APERCU DE L'ENSEIGNEMENT DE L'EPITRE AUX EPHESIENS (1)
CHAPITRE PREMIER
Louange à Dieu
La plénitude des bénédictions des croyants en Christ
L'accomplissement du propos de Dieu par la rédemption
L'Esprit Saint, « sceau et arrhes » de l'héritage
La prière de l'apôtre pour les croyants d'Ephèse
Christ, élevé à la droite de Dieu, chef sur toutes choses
CHAPITRE 2
De l'état de mort aux lieux célestes : Eph. 2 : 1-7
L'« ouvrage » de Dieu et les « bonnes oeuvres » préparées par Dieu : Eph. 2 : 8-10
Juifs et nations amenés au Père, résultat de l'oeuvre de Christ : Eph. 2 : 11-16
La maison de Dieu : Eph. 2 : 17-22
Louange à Dieu
La plénitude des bénédictions des croyants en Christ
L'accomplissement du propos de Dieu par la rédemption
L'Esprit Saint, « sceau et arrhes » de l'héritage
La prière de l'apôtre pour les croyants d'Ephèse
Christ, élevé à la droite de Dieu, chef sur toutes choses
CHAPITRE 2
De l'état de mort aux lieux célestes : Eph. 2 : 1-7
L'« ouvrage » de Dieu et les « bonnes oeuvres » préparées par Dieu : Eph. 2 : 8-10
Juifs et nations amenés au Père, résultat de l'oeuvre de Christ : Eph. 2 : 11-16
La maison de Dieu : Eph. 2 : 17-22
L'épître aux Ephésiens peut être envisagée en deux parties : une partie doctrinale et une partie pratique.
Les trois premiers chapitres constituent la partie doctrinale contenant les enseignements les plus élevés : il s'agit de ce que Dieu s'est proposé de toute éternité pour Christ et en lui, pour l'assemblée, pour les croyants unis à lui en un seul corps.
La seconde partie de l'épître (chapitres 4 à 6) présente les exhortations concernant la vie pratique qui découlent des enseignements des premiers chapitres. On y trouve aussi d'importants développements sur ce que Christ fait pour l'assemblée.
Avant d'aborder les exhortations pratiques de l'épître, il est nécessaire de voir à qui elles s'adressent et de considérer l'enseignement doctrinal duquel elles sont tirées.
Paul écrivait aux croyants d'Ephèse qu'il appelle « saints et fidèles en Jésus Christ » (Eph. 1 : 1), durant sa captivité à Rome. Ephèse était la capitale de l'ancienne province romaine d'Asie mineure et un centre de la culture païenne. Dans cette ville se trouvait le grand temple d'Artémis (la Diane des Romains), qui était considéré comme l'une des sept merveilles du monde. A la suite de la proclamation de l'évangile de la grâce de Dieu, une assemblée s'était constituée dans cette ville très influente tant du point de vue politique que religieux.
Le chrétien considéré dans sa position céleste :
On peut remarquer, en lisant d'autres épîtres de Paul, que les croyants sont envisagés d'une manière différente d'une épître à l'autre, en rapport avec l'oeuvre de Christ ; ceci est particulièrement évident dans les épîtres aux Romains, aux Colossiens et aux Ephésiens.
Dans les épîtres aux Romains et aux Colossiens, l'homme est considéré comme vivant sur la terre, mais vivant d'une vie qui est absolument opposée à Dieu, qui n'a rien pu obtenir de l'homme durant les 40 siècles d'expérience qui ont précédé la croix. Puisqu'un tel être est incapable de faire le bien, et incorrigible, Dieu a mis fin à une telle expérience à la croix par la mort de son Fils. C'est pourquoi dans l'Epître aux Romains, le croyant doit se tenir pour « mort au péché et pour vivant à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6 : 18) ; « s'il est identifié avec Christ dans la ressemblance de sa mort, il le sera aussi dans la ressemblance de sa résurrection » (6 : 5). Mais il n'est pas vu comme ressuscité avec Christ, tandis que dans l'épître aux Colossiens, le croyant est vu comme mort avec Christ et ressuscité avec lui (Col. 3 : 1). Il est encore sur cette terre, mais possesseur d'une vie qui ne trouve aucune satisfaction dans les choses de la terre ; il doit chercher « les choses qui sont en haut là où le Christ est assis à la droite de Dieu », et y penser, sachant que sa vie est « cachée avec le Christ en Dieu » (3 : 1-4).
Dans l'épître aux Ephésiens l'homme n'est pas vu comme vivant dans ce monde, mais mort pour Dieu. Incapable d'une pensée juste et bonne selon Dieu, incapable de faire le bien, il est mort ; ainsi, pas plus que d'un mort, Dieu ne peut tirer quelque chose de bon de lui. Il s'agit donc de lui donner la vie. Lorsque Christ est descendu dans le tombeau, après avoir accompli son oeuvre à la croix, Dieu a suscité au sein de la mort la vie dont nous avions besoin : « il nous a vivifiés ensemble avec le Christ, et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (Eph. 2 : 5-6). Le croyant est considéré en Christ dans les lieux célestes. Par conséquent, pendant qu'il est encore dans ce monde, il doit y vivre dans la conscience de ce que la grâce a fait de lui : un être céleste, afin d'en manifester les caractères.
Selon l'enseignement de l'épître aux Ephésiens, on pourrait dire que le croyant « sort du ciel » pour rendre témoignage. D'après l'épître aux Colossiens, il sort de la mort, ressuscité avec Christ, mais il est toujours ici-bas, et cherche les choses qui sont en haut, y pense et marche en conséquence. D'après l'épître aux Romains, le chrétien réalise la mort, se tient pour mort au péché et pour vivant à Dieu dans le Christ Jésus.
Après l'introduction de l'épître, dès le verset 3, l'apôtre commence immédiatement à adresser la louange à Dieu : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ, selon qu'il nous a élus en lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour, nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de la gloire de sa grâce dans laquelle il nous a rendus agréable dans le Bien-aimé » (Eph. 1 : 3-6).
La pensée que Dieu nous a choisis avant la création du monde émerveille l'auteur de l'épître. Le désir du coeur de Dieu , c'est d'avoir durant l'éternité des hommes près de lui, des fils pour lui-même en vue de les combler déjà de bénédictions spirituelles. Comment nos coeurs répondent-ils à une telle révélation ? Nous sentons-nous poussés à nous joindre à l'apôtre dans la louange ?
Etant autrefois pécheurs, il fallait que nous soyons rachetés pour bénéficier d'une si grande grâce. Le Seigneur Jésus a payé notre rançon par son sang précieux. Ainsi, tous les péchés étant pardonnés aux croyants, selon les richesses de sa grâce, nous sommes adoptés pour Dieu, par Jésus Christ (v.5).
Nous ne pouvons entrer en détail dans les pensées de Dieu si merveilleusement élevées. Essayons toutefois de les regrouper un peu, afin de comprendre quelle marche Dieu attend de ceux qui, avec la position qu'il leur a faite, peuvent être maintenant « imitateurs de Dieu comme des bien-aimés enfants » (Eph. 5 : 1).
Selon les versets 3 à 6 du premier chapitre, les bénédictions des chrétiens sont d'abord complètes (« toute bénédiction ») et, quant à leur nature, spirituelles (elles se trouvent « dans les lieux célestes »). C'est Christ qui en est l'expression, elles nous sont assurées parce que c'est en lui que nous avons été élus avant la fondation du monde. Pour que nous puissions en jouir, nous avons été rendus participants de la nature de Dieu : « saints et irréprochables » (Eph. 1 : 4) devant lui, comme Père.
C'est aussi pour la satisfaction de son propre coeur : « adoptés pour lui selon le bon plaisir de sa volonté, rendus agréables dans le Bien-aimé, celui en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce » (v. 5-6). Nous comprenons que des conseils si glorieux soient à la louange de la gloire de la grâce de Dieu.
Quelle louange montera devant Dieu pour une grâce qui aura une manifestation éternelle dans la gloire, et qui commence déjà ici-bas ! C'est du fait de cette grâce que nous avons été rendus agréables dans le Bien-aimé. Dieu n'avait, pour ainsi dire, personne autour de lui, que son Bien-aimé comme mesure de bénédiction pour les objets de sa grâce. Le fils prodigue repentant aurait été satisfait d'être reçu par le père comme mercenaire ; mais le père voulait l'introduire dans sa maison, selon ses propres pensées d'amour. Aussi lorsque le fils éprouve l'étreinte de l'amour du père, il comprend qu'il n'a rien de semblable à lui proposer, il se laisse recevoir selon l'amour du père, et revêtir de la plus belle robe (Luc 15 : 11-24).
Après avoir été conduits par l'Esprit de Dieu jusqu'aux régions glorieuses et éternelles où nous avons été élus, nous arrivons au moyen par lequel nous avons accès à de telles bénédictions (Eph. 1 : 7). Le Bien-aimé de Dieu le Père est celui en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce. Celui qui faisait les délices éternels de Dieu, qui a servi de mesure de bénédiction pour les objets de sa grâce, a dû venir ici-bas, comme un homme, afin que par son sang, sa mort, nous recevions la rédemption, la rémission de nos fautes. Ainsi les richesses de la grâce ont été, pour ainsi dire, explorées, de sorte que les résultats de tous les conseils de Dieu seront à la louange de la gloire de sa grâce. Dieu a ensuite fait abonder envers nous cette grâce en toute sagesse et intelligence. Nous verrons au chapitre 5 comment la sagesse et l'intelligence doivent caractériser la marche du chrétien. Ici, c'est en nous faisant connaître les gloires de Christ en rapport avec la création, durant son règne glorieux. Après avoir placé devant nous nos bénédictions spirituelles et célestes en Christ, l'Esprit de Dieu nous apprend qu'il nous a aussi associés à lui dans la gloire qui lui appartient en relation avec la première création. Un jour, Dieu réunira « en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre » (v. 10).
Le Seigneur, après la plénitude des temps, c'est-à-dire quand les diverses économies auront pris fin, administrera la terre. Pendant 6000 ans déjà, la volonté de l'homme s'y donnant libre cours, elle a été souillée par le péché sous le pouvoir de Satan ; mais Dieu la placera entre les mains de son Fils. Il en est le Rédempteur, après en avoir été le Créateur et il la gouvernera à la gloire de Dieu. Dieu ne veut pas que Satan et l'homme aient le dernier mot dans cette création qui a été assujettie à la vanité. C'est Christ, l'homme des conseils de Dieu, qui clôturera l'histoire de cette terre par son règne glorieux. Et la grâce de Dieu qui nous a associés à lui dans les choses célestes et éternelles, nous a associés aussi à lui dans les gloires de son royaume sur cette terre. « En qui nous avons aussi été faits héritiers, ayant été prédestinés selon le propos de Celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté afin que nous soyons à la louange de sa gloire » (v. 11-12).
L'espérance du chrétien, quant à cette terre, est en Christ ; il attend qu'il fasse valoir ses droits dans ce monde. « En qui nous avons espéré à l'avance », dit l'apôtre. Il veut parler d'abord des Juifs croyants, qui ont espéré dans le Christ, lequel a été rejeté et n'a pas établi son règne glorieux lors de sa première venue. C'est aussi en lui que « vous aussi, vous avez espéré » (v. 13), ajoute l'apôtre. Il s'adresse aux croyants d'entre les nations, qui n'avaient aucune part au Messie des Juifs. Mais, « ayant entendu la parole de la vérité, l'évangile de leur salut », une part au règne glorieux de Christ leur est donnée ; et c'est sur la même base que celle qui procure l'espérance des croyants juifs. Ayant cru cet évangile du salut, ils reçoivent par le moyen de l'apôtre cette certitude : « vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage, pour (ou jusqu'à) la rédemption de la possession acquise, à la louange de sa gloire (v. 13-14).
Jusqu'à ce que nous entrions en possession de notre héritage glorieux que nous a acquis l'oeuvre de Christ, nous possédons le Saint Esprit comme arrhes, c'est-à-dire comme une part présente et la garantie de tout ce que nous espérons. C'est par lui que nous avons été scellés, reconnus de Dieu.
En attendant le moment où ces choses glorieuses s'accompliront, nous jouissons par la puissance du Saint Esprit de nos bénédictions spirituelles dans les lieux célestes. Quant à cette terre, nous y demeurons en étrangers, comme Abraham en Canaan, ne voulant rien en posséder dans l'état où elle se trouve, avant que Christ, le Seigneur, ait fait valoir ses droits de Rédempteur. Alors tout répondra à la pensée de Dieu et sera à la louange de sa gloire. Temps merveilleux où « la terre sera pleine de la connaissance de la gloire de l'Eternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer » (Hab. 2 : 4 ; Es. 11 : 9).
L'Esprit de Dieu place ces vérités glorieuses devant nous afin que nos coeurs en soient occupés et pénétrés, et que notre marche soit en conséquence. Le monde devrait voir en nous la conduite de gens qui sont du ciel, et non uniquement celle de personnes qui disent qu'elles iront un jour au ciel.
Dans les versets qui terminent le premier chapitre, l'apôtre demande à Dieu que les saints puissent entrer de coeur dans ces vérités glorieuses qui leur sont présentées. Dans cette première prière (une autre demande de l'apôtre est contenue dans les versets 1 à 21 du chapitre 3), trois grandes requêtes sont exprimées.
Ainsi, l'apôtre souhaite que tous les croyants saisissent trois choses fondamentales :
- l'espérance de leur appel (v. 18), qui est céleste : les croyants sont devant Dieu dans la même relation que Christ lui-même, en communion avec lui comme Père, objets de sa faveur pour l'éternité et de l'immensité de sa grâce.
- les richesses de la gloire de son héritage dans les saints (v. 18) : Dieu sera glorifié quand les saints règneront avec Christ, alors sera manifesté ce que sa grâce a opéré à l'égard des pécheurs (2 Thes. 1 :10).
- la puissance de sa force (v. 19) qui accomplira ses desseins : elle s'est déjà manifestée par la résurrection de Christ qui occupe maintenant la place d'honneur à la droite de Dieu ; son assemblée n'occupe pas une place inférieure, mais elle partage tout avec lui qui demeure son Chef (ou tête), elle est la plénitude de celui qui remplit tout en tous. Il n'y a pas d'intimité plus grande que celle-là !
Avant de montrer, au début du chapitre 2, ce que cette puissance a fait de nous, l'apôtre exprime dans la parenthèse des v. 20-23 ce qu'elle a fait de Christ.
Dieu a pris Christ dans la mort où il était descendu par grâce et « l'a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle mais dans celui qui est à venir ; et il a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l'a donné pour être chef sur toutes choses à l'assemblée, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (Eph. 1 : 20-23).
Venu ici-bas, le Seigneur ne pouvait descendre plus bas que dans la mort (« les parties inférieures de la terre » – Eph. 4 : 9), et Dieu le prend de là pour l'élever au-dessus de tout, et dans cette élévation il est chef (ou tête) de l'assemblée, qui est sa plénitude. C'est la position suprême de Christ et de l'assemblée. Quel insondable mystère : l'Eglise, composée de tous les croyants depuis le jour de la Pentecôte jusqu'à la venue du Seigneur, est le corps de Christ dans la gloire ! Elle est sa plénitude, ou son complément : comme telle, elle lui sera associée dans son autorité suprême.
Après cette merveilleuse parenthèse des versets 20 à 23 du premier chapitre, l'apôtre revient, avec le début du chapitre 2, à ce qui concerne les croyants pour dire ce que la puissance de Dieu a fait pour eux. « Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos fautes et vos péchés… ». Les versets 2 à 4 forment encore une parenthèse et le v. 1 se lie au v. 5 : « alors même que nous étions morts dans nos fautes, Dieu nous a vivifiés ensemble avec le Christ, et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, afin qu'il montra dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce par sa bonté envers nous dans le Christ Jésus ». La puissance de Dieu commence par vivifier ces morts, les ressusciter, puis elle les fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. Quelle puissance et quelle grâce étaient nécessaires pour introduire dans une telle position des êtres morts pour Dieu ! Aussi seront-ils les monuments éternels, non seulement de la puissance de Dieu, mais de sa grâce. Il montrera dans les siècles à venir, pendant le millénium et sans fin dans l'état éternel, les immenses richesses de sa grâce, par sa bonté envers nous dans le Christ Jésus (v.7).
La parenthèse des v. 2-4 était nécessaire pour dire que si nous étions morts pour Dieu, nous étions actifs pour marcher selon le train de ce monde, sous l'influence de Satan, son chef ; les Gentils sont concernés mais les Juifs aussi : ils étaient des enfants de colère comme les autres hommes. Alors que nous étions tous dans cet état, il n'y avait que l'amour de Dieu qui puisse l'engager à s'occuper de nous : « Dieu qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés » (v.4), nous a placés dans la position décrite dans les versets qui suivent ; nous ne lui avons fourni aucun motif de s'occuper de nous, sinon pour nous précipiter loin de lui dans les ténèbres de dehors. Tout est dû à son amour infini. C'est parce que les gentils, aussi bien que les Juifs, ont part au déploiement de la puissance et de la grâce de Dieu, que sont employées à notre égard de telles expressions : « vivifiés ensemble, ressuscités ensemble » (v. 5) et « asseoir ensemble » (v. 6). Nous sommes, les uns comme les autres, les objets d'une telle puissance et d'un tel amour, et cela dans le Christ Jésus, en attendant d'être avec lui.
« Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu ; non pas sur le principe des oeuvres, afin que personne ne se glorifie » (Eph. 2 : 8). Si tout vient de Dieu, c'est par grâce ; le moyen d'y arriver, c'est la foi, non les oeuvres. Rien ne vient de nous, c'est le don de Dieu. La foi vient de « ce qu'on entend par la parole de Dieu » (Rom. 10 : 17). Si Dieu n'avait pas tout accompli et ne nous le disait pas par sa Parole, personne ne serait sauvé. Dès que l'on a entendu le message de la grâce de Dieu, on est responsable de l'accepter par la foi.
Si nous étions incapables de faire des oeuvres pour être sauvés, Dieu nous a « créés dans le Christ Jésus pour les bonnes oeuvres qu'il a préparées à l'avance, afin que nous marchions en elles » (v. 10). Maintenant Dieu peut obtenir des oeuvres de ceux qu'il a créés pour cela dans le Christ Jésus, et il les prépare à l'avance. Les bonnes oeuvres sont toutes le fruit de la vie divine, tout ce que nous pouvons accomplir sous la dépendance de Dieu et qu'il a lui-même préparé à l'avance ; c'est absolument certain, à condition de dépendre de lui, comme le Seigneur qui faisait toujours les choses qui plaisaient à son Père (Jean 8 : 29). Si nous faisons notre volonté, nous ne marchons pas dans les bonnes oeuvres.
Nous verrons un peu ce que sont ces bonnes oeuvres en lisant les exhortations pratiques de la fin de l'épître.
Il n'existait, avant la croix du Seigneur Jésus, que deux catégories d'êtres humains : les Juifs et les gentils (toutes les autres nations). Le peuple d'Israël avait une relation privilégiée avec Dieu ; il avait reçu des commandements et de nombreuses promesses. Les gens des nations n'avaient aucune part à ces bénédictions. Ils étaient sans espérance dans ce monde, ils n'attendaient pas le Messie et ils n'avaient même aucune relation avec Dieu à part quelques rares exceptions constituées de personnes ayant eu foi dans le Dieu d'Israël (Ruth, Rahab...). Avant notre conversion, nous appartenions à la catégorie des gentils, bien qu'élevés peut-être dans une famille chrétienne. Mais maintenant tout est changé.
La crucifixion du Seigneur Jésus a donné l'ultime preuve que le peuple juif était absolument incapable de donner une réponse convenable à la faveur dont il était l'objet. Alors Dieu l'a mis de côté pour une longue période qui dure toujours et a commencé une oeuvre tout à fait nouvelle, pour former l'Assemblée de Dieu. Celle-ci se compose de croyants tirés aussi bien des nations que du peuple juif. Tout cela a été rendu possible par la mort de Christ sur la croix. Nous qui étions loin avons été approchés par le sang de Christ (Eph. 2 : 13). Il a payé à Dieu notre dette. Nous avons la paix avec lui par notre Seigneur Jésus Christ (v. 14 ; Rom. 5 : 1), et il a aussi apporté la paix entre les rachetés d'origine juive et gentile. Le mur mitoyen de clôture, dressé par la loi entre les Juifs et les nations, a été détruit pour les rachetés, à la croix (v. 14).
Dieu a lié étroitement les croyants des deux origines. Il les voit comme un nouvel homme. C'est le Christ et l'Assemblée. Lui est la Tête et tous les croyants sont les membres de son corps.
Le merveilleux message de la croix et ses glorieux résultats nous sont communiqués par la prédication d'instruments, c'est-à-dire d'hommes que le Seigneur remplit de son Esprit et qu'il utilise. Ayant cru à l'évangile, nous sommes ainsi ajoutés à l'Assemblée (Act. 2 : 4 7).
Le Seigneur Jésus ayant accompli son oeuvre de salut sur la croix, le voile du temple s'est déchiré (Matt. 27 : 51). Le chemin vers Dieu est désormais ouvert. Le Saint Esprit qui habite maintenant dans chaque croyant, nous donne la certitude que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8 : 16) et qu'en tout temps nous avons libre accès auprès du Père (Eph. 2 : 18).
Les derniers versets de ce chapitre 2 nous montrent l'Assemblée sous un double aspect. C'est d'abord un temple que Dieu construit lui-même en y ajoutant les rachetés, un à un, comme des pierres vivantes. Le Seigneur Jésus est la pierre d'angle de cet édifice et son fondement (v. 20), posé par les apôtres et les prophètes du Nouveau Testament dans toutes les Ecritures qui nous ont été transmises. Christ continue à construire cette maison spirituelle (1Pier. 2 : 5) jusqu'à sa très prochaine venue pour nous enlever auprès de lui (Mat. 16 : 18). Quand le dernier croyant sera ajouté, la construction sera achevée. Le deuxième aspect de cette maison est mentionné à la fin du verset 22. Les croyants sont édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l'Esprit (1 Cor. 3 : 16). La maison de Dieu est un lieu de bénédiction pour son peuple racheté et un témoignage vis-à-vis du monde environnant.