bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LES NOURRITURES DU CROYANT (2)

 

 

2 - Les « pains sans levain » (Ex. 12 : 17-20)  

Après avoir mangé l'agneau de la pâque, « cette nuit-là », Israël voyait se lever l'aurore d'un jour tout nouveau. Ce jour-là, le quatorzième jour du premier mois, avait commencé le soir où la pâque avait été égorgée (Ex. 12 : 14) ; il était à garder comme un statut perpétuel. C'était le début de la « fête des pains sans levain » (v. 17-18).

                        Une fête qui durait sept jours

Avec le repas de l'agneau qu'ils prenaient à la hâte, les Israélites mangeaient en même temps des pains sans levain, « pains d'affliction » (Deut. 16 : 3). D'année en année, ils célébraient cette fête pendant sept jours « afin que, tous les jours de ta vie, tu te souviennes du jour de ta sortie du pays d'Egypte». L'obligation d'avoir à ôter soigneusement tout levain de leurs demeures « dans toutes leurs limites » (v. 4) s'imposait du fait que le sang avait été aspergé sur leurs maisons, « cette nuit-là ».
            Il n'y a que le pain sans levain qui soit moralement compatible avec le sang de l'agneau égorgé et rôti au feu - type de Celui « qui lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin qu'étant morts aux péchés nous vivions pour la justice » (1 Pier. 2 : 24).

                        La séparation du mal, dont le levain est la figure

Le levain, dont l'action dans la pâte est bien connue, est un symbole frappant du péché en activité soit en nous, soit dans l'assemblée. Le terme employé,  « le vieux levain », caractérise la vieille nature que nous portons en nous, en même temps que « la malice et la méchanceté » traduisent les effets extérieurs du mal agissant à l'intérieur (1 Cor. 5 : 8). Au contraire, la marche du croyant dans la sainteté pratique en séparation d'avec le mal, qu'il soit souillure de chair ou d'esprit (2 Cor. 7 : 1), relève d'un état nouveau, « sans levain », qu'il possède dans sa nouvelle nature, nature animée par le Saint Esprit et qui est reconnue dans les bons fruits qu'elle porte (Gal. 5 : 22).
            Ces pains sans levain, pains d'affliction, ne signifient en aucune manière des efforts répétés et pénibles que nous aurions à fournir en vue de parvenir à une sanctification quelconque. Ce serait, dans ce cas, faire appel au principe de la Loi, laquelle ne donne nulle force pour accomplir ce qu'elle requiert, pas plus qu'elle ne peut donner un objet pour le cœur. M'affranchir de la loi du péché et de la mort est impossible à la Loi en ce qu'elle est faible par la chair. Lorsque son autorité intervient comme contrainte, la chair que nous portons en nous est telle qu'elle est réveillée dans ses dispositions à faire ce qu'on lui défend. Son caractère d'opposition à la volonté de Dieu s'affirme ainsi comme le principe d'une chair dans laquelle « il n'habite point de bien » (Rom. 7 : 17-18 ; voir Jér. 13 : 23).
            Par contre, sous la grâce et parce qu'il a été sanctifié par l'offrande de Jésus Christ faite une fois pour toutes (Héb. 10 : 10), le croyant, possédant le Saint Esprit, puissance de la vie nouvelle qu'il a reçue par grâce, peut maintenant traduire dans sa marche l'effet, la démonstration pratique de la position de sainteté qu'il occupe devant Dieu, en vertu de l'œuvre de Christ. C'est de cette sanctification pratique, dans laquelle nous aurons sans doute des progrès à faire, qu'il est question dans des passages tels que Hébreux 12 : 14 et 1 Thessaloniciens 4 : 3-4, 7. Or, si imparfaite qu'en soit notre réalisation personnelle, nous marchons dans ce sentier de sainteté pratique, non pour obtenir une sainteté de position devant Dieu mais bien plutôt parce que nous avons celle-ci parfaitement et pour toujours en Christ (1 Cor. 1 : 30 ; 1 Pier. 1 : 15). Ayant été « appelés d'un saint appel » (2 Tim. 1 : 9), nous avons été mis à part en sainteté de l'esprit et rendus saints et agréables dans le Bien-aimé et cela, dès l'instant où nous avons cru à salut. Cette séparation d'avec le mal dans notre vie découle du fait que nous avons été « libérés de l'esclavage du péché » (Rom. 6 : 20) et embrasse désormais notre vie tout entière sur la terre. Ce sont les sept jours de la fête, une période entière, complète.

                        L’enseignement de 1 Corinthiens 5

Ces dispositions présentées en Exode 12 offrent aussi un parallèle bien remarquable avec l'enseignement de l'apôtre Paul dans le chapitre 5 de la première épître aux Corinthiens. Si d'une part, la sécurité des fils d'Israël reposait sur le sang, le levain qui se serait trouvé chez eux entraînait cependant de très graves conséquences. Cette négligence nécessitait le retranchement du coupable de l'assemblée d'Israël. Ce retranchement devait être prononcé en un tel cas sans aucune exception (v. 19). De même qu'il était intolérable pour eux d'associer le sang et le levain (voir Ex. 34 : 25), il ne peut en être autrement pour nous. « Quelle relation y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? » (2 Cor. 6 : 14). Comment serait-il possible de maintenir un péché quelconque en présence des souffrances que le Seigneur a dû connaître pour en faire l'expiation?
            C'est ce qui entraîne pour l'assemblée ayant à se purifier du mal, le douloureux devoir d'« ôter le méchant » du milieu d'elle-même (1 Cor. 5 : 13).
            Bien mieux que la Loi ne pouvait le faire, la grâce de Dieu, qui nous a approchés si près de Lui, nous découvre pleinement la vraie mesure de la sainteté. En même temps, cette grâce nous éclaire, nous instruit, nous enseigne à renier l'impiété et les convoitises mondaines (Tite 2 : 12). Ce n'est évidemment pas au vieil homme, à la chair, que Dieu demande de telles choses. La vie nouvelle, participation à la nature de Dieu, trouve, quant à elle, sa joie dans la sainteté. Parce qu'elle procède de Dieu, elle aime la sainteté et n'a rien de commun, ni dans sa source, ni dans ses objets, avec l'homme naturel. Désormais, cette vie nouvelle dans le croyant le rend capable de marcher en nouveauté de vie qui trouve son fruit dans la sainteté. Et en fait, ce sentier de sainteté, c'est celui qu'a suivi parfaitement et à la gloire de Dieu l'homme parfait, divin modèle sur lequel nous sommes invités à fixer les yeux en vue de reproduire quelques traits de sa sainte humanité (1 Pier. 2 : 21).
            Pour cela, toutes les ressources de la grâce sont à notre disposition. Nous les avons toutes en Lui, dans sa Parole, dans le secours que nous assure son office sacerdotal. Le saint sacerdoce qu'Il exerce devant Dieu pour nous a pour objet de nous garder du mal (Jean 17 : 15). Que le Père nous soumette à la discipline selon Hébreux 12 et Jean 15, c'est également dans le même dessein de nous faire participer à sa sainteté. A côté du fruit qui en découle aujourd'hui pour nous, nous serons émerveillés demain, dans la jouissance de tout le profit que Dieu en aura tiré pour nous, en comprenant que tout était sagesse et amour dans ses voies envers nous. Nous serons alors consolés des jours les plus sombres et des dépouillements les plus douloureux de notre vie.

                        Plusieurs sortes de levain dans les Evangiles

Le Seigneur met en garde ses disciples contre « le levain des pharisiens » et celui « des sadducéens » (Matt. 16 : 6-12). Chez les premiers, c'était l'hypocrisie d'une forme extérieure religieuse, traditionnelle, sans réalité et sans aucun fruit pour Dieu ; chez les seconds, les raisonnements philosophiques d'un rationalisme qui rejette les vérités cardinales de la révélation et de la résurrection.
            Le levain d'Hérode, de son côté (Marc 8 : 15), faisait, comme on l'a dit, « rendre à César ce qui était à César sans rendre à Dieu ce qui était à Dieu » ; cette conduite consiste à s'identifier à la politique du monde pour bénéficier de tous les avantages possibles caressés par le cœur mondain. Ces dangers sont aujourd'hui aussi grands que jamais et le cas des croyants ainsi séduits, devenus ennemis de la croix de Christ, brisait déjà de chagrin le cœur de l'apôtre (Phil. 3 : 18). Que dirait-il aujourd'hui ? Pour lui-même, serviteur fidèle du Maître, la croix avait mis fin une fois pour toutes, et dans tous ses aspects, à une communion quelconque avec le monde. Pour lui, vivre, c'était Christ dont il était l'imitateur (1 Cor. 11 : 1).

                        « Pour moi vivre, c’est Christ » : que ce soit la devise
                                    De tous tes rachetés, que chacun d’eux le dise,

                                    Et que tous sachent l’accomplir.

           

D’après P. Ft – « Messager Evangélique » (1976 p. 296-300)

 

A suivre