avait pourtant protégé ses bergers et leurs troupeaux (1 Sam. 25 : 3-11). N'y a-t-il pas un danger si nous portons nos regards sur ceux qui vivent sans Dieu, dans un monde où la corruption et la violence semblent triompher ? N'oublions pas l'exhortation : « Ne t'irrite pas à cause de ceux qui font le mal, ne sois pas jaloux de ceux qui pratiquent l'iniquité ; car bientôt, comme l'herbe, ils seront fauchés » (Ps 37 : 1-2).
 
            Séduit par la réussite de ces méchants, le peuple de Dieu se tourne de leur côté et les imite : la convoitise s'est emparée de son coeur ! « On lui verse de l'eau à plein bord » (v. 10) ; il s'abreuve à des joies impures ! C'est un avertissement sérieux pour nous. Apprenons à veiller sur les aspirations de nos coeurs, car Satan est toujours prêt à répondre aux désirs charnels de ceux qui se laissent entraîner dans un chemin large !
            Il faut être avec Dieu, en dehors du monde, pour comprendre la réalité des choses. Dieu veut nous amener à une connaissance plus profonde de sa puissance souveraine, en nous faisant passer par des difficultés. La question orgueilleuse et impie des méchants : « Comment Dieu connaîtrait-il, et y aurait-il de la connaissance chez le Très-haut ? » (v. 11), montre qu'ils oublient la souveraineté de Dieu. Ils croient que Dieu est indifférent, qu'il ne s'enquiert de rien ! Les croyants d'Israël savaient que Dieu bénissait ceux qui marchaient dans un chemin de fidélité ; les amis de Job le jugeaient selon ce principe et pensaient que son épreuve avait pour origine un péché. Ils ignoraient que Dieu peut éprouver un fidèle pour l'amener à une connaissance encore meilleure de Lui.
            Le verset 12 qui termine ce paragraphe donne un résumé des caractères des méchants.
 
 
L'aboutissement des tourments d'esprit du fidèle : (v. 13-20)
 
            Asaph est occupé de lui-même ; il se demande si ce n'est pas « en vain » qu'il a « purifié son coeur » (v. 13) ? Il en arrive à conclure que sa piété ne lui a servi à rien et ne lui rapporte rien !   L'apôtre Paul affirme au contraire que « la piété avec le contentement est un grand gain » (1 Tim. 6 : 6). Asaph avait sans aucun doute de la piété, mais le contentement lui faisait défaut !
            Le psalmiste a encore une autre pensée amère sur son sort ; à l'inverse des méchants, lui qui est pieux, est pourtant l'objet de la discipline : « Mon châtiment revenait chaque matin » (v. 14). Nous ne devons pas faire des comparaisons ; il faut regarder à Dieu qui a pour chacun un chemin de bénédiction particulier. Puis Asaph cesse de comparer et fait un retour sur lui-même. Il parle de  « la génération de tes fils » (v. 15). Il se souvient qu'il est avec Dieu dans une relation de fils. Un fils peut-il tenir le langage qu'il vient de tenir ? Sa conscience le reprend et c'est le début d'un retour. C'est « un travail pénible » (v. 16), c'est un retour difficile, d'autant plus que dès que l'on s'engage sur un chemin, on a déjà fait des projets ; le chemin « des pieds » est précédé par celui « de la tête » ! 
 
            Il faut faire enfin ce pas décisif : « entrer dans les sanctuaires de Dieu » (v. 17), c'est-à-dire s'approcher de Dieu pour se trouver dans sa présence. Asaph, comme sacrificateur et chantre, descendant de Kehath, avait le droit d'entrer dans le lieu saint qui était entièrement illuminé par la lumière du chandelier d'or. Ce n'est pas comparable à la lumière du monde qui, elle, est obscure. Dans cette lumière du lieu saint, tout devient clair ! On se trouve dans la présence du Dieu trois fois saint qui ne peut supporter le méchant ; et ainsi Asaph comprend quelle sera « la fin » du méchant. Nous sommes tous les jours dans cette lumière du sanctuaire, et pas seulement lors des réunions (Héb. 10 : 19 ; 1 Jean 1 : 7). C'est pour cela que le péché de celui qui est toujours dans la lumière est si grave. Nous devons discerner ce qui est incompatible avec la présence de Dieu et nous en séparer.
            Les méchants se trouvent dans des « lieux glissants » (v. 18). Ils vont tomber, ils vont périr (v. 19) ; voilà quelle est leur fin : la terreur du lieu saint. Un orateur expliquait un jour, devant des ouvriers, que Dieu n'existait pas, mais il ajoutait que, s'il le rencontrait, il lui poserait des questions : il lui demanderait pourquoi il laissait mourir de faim tant de personnes, pourquoi il permettait tant d'atrocités sur la terre… Il dirait alors à un tel Dieu : « Loin de moi ! ». Un évangéliste très connu qui venait d'entendre ces propos reprit à son compte ce cri : « Loin de moi un tel Dieu ! ». Surpris, l'orateur répondit : « Comment ! Toi qui es évangéliste, tu parles aussi contre Dieu ? ». Et l'évangéliste de lui dire : « Eh bien, ce Dieu que tu crois pouvoir accuser ainsi n'existe  pas ! Mais si tu restes dans cet état, le Dieu saint te fera comparaître un jour devant lui ; alors ce sera Lui qui posera les questions. Et tu seras incapable de répondre, même sur un seul point (Job 9 : 3). Alors, c'est Lui qui te dira : Loin de moi ! » (Matt. 25 : 41).
 
 
La confession du psalmiste qui a retrouvé son refuge dans le sanctuaire : (v. 21-28)
 
            Asaph confesse maintenant sa stupidité (v. 22); il s'est conduit comme une bête sans raison, « une brute » ; il reconnaît qu'il n'avait rien compris. Mais il reconnaît encore autre chose : malgré ses pensées erronées, Dieu s'est toujours tenu près de lui et il l'a tout de même « tenu par la main droite » (v. 23). Il comprend la grâce de Dieu. Bien que nous puissions nourrir parfois de bien mauvaises pensées ou marcher dans un chemin d'égarement, Dieu nous garde toujours et veut nous ramener dans sa présence. L'expression « avec toi » signifie : « dans ta proximité », « près de toi », « lié à toi ».
            Dieu n'abandonne pas Asaph à ses mauvaises pensées, mais le conduit dans son conseil. Un Juif envisageait le temps « après la gloire » (v. 24), c'est-à-dire pendant le millénium, après l'établissement de la gloire de Christ sur la terre. Les chrétiens attendent le Seigneur qui les prendra auprès de Lui dans le ciel ; ils verront sa gloire, une autre gloire que celle dont parle le psalmiste.
            « Qui ai-je dans les cieux ? » (v. 25). Quelle question ! Sous l'influence du sanctuaire, les pensées se tournent dans une tout autre direction ; le vrai plaisir ne se trouve pas dans les choses du monde, mais seulement en Dieu (« en toi »). Même si la chair et le coeur d'Asaph sont consumés, Dieu restera « le rocher de son coeur » (v. 26) : quelles paroles de soumission et de confiance ! Le psalmiste a compris que rien sur cette terre ne doit subsister ; les oeuvres des incrédules disparaîtront, et même leur mémoire ! A leur mort, il ne restera rien. Pour le croyant, il reste quelque chose qui est éternel.
 
            Les versets 27 et 28 contiennent une double conclusion :
               - D'abord, pour les méchants, c'est la mort. C'est le principe général énoncé en Galates 6 : 7-8 : « ce qu'un homme sème, il le moissonnera ». Ce principe de gouvernement est valable aussi pour les chrétiens. Dieu ne dit jamais que ce que nous semons n'a pas d'importance. Quand on prend une mauvaise décision, on en porte les conséquences. Dieu veut que nous semions pour lui.
               - D'autre part, le croyant qui s'approche de Dieu par la prière, reçoit de sa part une réponse d'encouragement ; Dieu lui enseigne un chemin de bénédiction. Dieu l'aime plus que ne le font son père ou sa mère. Il veut notre bien, nous avoir tout près de Lui. Par ailleurs Il est tout-puissant pour agir dans son amour et nous donner ce qu'Il sait  être le meilleur pour qu'il en résulte des progrès dans notre vie spirituelle.
 
            Le psalmiste ne désire plus parler de lui-même, mais « raconter tous les faits de Dieu ». Ce que Dieu a fait est un véritable motif de louange et d'adoration. Dieu a du bonheur en réserve pour les siens qui restent près de Lui ; c'est ainsi qu'ils seront en mesure de parler de Lui et de ce qu'Il a été pour eux.
 
                                                                                           Rr. B.  17.07.06