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L’ARCHE  DU  TEMOIGNAGE  ET  L’HABITATION  DE  DIEU  (3)

 

Le roi David et l’arche
 

                        L’arche amenée dans le désert

            Saül étant rejeté, l'Eternel choisit David, « un homme selon son cœur » (1 Sam. 13 : 14). Le Psaume 132 nous fournit l'expression des sentiments de David à l'égard de l'arche : « Si je permets à mes yeux de dormir, à mes paupières de sommeiller, jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour l'Eternel, des demeures pour le Puissant de Jacob ! Voici, nous avons ouï parler d'elle à Ephrata, nous l'avons trouvée dans les champs de Jaar. Entrons dans ses demeures, prosternons-nous devant le marchepied de ses pieds. Lève-toi, Eternel ! pour entrer dans ton repos, toi et l'arche de ta force ! » (v. 4-8).
            Dès que David est établi roi à Jérusalem, il n'a pas de repos que l'arche ne soit amenée dans la ville. Il ne cherche pas à la ramener dans le tabernacle. Le sacerdoce lévitique avait failli et la loi était impuissante à rétablir les relations de Dieu avec son peuple. L'arche était maintenant associée au roi choisi par Dieu, qui avait délivré le peuple de son puissant ennemi. Elle devait être placée dans la ville royale, à Jérusalem.

                   - sur un chariot neuf

            Porté par l'élan d'un ardent désir longtemps retenu, n'écoutant que ses affections, « David assembla… toute l'élite d'Israël, trente mille hommes. Et David se leva et se mit en marche, et tout le peuple qui était avec lui, vers Baalé de Juda, pour en faire monter l'arche de Dieu… de la maison d'Abinadab, qui était sur la colline » (2 Sam. 6 : 1-3).
            Cette scène est d'abord marquée par de grandes réjouissances, mais celles-ci sont brusquement interrompues par la mort. Uzza, l'un des fils d'Abinadab, est frappé par l'Eternel parce qu'il a touché l'arche. C'est alors la consternation. David ne peut comprendre que Dieu ait ainsi altéré la joie de son peuple, et il fait diriger l'arche vers une autre maison, celle d'Obed-Edom le Guitthien.
            N'avaient-ils pas eu raison de rechercher l'arche et de se réjouir de son retour ? Dieu n'avait-il pas permis que l'arche soit transportée sur un chariot neuf lorsqu'elle avait été ramenée du pays des Philistins en Israël ? Certainement, mais David, les sacrificateurs et le peuple avaient oublié qu'il s'agissait de « l'arche de Dieu, qui est appelée… du nom de l'Eternel des armées, qui siège entre les chérubins » (v. 2). Si Dieu avait permis aux Philistins incirconcis d'employer un chariot tiré par des vaches, sans autre conducteur que lui-même, pour ramener miraculeusement l'arche dans son pays, cela ne pouvait servir d'autorisation à David et aux fils d'Israël pour mettre de côté les instructions précises qu'il avait données dans la loi. L'arche devait être portée sur l'épaule par les Lévites, fils de Kehath (Nom. 4 : 15 ; 7 : 9).
            Dieu ne renie jamais aucun de ses caractères. S'il montre toute sa faveur à David et use envers lui d'une grande bonté, il demeure le Dieu saint. De plus, il agit envers chacun en fonction de ce qu'il lui a donné. Plus on a reçu de lui, plus on est près de lui, comme David, les sacrificateurs et les Lévites, plus la responsabilité est grande. Dieu n'a pas frappé les Philistins ignorants qui ont touché l'arche, mais il a frappé les hommes de Beth-Shémesh qui ont regardé dans l'arche et Uzza qui a cru devoir la saisir pour la préserver d'une chute.
            Ainsi, parmi ceux qui veulent le servir, Dieu peut supporter bien des pratiques qui ne sont pas en accord avec sa Parole ; mais ne pensons jamais que cela puisse servir de modèle ou d'excuse à ceux qui ont été enseignés par elle à ce sujet. Qu'ils ne se glorifient pas d'avoir reçu un tel enseignement : « Qu'as-tu, que tu n'aies reçu ? » écrivait Paul aux Corinthiens (1 Cor. 4 : 7) ; mais qu'ils n'oublient pas que Dieu les tient pour responsables d'agir en tenant compte de ce qu'ils ont reçu !

                   - portée par les sacrificateurs

            David avait eu peur de l'Eternel, lors de sa première tentative pour amener l'arche à Jérusalem. Quand on a peur de Dieu, c'est que la conscience n'est pas à l'aise; il faut alors se laisser sonder par la lumière divine et se juger devant Dieu.
            David se rend compte que la présence de l'arche n'est pas effrayante, mais au contraire une source de bénédiction, quand on lui rapporte que pendant trois mois, l'Eternel a béni la maison d'Obed-Edom. Il comprend alors son erreur. Au lieu de tenir conseil avec les chefs, David revient à la parole de Dieu : « Il ne convient pas que l'arche de Dieu soit portée par personne excepté les Lévites; car l'Eternel les a choisis pour porter l'arche de Dieu et pour en faire le service à toujours » (1 Chr. 15 : 2).
            Il peut alors reprendre les sacrificateurs qui auraient dû être les premiers à rappeler les enseignements de la loi (Mal. 2 : 7). Il leur dit : « Vous êtes les chefs des pères des Lévites ; sanctifiez-vous, vous et vos frères, et faites monter l'arche de l'Eternel, le Dieu d'Israël, au lieu que je lui ai préparé. Car, parce que vous ne l'avez pas fait la première fois, l'Eternel, notre Dieu, a fait une brèche parmi nous; car nous ne l'avons pas recherché conformément à l'ordonnance » (1 Chr. 15 : 12-13).
            Une nouvelle façon d’agir est alors entreprise. « Les sacrificateurs et les Lévites se sanctifièrent pour faire monter l'arche de l'Eternel, le Dieu d'Israël. Et les fils des Lévites portèrent l'arche de Dieu sur leurs épaules avec les barres sur eux, comme Moïse l'avait commandé, selon la parole de l'Eternel » (v. 14). Et « Dieu aida les Lévites qui portaient l'arche de l'alliance de l'Eternel » (v. 26). Lorsque les siens reviennent dans le chemin de l'obéissance, Dieu ne leur tient plus rigueur de leur ancien égarement mais se plaît à les aider à marcher dans ce chemin. De nombreux sacrifices sont offerts tandis que l’arche progresse vers le lieu préparé pour elle. Rien ne vient alors altérer la joie qui s'exprime par les chants et les instruments de musique, une joie plus grande et plus réelle que la première fois (v. 28).
            David se mêle au peuple pour exprimer avec force la joie et l'affection qui remplit son coeur. Il s'attire alors le mépris de Mical, sa femme, la fille de Saül. Elle avait aimé David lorsqu'elle avait vu en lui un jeune héros admiré par tout le peuple à la suite de sa victoire sur Goliath. Mais elle l'avait abandonné lorsqu'il avait dû fuir comme un proscrit. Ramenée vers David devenu roi, elle aurait peut-être retrouvé quelque attrait pour lui si elle l'avait vu s'avançant pompeusement sur un char, mais elle ne peut discerner la beauté morale de son attitude dans cette scène. L'arche avance pas à pas, portée sur l'épaule de quelques hommes, suivie par David qui, à pied au milieu de son peuple, exprime sa joie en sautant et dansant devant l'Eternel. Aux yeux de Mical, ce comportement est celui d'un « homme de rien » (2 Sam. 6 : 20). En réalité, David, vêtu d'un éphod de lin, anticipait les caractères de roi et sacrificateur qui seront pleinement réunis en gloire en Christ, quand Il viendra dans son royaume.
            Le chemin de l'humble obéissance à Dieu et à sa Parole, que ce soit dans notre vie personnelle ou dans celle de l'assemblée, est le seul qu'Il puisse bénir. Nous n'y rencontrerons pas l'approbation ou la louange des hommes, plutôt leur mépris. Mais, comme David, nous y trouverons la joie, et surtout, Dieu sera glorifié.
            David bénit son peuple de la part de Dieu et lui distribue une abondante nourriture. Il est ici, dans son étroite association avec l'arche, un remarquable type de Christ.

                        Une demeure pour l'arche

            L'affection de David pour l'arche ne se refroidit pas. Son désir n'est pas satisfait tant qu'il n'a pas trouvé une maison pour elle. Il dit au prophète Nathan : « Regarde, je te prie, moi j'habite dans une maison de cèdres, et l'arche de Dieu habite sous des tapis » (2 Sam. 7 : 2). C'est alors qu'il reçoit la plus belle promesse. L'Eternel ne l'a pas chargé de lui construire une maison, mais il lui fait annoncer : « L'Eternel te bâtira une maison. Et… je susciterai après toi ta semence, qui sera un de tes fils, et j'affermirai son royaume. Lui, me bâtira une maison » (1 Chr. 17 : 10-12).
            Alors David entre et s'assied devant l'Eternel pour le louer et lui rendre grâces. Dorénavant, toute son activité aura essentiellement pour but la maison de l'Eternel :
                  - préparer les matériaux,
                  - donner les instructions détaillées pour la construction, sous la direction de l’Esprit de Dieu,
                 - recenser les Lévites et décrire l’ordonnancement du service.

                        L'arche accompagnera-t-elle le roi fugitif ?

            Cependant David doit être châtié à cause de son péché d'adultère commis avec Bath-Shéba.
            L'Eternel permet que son fils Absalom complote contre lui et le contraigne à s'enfuir de Jérusalem, siège de la présence de Dieu et de la royauté. Tsadok et Abiathar, les sacrificateurs, sont bien conscients que David est le seul roi légitime. Est-il convenable que l'arche demeure à Jérusalem et cohabite avec Absalom l'imposteur ? Ils sortent à la suite de David avec les Lévites qui portent « l'arche de l'alliance de Dieu ». Quel contraste avec la troupe joyeuse qui avait amené l'arche dans la ville de David une trentaine d'années auparavant ! Tout le peuple monte en pleurant. Que va faire David? Dans la honte qui le couvre, le soutien des sacrificateurs est un encouragement. Et l'arche ne serait-elle pas à sa place auprès de l'élu de l'Eternel? C'est un moment crucial dans l'histoire de David. Son attitude montre que la discipline de Dieu a porté ses fruits. Il ne pense pas d'abord à lui-même; il ne revendique aucun droit, pas même celui qui résulte du choix de l'Eternel. Il n'a en vue que la volonté de Dieu : l'arche doit demeurer dans la ville que l'Eternel a choisie.
            « Et le roi dit à Tsadok : Reporte l'arche de Dieu dans la ville ; si je trouve grâce aux yeux de l'Eternel, alors il me ramènera, et me la fera voir, elle et sa demeure. Et s'il dit ainsi : Je ne prends point de plaisir en toi ; - me voici, qu'il fasse de moi ce qui sera bon à ses yeux » (2 Sam. 15 : 25-26). Les sacrificateurs obéissent et David poursuit son chemin dans l'humiliation, « montant et pleurant ; et il avait la tête couverte et marchait nu-pieds » (v. 30). Mais l'Eternel le ramènera bientôt. En acceptant humblement la discipline publique que Dieu lui infligeait, David a sauvé sa vie et son trône.
            Il ne convenait pas que l'arche suive David. S'il avait accepté de l'entraîner dans le chemin où il devait fuir à cause de sa faute, cela aurait été à son détriment. Il faut qu'elle demeure là où Dieu l'avait placée ; alors David pourra y être ramené.
            Sérieuse leçon pour nous qui sommes si enclins à tout ramener à nous-mêmes et à nous prévaloir de quelque chose ! Nous oublions facilement ceci :
                 - si nous avons quelque chose (David avait le titre de roi), c'est que nous l'avons reçu, et nous restons dépendants de Celui qui nous l'a donné ;
                 - nous avons failli à maintenir intact ce que Dieu nous avait donné (David avait failli), et nous n'avons plus aucun droit, nous dépendons entièrement de sa miséricorde.

            Dieu ne change pas ; aucun de ses caractères ne peut être altéré par nos inconséquences. Tout ce que nous pouvons désirer, c'est que Dieu se glorifie, même à l'égard de nos défaillances. Lui seul saura, s'Il le juge bon, nous relever et même nous conserver ce que nous avions perdu par notre faute.

                        Le lieu que l'Eternel a choisi

            A la fin de la vie de David, on le voit rechercher la présence de l'Eternel en trois lieux différents :
                 - auprès du tabernacle (sans l'arche), à Gabaon où se trouve l'autel de l'holocauste (1 chron. 21 : 29),
                 - auprès de l'arche, sous une tente, dans la ville de David (1 Chr. 16 : 1),
                 - dans l'aire d'Arauna, sur le mont Morija, où l'Ange de l'Eternel lui était apparu. Il  y  avait offert des sacrifices et reconnu que c’était là le lieu où la maison de Dieu devait être construite (1 Chr. 21 : 25-26 ; 2 Chr. 3 : 1).

            Cela traduisait un état de choses provisoire. Dieu avait donné à Israël le tabernacle et l'arche dans le désert, image des lieux saints à venir. La faillite du sacerdoce terrestre avait séparé l'arche du sanctuaire et Dieu n'allait pas réparer cette brèche, mais introduire quelque chose de meilleur. Il le fait de deux manières, sur la terre et dans le ciel.
            Premièrement, Dieu a choisi un lieu pour y faire habiter son nom, à Jérusalem, la ville du grand roi. C'est le lieu où Abraham avait dit : « Mon fils, Dieu se pourvoira de l'agneau pour l'holocauste » (Gen. 22 : 8). Sous le règne de Salomon, le moment est venu pour que cette maison se construise, en attendant la venue de Christ qui sera à la fois, l'Agneau, le Roi et le Sacrificateur. Lorsque « tout l'ouvrage que Salomon fit pour la maison de l'Eternel fut achevé », au lieu assigné pour elle, « ils firent monter l'arche, et la tente d'assignation, et tous les ustensiles du lieu saint qui étaient dans la tente » (2 Chr. 5 : 1, 5). Tout se trouve réuni dans le temple pour le règne de justice et de paix. Salomon prononce alors les paroles que David avait préparées dans le psaume 132 : « Eternel Dieu ! lève-toi pour entrer dans ton repos, toi et l'arche de ta force ! » (2 Chr. 6 : 41).
            Deuxièmement, l'épître aux Hébreux nous montre que, passant par-dessus toute l'histoire des défaillances de son peuple terrestre, Dieu introduit avec Christ « le tabernacle plus grand et plus parfait qui n'est pas fait de main », dans le ciel même. Il y donne accès, à la suite de Christ le grand souverain sacrificateur, à tous ceux qui sont sanctifiés par la foi en lui. L'épître aux Hébreux ne fait jamais mention du temple de Salomon, dont la place est sur la terre et dont l'histoire se prolongera dans le Millénium ; elle nous présente l'accomplissement des desseins de Dieu en Christ élevé au ciel.

 

M. Al  – « Messager Evangélique » (1999 p. 75-83)

 

A suivre