Réparateur de brèches dans le peuple de Dieu
Un résidu fidèle contrastant avec l’hypocrisie d’Israël
Des exemples de « réparateurs de brèches »
Le roi Asa et de son fils Josaphat
Le roi Joas
Le roi Ozias et son fils
Ezéchias
Josias
L’unique occasion où ce précieux titre de « réparateur de brèches » est donné au Seigneur dans l’Ecriture se trouve dans la conclusion du livre d’Esaïe, au verset 12 du chapitre 58. L’Eternel vient de prononcer deux grands réquisitoires contre son peuple : ils ont servi les idoles et ils vont bientôt rejeter Christ et le faire mourir. Devant un si terrible état, il n’y a donc plus de paix possible pour le méchant, mais l’Eternel annonce qu’à la fin, avant le millénium, Il suscitera un résidu fidèle et trouvera son plaisir en lui. Il sera béni, car il aura jugé ses propres fautes et celles de la nation entière.
Après la considération rapide du contexte de ce verset d’Esaïe 58, nous proposons de relever dans l’Ecriture quelques exemples de fidèles qui ont pu présenter les conditions morales d’un « réparateur de brèches » dans le peuple de Dieu et sous ses ordres.
Un résidu fidèle contrastant avec l’hypocrisie d’Israël
Au moment où Esaïe prophétisait, le peuple d’Israël avait une belle « apparence » religieuse. Cependant, Celui qui lit dans les cœurs dénonce leur pharisaïsme ; ils font certes illusion à leur entourage, mais ils cachent leur méchanceté perverse. Le moment venu, les fidèles d’un reste pieux, reconnaissant l’état de leur nation, seront disposés à recevoir la proclamation d’Esaïe.
Ce prophète annonce : « Alors ta lumière jaillira comme l’aurore et ta santé germera promptement, et ta justice marchera devant toi, la gloire de l’Eternel sera ton arrière-garde (58 : 8). Tu seras comme « un jardin arrosé, et comme une source jaillissante dont les eaux ne trompent pas » (v.11).
Or pourtant, en même temps, tout espoir de salut semblera perdu : l’ennemi viendra comme un fleuve dévastateur. Toutefois, « l’Esprit de l’Eternel lèvera un étendard contre lui. Et le Rédempteur viendra à Sion… » (59 : 19-20).
Le prophète avait déjà déclaré, peu avant : « Ceux qui seront issus de toi bâtiront ce qui était ruiné dès longtemps ; tu relèveras les fondements qui étaient restés de génération en génération » (58 : 12). Il y a tout lieu de penser que c’est du Messie qu’il est question ici. Lui seul est le véritable « réparateur des brèches ». Le même verset déclare qu’Il est aussi le « restaurateur des chemins fréquentés ». Pour saisir la signification de ce deuxième titre, il faut relire le cantique de Debora (Jug. 5 : 6).
Ainsi le sanctuaire de Dieu sera une fois encore rétabli à l’aube milléniale ; les fondements seront relevés. Cette reconstruction ne se bornera pas à l’aspect matériel mais englobera surtout les terribles ruines spirituelles (voir aussi Amos 9 : 11 ; Ps. 11 : 3 ; Es. 61 : 4).
Tout au long de l’histoire de l’homme sur la terre, Dieu s’est toujours réservé des serviteurs ayant pour Lui le caractère d’un « résidu » fidèle - même si leur entourage ignorait leur existence (1 Rois 19 : 18). L’Eternel les connaissait et Il dit : « Mais c’est à celui-ci que je regarderai : à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (Es. 66 : 2).
Lecteurs chrétiens qui craignez le Seigneur, et dont le désir est de vivre en obéissant à Sa Parole, souvenez-vous que nous vivons dans ce qui a été appelé la « parenthèse de la grâce ». Nous avons reçu des bénédictions particulières ; c’est une conséquence bénie de l’œuvre parfaite de Christ à la croix. Ecoutons ce que Michée disait déjà autrefois : « Il t’a déclaré, ô homme, ce qui est bon. Et qu’est-ce l’Eternel recherche de ta part, sinon que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu ? » (Mich. 6 : 8).
Pour nous aider à glorifier Dieu dans notre marche, des ressources parfaitement suffisantes sont à notre constante disposition. D’abord le Saint Esprit habite dans le croyant et « prend de ce qui est à Christ et nous l’annonce » (Jean 16 : 14) ; la Parole de Dieu est à la portée de la plupart de nos lecteurs et dirige le racheté dans un chemin droit (Jean 14 : 6). Quant à la prière, elle permet de s’approcher constamment de notre Dieu.
Des exemples de « réparateurs de brèches »
Dieu a retracé l’histoire d’Israël dans l’Ecriture, celle d’un peuple qu’Il a choisi par pure grâce (Deut. 7 : 7-8). Il a été longtemps dirigé par l’Eternel lui-même, mais dans sa folie, il l’a rejeté et il a demandé un roi, « comme les autres nations » (1 Sam. 8 : 5-8). Toutefois Dieu, fidèle à son alliance avec Abraham, dans sa miséricorde, continuera à en prendre soin (1 Sam. 8 : 5-8). Dans sa colère, Dieu leur donne d’abord le roi de « belle apparence », qu’ils désiraient. Il l’ôte dans sa fureur, suite à sa désobéissance continuelle. Puis Il leur donne David, un homme selon son cœur, qui Le craignait. Son fils Salomon aura le privilège de construire un magnifique temple à la gloire de Dieu.
Cependant, très vite, ce dernier roi désobéit à la Loi, son peuple lui ressemble, et une fois encore, tout ce que Dieu dans sa bonté leur a confié, se dégrade. Toutefois, au fil des siècles, Dieu se sert de serviteurs fidèles pour rebâtir, réparer, restaurer sa Maison où le service divin peut reprendre, selon les ordonnances mosaïques.
L’Eternel met au cœur de ces hommes de bonne volonté qui L’aiment de revenir à Lui. En dépit du déclin - « encore maintenant » (Joël 2 : 12) -, ils restaurent ce que d’autres ont ruiné. Les mêmes désirs font-ils vibrer nos cœurs aujourd’hui ?
Examinons quelques exemples de ce dévouement, conservés par Dieu dans sa Parole. Nous serons encouragés à nous stimuler l’un l’autre à l’amour et aux bonnes œuvres (Héb. 10 : 24). Tout doit être constamment à Sa disposition (1 Thes. 5 : 23). A l’instar des apôtres, chaque enfant de Dieu est un esclave de Jésus Christ. Le Seigneur dit à l’un : « Va, et il va ; à un autre : Viens, et il vient ». Il dit à son esclave : « Fais cela, et il le fait » (Matt. 8 : 9).
Le roi Asa et de son fils Josaphat
Asa signifie « guérison » ou « cure ». Ce roi fait ce qui est bon et droit aux yeux de l’Eternel son Dieu. Il ôte les autels des dieux étrangers, et les hauts lieux, si souvent conservés à tort. Les statues, ainsi que les ashères, sont brisées (2 Chr. 14 : 2-3). Il recommande à Juda, son peuple, de rechercher l’Eternel le Dieu de leurs pères et de pratiquer la loi et ses commandements. Il poursuit ce travail de purification « dans toutes les villes de Juda » : les hauts lieux et les colonnes consacrées au soleil sont ôtés. Dieu l’aide à bâtir des villes fortes. Il prospère, et il lui est accordé dix ans de repos qu’il sait mettre à profit - c’est une leçon à retenir (v. 4-7). Tout sera donc bénédiction durant la plus grande partie de son règne. Son peuple l’imite et recherche l’Eternel.
Son fils Josaphat commence lui aussi son règne de la bonne façon. D’abord il se fortifie contre Israël, où règne un méchant roi, Achab (2 Chr. 17 : 1). Pourquoi, hélas, n’a-t-il pas suivi ce bon chemin durant toute sa vie ? Josaphat ne recherche pas les Baals mais l’Eternel son Dieu et il marche dans ses commandements (v. 4) Ce choix délibéré l’aide à prendre courage dans les voies de l’Eternel et à ôter en partie de Juda, les hauts lieux et les ashères » (v.6). Mais le peuple y sacrifie encore et fait fumer de l’encens, à l’Eternel seul, semble-t-il (1 Rois 22 : 44). Josaphat veut « établir le bien » et il fait enseigner son peuple avec le livre de la Loi. Tous, chefs, lévites, sacrificateurs, s’y emploient avec un grand zèle. On trouve parmi eux un certain Amasia qui « s’était volontairement donné à l’Eternel » (v.16). Quel exemple Dieu nous a conservé avec cet homme ! Peut-être est-il un des fruits de l’enseignement donné ? Josaphat va, grandissant jusqu’au plus haut degré. Il bâtit des châteaux et des villes à entrepôts ; une forte armée vaillante l’aide. Hélas, tout se gâte après une alliance désastreuse et durable, par mariage, justement avec Achab (ch. 18).
Au milieu de la nuit morale qui régnait à ce moment-là en Juda, c’est comme si un faisceau de lumière s’arrêtait sur lui. Athalie, la digne fille de Jézabel, manipulée par Satan, massacre toute la descendance royale pour régner à leur place (2 Chr. 22 : 10). Mais, par les soins du Seigneur, un faible enfant nouveau-né va lui échapper. Les conseils de Dieu reposeront désormais sur ce précieux petit prince. Il vivra six ans caché dans le temple, nourri et gardé par Jéhoshéba qui était pourtant une fille du roi Joram. Elle avait dérobé cet enfant parmi ceux qui allaient être mis à mort. Elle a agi avec foi, selon la pensée divine ; elle aura sa récompense ! Son mari, le sacrificateur Jehoïada, attend patiemment que Joas ait sept ans. Fidèle, il veille alors à ce qu’il soit couronné roi « selon ce que l’Eternel a dit touchant les fils de David » (2 Chr. 23 : 3). Joas a donc cet immense privilège de recevoir un enseignement de grande valeur. Qu’en fera-t-il ? La question s’adresse à tous ceux qui ont la même précieuse part.
Accompagné des sages conseils de Jehoïada, Joas prend un bon départ : « Il fait ce qui est droit aux yeux de l’Eternel ». Il a eu le temps, vivant en permanence dans le temple, de constater les brèches. Maintenant il a à cœur de les réparer (2 Chr. 24 : 4). Sur le plan personnel, pratique, ne perdons jamais de vue que les petits enfants sont les premiers dans leur simplicité à observer nos défaillances, nos divergences et le désordre dont nous leur offrons parfois le triste spectacle. Prenons garde aussi à ne pas les scandaliser et apprenons-leur à aimer l’Assemblée !
Joas rassemble les sacrificateurs et les lévites et leur donne l’ordre d’aller recueillir l’argent dans « tout Israël » pour « réparer la maison de Dieu ». Ils sont invités à hâter l’affaire mais ils ne le font pas (v. 5). Le temps s’écoule et les sacrificateurs n’ont toujours pas réparé les brèches de la Maison (2 Rois 12 : 6). Le temple lui-même reste souillé, dépouillé de ses trésors. Athalie s’en est servie pour les Baals. Quel triste contre-témoignage est donné aux nations environnantes !
Sans doute, trouvait-on « expédient » autour du roi de se servir de l’argent collecté et de donner aussi volontairement pour subvenir à l’entretien des sacrificateurs ? Même le pieux souverain sacrificateur ne s’y opposait pas… Alors Joas, pour reprendre les sacrificateurs, se sert de l’Ecriture seule (Ex. 30 : 11-16 ; 35 : 4-9, 20-29). Il appelle « le chef » c’est-à-dire Jehoïada, et s’enquiert : « Pourquoi n’as-tu pas exigé des lévites… » (2 Chr. 24 : 6). On ne peut, sans infidélité, changer quelque chose à des prescriptions divines. La Parole est immuable, éternelle. Travailler à la Maison est autre chose que de secourir les serviteurs qui se dépensent pour le Seigneur. Pour Joas, l’urgence était de réparer les brèches de la maison de Dieu ! Chacun aurait dû le reconnaître. A ce moment-là, Il ressemble à Celui qui dira : « Le zèle de ta maison m’a dévoré » (Ps. 69 : 9). Il est très humiliant de constater tant de négligence dans nos cœurs vis-à-vis de tout ce qui touche à la maison de Dieu. On ne se hâte pas… ce n’est pas le fruit du premier amour.
Ici - Dieu soit béni !, après cette réprimande, tout a changé. Chacun agit à sa place avec fidélité (v. 8-16). On peut discerner dans cette scène une belle image de la complémentarité des dons et des charges dans le corps de Christ, qui est l’Assemblée.
Ozias a recherché l’Eternel, durant les jours de Zacharie qui avait l’intelligence des visions de Dieu (2 Chr. 26 : 5). Aussi l’Eternel le bénit-il abondamment au début de son règne et l’aide contre ses ennemis - en particulier les Philistins, ces ennemis continuels de l’intérieur. Durant son très long règne, ce roi veille constamment à ce que son peuple ne manque de rien au point de vue nourriture, et sécurité également. C’était vraiment un bâtisseur. Au début, il bâtit Elath, un port sur la Mer Rouge, et plus tard il s’occupera de deux tours de défense à Jérusalem. Elles étaient situées au-dessus de deux portes de la ville, celle « de l’angle » et celle « de la vallée ». Elles se trouvaient dans la partie nord de la muraille que Joas, roi d’Israël, avait abattue, rendant ainsi la ville très vulnérable. Ozias ne se contente pas de réédifier ce que l’ennemi a détruit ; s’il répare les brèches, il cherche aussi à mettre le temple de Dieu à l’abri des attaques ennemies ! Tout cela exigeait un travail très sérieux. Chrétiens, mes frères, appliquons-nous à agir comme lui ; ce n’est pas tout de combattre au dehors, il faut veiller avec soin sur le bien-être de l’Assemblée.
Ce roi avait une ouverture d’esprit exceptionnelle. Il acquiert de grands biens, mais il semble oublier, après bien des années, qu’il a toujours été « merveilleusement aidé » (v. 15). La faute du diable, l’orgueil, le saisit. Il finira sa vie lépreux, après avoir voulu offrir l’encens, ce qui était réservé aux sacrificateurs (v. 16-21).
L’apôtre Paul ne prétendait pas avoir atteint la perfection, il poursuivait, cherchant à saisir Christ (Phil. 3 : 12-13). Dans notre vie chrétienne, nous attribuer un mérite quelconque, alors que nous avons tout reçu, nous rend impotent et improductif pour Dieu. Restons humbles, petits à nos propres yeux (Rom. 12 : 3).
De Jotham, le fils du roi Ozias, il n’y a que de bonnes choses à dire ! Lui aussi, comme son père, devient fort (2 Chr. 27 : 6). Mais il sait tirer une leçon de la terrible épreuve de son père, qu’il a assisté dans son activité royale à la fin de sa vie. C’est un signe de sagesse chez lui ; si seulement nous savions nous laisser instruire par l’expérience des autres ! Ce roi règle ses voies devant Dieu ; ce n’était pas chose facile avec un peuple qui était loin de suivre son bon exemple : les hommes de Juda ne craignaient pas l’Eternel et ils sacrifiaient sur les hauts lieux (2 Rois 15 : 35). Sa piété personnelle se manifeste dans son travail en faveur du temple. Il s’occupe de la défense de la maison de l’Eternel ; il en bâtit la partie supérieure et il fait aussi des constructions sur la muraille d’Ophel (v. 3) où habiteront les Néthiniens au retour de l’exil. Il bâtit également des châteaux et des tours dans les forêts (v. 4). Il quitte cette terre de bonne heure, après avoir régné seize ans à Jérusalem, alors que le mal se répandait en Juda ; il est « recueilli de devant le mal », semble-t-il (Es. 57 : 1).
Durant le règne d’Achaz, le père d’Ezéchias, rien n’a manqué pour outrager l’Eternel. Son fils est un « un tison sauvé du feu » (Zach. 3 : 2). Son père a été en effet le premier roi en Juda à faire passer son fils par le feu en rendant culte à une affreuse idole, Moloc ; mais Ezéchias est un réchappé (2 Rois 16 : 3). C’est à ce moment solennel que l’Eternel emmène en captivité en Assyrie les dix tribus d’Israël, car il n’y avait « plus de remède ». La conduite dévoyée d’Achaz donnait à Dieu toutes les raisons pour agir de la même manière envers Juda. Cependant, la grâce de Dieu a des ressources inattendues ; ici, c’est de donner un roi fidèle, Ezéchias, au peuple qu’Il veut encore ramener.
A peine sur le trône, sans perdre de temps, ce roi entreprend avec des sacrificateurs et des lévites un grand travail urgent de purification. Il débute le premier jour d’une nouvelle année (2 Chr. 29 : 3, 17). Il ouvre les portes du temple que son père avait osées fermer et il les répare. Avons-nous besoin aussi de mettre notre cœur et notre vie en ordre ? Commençons aussi sans plus tarder ! Jetons dehors toute cette souillure tolérée quand le prince des ténèbres régnait sur nous, alors que, comme l’exprime un cantique, « esclaves du péché, nous gisions dans ce monde, perdus et malheureux » (Rom. 6 : 16, 19).
Au bout de seulement seize jours les quatorze lévites dont les noms sont conservés, par l’Ecriture, ont entièrement nettoyé la maison de Dieu. Tout a été remis en ordre, le culte peut reprendre. Sans attendre, Ezéchias se lève de bonne heure et accompagné des chefs de la ville, il vient offrir avec les sacrificateurs, l’holocauste et le sacrifice pour le péché « pour tout Israël » (v. 22-24). Le cantique peut alors commencer. En figure, l’œuvre de la croix a eu lieu. Les sacrificateurs sont invités par le roi à s’approcher, à offrir des sacrifices et des offrandes. Tous ceux qui avaient « un esprit libéral » se hâtent de le faire en abondance ! La Parole fait remarquer que « les lévites furent plus droits de cœur que les sacrificateurs pour se sanctifier » (v. 34). Rien n’échappe à l’œil de notre Dieu quant à la profondeur de nos exercices !
Le service de la maison de l’Eternel est désormais rétabli et chacun se réjouit de ce que « Dieu avait disposé le peuple ; car la chose fut faite soudainement » (v. 36). C’est la grâce seule qui peut ainsi disposer les cœurs et l’activité du Saint Esprit a pour but que le service de la louange et de l’adoration à la gloire de Dieu puisse se dérouler normalement à nouveau (Héb. 13 : 15). Tous les travaux de « construction » ou de « réparation » n’ont pas d’autre but dans l’Assemblée.
Ezéchias a compris qu’il fallait rétablir la Pâque. Elle sera célébrée le second mois, en s’appuyant sur la ressource offerte par la grâce divine (Nom. 9 : 11). Il envoie ses messagers dans tout Israël, de Béer-Shéba à Dan (2 Chr. 30 : 5). Le message est simple mais percutant : « Retournez à l’Eternel, le Dieu d’Abraham… et il reviendra au reste d’entre vous qui est échappé à la main des rois d’Assyrie… Maintenant ne roidissez pas votre cou comme vos pères ; donnez la main à l’Eternel, et venez à son sanctuaire… car l’Eternel, votre Dieu, fait grâce et est miséricordieux » (v. 6-9). Ces paroles rencontrent pourtant bien des moqueries, de l’incrédulité et de l’indifférence… mais quelques-uns s’humilient. Ils viennent se joindre à Jérusalem à une immense congrégation. La purification se poursuit et tous les autels idolâtres qui étaient à Jérusalem sont jetés dans le Cédron (v. 14). Les sacrificateurs et les lévites ont eu honte et se sont sanctifiés (v. 15). En revanche, beaucoup « d’étrangers » venus en fait des autres tribus ne l’ont pas fait et ils mangent ainsi la Pâque ! Alors Ezéchias prie pour eux, implore l’Eternel qui pardonne « tous ceux qui ont appliqué leur cœur à rechercher Dieu » : l’Eternel les guérit. Cette Pâque était le prélude à la fête des pains sans levain ; elle durait huit jours, image de notre vie doit tout entière qui dit être sanctifiée.
Ceux qui avaient fait ainsi l’expérience du vrai culte, de la présence de Dieu et de la joie qui en découlait, étaient désormais remplis de zèle. Ils parcourent le pays en détruisant toute trace de la religion des idoles. Il y a une leçon importante à retenir : il faut présenter d’abord Jésus au pécheur. S’il accepte le merveilleux message du salut par grâce, la repentance sera produite dans son cœur et les fruits qui conviennent suivront spontanément.
La bienfaisance ne se sépare pas des autres sacrifices (Héb. 13 : 15-16). Ici le roi prend sur ses propres biens pour l’holocauste ; le peuple l’imite et montre une grande générosité. La force de l’exemple dépasse, et de beaucoup, les paroles (2 Thes. 3 : 7-9) ! Ezéchias a fait ce qui était bon, droit et vrai (2 Chr. 31 : 20).
C’est sous le règne de Josias - celui dont Dieu prend soin - que le dernier réveil a lieu ; le précédent avait eu lieu du temps d’Ezéchias, son arrière grand-père. Sa mère Jedidia a sans doute eu un beau rôle auprès de cet enfant : il a recherché l'Eternel de bonne heure (2 Rois 22 : 1). C’est ce que nous devons demander avec prière pour nos chers enfants. Josias a fait ce qui était droit aux yeux de l’Eternel, il a marché dans toute la voie de David son père et ne s’en est écarté ni à droite ni à gauche (v. 2). Il commence par purifier Juda et Jérusalem des hauts lieux, des ashères, des images taillées et de fonte. On abat devant lui les autels de Baal, les colonnes consacrées au soleil ; tout est broyé et la poussière est répandue sur les sépulcres de ceux qui avaient sacrifié à Baal. Ensuite, on brûle aussi les os des morts qui étaient dans ces tombeaux (2 Chr. 4-5) ! La purification se poursuit également en Israël, dans les tribus de Manassé, d’Ephraïm, de Siméon et jusqu’en Nephtali. Ensuite seulement, Josias retourne à Jérusalem. Il envoie Shaphan, Maascéia et Joakh - ils sont connus par nom - réparer la maison de Dieu (v. 8). Ce sont des hommes de confiance ; ils reçoivent d’Hilkija, le grand sacrificateur, l’argent qui vient des dons des fidèles de Manassé et d’Ephraïm. Les lévites les remettent ensuite aux ouvriers qui travaillaient dans la maison de l’Eternel pour y refaire et réparer ce qui avait besoin de l’être. Dieu suit tout ce travail poursuivi à Sa gloire. Il juge bon de préciser la présence de charpentiers, de constructeurs, « pour assembler les pierres de taille, et des bois pour les assemblages, et pour faire la charpenterie des maisons que les rois de Juda avaient détruites ». Chacun travaille avec fidélité et les noms des surveillants sont aussi indiqués.
Soudain, un coup de théâtre se produit : le souverain sacrificateur découvre le Livre de la Loi, donnée par Moïse ! Cela se passe au moment où l’on apporte de l’argent dans la maison de l’Eternel. Personne jusqu’ici ne savait où ce livre se trouvait ; Dieu accorde cette bénédiction à Josias pour qu’il soit encore mieux éclairé touchant la volonté de Dieu.
Hilkija remet ce précieux livre à Shaphan qui l’apporte au roi Josias et il le lit devant lui. Josias, très ému par son contenu, déchire ses vêtements en signe de deuil. La conscience du roi est touchée et la prophétesse Hulda, qu’il envoie consulter, confirme que la patience de Dieu touche à son terme. Toutefois, Josias qui s’est humilié, sera retiré avant que le jugement éclate.
Les brèches de la maison n’avaient pas laissé Josias indifférent. Chaque racheté doit avoir aussi très à cœur l’état de l’Assemblée. Il sera ainsi heureux de faire partie de ceux que le Seigneur dirige vers des travaux de restauration.
Nous devons être des intercesseurs persévérants. Puissions-nous ressembler à ces hommes qui se tenaient habituellement sur les murs de Jérusalem (Es. 62 : 6-7) et apporter sans cesse par la prière à Dieu les fardeaux dont nous avons connaissance. Paul est un bel exemple de cette activité continuelle (2 Cor. 11 : 28). Imitons également, avec le secours du Seigneur, tous ces artisans qui œuvraient avec fidélité sous la direction de leur roi (2 Chr. 34 : 12).
Notre temps est celui d’un « petit résidu », mais les droits du Seigneur et ses désirs sont immuables ; ses ressources le sont aussi ! Cette attitude de cœur se retrouve également de façon pratique chez ceux qui, en Israël, remontent de la captivité - sans aucune prétention et dans la pauvreté. Il fait bon s’attendre au Seigneur jour après jour ! Zorobabel et Joshua, Esdras et Néhémie prennent à cœur, d’abord l’autel, puis la maison et la muraille. Dieu éloigne les ennemis (Deut 33 : 27) et déjoue leurs efforts. Il met dans le cœur de ses bien-aimés un amour fervent qui les rend capables - malgré leur incapacité native - de restaurer, de bâtir, de fermer les brèches. Qu’il nous accorde le saint désir d’en faire humblement partie.
Ph. L le 23. 03.14