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APERCU DE L'ENSEIGNEMENT DE L'EPITRE AUX EPHESIENS (3)



Imitateurs de Dieu, comme de bien-aimés enfants 
La lumière et les ténèbres 
Résultats de l'action du Saint Esprit habitant dans les croyants 


CHAPITRE 5 :
 
            Puisque le Saint Esprit habite dans les croyants (les enfants que Dieu aime et qui participent à la nature divine par la nouvelle naissance), ils ont à porter les caractères de leur Père céleste, à être ses « imitateurs ». La réaction naturelle des enfants qui veulent faire tout ce que fait leur père, devrait se manifester également dans la famille de la foi.
            Après la recommandation à marcher dans l'amour, le Saint Esprit enjoint les chrétiens à marcher comme des enfants de lumière, en leur montrant l'énorme différence entre leur ancien et leur nouvel état. Autrefois, ils appartenaient au royaume de Satan (celui des ténèbres) ; maintenant, ils sont introduits dans le royaume du Seigneur (celui de la lumière). La marche dans la lumière se traduit par la bonté, la justice et la vérité. En se conduisant ainsi, ils montreront de la bonté envers les hommes, qu'ils soient bons envers eux ou non. Leurs pensées, leurs paroles et leurs actes seront imprégnés de justice pratique, c'est-à-dire de ce qui est juste devant Dieu. Dans une vie d'enfants de lumière, il n'y a pas place pour l'hypocrisie et le mensonge.
 
 
Imitateurs de Dieu, comme de bien-aimés enfants :
 
               - marcher dans l'amour : Eph. 5 : 1-2
            Quelle merveille de la grâce de Dieu que des êtres qui étaient étrangers à la vie de Dieu, morts dans leurs fautes et leurs péchés, puissent être « imitateurs de Dieu comme de bien-aimés enfants » !  Des enfants se sachant tendrement aimés de leur père, s'efforceront de lui être agréables en toutes choses. Quel puissant motif pour imiter Dieu que de « voir de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu » (1 Jean 3 : 1) ! Pour nous, il faut des motifs pour aimer, alors que Dieu a puisé en lui-même les motifs qui l'ont fait agir envers nous (Eph. 2 : 4). Aussi nous pouvons « marcher dans l'amour », dans une atmosphère caractérisée par l'amour, étant « enracinés et fondés dans l'amour » (3 : 18).
            « Conservez-vous dans l'amour de Dieu », dit Jude (v. 21). Quel précieux moyen de conservation que l'amour de Dieu ! C'est un élément absolument contraire à notre vieille nature ; notre vie peut être caractérisée par l'amour qui devient, comme pour Dieu, le motif de nos actions. C'est Christ qui a été ici-bas l'expression de l'amour de Dieu pour nous. Il est le modèle parfait de cet amour : « Il nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous ». Dans l'exercice de cet amour, rien n'a pu l'arrêter, quoiqu'il ait pu lui en coûter dans une vie de souffrance et d'abnégation jusqu'à la mort. Il n'a reculé devant aucun sacrifice pour nous délivrer !
            Mais si c'était pour nous que Christ se livrait, ce n'était pas à nous qu'il s'offrait ; c'était à Dieu, dont il accomplissait  la volonté. Il agissait pour la gloire de Dieu. « Par l'Esprit éternel, il s'est offert à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14). Aussi sa vie tout entière, jusqu'à la mort, montait comme un parfum de bonne odeur devant Dieu : c'est ce que typifiait l'holocauste, sacrifice offert tout entier à Dieu et que lui seul pouvait apprécier.
            Par la grâce de Dieu, nous pouvons imiter Christ, en ayant toujours devant nous Dieu comme motif de nos actions et Jésus comme modèle. Nous pouvons être appelés à faire quelque chose de pénible ou même de répugnant, car en le faisant pour Dieu, nous nous élevons au-dessus des raisonnements qui feraient reculer la chair ; que ne ferions-nous pas pour Celui qui nous a tant aimés ?
            Si nous sommes pénétrés de cet amour, marchant dans l'amour, agissant comme le Seigneur l'a fait envers nous et pour Dieu, notre vie montera aussi comme un parfum de bonne odeur à Dieu. Toute manifestation de la vie de Christ en nous n'est-elle pas ce parfum agréable à Dieu ?
 
               - marcher dans la lumière : Eph. 5 : 3-16
            Dieu est lumière, il est saint. L'essence de sa nature est amour et lumière. Le chrétien est en relation avec Dieu, participant de sa nature dont il doit porter les caractères dans toute sa conduite : sa marche doit donc être caractérisée par la sainteté. Puisqu'il a dépouillé le vieil homme, aucune chose qui le caractérisait ne doit paraître dans sa vie.
            « Que ni la fornication, ni aucune impureté ou cupidité, ne soient même nommées parmi vous, comme il convient à des saints », dit l'apôtre. Ces choses grossières se pratiquaient couramment chez les païens ; mais elles proviennent de dispositions du coeur naturel qui est le même chez tous. Il faut se garder de toute familiarité avec elles, veiller même à ne pas les nommer !
            La cupidité est l'avidité à posséder quoique ce soit, c'est de l'idolâtrie (v. 5). Dans le coeur rempli de ce désir, il n'y a pas de place pour Dieu. Le Seigneur doit avoir non seulement la première place, mais toute la place dans le coeur du racheté. Celui-ci est saint par nature en vertu de l'oeuvre de Christ ; il le fallait pour que Dieu puisse l'admettre en sa présence. Il est donc en relation avec un Dieu saint qui a « les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1 :13). La sainteté pratique en découle naturellement.
            La sainteté est la séparation du mal pour Dieu ; c'est lui qui en est la mesure. Nous ne pouvons nous permettre ce qui est contraire à sa nature qui est aussi la nôtre. En Héb. 12 : 14, il est dit : « Poursuivez la paix avec tous ». On serait disposé à rechercher la paix aux dépens de la sainteté, mais il est ajouté ce correctif important : « et la sainteté sans laquelle nul ne verra le Seigneur ». Il n'y a pas une mesure de sainteté pour le ciel et une pour la terre. Le langage du chrétien ne devrait comporter « aucune parole folle, ou plaisanterie » (v. 4) ; elles ne se sont jamais trouvées dans la bouche du Seigneur qui a été ici-bas l'expression parfaite de la vie divine. Les « actions de grâces » doivent remplacer ces choses inconvenantes. En jouissant de la communion avec le Seigneur, le coeur est constamment disposé à lui exprimer sa  reconnaissance. En Col. 3, où nous avons les caractères de la nouvelle nature, il est dit : « soyez reconnaissants » (v. 15). C'est une disposition du nouvel homme qui fait contraste avec l'esprit des hommes toujours mécontent et envieux.
            Un autre motif est invoqué pour marcher dans la sainteté : « aucun fornicateur, ou impur, ou cupide (qui est un idolâtre), n'a d'héritage dans le royaume du Christ et de Dieu » (v. 5). Chaque enfant de Dieu, en revanche, y a sa place : il faut donc que la séparation de ce qui ne convient pas à ce royaume soit aussi absolue dans ce monde que dans le ciel.
            C'est du royaume de celui qui est « Christ et Dieu » que nous devons hériter ; tel est son caractère, comme celui de ceux qui y ont part. Ne nous laissons pas séduire par de vaines paroles qui viendraient atténuer la force de ces déclarations. On pourra nous dire, par exemple, que ces choses mauvaises ne conviennent pas au ciel, mais qu'étant encore ici-bas, nous avons toujours la chair en nous, et qu'il n'y a point de chrétien qui ne pèche pas. On assurera aussi que, même si le chrétien pèche, il n'est pas perdu puisqu'il a cru au Seigneur Jésus. Un tel langage est une séduction, car si un homme professe être chrétien et marche comme le monde, il n'y a aucune garantie qu'il héritera du royaume de Christ et de Dieu. « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez » (Rom. 8 : 13). On ne peut montrer que l'on est héritier du royaume de Dieu que par les fruits de la vie divine. Il ne faut pas s'y méprendre, non seulement ceux qui pratiquent la désobéissance n'ont pas de part au royaume, mais la colère de Dieu vient sur eux. Leur part sera le jugement éternel. Il n'y a que deux possibilités quant à notre avenir éternel : un bonheur parfait dans la présence de Dieu qui est amour et lumière, et le malheur éternel loin de cette présence ; ainsi, nous avons la mesure parfaite de la séparation actuelle d'avec le mal. Alors, il n'y aura pas de mélange possible. Ici-bas, nous devons vivre au milieu des hommes, mais de la même manière que le Seigneur y a vécu. Il a marché dans une séparation absolue de tout ce qui caractérisait le monde, pour nous montrer comment il est possible qu'un homme céleste suive ce chemin de sainteté qui aboutit à la gloire éternelle.
 
 
La lumière et les ténèbres :
 
               - des ténèbres à la lumière : Eph. 5 : 8-10
            Si nous devons vivre au milieu des pécheurs, nous ne devons pas avoir de participation avec eux. Notre manière d'agir sera tout à fait différente. La raison donnée est que nous étions autrefois ténèbres, non seulement dans les ténèbres morales, mais ténèbres nous-mêmes. Maintenant nous sommes lumière dans le Seigneur. Comme pour la sainteté, nous sommes lumière en vertu de l'oeuvre de Christ. Cette lumière doit « luire devant les hommes », comme le Seigneur le dit en Matt. 5 : 16 : « afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres ». Il faut marcher comme des enfants de lumière. Dans le millénium, les nations marcheront à la lumière de l'Eglise, lumière de Christ illuminant la nouvelle Jérusalem, alors que la loi sortira de Sion, et que le Roi prononcera le droit à beaucoup de peuples (Es. 2 : 3-4 ; Mich. 4 : 2-3).
            Aujourd'hui nous n'avons pas à faire marcher les hommes mais à marcher nous-mêmes dans la lumière et à la faire briller dans les ténèbres. Nous ne pouvons faire luire la lumière autrement que dans la marche pratique ; « le fruit de la lumière consiste en toute bonté, et justice, et vérité, éprouvant ce qui est agréable au Seigneur » (v. 9-10). La lumière se manifeste donc en actes et en paroles, ce qui eut lieu en perfection dans la vie de Christ, toujours caractérisée par la bonté, la justice et la vérité. La bonté découle de l'amour de Dieu actif dans le coeur ; la justice est l'absence de péché dans toutes nos voies, agissant en toutes choses selon la pensée de Dieu dans nos rapports les uns avec les autres et avec le monde. La vérité  est en contraste avec l'erreur et le mensonge, la fausseté que le diable a su introduire dans le coeur de l'homme. C'est donc en pratiquant le bien, ce que le Seigneur appelle « vos bonnes oeuvres » en Matt. 5 : 16, que la lumière luit devant les hommes, en éprouvant ce qui est agréable, non à nous, mais au Seigneur. Chose impossible sans la nature divine. Le Seigneur est nommé, parce qu'il a tout droit sur ses rachetés, ils lui appartiennent, ils doivent lui être agréables en toutes choses, ils ont pour cela la capacité d'éprouver ce qui lui est agréable, comme le palais éprouve le goût des aliments.
 
               - demeurer dans la lumière : Eph. 5 : 11-14
            « N'ayez rien de commun avec les oeuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt reprenez-les aussi ; car les choses qu'ils font en secret, il est honteux même de les dire » (v. 11-12).
            Nous avons vu au début de ce chapitre (v. 3-4) combien nous devons veiller sur nos paroles. Elles doivent édifier, communiquer la grâce à ceux qui les entendent, ne pas nommer même  ce qui est impur, ni les choses qui se font en secret dans le domaine des ténèbres. Le fruit de la lumière consiste en oeuvres qui sont des oeuvres de lumière. D'une nature ténébreuse, ne peuvent provenir que « les oeuvres infructueuses des ténèbres » : rien de commun ne peut exister entre ces deux genres d'activités. Si l'on peut éprouver ce qui est agréable au Seigneur, on peut discerner ces oeuvres sans fruit : c'est tout ce qui n'est pas fait « pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10 : 31).
            De tout ce que font les hommes sans Dieu, malgré la belle apparence que cela peut avoir, il ne sera vu aucun résultat dans le ciel. Tandis que le fruit doit abonder dans la vie du chrétien (Rom 6 : 22 ; Phil. 1 : 11 ; 4 : 17 ; Col. 1 : 10 …). C'est Dieu qui le recueille, pour ainsi dire, et qui le montrera au jour de Christ.
            Il faut reprendre ces oeuvres infructueuses des ténèbres, non par des paroles seulement, mais surtout par des actes qui manifestent le caractère de ces oeuvres. Par exemple, un inconverti voit agir un chrétien tout autrement que lui, sa conscience reconnaît qu'il fait bien, lors même qu'il ne l'avoue pas, mais il est repris, le caractère de ses oeuvres est manifesté par la lumière qui excitera peut-être sa haine pour le chrétien. « Toutes choses étant reprises par la lumière, sont manifestées, car ce qui manifeste tout, c'est la lumière » (v. 13). Quelle importance ces vérités ne donnent-elles pas à la vie chrétienne ? Nous sommes laissés dans ce monde pour répandre la lumière divine autour de nous, au moyen de notre marche tout entière.
            Hélas, il arrive fréquemment que le chrétien ne manifeste pas de lumière. C'est le cas lorsque, gouverné par les principes de ce siècle, il agit comme le monde. Il dort. Quant à l'activité, un homme qui dort est semblable à un mort ; sauf que pour dormir il faut avoir la vie, tandis qu'un mort ne l'a pas. Le chrétien a été placé dans la lumière, non pour dormir mais pour agir. Pour manifester qu'il a la vie, il doit se réveiller, car il est semblable à un homme qui dort en plein soleil au lieu de travailler ; s'il se réveille, le soleil brille sur lui. En se réveillant, le chrétien voit briller Christ sur lui. Le premier effet sera de lui faire juger les causes de son sommeil et le monde avec lequel il s'est complu : alors il sera capable d'accomplir des oeuvres de la lumière. En 2 Cor. 3 : 18, il est dit : « Or nous tous contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire comme par le Seigneur en Esprit ». Pour manifester la lumière, c'est-à-dire ressembler à Christ dans notre marche, il ne suffit pas d'avoir la vie, il faut être occupé de lui, le contempler. La vie divine, par le Saint Esprit, nous rend capable de le contempler dans sa beauté, ce qui a pour effet naturel d'en refléter les caractères et d'être ainsi pratiquement « la lettre de Christ », lisible par les hommes (2 Cor. 3 : 3). Le verset 14 est une allusion à Es. 60 : 1-3. Israël, plongé dans un long et profond sommeil depuis qu'il a rejeté le Christ, est exhorté à se lever, à resplendir, car la gloire de l'Eternel se lèvera sur lui, et sa gloire sera vue sur lui, durant le millénium. C'est alors que les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre à la splendeur de son lever.
 
 
               - marcher « soigneusement » : Eph. 5 : 15-16
            « Prenez donc garde à marcher soigneusement, non pas comme étant dépourvus de sagesse, mais comme étant sages : saisissant l'occasion, parce que les jours sont mauvais ». Pour marcher soigneusement il ne faut pas s'endormir, car l'ennemi veille sur nous et il sait profiter du plus petit relâchement dans les détails de la conduite pour obscurcir insensiblement notre chemin. Il ne nous engage pas d'emblée à une désobéissance grossière, il y va petit à petit sans que l'on se doute du danger. C'est dans les soins qu'elle apporte à son travail que l'on reconnaît une personne soigneuse. Soyons attentifs à chaque détail  de notre marche comme nous y sommes exhortés dans ces chapitres ;  veillons à nos paroles, aux mouvements de notre coeur et de notre esprit, ne nous laissant pas aller aux dispositions naturelles de nos caractères, gardant toujours une appréciation juste de ce qui est mal aux yeux de Dieu.
 
 
 
Résultats de l'action du Saint Esprit habitant dans les croyants :
 
            Notre vie de croyants devrait se dérouler entièrement sous la direction du Saint Esprit. Etre rempli du Saint Esprit ne signifie pas avoir une plus grande mesure de l'Esprit que les autres, mais ne rien garder en nous de ce qui peut entraver ou diminuer l'action du Saint Esprit. Une vie remplie du Saint Esprit se distingue par notre soumission à la volonté du Père, accompagnée d'actions de grâces pour tout ce qu'il nous accorde, de louanges qui honorent le Seigneur et d'une soumission réciproque dans la crainte de Christ.
            Etre remplis du Saint Esprit ne signifie pas, comme beaucoup le prétendent injustement, parler en langues ou accomplir des miracles, dons accordés au début de l'histoire de l'Eglise pour accréditer le ministère de l'Evangile.
 
              - comprendre la volonté du Seigneur : Eph. 5 : 17
            Nous possédons, de la part de Dieu, une sagesse qui est inconnue du monde ; elle s'acquiert en nous laissant instruire et diriger par la parole de Dieu. C'est ce que nous enseignent les Proverbes, surtout les neuf premiers chapitres. Avec cette sagesse, nous saurons saisir l'occasion de faire le bien, car nous vivons dans les jours mauvais où la puissance du mal est active d'une manière très subtile.
            « C'est pourquoi ne soyez pas sans intelligence, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur ». L'enseignement qui donne la sagesse et l'intelligence s'adresse au nouvel homme qui, par nature, aime ce qui est selon Dieu, car l'homme naturel ne peut pas recevoir instruction. Si le livre des Proverbes enseigne la sagesse et l'intelligence, nous en voyons la personnification dans la personne du Seigneur ici-bas, dont la marche a été parfaite devant Dieu dans les jours mauvais où il avait Satan et le monde contre lui. Il a su par excellence saisir l'occasion, car il vivait non seulement de pain, mais « de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4 : 4). En l'imitant, nous demeurerons séparés des principes de ce monde, et nous comprendrons quelle est la volonté de Dieu, « bonne, agréable et parfaite » (Rom. 12 : 2).
            Comprendre la volonté du Seigneur exige un état spirituel qui nous fait souvent défaut. Mais, si nous désirons sincèrement faire sa volonté, il nous enseignera, nous guidant de son oeil, sans avoir besoin de « la bride et du mors », ce qui a lieu lorsque nous sommes dirigés au moyen des circonstances (Ps. 32 : 8-9). Pour connaître la volonté de Dieu dans une décision à prendre, nous devons toujours examiner dans sa présence la valeur des motifs qui nous font agir. Si Dieu les approuve, nous pouvons marcher.
 
               - être sobres : Eph. 5 : 18
            Au v. 18, l'Esprit de Dieu nous met en garde contre un autre danger : « ne vous enivrez pas de vin, en quoi il y a de la dissolution ; mais soyez remplis de l'Esprit ». Le vin procure la gaité, et chez celui qui en abuse une excitation surnaturelle, le plus souvent hors de raison ;  il y a alors dissolution des sens naturels et incapacité de se conduire intelligemment. Ce que le vin produit physiquement, l'est  aussi moralement par les choses que le vin représente, savoir tout ce qui excite la chair : les choses qui font partie de cette création, dont nous devons user sobrement et celles que l'on doit éviter. La sobriété est souvent recommandée dans la Parole, car nous pouvons nous laisser aller à un excès dans les choses les plus légitimes, dans le travail, l'instruction, les exercices corporels, les lectures... Nos coeurs attirés ainsi par les choses qui les satisfont, quelle que soit leur nature, il y a dissolution des sens spirituels. Il n'est plus possible alors de discerner ce qui convient à Dieu, pour marcher à sa gloire. Ces choses prenant dans le coeur la place que l'Esprit de Dieu doit avoir, celui-ci est attristé ; laissés à nous-mêmes, nous sommes exposés à toutes sortes de maux.
 
               - être remplis de l'Esprit : Eph. 5 : 18-20
            Si l'Esprit a toute la place dans nos coeurs, il produira une marche qui glorifie le Seigneur, mais aussi une joie qui se manifestera, non par une excitation charnelle, mais par des louanges et des actions de grâces. C'est pourquoi il est dit : « Soyez remplis de l'Esprit, vous entretenant par des psaumes et des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre coeur au Seigneur ». Au lieu de s'entretenir des choses matérielles qui peuvent remplir le coeur, si nous jouissons de nos bénédictions spirituelles, nous nous entretiendrons des nombreux sujets de joie et de reconnaissance que nous possédons, chantant et psalmodiant de notre coeur au Seigneur.
            Le chant du chrétien doit provenir du coeur premièrement ; la musique est très utile pour exprimer à Dieu notre joie et notre reconnaissance, mais il ne faut pas qu'elle soit séparée du sujet qui rempli le coeur de louanges, sinon rien ne monterait véritablement à Dieu. 
 
            « Rendant grâces à Dieu pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus Christ à Dieu le Père » (v. 20). Nous sommes disposés à rendre grâces pour des sujets qui nous sont agréables, pour du bien-être spirituel ou matériel. Mais il est précisé « pour toutes choses » : nous savons que Dieu qui nous aime comme il aime son Fils ne pourrait permettre qu'il nous arrive une épreuve qui nous serait nuisible, lorsque même qu'elle serait des plus douloureuses. Notre Dieu et Père fait « travailler toutes choses au bien de ceux qui l'aiment » (Rom. 8 : 28). « Nous nous glorifions dans les tribulations sachant que la tribulation produit la patience... », dit encore l'apôtre (Rom. 5 : 3), sachant qu'il y a des résultats bénis, non seulement pour la terre mais surtout pour le ciel. Le bien que Dieu accomplit en nous est une ressemblance toujours plus grande du Seigneur, et si nous la manifestons dans ce monde, elle le sera aussi dans la gloire. C'est pourquoi nous pouvons rendre grâces au nom de notre Seigneur Jésus Christ, à Dieu le Père pour toutes ces choses qui  produisent de tels résultats.
            L'expression « au nom de notre Seigneur Jésus Christ et à Dieu le Père » nous fait comprendre dans quelles relations intimes et bénies nous sommes placés avec le Seigneur et Dieu le Père. Quels merveilleux privilèges, mais aussi quelle responsabilité !
 
               - être soumis les uns aux autres : Eph. 5 : 21
            « Etant soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ ». Dans la position que la grâce nous a faite, nous sommes tous égaux ; mais il y a dans ce monde des positions et des responsabilités diverses, soit dans l'assemblée, soit dans les relations domestiques établies par la Parole. La soumission est donc exigée pour l'ordre et le bien les uns des autres. La soumission est l'absence de volonté propre, elle reconnaît l'ordre établi de Dieu à tous égards. S'il s'agit de l'humilité, elle est recommandée à tous. En 1 Pierre 5 : 5, après l'exhortation aux jeunes gens d'être soumis aux anciens, il est dit : « Et tous à l'égard les uns des autres, soyez revêtus d'humilité ». Dieu désire que, parmi les siens, « dans l'humilité, l'un estime l'autre supérieur à lui-même » (Phil. 2 : 3). Toutefois, si chacun doit être disposé à se soumettre à un autre, c'est « dans la crainte de Christ » : c'est à Lui qu'en définitive tous seront soumis, dans le sentiment de ce qui lui est dû.