POURQUOI ETES-VOUS SI CRAINTIFS, GENS DE PETITE FOI ?
Lire : Matthieu 8 : 23-27
Quelle sorte de crainte manifestons-nous ?
Les disciples sur le lac, pris par la tempête
Jésus est dans la barque !
Le cri des disciples : Seigneur, sauve-nous !
L’intervention puissante du Fils de Dieu
La question du Seigneur aux disciples nous est aussi posée
Le mot « craintif », employé ici par le Seigneur, souligne le manque de foi de ses disciples et la méconnaissance de leur Maître. La frayeur, le sentiment de trouble qui envahit leur âme, montre bien qu’ils sont réellement des « gens de petite foi ».
Quelle sorte de crainte manifestons-nous ?
Il faut noter que la crainte n’est pas toujours de mauvaise qualité chez un croyant. Bien au contraire, la « crainte » et le « tremblement » sont recommandés et même enjoints dans les épîtres. Citons à ce sujet :
- « Moi-même j’ai été devant vous dans la faiblesse, dans la crainte et dans un grand tremblement », dit Paul aux Corinthiens (1 Cor. 2 : 3).
- « Tite… se souvient de votre obéissance à tous, et de la façon dont vous l’avez reçu, avec crainte et tremblement » (2 Cor. 7 : 15).
- « Esclaves, obéissez à vos maîtres selon la chair avec crainte et tremblement, en simplicité de cœur, comme à Christ » (Eph. 6 : 5).
- « Travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement ; car c’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil. 2 : 12-13).
Nous pouvons avoir à juste titre la conviction que la puissance « extérieure » qui s’élève contre nous est bien supérieure à notre faible capacité de résistance. Cette conviction est légitime, car elle s’appuie sur des faits indiscutables. Toutefois, il y a une autre sorte de crainte qui se traduit souvent par de la lâcheté dans notre comportement journalier. Pourtant, si nous sommes des chrétiens, nous savons que nous pouvons compter sur une puissance infiniment supérieure à tout ce qui cherche à nous nuire, au point de vue spirituel en particulier (Rom. 8 : 38-39).
Si, en dépit d’une telle certitude, nous restons remplis de crainte, nous sommes en danger de nous conduire comme des lâches, au moment où précisément il faudrait montrer notre « drapeau ». Nous manifestons alors combien notre foi est « petite » ! Le même mot grec dans l’original a pu être traduit par craintif, peureux (Matt. 8 : 26), ou par timide, lâche et désigne alors ceux qui n’auront pas voulu se prononcer pour Christ (Apoc. 21 : 8).
Cette « crainte » montre qu’il y a encore de l’incrédulité dans notre cœur, tout croyants que nous soyons ! Les disciples ont été envahis par une telle crainte durant la tempête qu’ils ont dû affronter sur la mer de Galilée. Pourtant le Seigneur lui-même était dans cette barque ! Aussi leur adresse-t-il des reproches, tempérés par Sa douceur (Matt. 8 : 26).
Il y a certes des situations extrêmement difficiles, au cours desquelles des incrédules « sans Dieu et sans espérance » dans ce monde laissent déborder leurs craintes. Mais si cette crainte-là se développe chez le croyant, c’est souvent le signe d’une certaine lâcheté, humiliante devant notre Dieu. Il renouvelle en effet sans cesse nos ressources, elles sont pleinement suffisantes pour nous garder de tomber dans de telles erreurs. Encore faut-il que nous nous emparions fermement, par la foi, de ses précieux dons.
Les disciples sur le lac, pris par la tempête
Il est question dans les Evangiles de deux traversées. Le récit concernant celle dont nous désirons nous occuper se trouve en Matthieu 8 et aussi en Marc 4 : 35-41 et Luc 8 : 22-25 ; l’autre est rapportée en Matthieu 14 : 22-33, Marc 6 : 45-52 et Jean 6 : 16-21.
Au cours de la première tempête, Jésus est avec ses disciples dans la barque dès le départ ; dans la seconde, Il contraint d’abord ses disciples à traverser le lac, tandis qu’Il se rend sur une montagne pour prier. Le vent est contraire et les disciples se tourmentent à ramer. Jésus décide alors d’aller à leur rencontre, en marchant sur les eaux. Chaque fois, c’est Lui qui commande de passer à l’autre rive. Il est toujours précieux pour un enfant de Dieu de savoir que l’ordre reçu émane d’en Haut.
La première fois, les disciples ont pris Jésus dans leur barque « comme Il était ». Nous voudrions souvent que l’image que nous nous faisons de Lui - plus ou moins erronée - soit la bonne (Matt. 16 : 13-16 ; Act. 25 : 19), mais ce n’est évidemment pas le cas.
Durant ce court trajet en mer - à peine quelques miles marins -, un violent ouragan éclate soudain. Sous l’effet du vent, les eaux se soulèvent. De puissantes vagues en furie se précipitent contre la petite barque où le Seigneur se trouve avec ses disciples. Battue par la mer, elle se remplit rapidement d’eau.
Cette scène illustre les difficultés qu’un croyant doit avoir à traverser durant son voyage ici-bas. Il rencontre des orages, mais le Seigneur est avec lui - même s’il doit passer par « la vallée de l’ombre de la mort » (Ps. 23 : 4). Jésus commande au vent et à la mer (Marc 4 : 41), mais aussi à la maladie (Marc 5 : 25-29), à la mort (Jean 11 : 25-26), et même aux puissances sataniques (Matt. 4 : 28-32).
Dans le passé, certains des disciples présents dans la barque avaient pratiqué la pêche sur le même lac - en tout cas Simon et André, Jacques et Jean. Ils avaient certainement eu affaire aux rapides variations atmosphériques de la région avec leurs conséquences sur les eaux du lac ! Avant que Jésus les appelle à devenir des « pêcheurs d’hommes » (Matt. 4 : 19), ils avaient probablement eu du temps pour s’aguerrir, à force d’être ballottés et emportés à la dérive, durant des tempêtes de ce genre. Mais la violence de cet ouragan est telle qu’ils sont totalement « dépassés ». Pourtant habitués à faire face aux caprices de la mer, ils sont aussi terrifiés que les autres passagers !
Fatigué par ses longues journées de travail, Il s’est endormi sur un oreiller, à la poupe de la barque (Marc 4 : 38). Ni le bruit, ni la confusion qui règnent au milieu de son équipage, ni les coups de boutoir répétés des vagues contre le frêle esquif ne semblent Le troubler. Il est vu au début de la scène comme un « homme » fatigué ; mais, aussitôt après, lorsqu’Il donne l’ordre au vent et à la mer de faire silence, Il se fait connaître comme le Dieu souverain !
Nous ne pouvons guère concevoir un tableau qui donnerait une idée plus précise d’une personne montrant une grande paix intérieure. Contemplons le Fils de l’homme paisiblement endormi au milieu d’un vacarme incessant. C’était pour Lui un court moment de repos, mais, à côté de Lui, ses pauvres disciples tremblent de peur et sont pris de panique !
Quel contraste entre l’attitude habituelle, calme et sereine, de Celui que l’Ecriture appelle un « homme de douleurs, sachant ce que c’est que la langueur » (Es. 53 : 3) et celle de ceux qui Le suivent, et se montrent pourtant agités et affolés ! Le soir est venu et la mer continue à rugir (Marc 4 : 35 ). Ils estiment qu’ils sont en péril (Luc 8 : 23) : ce vent impétueux qui soulève la mer semble sur le point d’engloutir la frêle embarcation et son précieux chargement.
Le cri des disciples : Seigneur, sauve-nous !
Le comportement des disciples dans cette circonstance doit nous servir d’avertissement. La prétendue « sagesse » de l’homme est, une fois encore, venue à néant. Les disciples, à bout de ressources, sont devenus les jouets de leurs émotions. Leur âme ressemble à celle des matelots dans un psaume : elle « se fond de détresse » (Ps. 107 : 26).
Depuis un temps qui leur a paru déjà très long, leurs yeux sont restés rivés sur le spectacle terrifiant de cet ouragan. Ils ne comprennent pas du tout quel atout incomparable représente la présence du Seigneur. Ils l’ont pourtant déjà vu faire bien des miracles devant eux. Cependant cette tempête les remplit d’effroi, alors que Celui auquel les vents et la mer doivent obéissance est là, avec eux (Matt. 8 : 27) ! N’avons-nous pas souvent des réactions aussi décevantes ? La clef d’une situation très difficile, la foi, est oubliée ; elle se trouve pourtant en quelque sorte « dans notre poche » ; il semble que nous l’avons complètement perdue de vue !
Le désarroi des disciples grandit encore. Alors ils finissent par réveiller Jésus : « Maître, maître, nous périssons ! » (Luc 8 : 24) ; « Sauve-nous ! » (Matt. 8 : 26) et ils montrent ce qu’il faut probablement appeler de l’amertume : « Ne te soucies-tu pas que nous périssions ? » (Marc 4 : 38). Leurs paroles sont celles de personnes désespérées et « ne sont faites que pour le vent » (Job 6 : 26).
L’intervention puissante du Fils de Dieu
Les premières paroles du Seigneur ne concernent pas, semble-t-il, la mer ou le vent ; elles sont adressées à ses disciples : « Pourquoi êtes-vous craintifs, gens de petite foi ? » (Matt. 8 : 26). Il veut s’occuper d’abord de les délivrer de leurs angoisses (Ps. 107 : 19). Il reprend aussi le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! ». Alors le vent tombe et il se fait un grand calme (Marc 4 : 39). Le bruit lancinant des éléments en furie a cessé.
Notre cher Sauveur veut toujours apaiser ceux qui souffrent sous les conséquences du péché. Jamais Il n’a rien fait pour lui-même et pourtant il avait été écrit prophétiquement, au sujet de ses souffrances : « Un abîme appelle un autre abîme à la voix de tes cataractes ; toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi » (Ps. 42 : 7). Personne n’a jamais autant souffert que Lui, mais son amour, ses compassions ne se sont jamais démenties.
Dans les trois évangiles synoptiques, nous lisons avec surprise que les disciples, saisis d’une grande crainte, disent entre eux : « Qui donc est Celui-ci, pour que le vent même et la mer lui obéissent ? » (Marc 4 : 40-41). Plusieurs fois, nous retrouvons la même question : Luc 8 : 25, 5 : 21, 7 : 49. Agur l’avait aussi posée autrefois : « Qui a rassemblé le vent dans le creux de ses mains ? Qui a serré les eaux dans un manteau ?… (Prov. 30 : 4). C’est le Fils de Dieu qui « commande » ainsi aux vents et à la mer. A ses disciples, qui manquaient de foi, Il veut révéler l’étendue de sa puissance. Elle n’a pas changé mais…. où en est notre foi pour en faire l’expérience impressionnante ?
La question du Seigneur aux disciples nous est aussi posée
Pourquoi donc cet orage a-t-il eu de tels effets sur eux, et pour quelles raisons une tempête peut-elle si facilement nous bouleverser, nous accabler ? C’est Lui pourtant qui a ordonné à ses bien-aimés d’entreprendre la traversée : « Passons à l’autre rive » (Marc 4 : 35). Il trouve son repos en compagnie des siens, même au milieu d’une tempête. Sa présence devrait toujours leur apporter la vie et la paix. Ils ont l’assurance que l’œil et le cœur du Père reposent sur eux aussi, du moment qu’ils restent dans la compagnie de son Fils bien-aimé.
Le secret de la plupart de nos lâchetés ne vient-il pas de ce que notre foi a décliné ? Rien de surprenant alors à ce que notre courage vacille. La crainte peut plus facilement s’emparer de pauvres cœurs épouvantés. Les chrétiens, aujourd’hui, sont plus responsables à cet égard que ne l’étaient les disciples qui ont vécu avec le Seigneur, « durant les jours de sa chair » (Héb. 5 : 7). Le Seigneur prie constamment pour eux devant le trône du Père, et ils ont reçu aussi l’aide précieuse du Saint Esprit, du Consolateur. Il demeure éternellement avec tous les rachetés et intercède lui-même par des soupirs inexprimables (Jean 14 : 16 ; 16 : 7 ; Rom. 8 : 26). En effet, le Père, en réponse à la demande du Fils, a envoyé le Saint Esprit. Il habite en nous et également dans l’Assemblée. Toutes les autres forces, d’origine charnelle ou spirituelle qui voudraient nuire aux rachetés, sont obligées de s’incliner devant la puissance souveraine de Dieu le Saint Esprit. Avec tant de secours complets, comment les enfants de Dieu ne seraient-ils pas vraiment remplis de confiance et de hardiesse - même s’ils connaissent la persécution et doivent parfois subir le martyre, par fidélité au Seigneur (Phil. 1 : 20) ?
Quelle grande différence entre le prompt accablement des disciples durant un relativement court orage sur la mer de Galilée - ils n’avaient pas encore reçu le Saint Esprit - et l’attitude patiente et courageuse de l’apôtre Paul durant les quinze jours d’une terrible tempête sur la mer Méditerranée (Act. 27). A aucun moment, la foi de Paul ne faiblit. Un ange lui apparaît et lui confirme qu’il doit comparaître devant César, à Rome. Il confesse alors devant tous : « Je crois Dieu » (v. 25) ; il encourage vivement matelots et passagers qui n’avaient plus aucune espérance sur ce navire en perdition (v. 20). Il affirme que « personne » ne périra (v. 24) et les exhorte à prendre de la nourriture (v. 34).
La bonté et la sollicitude de Dieu doivent continuellement remplir nos bouches de louange : « Grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ ! » (1 Cor. 15 : 57). Comptons sur Lui et nous serons « plus que vainqueurs ». Faisons bon usage des ressources parfaites que Dieu met à notre disposition ; nous serons ainsi tenus debout, à Sa gloire. Si notre foi décline, le danger de se décourager grandit. Crions alors à Lui : « Maître, maître, sauve-nous, nous périssons ».
Durant les « derniers temps », les croyants sont « affligés maintenant pour un peu de temps par diverses épreuves (ou : tentations), si cela est nécessaire, afin que la mise à l’épreuve de leur foi - bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui pourtant est éprouvé par le feu - se trouve être un sujet de louange, de gloire et d’honneur, dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 6-7). « Que la patience ait son œuvre parfaite » en chacun des siens, ajoute Jacques (1 : 4).
Le Seigneur s’adresse à tous ses rachetés : « Que votre cœur ne soit pas troublé ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». Il dit encore : « Que votre cœur ne soit pas troublé, ni craintif » (Jean 14 : 1, 27). «Vous avez de la tribulation dans le monde ; mais ayez bon courage, moi j’ai vaincu le monde » (Jean 16 : 33).
La victoire décisive a déjà été remportée par Jésus à la croix ; Satan, vaincu, va bientôt être brisé sous Ses pieds (Rom. 16 : 20). Christ, présentement élevé dans la gloire à la droite du Père, va revenir chercher son Eglise et la ravir avec Lui dans le ciel : là, plus de douleur, de tourments, ni de deuil. Dans ce céleste lieu, rien ne troublera plus le repos des élus. Le cantique à la gloire de l’Agneau retentira avec joie de toutes nos bouches !
Ph. L le 27. 06. 14
Ne crains rien, je t’aime ! Je suis avec toi !
Promesse suprême, qui soutient ma foi.
La sombre vallée n’a plus de terreur,
L’âme consolée, je marche avec mon Sauveur.
Non, jamais tout seul, Jésus mon Sauveur me garde,
Jamais ne me laisse seul. Les dangers accourent, subtils, inconnus :
De près ils m’entourent, plus près est Jésus,
Qui dans le voyage, me redit : « C’est moi,
Ne crains rien : courage ! Je suis toujours avec toi !