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ETUDE SUR L’EPITRE AUX HEBREUX (6)

                                                  

CHAPITRE 6

 

Jésus Christ, grand souverain sacrificateur (ch. 4 : 14  à  8 : 2)

            Avancer vers l’état d’hommes faits

« C’est pourquoi, laissant les premiers éléments de l’enseignement du Christ, tendons vers l’état d’hommes faits, sans poser de nouveau le fondement : repentance des œuvres mortes et foi en Dieu… » (6 : 1).
            L’auteur de l’épître encourage les Hébreux à laisser les premiers éléments de la doctrine du Christ, afin de tendre vers « l’état d’hommes faits », ou « la perfection », c’est-à-dire vers une connaissance plus étendue des vérités évangéliques, en particulier vers une intelligence plus complète des types de l’Ancien Testament. L’enfant s’arrête aux ombres, aux rudiments ; l’homme fait va tout droit à la vérité, au corps, à la substance. Ce passage est peut-être la meilleure réponse à faire à tant de paroles de discrédit imprudemment adressées à une étude plus approfondie de l’Ecriture, notamment en ce qui concerne les types. On a beaucoup abusé des types, je le sais ; mais il ne faut pas que la « typomanie »  mette en mauvais renom la typologie. Au reste, ce que plusieurs décorent des beaux noms de simplicité évangélique, de solidité doctrinale, est désigné dans cette épître par de tout autres noms :  enfance intellectuelle, paresse d’oreilles (5 : 11, 13). La simplicité évangélique évidemment ne peut consister qu’à étudier et à recevoir, avec une égale soumission d’esprit, tout ce qui est clairement révélé dans la Parole de Dieu.

Les « premiers éléments » (ou premiers principes), les vérités initiatrices de l’évangile, ce sont les choses mêmes que l’apôtre énumère ici :
                  - la « repentance des œuvres mortes » ; les actes qui souillent la conscience sont nommés œuvres mortes par opposition à ceux qui souillaient la chair sous la Loi, par exemple le contact d’un corps mort (9 : 14 ; Lév. 5 : 2) - ces actes provenant de la mort spirituelle vont infailliblement, s’il n’y a pas repentance, aboutir à la mort éternelle (Eph. 2 : 1 ; Rom. 6 : 23).
                  - la « foi en Dieu » - Il a livré Jésus à la mort pour nous, puis L’a ressuscité d’entre les morts et Lui a donné la gloire, de sorte que notre foi et notre espérance soient en Lui (Rom. 4 : 24-25 ; 1 Pier. 1 : 21). Croire Dieu c’est recevoir le témoignage qu’Il a rendu au sujet de son Fils (1 Jean 5 : 10). La conversion et la foi sont intimement liées dans le mandat que Jésus a donné à ses apôtres, ainsi que dans leur accomplissement de ce mandat (Luc 24 : 47 ; Act. 20 : 21).
                  - la « doctrine des ablutions » - le mot ablution (ou lavage) correspond au mot grec baptismos - baptisma, qui est ordinairement rendu par baptême, a la même signification. Il y a deux baptêmes, le baptême d’eau ou dans l’eau (signe) et le baptême d’Esprit ou dans l’Esprit (réalité) : (Matt. 3 : 11 ; Jean 3 : 5 ; Act. 1 : 5 ; Rom. 6 : 3-6 ; 1 Cor. 12 : 13 ; Col. 2 : 12 ; Tite 3 : 5-6).
                  - la « doctrine de l’imposition des mains » - cette imposition des mains est celle par laquelle les apôtres conféraient le Saint Esprit - eux seuls avaient ce pouvoir qu’ils n’ont transmis à personne ; l’imposition des mains suivait généralement le baptême (Act. 8 : 15-17 ; 19 : 5-6).
                  - la « résurrection des morts » (ou relèvement des morts), concerne tant celle des justes que celle des injustes (Act. 24 : 15) ; mais les morts ne ressusciteront pas tous en même temps : les justes sortiront de leur tombeaux à la venue de Christ, avant le millénium ; les autres seulement après cette bienheureuse période (1 Cor. 15 ; 1 Thes. 4 ; Apoc. 20).
                  - le « jugement éternel » - il est éternel comme le rachat (Héb. 9 : 12) - la sentence que prononcera le Juge souverain sera irrévocable et les effets en dureront à toujours (Act. 10 : 42 ; Apoc. 20 : 11-15).

« C’est ce que nous ferons, si Dieu le permet » (v. 3).
            C’est ce qui doit être fait dans cette lettre, dit son auteur. Et dans la pratique, il s’agit d’avancer « vers l’état d’hommes faits », si toutefois Dieu le permet, s’Il nous en accorde la grâce. Car si nous n’avançons pas à tous égard, nous courons le risque de rétrograder, et de rétrograder jusqu’à l’apostasie. Quelle affreuse condition que celle de ces hommes dont la défection est si profondément affligeante !

            Un avertissement très solennel pour ceux qui n’auraient fait qu’adhérer de façon extérieure au christianisme

« Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté du don céleste et sont devenus participants de l’Esprit Saint, qui ont goûté la bonne parole de Dieu… puis sont tombés, soient encore renouvelés à la repentance, crucifiant pour eux-mêmes le Fils de Dieu et l'opposant à l'opprobre ! » (v. 4-6).
            Il s’agit ici de ceux qui ont été « éclairés » (10 : 32) : ils ont « reçu la connaissance de la vérité » (10 : 26), ils ont été éclairés, illuminés, mais non « régénérés » (2 Pier. 2 : 20-21 ; Matt. 13 : 19-21).
            Ils ont goûté du don céleste, le Saint Esprit (Jean 7 : 37-39 ; Act. 2 : 38 ; 8 : 20). Il accompagnait alors la prédication de l’évangile d’une si vive lumière que ceux qui ne le recevaient pas à salut et ne se convertissaient pas, n’échappaient cependant pas entièrement à sa puissante action ; ils éprouvaient quelque chose de son ineffable douceur, mais ils se retiraient ensuite devant la tribulation ou la persécution.
            Ils sont ainsi devenus, dans une faible mesure, « participants de l’Esprit Saint », de ses dons spirituels, ou surnaturels, comme nous les appelons, de ses charismes, qui étaient destinés à confirmer la vérité de l’évangile, et souvent conférés même à des irrégénérés ; ces dons, sans l’amour qui normalement les accompagne, ne pouvaient profiter à ceux qui les avaient reçus (1 Cor. 12 : 3 ; 13 : 2 ; Act. 8 : 18-24).
            Ils « ont goûté la bonne parole de Dieu et les miracles du siècle à venir » (v. 5). Ils ont entrevu l’excellence de la bonne nouvelle et toute la joie qu’elle peut répandre dans une âme (Matt. 13 : 20-21 ; Luc 8 : 12-13). Le « siècle à venir », ou âge du Messie qui en sera le Père (Es. 9 : 6), est l’âge bienheureux de son règne universel sur la terre renouvelée ; Israël rétabli et les nations converties jouiront alors des plus riches effusions du Saint Esprit (Zach. 12 : 10 ; Es. 59 : 19-21 ; Ezé. 36 : 26-27...), et, par cet Esprit, ils accompliront des actes de puissance (ou miracles). C’est le sens du mot de l’original (Héb. 2 : 4). L’Eglise primitive possédait déjà les prémices de ces pouvoirs miraculeux de l’âge à venir, et les apostats eux-mêmes y avaient eu une part relative ; ils avaient aussi connu un peu les joies qui en accompagnaient l’exercice ; mais on peut avoir fait des miracles au Nom du Seigneur, et être finalement rejeté de Lui (Matt. 7 : 22-23).
            Ils « sont tombés » pour avoir négligé de faire ce que recommandent les versets 1 et 2 ; ce n’est pas ici la chute partielle et momentanée du chrétien exposé à la tentation et dont la foi est sujette à des déclins passagers (1 Cor. 5 : 1 ; 2 Cor. 12 : 20-21 ; Apoc. 2 : 4-5 ; 3 : 15-20...) ; c’est le complet reniement de Christ, le crime des apostats (Ezé. 14 : 13 ; 15 : 8 ; 18 : 24…). Il est impossible qu’ils soient amenés à se repentir, qu’ils « soient encore renouvelés à la repentance » (Héb. 6 : 6), à la conversion (Héb. 10 : 26 ; Matt. 5 : 13 ; Jean 15 : 6) ; cette impossibilité vient d’eux-mêmes, de leur mauvais comportement, et non de Dieu à qui toutes choses sont possibles. La nature même de leur péché, cette incrédulité volontaire, malicieuse, obstinée, cet endurcissement de cœur, auquel Dieu les a finalement livrés par un juste jugement, et qui exclut toute idée de repentance et de foi, s’oppose invinciblement à leur retour à Christ.
            Ils ont « crucifié pour eux-mêmes le Fils de Dieu » et l’ont « exposé à l’opprobre » !  (v. 6b). Pour eux-mêmes, autant qu’Il est en eux, et à leur préjudice, ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu, en approuvant son supplice qu’ils seraient même tout prêts à renouveler, et en lui disant anathème comme à un malfaiteur, mais ils ne le font plus dans l’ignorance comme auparavant (Luc 23 : 34 ; 1 Tim.1 : 13). Ils l’exposent à l’opprobre, dans tous leurs discours, lui, sa Parole, son Eglise, ne craignant pas d’acheter à ce prix les faveurs d’un monde qui le hait ; leur dernière condition est pire que la première (2 Pier. 2 : 20-21).

« En effet, la terre qui boit la pluie tombée fréquemment sur elle, et qui produit des plantes utiles à ceux pour qui elle est labourée, reçoit de Dieu de la bénédiction » (v. 7).
            Ce n’est plus ici le sol rocailleux de la parabole, où la semence lève aussitôt pour  sécher ensuite au premier soleil de la tentation ou de la persécution ; c’est la bonne terre dans laquelle est tombée la bonne semence et où elle porte du fruit à maturité (Matt. 13 : 18-23 ; Luc 8 : 11-15). Elle reçoit la bénédiction de la part de Dieu, car elle répond aux soins qui lui sont donnés.
            « Mais si elle porte des épines et des chardons, elle est jugée sans valeur, près d’être maudite : sa fin est d’être brûlée » (v. 8). Cette parole toute prophétique faisait pressentir le jugement prochain des apostats et de la nation rebelle tout entière - une « terre » à laquelle le céleste cultivateur avait pourtant prodigué ses soins, et qui n’avait produit que des ronces et des chardons (Es. 5 : 1-7). Cette même parole annonce aussi le sort terrible que la juste indignation de Dieu réserve à tous ceux qui auront méprisé les appels multipliés de son amour.

La manière dont nous envisageons les apostats du chapitre 6 pouvant donner lieu à plus d’une objection, il convient de la justifier avant de continuer l’étude de ce chapitre.
            A cet effet, considérons les hommes dont il est question, d’abord avant leur chute. Qu’étaient-ils, que possédaient-ils alors ? L’illumination spirituelle, la jouissance momentanée de la Parole de Dieu, la participation passagère aux dons de son Esprit, en particulier à ceux de puissance, voilà tout ce que ce chapitre leur accorde. Nous n’en retranchons rien. Mais la repentance des œuvres mortes, la régénération du cœur, la foi vivante et salutaire, l’adoption, la consolation et le sceau du Saint Esprit - voilà ce que nous cherchons vainement ici.
            Il n’y a absolument rien dans le passage qui marque une communion réelle avec Christ, le Cep de vie - il y a un silence complet sur tout ce qui caractérise la véritable œuvre du Saint Esprit. C’est donc l’illumination et non la régénération, une certaine jouissance de la grâce divine, et non l’habitation du Saint Esprit dans le cœur, un goût momentané de la parole évangélique au lieu de son implantation dans l’âme à salut (Jac. 1 : 21), les dons surnaturels plutôt que les grâces morales et sanctifiantes de l’Esprit de Dieu - voilà ce que ces versets nous présentent.
            Les hommes qu’ils caractérisent ont bien « goûté » les grâces les plus éclatantes du Saint Esprit, mais quant au fruit de ce même Esprit (Gal. 5 : 22-23), il n’y en a pas trace dans le chapitre. Il n’y a pas un mot de la foi, ni de l’espérance, ni de la charité - pas un mot des grâces fondamentales et permanentes du christianisme ! Quelle pauvreté dans cette richesse momentanée et quelle misère, quelle maigreur se cache sous le beau vêtement qui les couvre ! Quel contraste présente alors le portrait des vrais croyants (v. 9-12) ! Tout ce que les autres n’ont pas, ceux-ci le possèdent : la foi avec son œuvre, l’espérance avec sa patience, l’amour avec son travail (1 Thes. 1 : 3).
            Tels étaient, avant leur chute, les hommes de la première moitié du chapitre 6 ; c’étaient donc bien réellement les auditeurs de la deuxième classe de la parabole du semeur (Luc 8 : 6, 13), avec les charismes ou dons spirituels, dans la riche mesure où le Saint Esprit les répandait alors jusque sur des irrégénérés ; les hommes de la seconde moitié de ce chapitre étaient, au contraire, les auditeurs de la quatrième classe de cette même parabole (v. 8, 15). En faisant sa demeure dans le cœur des vrais croyants, l’Esprit Saint a rendu pour eux impossible un retour complet au monde. Il n’a fait en quelque sorte que traverser l’âme des autres, y jeter en passant quelques lumières, et y répandre aussi quelques douceurs ; cependant, leur cœur est demeuré, pour l’esprit impur, comme une maison ouverte où il pouvait entrer à son gré, et où il est entré, en effet, mais avec sept esprits plus méchants que lui-même (Matt. 12 : 43-45). Ils ont bien goûté la parole du pardon, mais ils n’ont pas accepté le joug de Celui qui l’accorde ; s’ils ont été momentanément en Christ, c’était par une croyance purement spéculative, une simple profession de bouche, et non par l’implantation divine sous l’opération du Saint Esprit. Tels que des sarments desséchés que le vigneron retranche et n’émonde pas, ils ne sont bons qu’à être finalement jetés au feu de la géhenne (Jean 15 : 6).
            Après avoir étudié leur état moral avant leur chute, voyons maintenant ce qu’il a été depuis, en rassemblant comme en un faisceau les traits de leur caractère épars dans l’épître :
                  - leurs cœurs méchants et incrédules abandonnent le Dieu vivant (3 : 12) ;
                  - ils sont endurcis par la séduction du péché (3 : 13) ;
                  - ils crucifient de nouveau pour eux-mêmes le Fils de Dieu (6 : 6) ;
                  - ils sont comme un sol ingrat, ne produisant que des épines et des chardons (6 : 8, près de la malédiction et dont la fin est d’être brûlé (6 : 8 ; Jean 15 : 6) ;
                  - ils se détournent avec mépris de Celui qui maintenant parle du ciel (12 : 25) ;
                  - ils « foulent aux pieds le Fils de Dieu » et estiment « profane » le sang de l’alliance par lequel ils ont été sanctifiés, le tenant sans doute pour le sang d’un coupable, d’un imposteur, qui avait mérité la douleur et l’ignominie de sa mort (10 : 28-29).

Telle est la physionomie morale que l’épître nous donne de ces hommes, reflet trop fidèle, hélas, de celle de Satan, leur père. Est-il possible de mieux caractériser la chute consommée, irrévocable, éternelle, d’hommes qui ont complètement rompu avec Jésus pour se donner corps et âme à son Ennemi ? C’est le reniement complet de Christ, l’annihilation radicale, je ne dis pas seulement du sens chrétien, mais même du sens moral. En un mot, c’est l’endurcissement final, la totale et éternelle apostasie. Si ce n’est pas proprement le péché contre le Saint Esprit, c’est bien certainement un péché qui a la plus grande analogie avec ce péché-là (10 : 29). Non seulement ces êtres, qui avaient un instant semblé revivre, se sont bientôt après recouchés dans leur sépulcre, mais une pierre a été scellée sur leur tombe, et les malheureux n’en sortiront que pour aller au feu qui ne s’éteint pas.
            Il est bon d’ajouter que le péché décrit dans ces versets ne peut guère être commis sous cette forme particulière - avec cette énergie, avec cette exubérance d’impiété - que dans les jours de grande lutte entre l’église et le monde, dans ces jours de sincérité, de décision, de vigueur, où l’on prend ouvertement parti pour ou contre Christ. Par conséquent, les apostasies comme les conversions sont franches et nettement déclarées. Il y a malheureusement dans tous les temps des retours vers le monde : mais dans les temps ordinaires - temps de mollesse et d’indécision, de tiédeur et de fluctuation entre Christ et Bélial - ces retours au monde présentent rarement les caractères franchement accentués dont parle l’épître aux Hébreux.         

            Des « choses  meilleures » et qui « tiennent au salut »

L’auteur de l’épître venait de parler des apostats et du sort final qui leur était destiné. Maintenant il se hâte d’ajouter qu’il attend de ses lecteurs et pour eux des « choses meilleures », car il ne veut pas les confondre avec les hommes dont il vient de tracer le portrait. Le Seigneur, toujours fidèle à ses promesses, n’oublie pas ce que les Hébreux avaient fait pour les saints, et ce qu’ils faisaient encore. L’auteur les exhorte donc à persévérer jusqu’à la fin dans le travail de leur amour, et à imiter ceux qui, par le moyen de la foi et de la patience, héritent de ce qui a été promis. Il est ainsi amené tout naturellement à parler de la promesse faite par Dieu au père des croyants (Gen. 12 : 2-3) et renouvelée plus tard à l’occasion du sacrifice d’Isaac - confirmée alors par un serment solennel (Gen. 22 : 15-18). Il rappelle qu’Abraham, ayant attendu patiemment, obtint un accomplissement de cette promesse suffisant pour lui en garantir l’entière réalisation au temps convenable. Elle se vérifiera de même envers tous les imitateurs de la foi du patriarche. Combien une telle promesse divine, confirmée par un serment de Dieu, est rassurante ! Ce sont, en effet, deux « actes irrévocables » (6 : 18), deux colonnes sur lesquelles reposent l’espérance et la consolation des fidèles. Leur vie est comparée à une navigation, et leur espérance à une ancre ferme et sûre de leur âme ; elle pénètre jusque dans les cieux où Jésus Christ est entré comme notre avant-coureur, ayant été fait souverain sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédec (v. 18-20). C’est ainsi que l’auteur de l’épître entre dans le sujet du sacerdoce éternel de Christ par la citation du verset 4 du Psaume 110. Ce verset sera comme une épée de bataille dans l’importante discussion qui va suivre.
            La seconde moitié du chapitre 6, comme on le voit, a spécialement rapport à l’espérance chrétienne. Elle est envisagée de fait sous le double aspect de son objet et de sa certitude. Le second de ces points de vue n’offre pas de difficultés ; le premier, au contraire, demande, pour être bien compris, un développement préalable.
            L’espérance des croyants a donc pour objet la promesse faite à Abraham (Gen. 12 : 2-3 ; 15 : 4-5 ; 17 : 1-8 ; 22 : 15-18 ; Rom. 4...). Dans cette promesse, une et cependant multiple, il y a des choses particulières à Abraham, et il y en a d’autres qui sont communes au patriarche et à sa postérité, soit purement charnelle (par Isaac - les Juifs), soit spirituelle (les Juifs et les croyants des nations non-juives) ; il y a des promesses temporelles et nationales pour la première, et des promesses spirituelles et éternelles pour la seconde. C’est essentiellement de ces dernières qu’il est question ici et le chapitre qui est principalement en vue est le vingt-deuxième de la Genèse (v. 15-18).
            Deux paroles de ce remarquable chapitre sont présentes, en particulier, dans la pensée de l’auteur :
                  - la première à laquelle il fait allusion sans la citer : « J’ai juré par moi-même, dit l’Eternel… » (v. 16) - c’est le serment ; 
                  - la seconde, qu’il cite en partie, se rapporte plus spécialement à Abraham : « Certainement je te bénirai… » (v. 17) ; la parole suivante, à laquelle il fait également allusion, en est le complément : « Toutes les nations de la terre se béniront en ta semence » (v. 18).
            C’est le trait le plus saillant, le point central des promesses faites au patriarche ; c’est la promesse par excellence. Après avoir attendu patiemment, Abraham en obtint l’effet dans la naissance surnaturelle d’Isaac, et plus tard sa résurrection, en figure. Mais la promesse ne devait se réaliser totalement que dans la naissance du Messie. C’est Lui qui est avant tout la postérité d’Abraham (Gal. 3 : 16), le grand objet de la promesse ; la bénédiction qu’Il devait apporter au monde comprend toutes les grâces que requiert l’état actuel de l’homme coupable, corrompu, déshérité d’Eden, c’est-à-dire la justification de la foi (Gal. 3 : 8), le don du Saint Esprit (v. 14), la sanctification qui en est la conséquence (Act. 3 : 25-26), puis l’adoption (Gal. 4 : 4-5), et donc le droit à l’héritage céleste (v. 6-7) promis sous le type de Canaan (Héb. 11 : 13-16).
            Suivant le but que l’Esprit Saint s’est proposé dans les diverses épîtres, la bénédiction promise est envisagée tantôt sous l’une de ces faces, tantôt sous l’autre :
                  - dans les Romains et dans les Galates, principalement sous l’aspect de la justification gratuite ;
                  - dans les Hébreux, principalement sous celui de l’héritage ou bonheur éternel, dépeint encore sous d’autres images : le repos ou sabbat qui ne finira pas (4 : 9), le sanctuaire céleste et ses gloires (6 : 19-20), la cité qui est à venir et ses félicités (11 : 10 ; 13 : 14).
            Jésus, lors de sa première venue, nous a déjà apporté toutes les grâces que nous venons d’énumérer, et Il nous les confère dès à présent par son Esprit ; mais nous ne les posséderons en plénitude qu’au jour de son avènement.

Telle est la promesse, ou si l’on veut, telles sont les promesses faites à Abraham. Ajoutons maintenant qu’elles ne se présentent pas exactement de la même manière à l’espérance des fidèles dans leurs générations successives, pour la raison toute simple qu’elles s’accomplissent graduellement. Aussi, pour mieux comprendre ces versets, convient-il de distinguer ici trois catégories de personnes : Abraham, ses fils (ses vrais fils de l’ancienne économie) et ses fils spirituels de la nouvelle.
                  - Abraham. Il avait devant lui (Gen. 12 et 22) les promesses dans leur totalité. Après avoir attendu longtemps, il en obtint finalement, comme on vient de le voir, tout ce qu’il était possible d’en obtenir alors, savoir le premier degré de leur accomplissement dans la naissance surnaturelle, puis la résurrection en figure d’Isaac, gage et moyen de leur entière réalisation. Recevant ainsi le premier anneau de cette longue chaîne de bénédictions qui lui avaient été promises, il savait bien que lui-même et sa postérité après lui en saisiraient en leur temps tous les autres anneaux. Et maintenant qu’il a terminé son terrestre pèlerinage, il attend, au sein de la félicité suprême (Luc 16 : 22-23), l’accomplissement total de ce que Dieu lui a promis.
                  - Les fils d’Abraham sous l’ancienne économie. Ce qu’ils avaient devant eux, ce n’était plus la naissance d’Isaac, mais celle du Fils d’Isaac ; c’était la venue de Celui qui, par sa mort - préfigurée par le sacrifice d’Isaac et aussi par toutes les offrandes de la Loi - devait leur acquérir la bénédiction promise et toutes les grâces qu’elle renferme ; puis, reçus à leur tour dans la félicité du ciel, les fils comme le père, attendent maintenant la pleine réalisation des promesses qui lui ont été faites.
                  - Les fils de la nouvelle économie actuelle. Ce que leur espérance embrasse, ce n’est plus la première venue du Fils d’Isaac et le sacrifice par lequel Il devait nous acquérir la bénédiction promise à Abraham (Gal. 3 : 14) : tout cela est accompli. C’est la seconde venue de ce grand Libérateur annoncé dès le commencement (Gen. 3 : 15) ; c’est le retour du céleste Avant-coureur qui est allé nous préparer, au-delà du voile, des places dans la maison du Père, où lui-même nous introduira bientôt : c’est la pleine réalisation des promesses par son prochain avènement. En un mot, c’est la rédemption de notre corps et la félicité parfaite de notre personne entière dans l’éternelle possession de cet héritage dont nous n’avons que les arrhes. Les croyants sont les héritiers de Dieu et les cohéritiers de Christ ; ils ne peuvent recevoir en plénitude l’héritage qui est la récompense du travail de son âme, avant que Lui-même ne soit venu le prendre et le partager avec eux. Alors, rassemblés d’entre tous les peuples et complètement transformés à sa ressemblance, ils entreront tous ensemble dans la gloire de leur Seigneur ; ils n’y seront pas reçus les uns sans les autres. Le retour du Christ et la consommation des promesses, tel est donc aujourd’hui l’objet spécial de l’espérance chrétienne (Jean 14 : 2-3 ; Rom. 8 : 17 ; Tite 2 : 13 ; Héb. 6 : 19-20 ; 11 : 40).

Au début de la deuxième partie du chapitre, l’écrivain s’adresse aux Hébreux pour les rassurer : « Toutefois nous sommes persuadés, en ce qui vous concerne, bien-aimés, de choses meilleures et qui tiennent au salut, bien que nous parlions ainsi » (v. 9) - ce sont des choses « meilleures » que l’apostasie et le sort qui l’attend ; elles tiennent au salut, elles sont convenables à des rachetés. Et il est ajouté : « Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore » (v. 10).
            Dieu n’est pas injuste, infidèle à ses promesses libres et gratuites : « injuste » est opposé à « fidèle » (Luc 16 : 10), comme « injustice » l’est de même à « vérité » (Rom. 2 : 8). Il n’est pas injuste pour oublier :
                  - « votre œuvre », l’œuvre de votre foi (Héb. 11 : 6) ;
                  - « l’amour que vous avez montré » ; la foi opère par l’amour (Gal. 5 : 6 ; 1 Jean 3 : 17-19) ; aucune œuvre procédant de ce principe-là ne restera sans récompense (Matt. 10 : 40-42).
            Paul parle du « travail d’amour » des Thessaloniciens (1 : 3), car pour celui qui aime véritablement, il y a des sacrifices à faire, des renoncements à accepter ; il faut bien souvent payer de sa personne, et, comme le dit Calvin, « avaler beaucoup de fâcheries, se mettre quelquefois en grands dangers et se préparer à une façon de vivre pleine de travaux ».
            Dieu n’oublie pas ce qui est fait « pour son nom », c’est-à-dire pour l’amour de son nom et pour la gloire de son évangile. Exercer la charité envers les membres de Christ, c’est l’exercer envers lui-même (Matt. 25 : 40).
            Le service des saints, alors si périlleux, était une preuve éclatante de foi et d’amour. Il était exercé en faveur de croyants indigents et persécutés, qui étaient assistés de toutes manières (Act. 2 : 45 ; 4 : 34, 35 ; Héb. 10 : 34...). Voici, au sujet du verset 10, la remarque de Calvin : « Dieu ne paye pas quelque chose qu’il nous doive, mais tient et accomplit la promesse qu’Il nous a faite de bon gré, et Il le fait parce qu’Il nous regarde avec douceur et avec pardon ainsi que nos œuvres, ou - pour mieux dire - Il ne considère pas tant nos œuvres que sa grâce visible dans nos œuvres ; Il reconnaît en elles l’œuvre de son Esprit ».

« Mais nous désirons que chacun de vous montre le même empressement pour la pleine certitude de l’espérance jusqu’au bout » (v. 11).
            L’espérance est la jouissance anticipée du salut qui est en Christ, de ce salut en fait déjà consommé. La pleine certitude de l’espérance est cette jouissance parvenue à son plus haut point : c’est la pleine et joyeuse assurance de notre part individuelle dans la rédemption que Jésus Christ a opérée. Les versets 10 et 11 indiquent les moyens de l’acquérir et de la conserver (voir aussi 2 Pier. 1 : 10-11). Les Hébreux étaient engagés à tendre à la pleine certitude de l’espérance, comme ils l’avaient été à tendre à la perfection quant à la connaissance.

« Afin que vous ne deveniez pas paresseux, mais imitateurs de ceux qui, par la foi et par la patience, héritent ce qui avait été promis » (v. 12).
            Il y a deux formes de paresse à éviter, l’une quant à l’acquisition de la connaissance biblique (5 : 11), et l’autre, ici, quant à la pratique des œuvres de foi et d’amour (Rom. 12 : 11). Le mot « patience » devait être répété aux Hébreux ; c’est celui que nous avons également besoin d’entendre.
            Ceux qui « héritent ce qui avait été promis », sont ceux qui doivent hériter ; ils  sont aptes à hériter - ou, si l’on préfère, ils héritent dès maintenant. Les patriarches morts dans la foi et tous les saints de l’Ancien Testament jouissent effectivement de la souveraine béatitude, en attendant la pleine possession du salut qui leur a été promis. Il est dit ici qu’ils héritent, et ailleurs qu’ils hériteront (11 : 13, 39-40) ; les deux choses sont également vraies. De la bénédiction promise, ils possèdent du moins tout ce qu’il est possible d’en posséder actuellement ; et ce qui s’est accompli leur est un gage assuré de la pleine réalisation de ce qui reste à accomplir. Quand l’apôtre dit qu’on obtient les promesses de la foi (v. 12, 15), il rejette ainsi l’opinion des « mérites » ; mais encore plus clairement en disant qu’on les reçoit en héritage (v. 12, 17) ; « car il n’y a pas d’autre droit qui fasse de nous des héritiers que le droit d’adoption » (Calvin).

« Car lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, puisqu’il n’avait personne de plus grand par qui jurer, il jura par lui-même » (v. 13).
            Les promesses faites à la foi sont fermes et immuables. En effet, lorsque Dieu eut fait la promesse à Abraham (Gen. 22), comme Il ne pouvait jurer par aucun être plus grand que lui, Il jura « par lui-même ». Il se prit Lui-même à témoin de la vérité de ses promesses. Il en appela Lui-même à ses attributs glorieux, en disant : « Certes, en bénissant je te bénirai, et en multipliant je te multiplierai » (v. 14). Il accompagna cette parole d’un serment auquel il a été fait allusion sans le citer. Ayant plus spécialement en vue Abraham, il n’est rappelé ici de la promesse-serment que ce qui se rapporte directement au patriarche, bien que le développement repose sur l’ensemble du passage de la Genèse.

« Ainsi Abraham, ayant fait preuve de patience, obtint ce qui avait été promis » (v. 15).
            Ce qui lui avait été promis pour la première fois (Gen. 12), et ayant cru « contre espérance » (Rom. 4 : 18), Abraham l’obtint, finalement (Gen. 21) : la promesse qui lui avait été faite se réalisa, car il obtint Isaac en qui lui était appelée une descendance (Gen. 21 : 12 ; Héb. 11 : 18), père et type du grand Libérateur. Ce premier pas vers l’accomplissement total de la promesse suffit alors à la foi du patriarche qui jouit maintenant dans les cieux d’un bonheur parfait (v. 12). Abraham avait déjà reçu Isaac (Gen. 22) ; mais ce fils de la promesse lui fut donné une seconde fois ; il lui fut rendu, en figure, par la résurrection.

« Les hommes, en effet, jurent par quelqu’un de plus grand qu’eux, et le serment est pour eux un terme à toute contestation, pour garantir ce qui est convenu » (v. 16).
             Tous les croyants obtiendront, comme Abraham leur père et leur représentant dans l’alliance, l’effet de la promesse ; ils en ont de même pour garant, non seulement cette promesse elle-même, mais encore le serment qui l’accompagne : c’est le sens des versets suivants.
            Le serment, convenablement employé, est légitime. Il a été pratiqué avant la Loi par les patriarches (Gen. 21 : 23-24 ; 24 : 3, 9 ; 47 : 31). Il l’a été également sous la Loi (Jos. 2 : 12 ; Jug. 15 : 12 ; 1 Sam. 22 : 17 ; 24 : 21-23). Dieu le prescrivait alors comme moyen de connaître la vérité, quand cela devenait nécessaire, mais Il défendait de jurer par un autre nom que le sien, car le serment est un acte religieux (Ex. 22 : 11 ; Nom. 30 : 3 ; Deut. 6 : 13...). Plus tard, Jésus a répondu à la solennelle adjuration du grand souverain sacrificateur (Matt. 26 : 63-64). Paul appelle Dieu à témoin de la vérité de ce qu’il déclare (Rom. 9 : 1 ; 2 Cor. 1 : 23 ; 11 ; 31 ; Gal. 1 : 20). L’Ange du Seigneur jure (Apoc. 10 : 5-6). C’est une erreur de croire que Jésus interdise le serment (Matt. 5 : 34-35 ; 23 : 16-22). Il ne condamne que l’habitude irrespectueuse et profane de ces Juifs qui juraient légèrement et à tout propos dans les discours ordinaires.

« Dieu, voulant en cela montrer encore davantage aux héritiers de la promesse le caractère irrévocable de son dessein, est intervenu par un serment » (v. 17).
            Dieu a voulu montrer encore davantage que par la promesse elle-même, aux héritiers de la promesse (11 : 9 ; Rom. 4 : 14) - à Abraham et à tous ses fils en la foi, Juifs et Gentils (Act. 2 : 39 ; 3 : 25-26 : Rom. 8 : 17) - le caractère irrévocable de son dessein, c’est-à-dire de la pensée d’amour pour eux, qu’Il avait en Lui-même dès avant les siècles, de son « dessein arrêté » ; la promesse, objet de l’espérance, en est la manifestation (Rom. 8 et 9 ; Jac. 1 : 17). Alors Il est intervenu comme Médiateur « par un serment ». Il a ajouté le serment à la promesse déjà pourtant suffisante par elle-même. C’est ainsi que, par sa condescendance ineffable, Il se met à la portée de nos sentiments humains, et rassure notre pauvre cœur naturellement incrédule ! « Celui que tous appellent pour témoin, ne sera-t-Il pas témoin suffisant pour soi-même ? » dit Calvin. La légitimité du serment, quand il est pratiqué comme il doit l’être, est ainsi toujours mieux démontrée ; s’il était mauvais en soi, l’Ecriture l’attribuerait-elle à Dieu, et l’auteur de l’épître en parlerait-il comme il le fait ici ?

« Afin que par deux actes irrévocables, dans lesquels il était impossible que Dieu mente, nous ayons un puissant encouragement, nous qui nous sommes enfuis pour saisir l’espérance proposée » (v. 18).
            La promesse et le serment sont comparables aux deux colonnes du sanctuaire (1 Rois 7 : 21). Le croyant trouve en elles un double gage de la certitude de son salut, comme, hélas, d’autre part, l’incrédule a, pour ainsi dire, dans la menace et le serment qui l’accompagne également (Héb. 3 et 4), un double gage de la certitude de sa perdition.
            Il est impossible que Dieu mente (Tite 1 : 2), sinon Il serait pire que le pire des hommes, à la fois infidèle et parjure.
            Nous avons « un puissant encouragement, nous qui nous sommes enfuis pour saisir l’espérance proposée ». On croit voir ici un coupable fuyant vers l’autel de l’holocauste dont il saisit une des cornes pour échapper à une mort certaine ; ou bien, un meurtrier involontaire courant vers l’une des cités de refuge où il est sûr de trouver un inviolable asile (Nom. 35 ; Jos. 20). Il n’y a aucune autre retraite pour l’âme pécheresse que Jésus et le salut qu’Il nous a acquis par sa mort ! Il est notre autel de l’holocauste et notre cité de refuge.
            « L’espérance proposée », c’est le salut, le plein salut qui est en Christ, c’est l’entier accomplissement de cette promesse qui est l’objet de notre espérance. Paul écrivait à Timothée : « Saisis la vie éternelle » (1 Tim. 6 : 12).

L’espérance proposée est « comme une ancre de l’âme, sûre et ferme, qui pénètre jusqu’à l’intérieur du voile où Jésus est entré comme précurseur pour nous, étant devenu souverain sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédec » (v. 19-20).
            L’auteur passe de l’espérance, qui est devant nous (objective), à l’espérance qui est en nous, à cette grâce de l’espérance dont il a parlé au verset 11, et par laquelle nous saisissons le salut consommé qui est en Christ, notre précurseur et notre souverain Sacrificateur (v. 20). Elle est une ancre sûre, ferme, car elle a pour câble, non la corde d’étoupe de la justice personnelle de l’homme, mais celle qui est formée des deux choses immuables. Elle pénètre jusqu’à l’intérieur, ou au-delà, du voile - jusque dans le vrai sanctuaire. Une nouvelle allusion est faite à la solennelle entrée du souverain sacrificateur dans le lieu très-saint (9 : 11 ; 10 : 19-20 ; Lév. 16 : 15 ; Matt. 27 : 51).
            Il semble que Jésus est comparé ici à la personne qui quitte le navire, et va, dans un canot, porter l’ancre à l’endroit où elle doit être jetée pour la sûreté  de l’équipage. Voilà bien ce que Jésus est spirituellement pour nous. Mais, au lieu que la personne dont nous parlons jette son ancre en bas, Jésus a porté la nôtre en haut, et Il l’a plantée dans le ciel même où Il est entré comme notre précurseur (4 : 14).
            Le souverain sacrificateur sous la Loi entrait dans le lieu très saint au nom de tout le peuple qu’il représentait devant Dieu ; Jésus est de même entré pour nous dans le vrai sanctuaire où nous avons été reçus en sa Personne. Il s’y trouve comme notre représentant et notre avant-coureur, et Il y officie maintenant pour nous comme notre souverain sacrificateur. Il nous y prépare ainsi des places, et reviendra ensuite nous prendre auprès de Lui, afin que là où Il est, nous y soyons aussi (Jean 14 : 3).

           

D’après E. Guers

 

 

Nous triomphons par ta victoire, Seigneur Jésus, puissant Sauveur,
            Dans les hauts lieux et dans la gloire, des rachetés le précurseur !

            Oui, pour le ciel, notre espérance, sûre à jamais, repose en toi,
            De notre cœur ferme assurance, objet béni de notre foi !