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APERCU DE L'ENSEIGNEMENT DE L'EPITRE AUX EPHESIENS (4)
 

CHAPITRE 5 : 22-33 et 6 : 1-9 
           Les relations de famille : Eph. 5 : 22-33 ; 6 : 1-4
           Les relations des différentes catégories sociales : Eph. 6 : 5-8

CHAPITRE 6 : 10-24 
           Se fortifier dans le Seigneur : Eph. 6 : 10
           L'armure complète de Dieu : Eph. 6 : 11-17
           La prière : Eph. 6 : 18-20
           Dernier message de l'épître : Eph. 6 : 21-24


CHAPITRE 5 : 22-33 et 6 : 1-9 
 
            A partir du verset 22 du chapitre 5 et jusqu'au verset 9 du chapitre 6, l'apôtre poursuit ses exhortations pratiques en abordant les relations de famille. Il s'adresse à trois groupes de personnes à l'intérieur de la maison :
            - les maris et les femmes
            - les enfants et leurs parents
            - les serviteurs et leurs maîtres.
 
 
Les relations de famille : Eph. 5 : 22-33 ; 6 : 1-4
 
            L'apôtre souligne ici les motifs divins qui doivent gouverner les croyants dans leurs relations de famille. Si le croyant peut se mouvoir par la foi dans les choses célestes, il est encore sur cette terre où Dieu a placé l'homme ; mais pour se conduire, il a Christ comme modèle. Dans les différentes relations domestiques, il trouve l'occasion de manifester des caractères divins et d'honorer le Seigneur dont il possède la vie. Il peut ainsi mettre en pratique l'exhortation qui précède ce paragraphe : « étant soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ » (Eph. 5 : 21).
 
                  - maris et femmes, Christ et l'assemblée : Eph. 5 : 22-33
            La femme doit être soumise à son mari « comme au Seigneur » : c'est le Seigneur qui le lui demande, car c'est lui qui a donné à l'homme la place de chef. L'insoumission au mari est donc de l'insoumission au Seigneur. Comme le Christ est chef (ou tête) de l'assemblée, le mari est le chef de la femme. Par les liens du mariage, les deux ne sont qu'un (Gen. 2 : 24). Le mari étant la tête, il est responsable devant Dieu ; la femme lui a été donnée comme aide (Gen. 2 : 18), et pour être une aide utile, elle ne doit pas prendre une autorité qui n'appartient qu'à son mari. S'il arrive parfois que certaines aptitudes fassent défaut au mari, sa femme peut y suppléer en aidant beaucoup, mais avec une sagesse qui lui fera garder sa place, sagesse qu'elle obtient en ayant affaire avec le Seigneur en toute piété.
            Souvenons-nous toujours que pour faire le bien et être heureux, il faut se conformer aux enseignements de la Parole et ne pas nous laisser diriger par notre prétendue sagesse. La femme est soumise à son mari « comme l'assemblée est soumise au Christ ». Il n'est pas question de la manière dont l'assemblée l'a été pratiquement, mais du fait tel qu'il existe selon la pensée de Dieu. On a vu dans quel désordre l'Eglise est tombée lorsque elle a pris la place d'autorité qui appartient à Christ seul ; il n'en sera pas autrement dans un ménage, qu'il soit chrétien ou non. La soumission sera d'autant plus facile que l'autorité du mari sera dirigée par l'amour pour son épouse, ayant Christ pour modèle (v. 25).
            Une chose est essentielle pour que des époux aient une vie heureuse et honorent le Seigneur dans leurs relations conjugales : c'est d'avoir affaire sérieusement avec Dieu avant de contracter le mariage afin d'être dirigés par lui. En effet, Lui seul sait quels sont ceux qui peuvent s'unir pour devenir une seule chair. N'arrive-t-il pas souvent, hélas, dans la jeunesse chrétienne, que l'on agisse avec légèreté en vue du mariage ? Ne risque-t-on pas de se laisser gouverner par une considération tout autre que la pensée de Dieu, négligeant d'en faire un sérieux sujet de prière avant de laisser son coeur s'engager ? Si c'est le Seigneur qui incline deux coeurs l'un vers l'autre, il ne les trompera pas car il les connaît. Mais si l'on s'engage sans tenir compte de  la pensée de Dieu, que de difficultés ne rencontrera-t-on pas ! Une fois marié, on l'est devant Dieu, le lien est sacré, indissoluble ; il faut marcher quoiqu'il en soit, en usant d'autant plus de la prière qu'elle a fait défaut avant, et avoir recours à la miséricorde de Dieu qui ne manquera pas d'intervenir. Une chose non moins importante à considérer, c'est l'influence néfaste que peuvent avoir sur les enfants les désaccords entre les parents.
 
            « Maris, aimez vos propres femmes, comme aussi le Christ a aimé l'assemblée et s'est livré lui-même pour elle, afin qu'il la sanctifiât en la purifiant par le lavage d'eau par la Parole ». Dans ses conseils éternels, Dieu voulait une épouse pour son Fils (Matt. 22 : 2). Dès que parut le premier Adam, figure de celui qui devait venir, Dieu montra sa pensée à l'égard de l'homme de ses conseils : il donna Eve à Adam, tirée de celui-ci pendant son sommeil (Gen. 2 : 21-25), figure de la mort de Christ par laquelle il s'est acquis son Epouse, l'Eglise. Son amour  l'a conduit à se livrer pour elle, tandis qu'Adam ne put aimer son épouse que lorsque Dieu la lui présenta dans sa beauté parfaite. Le Seigneur voulait se présenter à lui-même son épouse « n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu'elle fut sainte et irréprochable » (v. 27). Lorsqu'il s'est occupé d'elle, elle était dans l'état de péché et de mort qui caractérisait l'homme en Adam ; mais, pour la rendre telle qu'il la voulait, son amour ne recula devant aucun sacrifice. Alors qu'il faut à l'homme un motif en dehors de lui-même pour aimer, l'amour selon Dieu aime sans autre motif que de rendre heureux ceux qui en sont les objets.
            C'est cet amour parfait du Seigneur qui est donné comme exemple au mari, amour qui fait vaincre toute pensée d'égoïsme ; il peut aimer son épouse, alors même qu'il trouve en elle des choses déplaisantes. Non seulement le Seigneur s'est entièrement livré pour son épouse en allant à la croix, mais il s'est donné lui-même avec toutes les ressources de grâce et d'amour qui le caractérisent pour s'occuper d'elle avec les perfections de sa nature jusqu'à la fin. Bien qu'elle ait été indépendante, volontaire, insoumise, tout le long de son histoire, son amour parfait ne s'est pas  lassé à son égard. Il s'est livré pour elle afin qu'il la sanctifiât, la mettant à part pour lui dans ce monde : il la purifie, en agissant sur son coeur et sa conscience au moyen du lavage d'eau par la Parole (v. 26, 29). Œuvre incessante jusqu'au moment où il se la présentera glorieuse dans sa parfaite beauté (v. 27). Quel amour !
            Si chaque époux agissait ainsi, combien il serait facile à son épouse d'être soumise, comme tout irait bien ! Cependant, elle doit l'être, même si le mari n'agit pas comme son modèle, en voyant le Seigneur au-dessus de tout ; ce sont les ressources de sa grâce qui lui fourniront la sagesse pour être soumise. Quelqu'un a dit avec raison que l'accomplissement de nos devoirs envers les autres, est toujours indépendant de la manière dont ils remplissent les leurs envers nous. La Parole de Dieu est notre seul guide !
           
            Une autre raison est encore donnée au mari pour agir comme Christ envers son épouse. Il doit l'aimer comme son propre corps : « personne n'a jamais haï sa propre chair ; mais il la nourrit et la chérit, comme aussi le Christ l'assemblée ; car nous sommes membres de son corps, de sa chair et de ses os » (v. 29). C'est toujours Christ qui est présenté comme modèle. En créant l'homme et la femme, Dieu avait en vue l'union de Christ et de l'assemblée.
 
 
                  - le grand mystère : v.32
            L'apôtre revient dans ces passages au sujet de l'assemblée traité au verset 11 du chapitre 2 et au verset 16 du chapitre 4 : le « grand mystère » relatif à l'assemblée, qui rehausse merveilleusement l'unité des époux et leur donne la mesure de leur conduite. Comme Christ a tout abandonné pour obtenir son épouse, la perle de grand prix (Matt. 13 : 45-46), l'homme doit quitter son père et sa mère pour se joindre à sa femme et être avec elle une seule chair (v. 31).
            En plaçant devant eux le grand mystère de l'union de Christ et de l'Eglise, Paul encourage encore mari et femme à réaliser ensemble  ce qui plaît au Seigneur : « toutefois, que chacun de vous aussi en particulier aime sa propre femme comme lui-même ; et quant à la femme, qu'elle craigne son mari » (v. 33). Si l'amour du mari prend celui de Christ pour exemple, il ne sera pas difficile à la femme d'être soumise. Elle le sera dans la crainte, non celle qu'inspire l'autorité d'un dominateur, mais la crainte de déplaire au Seigneur et à celui qui l'aime comme son propre corps. Quelle harmonie règnera alors dans cette union !
 
                  - enfants et parents : Eph. 6 : 1-4
            Les enfants doivent obéir à leurs parents « dans le Seigneur, car cela est juste » (v. 1). Ensemble, ils sont sous l'autorité du Seigneur, autorité que les parents doivent faire valoir auprès de ceux que Dieu leur a confiés.
            Les parents chrétiens doivent discerner la volonté de Dieu en toute chose pour l'imposer à leurs enfants. La Parole de Dieu présente toujours les choses dans leur état normal ; elle ne suppose pas que le père chrétien exige de ses enfants autre chose que ce qui est conforme aux enseignements des Ecritures. Il a affaire avec Dieu pour cela.
            Sous la loi, honorer son père et sa mère était le premier commandement avec promesse : « afin que tu prospère et que tu vives longtemps sur la terre » (v. 2-3 ; Ex. 20 : 12 ; Deut. 5 : 16). Sous la grâce, le gouvernement de Dieu s'exerce également ; toutes choses portent leurs conséquences. Il est d'autant plus important de faire observer aux enfants ce que la Parole leur enseigne, qu'aujourd'hui nous vivons dans les jours mauvais de la fin. Entre tous les caractères des hommes que nous lisons en 2 Tim. 3 : 1-5, il est dit : « désobéissants à leurs parents, ingrats, sans affection naturelle... ».
            Elever les enfants « dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (v. 4),  leur permettra de résister à l'influence de ceux en qui ces caractères des mauvais jours se manifestent. Les enfants des chrétiens doivent être aussi séparés du monde que leurs parents. « Vos enfants sont saints », dit l'apôtre en 1 Cor. 7 : 14. Dans cet exercice de la discipline et des avertissements du Seigneur, les pères doivent agir avec sagesse, afin de ne pas provoquer leurs enfants, ce qui leur rendrait l'obéissance difficile. Il faut la sagesse divine pour n'exiger d'eux que ce qui est convenable et ne pas séparer la fermeté de l'amour.
 
 
Les relations des différentes catégories sociales : Eph. 6 : 5-8
 
            Les différentes catégories sociales (serviteurs, maîtres, appelés aujourd'hui ouvriers et employeurs) sont une conséquence indirecte du péché. Ces exhortations sont valables également pour les croyants. Comme subordonnés, nous devons respecter l'autorité de nos supérieurs. Mais les serviteurs aussi bien que les maîtres doivent avoir affaire au Seigneur.
 Comme subordonnés, nous devons accomplir notre tâche pour les maîtres avec la certitude que Dieu voit tout et que la fidélité dans notre travail sera récompensée un jour.
En Col. 3 : 24, il est dit : « vous servez le Seigneur Christ ». Si le serviteur réalise qu'il sert le Seigneur auquel il doit sa vie tout entière, il le fera avec amour et reconnaissance ; alors ses maîtres auront lieu d'être satisfaits.  Vivant toujours sous le regard du Seigneur, il pourra agir convenablement à tout instant et ce qu'il y a de pénible dans sa tâche quotidienne sera supporté avec patience.
            Le serviteur chrétien sait que Dieu permet des conditions de travail difficiles, mais qu'au moment voulu, il interviendra, soit pour faciliter le service, soit pour ouvrir une autre voie. Il faut, comme on l'a très bien dit, voir Dieu en tout.
            Les supérieurs croyants sont exhortés à traiter leurs subordonnés de la même manière qu'ils aimeraient l'être de leur part, car le Seigneur Jésus est le Seigneur des maîtres et des serviteurs. Tous devront lui rendre compte. Il jugera leur conduite sans considération de personne. Ils doivent donc avoir affaire avec le Seigneur comme les serviteurs, et ne pas abuser de leur autorité pour exiger ce qui n'est pas juste.
 
 
 
CHAPITRE 6 : 10-24 
 
            L'épître aux Ephésiens se termine sur le thème du combat chrétien. Dans les premiers chapitres nous avons appris quel est notre appel céleste en tant qu'Assemblée du Seigneur. Nous avons aussi été instruits touchant les bénédictions spirituelles dont nous sommes dès maintenant bénis dans les lieux célestes en Christ. Mais si nous voulons réaliser notre vocation et vivre comme des chrétiens célestes, nous nous heurtons inévitablement à l'Ennemi qui veut nous empêcher de jouir de ces choses. Pour soutenir ce combat, trois choses sont mentionnées :
            - la source de notre force : elle est dans la puissance du Seigneur (v. 10)
            - le caractère de l'ennemi que nous avons à combattre (v. 11-12)
            - l'armure qui nous permet de lui résister (v. 11, 13-18).
             Il en était de même pour le peuple d'Israël : il possédait le pays de Canaan tout entier, mais il ne pouvait jouir véritablement que de « tout lieu qu'il aurait foulé de la plante de ses pieds » (Jos. 1 : 2-4). Pour cette conquête, il lui fallait une puissance considérable, car les habitants du pays étaient grands et forts ; les Israélites à leurs yeux paraissaient comme des sauterelles, à en croire les espions envoyés par le peuple (Nom. 13). La force dont ils avaient besoin était celle de Dieu qui était à leur disposition moyennant l'obéissance à sa Parole.
           
 
 
Se fortifier dans le Seigneur : Eph. 6 : 10
 
            Si le croyant, citoyen du ciel, veut jouir de ses bénédictions spirituelles, il doit se fortifier « dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (v. 10), et revêtir « l'armure complète de Dieu » (v. 11), parce que des ennemis autrement puissants que les Cananéens s'opposent à sa marche en avant dans le pays céleste, c'est-à-dire aux progrès qu'il doit faire dans la connaissance et le jouissance de ses bénédictions. « Notre lutte, dit l'apôtre, n'est pas contre le sang et la chair - comme était celle d'Israël - mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (v. 12).
            Il ne faut pas se faire d'illusion sur la nature de la puissance et le caractère de ces ennemis. Ce sont des anges déchus, avec le diable à leur tête, des êtres spirituels appartenant à une création supérieure. Ils ont péché et sont déchus de leur position primitive, mais ils ont conservé toute leur puissance. Aujourd'hui, on traite à la légère ces êtres-là, ne voulant croire ni au diable, ni aux démons. Dès que l'on veut ignorer l'existence d'un ennemi, il est libre d'agir comme il lui plaît.
            L'état originel de Satan est décrit en Ezéchiel 28 : 12-19, à propos du roi de Tyr qui présentait les mêmes caractères. Il est dit : « Tu étais la forme accomplie de la perfection, plein de sagesse et parfait en beauté... Tu étais un chérubin oint qui couvrait (ou protégeait)... Tu fus parfait dans tes voies depuis le jour où tu fus créé, jusqu'à ce que l'iniquité fut trouvée en toi... Tu as péché ; et je t'ai précipité de la montagne de Dieu, comme une chose profane... Ton coeur s'est élevé pour ta beauté... ».
            Jude nous enseigne que Satan et ses anges, sont toujours considérés par Dieu dans leur supériorité comme créatures. Nous voyons au verset 9, Michel l'archange ou chef d'ange, contestant avec le diable au sujet du corps de Moïse, fait qui n'est pas rapporté dans les écrits inspirés de l'Ancien Testament : « il n'osa pas proférer de jugement, injurieux contre lui mais il dit : que le Seigneur te censure ». Michel, qui est pourtant un archange, reconnaît la supériorité de Satan comme créature, et le remet au jugement du Seigneur. Sa conduite est citée à propos des hommes des derniers jours qui injurient les dignités, ne reconnaissant pas l'ordre établi de Dieu à la création.
            Satan avait donc été créé pour servir de protection, comme les anges qui ont gardé leur origine et qui sont « des esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » (Héb. 1 : 14). Maintenant son activité est absolument opposée à celle-ci : il essaie d'empêcher les chrétiens de jouir de la victoire de Christ et de prendre possession de tout ce qu'ils ont dans le ciel. Pour cela, il use plutôt de ruse que de violence ; nous avons donc à tenir ferme contre ses artifices, d'où la nécessité d'être revêtus de l'armure complète de Dieu, et non d'une armure charnelle.
           
 
L'armure complète de Dieu : Eph. 6 : 11-17
 
            Comment des hommes, des êtres d'une création inférieure, peuvent-ils résister à une puissance si grande, supérieure à celle d'un archange ? Les croyants le peuvent, parce que cette puissance a été vaincue par un Homme, l'homme Christ Jésus, venu ici-bas pour les délivrer de l'asservissement à Satan et des conséquences de leur désobéissance. Ils ont été « délivrés du pouvoir des ténèbres » (Col. 1 : 13).
            Si nous considérons Jésus à la tentation, au désert, nous le voyons dans la position qu'il a prise comme homme, aux prises avec le diable qui cherche à le faire abandonner la position qui doit caractériser un homme, savoir l'obéissance à Dieu seul, lui disant de faire une chose que Dieu ne lui a pas commandée. Jésus répond : « l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4 : 4). Satan essaie encore de le faire tomber en faisant une fausse application de la Parole. Il le tente au moyen des trois genres de convoitises auxquelles le premier Adam a succombé. Jésus résiste en se conformant à la Parole de Dieu à laquelle il reste obéissant. Satan doit fuir, et Jésus remporte la victoire durant son ministère au milieu des hommes. « Il a passé de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait assujettis à sa puissance » (Act. 10 : 38).
            Mais pour que nous puissions imiter Jésus en remportant la victoire sur l'ennemi, il faut être dans la même position et avec la même vie que Lui. Pour cela Jésus est allé à la croix où il a écrasé la tête du serpent ancien en subissant le jugement que nous avions mérité. La victoire a été complète ; il a « dépouillé les principautés et les autorités et les a réduites en public, triomphant d'elles à la croix » (Col. 2 : 15). Non seulement la mort est annulée, le croyant est sauvé, mais par la résurrection de Christ, il possède la vie du vainqueur de Satan. Il peut désormais dans sa marche résister à ses artifices en lui présentant les caractères de Christ dans une vie de simple obéissance à la Parole de Dieu, seule règle de sa vie.
            Dès que l'ennemi rencontre la manifestation de la vie de Jésus chez le plus faible croyant, il fuit, sachant qu'il a été vaincu lorsqu'il l'a rencontré au désert. Après avoir eu tout pouvoir sur le premier Adam, il n'en a aucun sur le dernier. Mais si nous laissons agir notre vieille nature, Satan a toute prise sur elle, et nous ne pouvons progresser dans la possession de nos bénédictions. C'est en nous occupant du Seigneur, en nous nourrissant de sa personne, en mangeant, comme les Israélites entrés dans le pays de Canaan, le vieux blé du pays, savoir un Christ céleste, que nous serons fortifiés dans le Seigneur et dans la puissance de sa force pour revêtir l'armure complète de Dieu qui permet une marche semblable à celle du Seigneur Jésus dans une simple obéissance.
            Cette armure se compose de six parties auxquelles il faut ajouter la prière (v. 18). Pour résister, « au mauvais jour » (v. 13), nous avons besoin de l'armure complète. S'il manque une pièce, Satan sera prompt à découvrir la faille et à nous agresser. Il y a des temps où nous sommes plus particulièrement exposés aux assauts de l'Ennemi, qui cherche toutefois constamment  à nous faire sortir du chemin de l'obéissance. Il faut être trouvés revêtus de cette armure complète lorsque l'attaque se produit, car alors ce n'est plus le moment de la revêtir.
            Si l'on a résisté dans ces mauvais jours, il faut se maintenir armés, car l'ennemi est vigilant pour renouveler ses attaques. Après avoir tout surmonté, il convient de tenir ferme. Dans la guerre, après avoir conquis une position, il faut s'y maintenir, car l'ennemi cherche toujours à en déloger le vainqueur.
 
               - la ceinture de la vérité :
            L'armure complète de Dieu représente un bon état pratique. Il faut premièrement avoir les reins ceints de la vérité. Bien que toute « intérieure », la ceinture est la pièce de l'armure la plus importante parce qu'elle donne la force qui rend capable de revêtir les autres pièces. Les reins sont le siège de la force et aussi des affections spirituelles ; ils doivent être ceints de la vérité. La vérité est la pensée de Dieu à l'égard de toute choses, sa Parole appliquée à tous les mouvements de notre coeur. « Elle discerne les pensées et les intentions du coeur » (Héb. 3 : 12).
            Dans l'habillement des temps anciens, la ceinture retenait les pans de la robe afin celle-ci ne gêne ni la marche, ni l'accomplissement du service. La ceinture de la vérité retient nos pensées et nos affections sous le contrôle de la lumière divine, les empêche d'errer et purifie les motifs qui font agir. Appliquée de cette manière, la vérité nous rend capables de résister à l'Ennemi. Aux prises avec Satan, le Seigneur lui a résisté parce que la vérité était sa seule règle dans la position qu'il avait prise. La règle de l'homme, pour ne pas pécher, est de faire la volonté de Dieu. Jésus a répondu à Satan : « l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ».
            Appliquons la vérité à notre âme, à notre coeur ; qu'elle bride notre volonté dans toutes les circonstances où nous nous trouvons, et nous serons forts pour ajouter les autres pièces de l'armure.
           
               - la cuirasse de la justice :
            Il s'agit de justice pratique, et non de notre justice devant Dieu, qui est Christ, justice inaltérable et immuable parce qu'elle ne découle pas de notre marche pratique, mais de l'oeuvre de Christ à la croix.
            La cuirasse est l'emblème de la conscience. En Apoc. 9, les personnages en scène sont représentés par des sauterelles qui ont des cuirasses de fer (v. 9), des consciences endurcies qui leur permettaient de faire souffrir. Au v. 17, sous la sixième trompette, ils ont des cuirasses de feu, leur conscience est sous l'action de Satan en jugement, représenté par le feu. Si nous sommes dirigés en toutes choses par la Parole de Dieu, nous n'accomplirons que des actes justes, qui constitueront notre cuirasse. Si nous faisons le bien, l'Ennemi ne peut nous faire aucun reproche, tandis que si la conscience est chargée du plus petit péché, elle lui donne une prise. On est arrêté dans la marche, il faut se juger, confesser son péché, afin d'être en état de tenir ferme contre les artifices de Satan qui ne peut rien contre une bonne conscience.
 
               - les pieds chaussés de la préparation de l'évangile de paix :
            Indispensable au soldat,  la bonne chaussure lui permet de soutenir la marche. Le caractère que doit porter le chrétien dans sa marche, dans toute sa manière d'agir, est la paix. Il possède la paix avec Dieu, dès qu'il sait que la question de ses péchés a été réglée par l'oeuvre de Christ. Mais pour que sa marche soit caractérisée par la paix, il faut que sa conscience ne lui reproche rien ; c'est pourquoi la chaussure vient après la cuirasse de la justice. Un chrétien qui vit dans la communion avec Dieu, le Dieu de paix, est heureux ;  il en porte le caractère dans sa marche, dans ses rapports avec chacun. Une telle marche prédispose ceux qui en sont témoins à recevoir l'évangile.
            Là encore, le Seigneur est le modèle parfait ; rien ne pouvait troubler sa paix. Il a dit aux siens, avant de les quitter : « je vous laisse la paix », la paix avec Dieu, mais aussi : « je vous donne ma paix », celle dans laquelle il a vécu d'une manière continuelle, faisant toujours les choses qui plaisaient à son Père (Jean 14 : 27).
 
               - le bouclier de la foi :
            Les différentes pièces de l'armure que nous venons d'examiner rendent capable de se servir de la suivante : le bouclier de la foi. Comme nous l'avons vu, l'Ennemi ne peut rien contre le chrétien qui manifeste les caractères de Christ, caractères divins : c'est pourquoi l'armure est appelée l'armure complète de Dieu. Mais Satan sait profiter de la moindre manifestation de la chair pour accomplir son oeuvre accoutumée qui est de rendre le croyant malheureux. Il utilise des « dards enflammés », qui apportent le feu dans l'âme. Ce qui enflamme ses dards, c'est le péché que nous pouvons avoir commis, et aussi une connaissance imparfaite de la grâce. Le bouclier que nous avons à lui présenter est la foi en tout ce que Dieu est pour nous invariablement dans son amour, sa grâce, sa puissance, sa miséricorde, sa justice pleinement satisfaite à la croix. Ce qui fortifie le bras pour tenir le bouclier, et le diriger du côté d'où viennent les dards, c'est la cuirasse de la justice, la bonne conscience, qui nous permet de compter sur l'immuable fidélité du Dieu qui nous a été révélé en Christ. Car si Dieu est pour nous qui sera contre nous ?
            Ainsi, la connaissance de Dieu et un bon état pratique nous rendent capables de résister aux attaques des puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes ; mécontentes de voir le pécheur sauvé, elles veulent l'empêcher de jouir sur la terre de ses abondantes bénédictions célestes.
 
               - Le casque du salut :
            Tous les vrais croyants sont sauvés, mais ils ne peuvent pas toujours prendre le casque du salut. Non que leur salut éternel soit en question, mais si toutes les parties de l'armure ne sont pas en place, ils ne peuvent se présenter devant l'Ennemi avec la jouissance parfaite et la proclamation de son salut. Il est dit : « prenez », ou recevez, le casque du salut ; les croyants sont à même de se présenter devant le monde et Satan avec le salut comme casque, heureux et sauvés, dans la jouissance de l'amour de Dieu et de tout ce qu'il est pour eux. Mais il ne convient pas à un chrétien infidèle de se vanter de son salut devant le monde.
 
               - l'épée de l'Esprit qui est la Parole de Dieu :
            Lorsque la Parole de Dieu a mis tout en ordre dans le chrétien, intérieurement et extérieurement, en commençant par la ceinture de la vérité, elle peut être utilisée contre l'Ennemi, comme le Seigneur l'a fait en la citant : « il est écrit …» et « il est aussi écrit …». C'est l'épée de l'Esprit, elle ne peut être maniée sans sa direction pour que ses coups portent en plein. Dans la ceinture de la vérité, nous avons l'effet de la Parole en nous, et dans l'épée de l'Esprit la capacité de produire ses effets hors de nous, pour résister à Satan et porter des coups dans le domaine dont il le chef, afin de délivrer aussi par la présentation de la Parole, ceux qu'il retient encore captifs.
            Parmi les six pièces de l'armure, la Parole de Dieu est la seule arme offensive. Utilisée avec la puissance du Saint Esprit, elle dominera l'attaquant. Mais, rappelons-le, il est nécessaire que nos pensées intimes soient en ordre, que notre marche, visible au dehors, soit fidèle et que notre confiance en Dieu soit réelle. Alors nous serons vraiment en mesure d'utiliser cette « épée de l'Esprit ». En outre, la prière donnera la possibilité d'intercéder pour les autres, en particulier pour tous ceux qui ont reçu du Seigneur le service d'annoncer l'Evangile, que ce soit dans nos pays ou au loin.
 
 
 
La prière : Eph. 6 : 18-20
 
            Jusqu'ici, nous avons l'attitude du vainqueur en présence de Satan et du monde. C'est celle d'un soldat invulnérable, invincible parce qu'il présente les caractères divins tels qu'ils ont été manifestés en Christ. Au verset 18 et 19, nous avons l'attitude du soldat devant Dieu : un être sans force quant à lui-même et dépendant de Dieu. « Priant par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps par l'Esprit, veillant à cela avec toute persévérance et des supplications pour tous les saints et pour moi... ».
            Quelle place importante tient la prière dans le combat chrétien ! Elle maintient le contact avec le Chef. Nous exprimons par là notre dépendance envers Dieu. L'expression « priant en tout temps » montre clairement qu'il ne doit pas y avoir dans notre vie de moment où nous délaissons Dieu. Si cela arrive tout de même, nous essuyons rapidement une défaite et nous tombons.
            Dans le sentiment de sa propre faiblesse, tout devient pour le chrétien un sujet de prière, sachant que la puissance de Dieu est à sa disposition. Il faut prier par l'Esprit, être dirigé par lui pour demander ce qu'il convient, ainsi que Jude le rappelle « priant par le Saint Esprit » (v. 21). Le Saint Esprit, personne divine, conduit à présenter à Dieu, source de toute grâce, les besoins qui concernent le moment présent.
            Il faut de la vigilance, de la persévérance dans la prière, non seulement pour nos propres besoins, mais aussi pour toute la famille de Dieu. Si l'amour est en activité, on ne s'isole pas, on pense à tous ceux qui soutiennent le même combat, avec les mêmes faiblesses, soumis aux mêmes difficultés et souffrances ; on s'intéresse aussi à l'oeuvre du Seigneur comme le faisaient les Philippiens qui prenaient une grande part à l'Evangile, ayant l'apôtre dans leur coeur (Phil. 1 : 5-7). Paul demandait aussi aux Ephésiens de prier pour lui, car il avait affaire tout particulièrement avec la puissance de l'Ennemi et du monde. Il représentait et accomplissait l'oeuvre de Christ dans le monde qui l'avait rejeté. Il avait en effet besoin de la puissance de Dieu pour accomplir son oeuvre, en faisant connaître avec hardiesse le mystère de l'Evangile, pour lequel il était lié de chaînes et par lequel les pécheurs étaient déliés du pouvoir de Satan.
 
 
Dernier message de l'épître : Eph. 6 : 21-24
 
            Tychique semble avoir été le porteur de la lettre. Paul donne à son égard une très belle appréciation. Il l'appelle « le bien-aimé frère et fidèle serviteur dans le Seigneur » (v. 21). Dans l'épître aux Colossiens, il l'appelle aussi « compagnon de service dans le Seigneur » (Col. 4 : 7). Combien Dieu serait glorifié si ces vertus se voyaient chez tous les croyants, mais surtout chez les serviteurs du Seigneur ! Nous avons besoin de la grâce et de la sagesse de Dieu pour manifester simultanément ces deux choses : l'amour pour le croyant et la fidélité dans le service de Dieu.
            L'apôtre Paul termine cette lettre si riche en vérités fondamentales, avec ce souhait : « Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre seigneur Jésus Christ en pureté ! » (v. 24).
 
 
            Puissions-nous avoir toujours devant les yeux la personne du Seigneur, modèle parfait de la marche chrétienne ! Que Dieu nous donne de puiser dans les exhortations de sa Parole, tout particulièrement dans ce que nous présente cette merveilleuse épître aux Ephésiens, afin d'être ses imitateurs comme de bien-aimés enfants et de marcher dans l'amour, comme Christ nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur. Si la Parole nous présente un tel modèle, elle nous donne aussi, par la puissance de l'Esprit, la capacité de l'imiter. C'est ce que Dieu attend des siens, et c'est pour cela qu'Il nous laisse dans ce monde.