Nos pieds sont-ils chaussés pour annoncer l’évangile de paix ?
Des exhortations pratiques dans l’épître aux Ephésiens
Deux faits authentiques montrant l’importance du témoignage rendu autour de nous par notre conduite
Cette question se pose à chacun de nous, croyants. La paix intérieure dont nous jouissons devrait se traduire par notre marche au milieu d’un monde agité et inquiet. C’est ainsi que nous serons conduits à apporter l’évangile aux hommes qui « n’ont pas connu le chemin de la paix » (Rom. 3 : 17).
« Chaussez vos pieds de la préparation de l’évangile de paix » (Eph. 6 : 13-15), dit l’apôtre Paul en désignant l’une des pièces de l’armure complète de Dieu que chaque chrétien est exhorté à revêtir. Nous proposons de considérer quelques exhortations de cette épître aux Ephésiens pour nous encourager à réaliser une marche pratique qui « prépare » véritablement la présentation de l'évangile aux incroyants et apporte aussi un message de paix parmi nos frères et sœurs en Christ.
Des exhortations pratiques dans l’épître aux Ephésiens
Cette épître considère les croyants dans leur position céleste : ils sont « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (1 : 3). Ce lieu, désormais familier, est devenu leur habitation. Le Sauveur qui est leur trésor s’y trouve ; leur cœur s’y trouve donc également, il faut le réaliser en pratique.
Tous les croyants ont été prédestinés pour être adoptés (v. 5) ; ils ont été « rendus agréables dans le Bien-aimé » ; ils sont comblés, ayant reçu une position de grâce et de faveur (v. 6). L’apôtre demande pour eux dans ses prières qu’ils jouissent de l’espérance de leur appel, des richesses de la gloire de son héritage dans les saints et qu’ils s’occupent de la grandeur de Sa puissance envers ceux qui croient (v. 16-19).
Une marche digne de l’appel dont nous avons été appelés
Toutefois, être ainsi désormais assis dans le ciel avec le Christ Jésus, ne nous dispense pas de vivre à la gloire de Dieu sur cette terre ! Si le Seigneur nous laisse un peu de temps dans ce monde, où Il nous envoie, c’est pour être Ses témoins par une conduite sanctifiée et par notre piété (2 Pier. 3 : 11). « Nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles » (Eph. 2 : 10 ; Ps. 100 : 3 ; 119 : 73). Il fait appel à notre dévouement et à notre amour pour Lui.
L’apôtre Paul déclare aux anciens d’Ephèse qu’il n’a mis aucune réserve à leur « annoncer tout le dessein de Dieu » (Act. 20 : 27). Dans les chapitres 4 à 6 de son épître, Paul montre plusieurs aspects de notre marche qui doit correspondre à notre appel si élevé (1Thes. 2 : 12). Avant tout, nous devons être revêtus d’humilité, de douceur, et montrer le support de l’amour, dans le lien de la paix (4 : 1-2). Le Saint Esprit est en nous : veillons à ne pas l’attrister (v. 30). Marchons comme des enfants de lumière (5 : 8), de façon soigneuse (v.15).
Une armure complète à notre disposition
Pour tenir ferme contre nos ennemis spirituels - ces pouvoirs, ces « puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Eph. 6 :12) -, les armes de l’homme seraient totalement inefficaces. L’armure de Goliath (1 Sam. 17 : 4-7), celle que Saül proposait à David (v. 38-39), ou encore celle qu’Achab avait revêtue (1 Rois 22 : 34), avaient ceci en commun : leur inefficacité totale à l’heure du combat.
Heureusement, Dieu met son armure à notre entière disposition (2 Cor. 10 : 4). Nous sommes invités à revêtir les « armes de la lumière » (Rom. 13 : 12). La force est en Christ et cette armure complète permet, au mauvais jour, de tout surmonter et ensuite de tenir ferme (Eph. 6 : 13). Chers lecteurs chrétiens, nous devons revêtir cette armure et ne plus la quitter !
Néhémie et ses jeunes hommes donnent, par leur ferme attitude, un bel exemple à suivre, au moment où, durant la construction de la muraille, l’ennemi était de plus en plus agressif (Neh. 4 : 22-23). Aussi le gouverneur décide-t-il que tous les ouvriers doivent se considérer jour et nuit comme des soldats « potentiels », continuellement prêts à faire échec à tous les assauts de l’ennemi. Néhémie, entouré de sa garde, donne l’exemple. Ils ne quittent pas leurs vêtements et leur arme est toujours à leur droite !
Les biens célestes appartiennent aux croyants en vertu de la victoire de Christ. C’est la différence avec Israël qui devait attaquer l’ennemi pour entrer en possession de son héritage. En ce qui nous concerne, nous devons tenir ferme ; c’est la seule manière de jouir en pratique de notre héritage. Les ennemis cherchent constamment à nous en priver plus ou moins. Ils établissent des « têtes de pont » pour reprendre le territoire que nous avons déjà acquis ; ils s’y emploient sans la moindre pause. Soyons très vigilants pour prévenir leurs attaques et y résister.
Nos pieds chaussés de la préparation de l’évangile de paix
Il y a sept parties différentes dans l’armure : la « ceinture de la vérité », la « cuirasse de la justice », le « bouclier de la foi », le « casque du salut », « l’épée de l’Esprit » ; chaque combattant doit être, en outre, constamment chaussé de la « préparation de l’évangile de paix » dans son combat contre les dominateurs de ces ténèbres.
La marche pratique d’un enfant de Dieu est un témoignage muet qu’il doit rendre avant même de présenter l’évangile ! Sinon, il y a un défaut dans l’armure et l’Ennemi pourra s’en servir pour s’infiltrer et accomplir ses mauvaises œuvres.
Si notre marche est active et « procure la paix » autour de nous (Matt. 5 : 9), les hommes qui nous observent seront mieux disposés à accepter d’écouter la vérité que nous leur présenterons. Cette pièce de l’armure ne doit donc pas être oubliée : la « préparation » à la prédication par une conduite sanctifiée du soldat de Christ est très importante. Si elle est négligée, il en découlera de graves conséquences.
Jésus a fait la paix par le sang de sa croix (Col. 1 : 20) et Il nous a réconciliés avec Dieu (2 Cor. 5 : 18). La bonne nouvelle de la paix a été annoncée à ceux qui étaient loin - les nations -, et à ceux qui étaient près - les Juifs. Nous avons accès auprès du Père par un seul Esprit (Eph. 2 : 17-18). Cette bonne nouvelle a été reçue par grâce et par la foi ; souvenons-nous que tout est un don divin gratuit, nous serons ainsi gardés dans l’humilité. Nous voudrons obéir aux désirs de Celui qui dit : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes » - cette « douceur » (ou « modération ») est le caractère d’une personne qui n’insiste pas sur ses droits (Phil. 4 : 5). Conscients de notre appel, nous aurons une conduite très différente de celle d’un homme de ce monde, encore dans ses péchés, car un incrédule a souvent une marche sans frein.
Retenons l’exemple d’Abraham au moment de se séparer de Lot. Il fallait qu’ils se quittent pour éviter que des querelles se développent entre frères devant des Cananéens idolâtres qui habitaient alors le pays (Gen. 13 : 7). Abram était l’aîné mais, en homme de foi, il laisse Lot choisir la portion du pays qui lui plaît. Quelle douceur et quel esprit de renoncement chez ce croyant ! Des circonstances semblables révèlent ce qui tient la première place dans notre cœur. Puissions-nous imiter cet exemple chaque fois que nous sommes tentés de « faire valoir nos droits ». « Notre seul droit, c’est Ton amour », déclare un cantique. C’est en effet tout à fait le cas, encore faut-il s’en souvenir !
La marche du croyant doit montrer qu’il est animé d’un esprit de paix envers tous les hommes, croyants ou non. Il ne revendiquera rien pour lui-même, suivant ainsi les traces du Seigneur sur cette terre. La marche de Jésus devant Dieu est un modèle parfait pour nous (Jean 1 : 35-36 ; Ps. 68 : 24). Si notre marche personnelle est sanctifiée, elle reflétera un peu la beauté morale parfaite du Seigneur.
La paix, la douceur sont des fruits de l’Esprit. Il faut les « cultiver » avant d’être prêts à présenter l’évangile de paix. Ceux avec lesquels nous sommes en contact dans ce monde sont assujettis à Satan ; aussi soyons prêts à faire des incursions en territoire ennemi, pour aider à la délivrance de ces esclaves.
Nous sommes en péril dès que nous voulons nous « reposer » dans notre « tente » (Prov. 6 : 10). Suivre Celui dont les pieds étaient si beaux sur la montagne est notre sûreté. Il a annoncé « de bonnes nouvelles… la paix… des nouvelles de bonheur » (Es. 52 : 7). Sur ses traces, « combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles » (Rom. 10 : 15).
Deux faits authentiques montrant l’importance du témoignage rendu autour de nous par notre conduite
Dans l’épître qu’il adresse aux Philippiens, l’apôtre Paul présente cette exhortation : « Faites tout sans murmures et sans raisonnements, afin que vous soyez sans reproche et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles, au milieu d’une génération dévoyée et pervertie, parmi laquelle vous brillez comme des luminaires dans le monde, présentant la parole de vie, pour ma gloire au jour de Christ » (Phil. 2 : 14-16).
Les deux petits récits suivants montrent combien notre façon de vivre peut compromettre la présentation de l’évangile, ou, au contraire, manifester la lumière divine dans un monde de ténèbres et y présenter la « parole de vie ».
Une marche ne permettant pas, hélas, de « présenter la parole de vie »
Nous avons connu un chrétien qui, un jour, avait décidé de parler de la grâce de Dieu à l’un de ses voisins. A sa surprise, celui-ci répondit : « Ce que vous faites crie si fort que je n’entends pas ce que vous dites ! ».
Comment ose-t-on, si l’on a manifestement une mauvaise conduite, présenter l’évangile ? C’est une mise en garde solennelle pour chacun de nous. Une telle lettre - ce n’est plus celle de Christ ! - n’est pas lisible pour les hommes (2 Cor. 3 : 2).
Si nous sommes, hélas, connus pour être irascibles, ou si ceux qui nous entourent nous savent prompts à insister sur nos droits… oubliant souvent, en revanche, nos devoirs ! Cette réputation fâcheuse est un grand obstacle pour « gagner » pour Christ un ou plusieurs de nos semblables.
Demandons au Seigneur de nous enseigner l’humilité ; que nous devenions petits à nos yeux, avant de commencer à parler des choses de Dieu. Il se plaît toujours à employer à Son service ceux qui sont faibles, estimés sans valeur, et conscients de l’être (1 Cor. 1: 27).
Or si quelqu’un dans notre voisinage, au travail ou à l’école, découvre la présence d’un chrétien, il l’observe car il s’attend à ce que sa vie, en particulier sa conduite, change. Le monde est incapable de comprendre la cause de cette transformation, mais tout à fait capable d’en voir les effets. Après sa conversion, la conduite de ce nouveau chrétien devrait ressembler à celle de son modèle, Celui dont le beau Nom a été invoqué sur lui.
Tout devrait désormais être illuminé par la lumière du ciel. Ses rayons doivent pénétrer dans la cuisine ou dans l’atelier, entrer dans la plus humble maison où Christ est maintenant connu comme le Sauveur et le Seigneur. Comme l’apôtre Paul, les personnes qui sont là ont « appris » à être contentes dans les situations très diverses où elles se trouvent (Phil. 4 : 11-12) ; cela se voit sur leurs visages, et se montre par leurs actes et leurs paroles. Elles sont rendues capables de rendre « toujours grâces pour tout à Dieu le Père » (Eph. 5 : 20). Cette manière de se comporter est conforme au vrai christianisme pratique.
Cherchons donc à ressembler à ces habitants d’Antioche (Act. 11 : 26), les premiers à avoir été appelés « chrétiens » - ce qui signifie « petits Christ ». Leur comportement rappelait celui de Jésus : Il était devenu leur modèle.
Un bel exemple : une conduite qui « annonce la paix »
Un autre chrétien, que nous avons également connu, avait un petit jardin fort bien agencé par ses soins. Il aimait à s’en occuper jusqu’au jour où son plus proche voisin acheta des poules ; celles-ci ne cessèrent dès lors de ravager le jardin d’à côté, sans d’ailleurs que le possesseur paraisse s’en préoccuper le moins du monde. Après quelques semaines de patience silencieuse, et la réparation constante des dégâts causés par ces volailles, notre ami décida de laisser son jardin en friche pour ne pas céder un jour à la colère. Il préféra que ces poules s’ébattent à leur aise sur son lopin de terre, afin de pouvoir garder de bonnes relations avec ce voisin. Lorsqu’il lui fit part de sa décision, cet homme fut surpris par tant de douceur, tellement inhabituelle ; il en fut même touché ! Et ce chrétien récolta plus tard les fruits de sa douceur : il fut appelé auprès de ce voisin tombé gravement malade et put lui annoncer sans empêchement le salut par grâce en Jésus pour chaque pécheur repentant. Une conversion s’ensuivit, sujet de joie pour le Seigneur et de reconnaissance pour celui qui avait su faire l’œuvre d’un évangéliste (2 Tim. 4 : 5).
Il y a ainsi des occasions « à saisir » au cours de notre vie quotidienne pourtant souvent surchargée par d’autres occupations plus terre à terre. Subitement, une âme se trouve près de nous : elle est dans la détresse, la solitude ou la maladie. Sommes-nous préparés à lui venir en aide comme le Seigneur l’a fait, ému de compassion, tout le long de son chemin ? Recherchons avec prière (Gen. 24 : 12-15) à faire de telles rencontres. Nous pourrons, avec l’aide du Seigneur, lui montrer où trouver le vrai secours dont chacun a besoin à son tour (Ps. 50 : 15). Retenons également que c’est d’abord par notre bonne conduite (2 Pier. 2 : 12) qu’une âme sera attirée et amenée à Christ.
Ph. L le 23. 01. 14
La voix de Christ nous appelle ; il est temps de s’éveiller :
« La moisson est vaste et belle ! Qui veut pour moi travailler ? ».
C’est ton Sauveur, ô mon frère, dont l’appel s’adresse à toi.
Réponds-lui, d’un cœur sincère : « Je viens, Maître, forme-moi ! ».
Sans franchir les mers bruyantes, tu peux annoncer Jésus.
Que d’âmes insouciantes, de cœurs souffrants et perdus !
Autour de nous l’œuvre est grande, mais petite est notre foi.
A Jésus qui te commande, réponds : « Maître, conduis-moi ! ».
Si d’un sublime langage tu n’as pas reçu le don,
Tu peux rendre témoignage qu’en Jésus est le pardon ;
A ton prochain tu peux dire ce que Christ a fait pour toi.
Pour que lui-même t’inspire, dis-lui : « Maître, enseigne-moi ! ».