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LES NOURRITURES DU CROYANT (6)

 

5 - La nourriture de la famille sacerdotale (suite)        

Nous passons maintenant aux offrandes élevées et tournoyées pour en dire seulement quelques mots.
            Les offrandes principales ayant ce caractère sont : l'épaule droite et la poitrine du bélier de consécration des sacrificateurs (Ex. 29 ; Lév. 8) ; la poitrine du sacrifice de prospérité ainsi que l'épaule élevée (Lév. 7 : 30-32) ; l'agneau offert pour la purification du lépreux (Lév. 14 : 22) ; le bouc égorgé en sacrifice pour le péché et les deux agneaux en sacrifice de prospérité qui accompagnaient la fête de la moisson (Lév. 23 : 19-20), enfin la poitrine et l'épaule du sacrifice de prospérité du Nazaréen (Nom. 6 : 20).
            En Exode 29 : 24 nous avons une note qui précise le sens de tournoyer par celui de balancer qui s'applique aussi bien à la poitrine qu'à l'épaule du sacrifice offert. On se rend compte qu'il s'agissait d'un mouvement tel, que l'offrande était présentée à Dieu pour lui faire découvrir tout ce qu'elle avait d'agréable. Dans ce qu'Israël accomplissait ainsi il ne pouvait pénétrer les pensées de Dieu, placé qu'il était sous le régime des « ombres », mais nous, par l'Esprit de Dieu, sommes appelés à l'immense privilège de nous élever à la hauteur d'un culte intelligent. Nous connaissons Celui qui a été la parfaite offrande agréée de Dieu (Eph. 5 : 2). Et quelle joie pour l'âme de parler à Dieu de la poitrine et de l'épaule du sacrifice en les « tournoyant » devant Lui ! « Raconter au Père toute la gloire » de son Fils (Gen. 45 : 13), entrer dans l'amour insondable dont le cœur du Fils était rempli pour le Père et pour nous, rappeler la puissance qu'Il a déployée comme Homme « oint de l'Esprit Saint et de puissance » (Act. 10 : 38), quelle source de louanges dans cette offrande ! Un Christ qui nous introduit au sanctuaire par le chemin de son propre triomphe, preuve suprême que l'amour a tout achevé et que la victoire est à Lui, n'est-ce pas l'épaule que nous tournoyons devant le Père ?

            Les prémices à l’Eternel (Nom. 18 : 12)
 
            Tout ce que le peuple apportait comme prémices à l'Eternel appartenait également au sacerdoce. Il convenait pour Israël d'offrir « tout le meilleur » du revenu qu'ils allaient tirer du pays de la promesse. Jouissant des fruits de la bonté de Dieu, le peuple en apportait des prémices, témoignant ainsi que tout venait de Lui et de sa grâce déployée en leur faveur. Sans nous étendre sur la signification que l'on peut attribuer aux choses énumérées : l'huile, le moût, le froment, tous les premiers et meilleurs fruits, et jusqu'à la toison de leurs moutons premiers-nés (Deut. 18 : 4), rappelons à propos de l'huile qu'elle est la figure du Saint Esprit de la promesse, descendu sur la terre après la glorification du Seigneur. Il a été envoyé par le Père aussi bien que par le Seigneur de la part du Père (Jean 15 : 26). Nous en avons les prémices dans nos cœurs comme sceau de l'adoption, et cette onction nous assure les arrhes de l'héritage dans lequel nous allons bientôt entrer pour être toujours avec le Seigneur (Rom. 8 : 23). Le moût, symbole de la joie, et le froment, image de la nourriture du pays de Canaan, sont nos bénédictions actuelles vues comme fruits de la rédemption. Nous en avons la jouissance, comme introduits dans les lieux célestes où nous avons notre place avec le Seigneur ressuscité. C'est le domaine des choses nouvelles, les fruits précieux de la nouvelle création dont Christ est le Chef et le Centre glorieux. En effet, chose remarquable, les premiers fruits ne pouvaient être mangés qu'après la présentation de la gerbe des prémices à l'Eternel (Lév. 23 : 14). C'est sur le pied de sa résurrection que nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes !
            De plus, ces premiers fruits devaient être apportés à « la maison de l'Eternel » (Ex. 23 : 19 ; 34 : 26). C'est en relation avec l'assemblée que Dieu déploie maintenant toutes les richesses et les gloires de son Fils dans le mystère révélé à Paul selon le propos des siècles (Eph. 3). En outre, c'est au lieu que l'Eternel avait choisi (Deut. 26 : 1) que l'Israélite faisait entendre les accents de sa reconnaissance en posant devant l'autel la corbeille remplie des prémices de tous les fruits que la terre de Canaan lui donnait. Tout découle de la croix de Christ : c'est devant l'autel que la corbeille était placée ! L'empressement d'Israël à offrir tous ces fruits ne pouvait souffrir aucun délai (Ex. 22 : 29). Que de leçons dans ces types remarquables, pour nous qui sommes aujourd'hui ce saint sacerdoce à qui toutes choses précieuses sont données. Nous les offrons en retour à Dieu dans nos sacrifices de louanges (Héb. 13 : 15). Ne sont-ils pas bienheureux, ceux que Dieu a choisis, les faisant approcher de Lui pour les rassasier des biens de sa maison, de son saint temple (Ps. 65 : 4) ? Bientôt nous connaîtrons ce bonheur en perfection, le rassasiement de joie en contemplant sa face adorable. Le Saint Esprit n'ayant plus à lutter contre le mal en nous, Christ aura toute la place dans nos cœurs. En attendant, nous ne pouvons ignorer que seul quiconque était pur dans la maison d'Aaron avait le privilège de manger ces choses saintes (v. 11). Que le Seigneur nous aide à réaliser cette sainteté pratique sans laquelle il n'y a ni joie, ni force, ni bénédiction possibles !

            « Tout ce qui était voué à Dieu » (Nom. 18 :14) et qui était également donné à la famille sacerdotale

Pour comprendre cette disposition, il nous faut retourner en arrière, au moment de la sortie d'Egypte. Aussitôt la délivrance intervenue (Ex. 13 : 1), l'Eternel fait mettre à part pour Lui (c'est le sens du verbe « sanctifier ») les premiers-nés, tant des hommes que des bêtes. Cette prise de propriété par l'Eternel devait subsister au cours des âges, et Israël avait à en expliquer les raisons à ses fils (id. v. 14). Sauvés, mis à l'abri par le sang de l'Agneau, ils seraient désormais le peuple de Dieu, lui appartenant en propre, ce que traduisent les mesures prises par l'Eternel à l'égard des premiers-nés. Israël était ainsi consacré à Dieu comme peuple dans ce qui exprimait sa vigueur. De même, le jugement était tombé en Egypte sur « les premiers-nés de la vigueur, dans les tentes de Cham » (Ps. 78 : 51 ; 105 : 36). Pour nous aussi, c'est en vertu du sang de l'Agneau de Dieu que nous avons été achetés à prix, approchés de Dieu comme un peuple de rachetés (1 Cor. 6 : 20 ; 1 Pier. 2 : 9). La mesure des privilèges donnés à la famille sacerdotale apparaît d'une manière frappante en entendant d'abord l'Eternel déclarer que « tout ce qui ouvre la matrice est à moi » (Ex. 13 : 1) pour annoncer ensuite à Aaron à l'égard des mêmes choses : pour toi et tes fils (v. 9, 11, 19). Tout est à Christ et nous avons tout en Lui et avec Lui. « Qu'il tienne en toutes choses la première place » : cette intention de Dieu est annoncée ici dans l'expression « à toi », répétée sept fois ! (v. 9-11, 13-15, 18). En possession de la vie éternelle que nous avons en Christ, nous atteignons aux plus hautes faveurs car notre communion est avec le Père et le Fils (1 Jean 1 : 3). La famille d'Aaron, également par un effet de la bonté de Dieu, se nourrissait des fruits de la grâce de Dieu en liaison avec la bénédiction que Dieu accordait à son peuple.
            Nous avons, par ailleurs, une importante leçon à tirer du fait que l'homme et les bêtes impures devaient être rachetés avant d'être offerts à l'Eternel (v. 15). En Exode 13, dans le même verset 13, c'est des premiers-nés de l'âne et de l'homme qu'il est question quant à la nécessité de leur rachat. Ce qui est né de la chair est chair, c'est-à-dire inimitié contre Dieu. Car la pensée de la chair est la mort. Elle est marquée par la souillure, par le péché ; et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu (Rom. 8 : 6-7). Et cette consécration des premiers-nés ordonnée par Dieu ne pouvait que suivre le rachat nécessaire et payé selon les exigences du sanctuaire (voir v. 15-16).

            Une exception de toute beauté (Nom. 18 : 17-19)

Dieu nous trace déjà, à travers ces ombres et ces figures, le tableau des perfections de l'Homme sur lequel, un jour, Il pourrait abaisser ses regards avec joie. En Lui ouvrant le ciel, Il proclamait hautement tout le plaisir qu'Il trouverait en Lui. Au verset 17, nous ne devons pas nous étonner qu'il n'y ait nul besoin du rachat pour les premiers-nés de la vache et de la brebis. Ils sont déclarés saints. En effet, ils sont la figure de la Semence de la femme qui glorifierait Dieu en toutes choses sur la terre, car tout en Christ a été d'agréable odeur et délices pour le cœur de Dieu. « Saint, exempt de tout mal, sans souillure, séparé des pécheurs » (Héb. 7 : 26), n'ayant pas commis le péché, tel serait l'homme Christ Jésus. Toutes les gloires morales sont réunies dans sa Personne adorable. Par contre, l'homme, comme tel, doit renoncer à jamais au paiement du rachat précieux de son âme (Ps. 49 : 7-8). Nul n'atteint à la gloire de Dieu et tous ayant péché, ce n'est ni l'or ni l'argent qui ont le pouvoir d'acquitter une dette dont nos cœurs légers mesurent si peu l'énormité. Il a fallu pour cela « le sang précieux de Christ » (1 Pier. 1 : 19) ! Cette complète faillite de l'homme est constatée au verset 15 par un « seulement » solennel : « seulement, tu ne manqueras pas de racheter le premier-né de l'homme… ».
            En revanche, lorsque l'Esprit de Dieu nous parle de Christ, c'est aussi par un « seulement » qu'il souligne sa gloire personnelle et sa parfaite sainteté : « Seulement, tu ne rachèteras pas le premier-né de la vache ou de la brebis » ! (v. 17). Pour faire l'abolition du péché devant Dieu, il fallait une victime capable de répondre à Sa justice et à Sa gloire ! A côté du sang aspergé sur l'autel pour l'expiation du péché, il y avait la graisse qui fumait en sacrifice par feu, en odeur agréable à l'Eternel. Le feu de l'autel ne ferait que magnifier l'excellence de l'adorable victime (v. 17). Il restait pour Aaron et ses fils à se nourrir de la chair de l'offrande au même titre que de la poitrine et de l'épaule du sacrifice de prospérités (v. 18 ; voir Lév. 7 : 34). En cela, la famille sacerdotale nous offre un vivant tableau de nos privilèges les plus doux et les plus profitables : nous nourrir de Celui qui nous aima jusqu'à la mort de la Croix.
            Dans tous les sacrifices, même ceux prescrits pour le péché (voir Lév. 4 : 35 ; 7 : 3-5 ; 16 : 25) ce qu'il y avait « de meilleur », la graisse, fumait sur l'autel en odeur agréable à l'Eternel. C'est la part de Dieu et personne n'avait le droit d'en manger (7 : 25). Même lorsqu'Il souffre les tourments de l'expiation, Dieu respire l'incomparable parfum de l'excellence de la victime. Ineffable mystère ! C'est pourquoi le péché des fils d'Héli à l'égard de la graisse était si grand (1 Sam. 2 : 15-17, 29). Cette profanation a été sanctionnée par la mort des coupables.

            Quelques détails complémentaires (Deut. 15 : 19)

L'Esprit de Dieu souligne également d'autres gloires de sa Personne. Il s'agit d'abord de l'interdiction faite à l'Israélite de labourer avec le premier-né de la vache. « Labourer le sol », c'est-à-dire avoir à souffrir les douloureuses conséquences amenées dans ce monde par le péché, tel est le sort de tout enfant d'Adam sur lequel la mort a ses droits parce que tous ont péché (Rom. 5 : 12). Quant à Christ, par contre, dernier Adam, être saint né dans le monde, sans péché, Satan n'avait rien en Lui (Jean 14 : 30). L'Ecriture souligne « l'obéissance d'un seul » qui reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu'une telle voix Lui fut adressée par la gloire magnifique : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Rom. 5 : 19 ; 2 Pier. 1 : 17). Sommes-nous étonnés d'entendre l'Eternel enjoindre en même temps que le premier-né de la brebis ne soit pas dépouillé de sa toison ? Celle-ci ne nous parle-t-elle pas de la parure, de la gloire morale du Seigneur Jésus ? Et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d'un fils unique de la part du Père (Jean 1 : 14). Il n'avait rien de semblable à nous ! (8 : 55). Et ne pouvant supporter l'éclat de la gloire morale de l'Agneau de Dieu, l'homme s'emploiera à jeter du déshonneur sur Lui (Jean 8 : 49). Il sera conduit par l'homme comme une brebis devant ceux qui la tondent et Il n'a pas ouvert la bouche (Es. 53 : 7) !

 

Ce grand amour qui s'humilie,
            Plus bas encore est descendu :

            Le Fils de l'Homme offre sa vie
            Et meurt pour un monde perdu !

 

           

D’après P. Ft – « Messager Evangélique » (1977 p. 57-64)

 

A suivre