Jean-Baptiste, précurseur de Jésus
L’annonce de la venue de Jean le Baptiseur (Es. 40)
La naissance de Jean-Baptiste
Une voix solitaire dans le désert rendant témoignage à Christ
Le rejet et la mort de Jean le Baptiseur
Le précurseur est celui qui « va en avant » (littéralement : court devant) afin de préparer un chemin. Ainsi, Jean le Baptiseur est allé « devant la face du Seigneur pour préparer ses voies » et annoncer le salut au peuple d’Israël (Luc 1 : 76-79).
L’annonce de la venue de Jean le Baptiseur (Es. 40)
Quand un roi arrive dans son royaume, il est d’usage qu’il soit précédé par des « officiels » dont la présence annonce l’arrivée imminente de sa Majesté. Dieu a veillé à ce que le Seigneur reçoive lui aussi un tel honneur au moment où Il entrait dans ce monde. Des siècles avant sa naissance, le prophète Esaïe avait annoncé la venue d’un « précurseur » : « La voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin de l’Eternel, aplanissez dans le lieu stérile une route pour notre Dieu. Toute vallée sera relevée, et toute montagne et toute colline seront abaissées ; et ce qui est tortu sera rendu droit, et les lieux raboteux deviendront une plaine unie. Et la gloire de l’Eternel sera révélée, et toute chair ensemble la verra : car la bouche de l’Eternel a parlé » (Es. 40 : 3-5).
L’Ecriture parle en détail de cet événement et montre l’intérêt que le ciel y attache. Il se situe durant la quinzième année du règne de Tibère César, l’un des plus grands empereurs romains. L’Ecriture donne même la liste de ceux qui, à ce moment-là, exerçaient le pouvoir en Israël. Ponce Pilate était gouverneur de la Judée ; Hérode était tétrarque de la Galilée, tandis que son frère Philippe était tétrarque de l’Iturée et de la contrée de Trachonitide. Lysanias enfin était tétrarque de l’Abilène. Anne et Caïphe ont occupé, tour à tour, en ce temps-là, la fonction de souverain sacrificateur à Jérusalem (Luc 3 : 1-2).
Un couple pieux de Juifs vivait alors en Judée. Zacharie était sacrificateur ; sa femme s’appelait Elisabeth. Ils étaient tous deux justes devant l’Eternel. Ils n’avaient pas d’enfants car Elisabeth était stérile et ils étaient avancés en âge (Luc 1 : 5-6).
Or un ange du Seigneur apparaît à Zacharie et lui annonce que sa supplication est exaucée : « Ta femme Elisabeth t’enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jean… Il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin ni boisson forte, et il sera rempli de l’Esprit Saint déjà dès le ventre de sa mère » (v. 13-15). La naissance de Jean le Baptiseur est donc miraculeuse. D’ailleurs, si quelqu’un a le désir d’être chrétien, il lui faut croire aux miracles que Dieu opère. Déjà dans la généalogie du Seigneur on trouve la naissance miraculeuse d’Isaac, le fils d’Abraham, qui était très âgé ; il en a été de même avec la naissance absolument unique de notre Seigneur, né de la vierge Marie (Matt. 1 : 23). Ces événements importants ne peuvent pas s’expliquer comme étant une conséquence normale de la vie humaine. Ils résultent de la toute-puissance de Dieu, et chaque fois d’une intervention spéciale de sa part.
Au temps fixé, « la parole de Dieu vint à Jean, le fils de Zacharie, au désert » (Luc 3 : 1-2). Cette annonce est prometteuse : rempli du Saint Esprit dès sa naissance, Jean reçoit à ce moment-là, de Dieu, une mission particulièrement honorable et élevée : il sera plus qu’un prophète, il sera le précurseur du Seigneur. Durant tout son ministère public, dans son témoignage, il sera une « lampe ardente et brillante » - une des réponses à l’incrédulité des Juifs (Jean 5 : 35)
Une voix solitaire dans le désert rendant témoignage à Christ
Jean le Baptiseur fait toujours preuve d’un grand zèle en accomplissant son service. Jésus rend lui-même témoignage à son serviteur bien-aimé : c’est au moment où, après une déjà longue captivité, il a une défaillance, un doute compréhensible pour nos faibles cœurs d’homme, mais non pour la foi qui, elle, peut nous soutenir.
Le Seigneur va être rejeté comme son précurseur l’était déjà. La démarche des disciples de Jean a certainement été douloureuse pour Jésus (Matt. 11 : 3). Mais Il connaissait le cœur de son serviteur et Il pouvait avoir compassion de lui. Il lui adresse un doux reproche, « en filigrane », à la fin de son message : « Bienheureux quiconque ne sera pas scandalisé à mon sujet » (v. 4-6). Et aussitôt, alors que les messagers repartent, Il se met à questionner les foules sur leur opinion au sujet de Jean. Puis Il affirme : « En vérité, je vous le dis : parmi ceux qui sont nés de femme, il n’en a été suscité aucun de plus grand que Jean le Baptiseur ; mais le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui » (Matt. 11 : 11).
Annoncé par Malachie, Il est venu proclamer la venue du Seigneur, préparer si possible les cœurs à Le recevoir. Contrairement à tous les prophètes suscités auparavant, Jean le Baptiseur est le seul à avoir eu le grand privilège de Le voir (Jean 1 : 29, 36) et de L’entendre (Jean 3 : 29). Cependant, quand le royaume sera établi, ceux qui en feront partie auront un privilège encore plus grand que ceux qui ont annoncé Sa venue.
Jean le Baptiseur était conscient de sa grande responsabilité et du rôle important qui lui avait été dévolu. Interrogé à ce sujet par la foule, il répond : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, lui dont je ne suis pas digne de délier la courroie des sandales : Lui vous baptisera de l’Esprit Saint et de feu. Il a son van dans sa main, il nettoiera entièrement son aire et il assemblera le froment dans son grenier, mais il brûlera la balle au feu qui ne s’éteint pas » (Luc 3 : 16-17).
Dans une autre occasion, enjoint de dire qui il était, Jean le Baptiseur répond : « Moi, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Faites droit le chemin du Seigneur, comme dit Esaïe le prophète » (Jean 1 : 23). Plus tard, il rend ce témoignage : « Ce n’est pas moi qui suis le Christ, mais je suis envoyé devant Lui… Il faut que lui croisse et que moi je diminue ». Il était « l’ami de l’époux, qui se tient là et l’entend… tout réjoui à cause de la voix de l’époux » (Jean 3 : 28-30).
Quel exemple fournit la conduite de Jean le Baptiseur à tous ceux qui désirent servir le Seigneur ! Quelle humilité chez lui, quel désir de s’effacer entièrement devant Jésus ! Ses paroles directes et ferventes parlaient puissamment à la conscience et au cœur de ses auditeurs. Des multitudes ont de la sorte entendue la bonne nouvelle de la venue du Roi. L’évangile du royaume des cieux a résonné à leurs oreilles et des foules ont été amenées à la repentance. Elles ont reçu le baptême de Jean, dans l’attente anxieuse du pardon de leurs péchés.
Pour porter ce grand message, il fallait avoir reçu un courage hors du commun. Le Saint Esprit l’a placé dans le cœur de Jean. Sur les hauteurs du mont Morija, on pouvait voir alors un magnifique temple, construit par Hérode, car ce gouverneur se proposait si possible d’amadouer les Juifs qui détestaient la férule romaine. Un souverain sacrificateur, à la tête d’un imposant système hiérarchique, dirigeait au point de vue religieux, le peuple hébreu. Son orthodoxie de façade cachait une profonde incrédulité : la plupart des scribes et des anciens n’étaient, eux aussi, que des professants sans vie.
Le rejet et la mort de Jean le Baptiseur
Dans le désert de Judée, Jean le Baptiseur, jeune encore, appelle sans trêve sa nation à se repentir. Chacun s’interroge sur l’identité de cet inconnu, si plein de fougue spirituelle. Cependant la plupart, drapés dans leur « prétention » religieuse, continuent à se contenter tout à fait d’un rituel religieux, jugé de bon aloi semble-t-il ! Aujourd’hui également cette profession extérieure est toujours à la vogue.
Hélas en Israël, tenu pour le peuple de Dieu, depuis longtemps déjà, « I-Cabod » avait été prononcé. La gloire de Dieu avait quitté le Pays quand l’arche avait été prise par les Philistins. Après son retour, elle avait été tout simplement « oubliée » dans les champs de Jaar, pendant près de 80 ans (1 Sam. 4 : 21-22 ; Ps. 132 : 6). Le Seigneur annonce également plus tard, avec une grande tristesse, à la fin de son ministère : « Voici, votre maison vous est laissée déserte » (Matt. 23 : 38).
La conduite de Jean le Baptiseur est à la gloire de Dieu. Soutenu, il rend témoignage sans crainte. Chacun, jusque dans les rangs du pouvoir de l’époque, peut entendre ses appels et par son moyen une moisson spirituelle se prépare, à la gloire de Jésus Christ, venu sauver les hommes par son œuvre unique et puissante accomplie à la croix.
Cependant, Jean le Baptiseur va connaître, du fait de sa fidélité, comme il en sera ensuite pour son Seigneur, la souffrance et la mort. Longtemps prisonnier, souvent encore consulté par le roi, il est brutalement décapité dans sa prison, pour satisfaire les exigences de la méchante Hérodias. Cette femme du tétrarque Philippe, un frère d’Hérode, vivait dans le péché avec ce dernier et Jean le Baptiseur, avec courage, avait dénoncé leur conduite coupable. Hérodias se sert du succès remporté par sa fille perverse qui a dansé devant Hérode et ses courtisans. Elle obtient d’Hérode que Jean soit mis à mort (Matt. 14 : 3-10). C’est un sinistre exemple de la violence et de la corruption qui règnent dans un monde où Satan domine sur les hommes qui se sont vendus à lui « pour rien » (Es. 52 : 3).
Notre attention s’est portée un moment sur le service particulièrement fidèle du « précurseur » de Christ, mais ne doit-elle pas se porter avant tout sur Celui qu’il annonçait avec beaucoup d’humilité ? « Tout ce que Jean a dit de celui-ci était vrai », ont dû reconnaître ceux qui se sont approchés de Jésus. « Et beaucoup crurent là en lui (en Christ) » (Jean 10 : 41-42). De lui seul, le Père déclare : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ; écoutez-le » (Matt. 17 : 5).
Ph. L le 07. 07. 14