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Le cantique de la délivrance


Les circonstances du cantique et ses caractères
Des enseignements précieux tirés de ce cantique
 

            « Alors Moïse et les fils d’Israël chantèrent ce cantique à l’Eternel, et parlèrent, disant : Je chanterai à l’Eternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait » (Ex. 15 : 1).

 

Les circonstances du cantique et ses caractères

            Les fils d’Israël délivrés de l’Egypte, après la traversée de la Mer Rouge, ont vu leurs ennemis morts sur le rivage. Ils ont alors chanté un cantique de triomphe. Ce premier cantique de la Bible est également le premier cantique relatif à la rédemption. Les enfants d’Israël étaient restés 430 ans en Egypte. Dieu, dans sa grâce, les en avait fait sortir d’une manière glorieuse, « à main forte et à bras étendu » (Deut. 5 : 15). « Ils crurent à ses paroles, ils chantèrent sa louange » (Ps. 106 : 12). La pensée de la louange se retrouve très souvent dans l’Ecriture, par exemple au Psaume 118 (v. 4) et dans Esaïe 12 (v. 2).
            « Je chanterai à l’Eternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait. Jah est ma force et mon cantique, et il a été mon salut » (v. 1-2). Le sujet, c’est l’Eternel lui-même et ce qu’Il a fait. « Ta droite, ô Eternel ! a écrasé l’ennemi… tu as détruit… tu as lâché ta colère, elle les a dévorés comme du chaume… » (v. 6-7). Il y a deux aspects dans son œuvre : le salut de son peuple et la destruction de ses ennemis. Les siens ne célèbrent pas leur triomphe mais le sien. Il s’agit de tous les ennemis, même de ceux qu’ils vont bientôt rencontrer (v. 15).

                        Le cantique de la rédemption

            Il nous enseigne ce qu’il faut comprendre par la « joie du salut » et comment chanter le « cantique nouveau » que Dieu met dans la bouche de ses rachetés. Le salut et le cantique vont de pair.
            Il a également un caractère prophétique, car il concerne tous les conseils de Dieu à l’égard d’Israël jusqu’au millénium : « L’Eternel régnera à toujours et à perpétuité » (v. 18).
            L’agneau de la Pâque a été égorgé et son sang a été répandu sur les maisons des Israélites. L’ange destructeur est passé « par-dessus » et les premiers-nés ont été sauvés, quand Dieu a vu le sang. Désormais, c’est un peuple racheté par le sang et la puissance de Dieu. Pour la première fois il connaît ce que c’est que la rédemption et il peut chanter.

                        Un cantique de résurrection

            Tous étaient passés à travers la mer et la nuée. Il s’agissait en figure, dans cette traversée de la mer, de la mort qui aurait pu les engloutir mais qui a dû rendre ensuite sa proie, en résurrection. Nous lisons dans 1 Cor. 10 : 2 : « Tous ils ont passé à travers la mer, tous ils ont été baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer ». De même, nous sommes baptisés en Christ, dans sa mort et dans sa résurrection (Rom. 6 : 3-4). Nous pouvons chanter un cantique nouveau : « Je suis mort et je vis ».

                        Un cantique de libération

            Le cruel esclavage en Egypte est terminé pour toujours : l’Eternel a fait sortir son peuple de la « fournaise de fer » (Deut. 4 : 20). Les intentions de l’ennemi (v. 9) ont été réduites à néant. Déjà au chapitre 6, l’Eternel avait révélé à Moïse ce qu’Il avait fermement décidé de faire en faveur d’Israël (v. 6-8). « Ce que sa bouche a dit, sa main l’accomplira ». Satan n’y peut rien changer. Nous, chrétiens, nous sommes également « libres » et nous pouvons chanter comme eux. Le péché ne régnera plus sur nous, nous ne sommes plus sous la Loi, mais sous la grâce (Rom. 6 : 14). Quel bonheur d’être rachetés, libres !

                        Un cantique joyeux

            Cette joie qui déborde vient du salut et aussi de tout ce dont le croyant jouit désormais dans son Rédempteur : « Le Seigneur est mon cantique ». Nous L’aimons à cause de son œuvre, et davantage encore à cause de tout ce qu’Il est dans sa Personne adorable. Nous nous réjouissons dans son salut, mais plus encore à son sujet.

                             Nous te célébrerons, Seigneur, dans nos cantiques,
                             Nous qui savons jusqu’où va ton amour.

                            Tu fis pour tes élus des choses magnifiques :
                             Nous bénirons ton saint nom chaque jour.

                        Un cantique de triomphe

            « L’Eternel est un homme de guerre » (v. 3-16). Il y a une portée prophétique dans ce cantique. Il annonce le triomphe de Christ sur toute la terre, en particulier vis-à-vis d’Edom, de Moab et de Canaan (v. 15). Ces nations sont des figures qui représentent toutes les forces qui s’opposent à Lui sur la terre ; toutefois, tout tombera devant Lui.
            Les caractères du Seigneur sont merveilleusement décrits : «  Ta droite, ô Eternel ! s’est montrée magnifique en force ; ta droite, ô Eternel ! a écrasé l’ennemi » (v. 6) ; « Qui est comme toi, … magnifique en sainteté, terrible en louanges, opérant des merveilles ? » (v. 11).
            La bénédiction de son peuple est présentée au verset 17. Dans sa grâce, Il les fait avancer : « Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Eternel ! Le sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi ».
            Son triomphe final est ensuite annoncé : « L’Eternel régnera à toujours et à perpétuité » (v. 18).
            Ainsi ce premier cantique parle successivement du passé (triomphe et salut), du présent (bénédiction et repos) et de l’avenir (règne glorieux de Christ pour l’éternité).
 

Des enseignements précieux tirés de ce cantique

            Nous avons beaucoup à apprendre de ce premier cantique de la rédemption : il contient des principes pour toutes les générations à venir et mérite d’être considéré avec prière par chaque croyant.
            Toute joie chrétienne repose sur l’œuvre achevée de Christ. Tant que l’homme n’a pas été racheté et libéré de la domination du péché, il est dans l’incapacité de chanter. « Comment chanterions-nous un cantique de l’Eternel sur un sol étranger ? », disaient les captifs à Babylone  (Ps. 137 : 1-4). En général, les prisonniers ne chantent pas - Paul et Silas, ces deux croyants enchaînés mais tout à fait heureux dans le Seigneur (Act. 16 : 25), sont des exceptions remarquables.

                        Le salut et la joie associés

            Quand Jésus est venu annoncer l’Evangile sur la terre, un ange du Seigneur a dit : « Je vous annonce une bonne nouvelle, un grand sujet de joie » (Luc 2 : 10). Partout où cette nouvelle a été annoncée, elle a eu le même heureux effet. Il en a été ainsi quand Philippe a prêché aux foules à Samarie (Act. 8 : 5-8), mais aussi quand il s’est adressé à des individus tels que l’eunuque (v. 39) ; il en a été de même encore au moment où Paul a présenté le salut en Christ au geôlier de Philippes (16 : 34) et dans beaucoup d’autres occasions.
            Les « fausses » religions sont généralement tristes, souvent même lugubres, tandis que Christ apporte partout - avec le salut - une joie indicible, remplie de gloire.
            Cher lecteur, encore dans vos péchés, puissiez-vous connaître le grand salut de Dieu : alors vous serez capable de chanter de joie dans votre cœur.

                             O la joie que Jésus donne,
                             Je ne la connaissais pas ;

                             Tout sur mon chemin rayonne
                             Depuis qu’Il conduit mes pas.

            Toutefois, ne confondons pas la joie chrétienne avec l’excitation. La vraie joie est liée à la foi : elle est « dans le Seigneur ». Le croyant se réjouit de l’œuvre de Dieu à la croix, il reçoit en Christ un salut joyeux « qui chante Alléluia ». Il se réjouit aussi « en espérance » : il anticipe le retour de Christ et son triomphe. Tout cela n’a rien affaire avec des émotions « passagères », avec cette excitation qui vient de la chair ou avec ce « vide » dans l’âme que l’on cherche souvent, dans ce monde sans Dieu, à cacher sous des rires. Salomon compare le rire du sot au bruit des épines (Ecc. 7 : 6) ; le rire est souvent déraisonnable (Ecc. 2 : 2), le cœur reste triste et le chagrin est la fin de cette parodie de joie (Prov. 14 : 13). On se souvient de ce clown, très découragé, qui était allé consulter un médecin. Celui-ci lui conseilla d’aller écouter un clown qui, dans la région, faisait alors rire tout le monde. La réplique du malade ne se fit pas attendre : « C’est moi, le clown ». Que de faux sourires, de rires extravagants qui cherchent souvent à cacher une grande tristesse ! 
            Serviteurs du Seigneur, ne travaillons pas en cherchant avant tout la joie, encore moins à créer de l’excitation. Soyons sobres et travaillons avec joie - une joie paisible et intérieure - pour notre Maître. En effet, c’est le jour du salut et « la nuit vient, où personne ne peut travailler » (Jean 9 : 4).

                        Morts avec Christ

            Le triomphe à la Mer Rouge est aussi un « type » de notre mort avec Christ, de notre ensevelissement et de notre résurrection avec Lui. Pour en faire pleinement l’expérience et chanter notre joie de tout notre cœur, il faut s’approprier cette vérité par la foi, s’appuyer sur la déclaration du Seigneur à cet égard et agir ensuite en conséquence, en croyant simplement et sincèrement ce que dit l’Ecriture : nous sommes « morts avec Christ » (Col. 3 : 3) et « ressuscités avec Lui ». Que nos pensées ne soient plus occupées des choses de la terre, mais tournées vers celles qui sont « en Haut », là où Christ est assis, à la droite de Dieu (Col. 3 : 1).

                        Un sain exercice spirituel

            Chanter à la gloire de Dieu, seul ou ensemble, est vraiment un sain exercice spirituel. Un tel chant est recommandé au moins une centaine de fois dans l’Ecriture. David s’exprime souvent de cette manière dans ses Psaumes : « Je chanterai le nom de l’Eternel » (7 : 17 ; 9 : 2, 27 : 6…) et il exhorte les fidèles : « Chantez à l’Eternel » (9 : 11 ; 30 : 4 ; 33 : 3 ; 47 : 6). C’est souvent d’ailleurs le meilleur « remède » pour un cœur dans la peine. Un de nos frères en Christ disait volontiers que nous avions besoin d’un cantique par jour et il s’y appliquait avec joie.
            L’apôtre Paul montre que l’on peut être certain que des rachetés du Seigneur sont « remplis de l’Esprit » dans la mesure où s’ils s’entretiennent par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et apportant la louange, de leur cœur, au Seigneur, rendant toujours grâces pour tout à Dieu le Père, au nom de notre Seigneur Jésus Christ (Eph. 5 : 18-20).
            Chanter au Seigneur est également pour le croyant une occasion de rendre un bon témoignage devant tous. La reine de Sheba a vu la gloire de Salomon et « la rampe par laquelle il montait dans la maison de l'Eternel », elle a certainement entendu alors chanter au moins quelques-uns des si précieux « cantiques des degrés » (Ps. 120 à 134) ; alors « il n’y eut plus d’esprit en elle ; et elle dit au roi : … Heureux tes gens, heureux ceux-ci, tes serviteurs, qui se tiennent continuellement devant toi » (1 Rois 10 : 5-8). Si dans notre entourage on peut voir que nous sommes heureux en Christ et si l’on nous entend exprimer à haute voix notre louange, plusieurs seront « attirés » vers Lui.
            Le thème principal de la joie et de nos cantiques ne devrait jamais être égocentrique. Pourtant, en y réfléchissant, nous réaliserons qu’il en est pourtant souvent ainsi.
            C‘est aussi le cas chez ces chrétiens toujours à la recherche d’une atmosphère d’excitation dont nous ne trouvons pas trace dans l’Ecriture chez ceux qui cherchent à plaire à Dieu. Quand le peuple d’Israël s’est assis pour manger et boire et s’est levé pour se divertir, il en est résulté un affreux désordre, un terrible mélange, à prétention « religieuse ». Ils ont offert des « holocaustes » qui n’avaient aucune place dans ce tohu-bohu. Puis, Aaron, à leur requête, leur cisèle une idole, le veau d’or, un dieu visible pour marcher devant eux (Ex. 32 : 2-6).
            En réalité, de telles personnes sont très instables. Conduites par leurs « sentiments », elles sont tellement occupées à chercher leur propre satisfaction qu’elles ne peuvent pas servir le Seigneur, ni l’adorer de façon convenable. La joie ne doit pas être considérée comme une sorte de « gratification ». Elle doit s’accompagner - et Dieu soit béni, c’est souvent le cas, en pratique - d’une activité de la foi, d’un travail d’amour pour Christ. Le principal sujet d’occupation du racheté, c’est Christ : son œuvre, sa venue et sa gloire à venir. Il régnera durant l’éternité. Je ne dois pas être occupé à tout apprécier en fonction d’une joie « ressentie ». A l’issue d’un moment d’adoration, la grande question est de se demander si Dieu a été réjoui, si nous avons su, conduits par le Saint Esprit, lui présenter déjà un peu son Fils dans toutes ses gloires. Notre joie sera complète - comme celle de Jean-Baptiste - quand nous verrons notre Seigneur dans toute sa gloire !

                        Quelques questions à se poser au sujet du chant et leurs réponses bibliques

            Qui nous l’enseigne ? Le Saint Esprit (Eph. 5 : 18-19).
            Où trouver la source des cantiques ?  Dans la Parole de Dieu.
            Que nous convient-il de chanter ? « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu » (Ps.
40 : 3).
            Quand doit-on chanter ? Constamment. « Je bénirai l’Eternel en tout temps ; sa louange sera continuellement dans ma bouche (Ps. 34 : 1).
            Comment chanter ? Par l’Esprit et aussi avec l’intelligence (1 Cor. 14 : 15), avec le discernement spirituel reçu d’en Haut.
            Pourquoi chanter ?  « Voici mes serviteurs chanteront de joie à cause du bonheur de leur cœur » (Es. 65 : 14). « Quelqu’un est-il joyeux ? Qu’il chante des cantiques (Jac. 5 : 13).
            A qui doit-on chanter ? Au Seigneur : « Chantant et apportant la louange, de votre cœur, au Seigneur » (Eph. 5 : 20).

                             Chantons, chantons sans cesse la bonté du Seigneur :
                             Qu’une saine allégresse remplisse notre cœur !

                             Un salut éternel est descendu du ciel :
                                  Nous avons un Sauveur.

 


Ph. L     le 18. 07. 14