REVENEZ A MOI (1)
Histoire de Jérémie le prophète et des derniers rois de Juda
LES LECTEURS ROYAUX DE LA BIBLE
L'AUTEL DE JEROBOAM
LE PETIT REFORMATEUR
L'ECOLE DE DIEU
LA LEÇON DE COURAGE
LA LEÇON DE DILIGENCE
LA LEÇON D'HISTOIRE
LES LECTEURS ROYAUX DE LA BIBLE
Il y a bien longtemps, quand existait seulement un tout petit fragment de la Bible, Dieu donna des instructions spéciales pour qu'on la lise régulièrement. Il prévoyait le moment où son peuple serait fatigué d'être différent des autres nations et commencerait, comme elles, à désirer un roi (Deut. 17 : 14).
Dieu savait que seules des lois données par Lui pourraient apporter le bonheur et la prospérité au pays. Il dit donc à Moïse d'écrire un Livre contenant tous ses commandements, ses desseins et ses avertissements, et de le placer dans l'endroit le plus sûr, à l'intérieur du lieu très saint, à côté de l'arche (Deut. 31 : 26), afin qu'il ne s'égare jamais. Des copies du Livre furent exécutées pour l'usage journalier ; chaque roi devait aussi écrire pour lui une copie, la garder toujours avec lui, et y lire tous les jours de sa vie (Deut. 17 : 18-19).
Ces premiers lecteurs, quoique royaux, firent comme bien des lecteurs de la Bible aujourd'hui. Quelques-uns lisaient leur portion régulièrement, d'autres, de temps en temps, et certains même, pas du tout. Saül, par exemple, doit s'être couché bien souvent sans avoir ouvert le Saint Livre, tandis que David étudiait la sienne chaque jour, et la méditait pendant la nuit. Quant à Salomon, comme tant d'autres, il se mit d'abord à s'enquérir des pensées de Dieu avec zèle, puis, bientôt, avec indifférence.
Il n'est pas possible que Roboam et Jéroboam aient été des lecteurs assidus. La dernière chose dont Jéréboam se souciait était d'apprendre ce que Dieu avait dit. Il aimait faire des lois selon son « propre cœur » (1 Rois 12 : 33) et administrer son royaume à sa façon. Il méprisait toutes les ordonnances divines, fixait comme bon lui semblait les jours de fête et choisissait à sa guise les sacrificateurs et les lieux de culte, malgré l'enseignement de Dieu relatif à sa merveilleuse Demeure.
Un certain jour, l'orgueil de Jéroboam atteignit son comble. Sur l'autel qu'il avait établi selon ses pensées, il offrit, désobéissant à Dieu, l'encens de ses propres mains (1 Rois 13 : 1). Rien ne l'arrêtait dans sa mauvaise voie ; c'est ainsi qu'un péché en engendre un autre.
Voyez-vous Jéroboam, en ce jour mémorable, débout à côté de l'autel qu'il a dressé ? Un grand silence plane sur la foule. Chaque Israélite présent sait que son roi transgresse la loi divine. Mais le défi se lit sur son visage tandis qu'il saisit l'encensoir. Les sacrificateurs qu'il a établis ont immolé le sacrifice ; Jéroboam fait alors fumer l'encens ; puis il pose la main sur l'autel. Soudain, il recule. Car au même moment, une voix puissante retentit, faisant frémir tous les cœurs. « Autel, autel ! ainsi dit l'Eternel », crie le prophète de Dieu. Jéroboam devient pâle de colère. Qu'a donc à faire celui-ci à nous parler de Dieu ? pense-t-il en lui-même. Mais le prophète ne se soucie ni des regards furieux, ni des froncements de sourcils. « Voici, un fils naîtra à la maison de David ; son nom sera Josias, et il offrira sur toi les sacrificateurs des hauts lieux qui font fumer de l'encens sur toi, et on brûlera sur toi des ossements d’hommes » (1 Rois 13 : 2).
Tel était le message de Dieu envoyé des cieux pour dire qu'un jeune garçon, Josias, régnerait à Jérusalem, déterrerait les ossements des sacrificateurs impies et les brûlerait sur cet autel.
Les années passèrent et plus d'un petit garçon naquit à la maison de David ; pas un ne fut appelé Josias. Deux cent cinquante années s'écoulèrent, et Manassé (2 Rois 21 : 1-2), jeune homme impie, régnait à Jérusalem, surpassant en idolâtrie tous ceux qui l'avaient précédé.
Le temple de Salomon n'était plus un endroit sacré. Dans le parvis où Dieu voulait être adoré, Manassé éleva des autels au soleil, à la lune et « à toute l'armée des cieux » (v. 5). Mettant le comble à tous ses péchés, il plaça une image taillée, l’idole « qu’il avait faite », dans la maison de Dieu (v. 7).
On ne peut dire si le précieux Livre, écrit de la main de Moïse, était toujours à côté de l'arche. S'il s'y était trouvé, Manassé aurait certainement donné ordre de le détruire, ainsi que toutes les copies qu'on en avait faites.
Et Manassé versa aussi le sang innocent en grande abondance, d'un bout à l'autre de Jérusalem (v. 16). Ses victimes devaient être les fidèles qui suivaient encore l'Eternel et refusaient de renier son nom.
Dieu punit sévèrement Manassé ; il se repentit et s'efforça, mais en vain, de réparer tout ce qu'il avait fait.
Trois cents ans s'étaient écoulés depuis le jour où le prophète avait annoncé qu’un fils naîtrait à la maison de David. Enfin, le palais de Jérusalem fut rempli de joie ; un petit-fils, du nom de Josias, fut envoyé à Manassé, véritable consolation pour le vieillard repentant. Son propre fils Amon lui brisait le cœur, méprisant toutes ses exhortations à se détourner des idoles et à servir le vrai Dieu. Tous les espoirs du vieux roi se concentrèrent sans doute sur son petit-fils, objet constant de ses prières. On peut s'imaginer Josias, petit enfant, auprès de son grand-père, écoutant les histoires qui, par l'Esprit Saint, allaient droit à son cœur.
Certainement il n'était jamais fatigué d'écouter le récit du prophète criant contre l'autel, et ne pensez-vous pas qu'à la fin, il disait : « Encore ! », tout comme les enfants qui ne sont pas des princes ?
Il dut se sentir bien seul lorsque son grand-père mourut et fut enterré (v. 18). Etre héritier de la couronne ne lui apportait pas le bonheur. Car toutes les actions de son père outrageaient le Dieu d'amour que le petit prince recherchait lorsqu'il était encore un jeune garçon (2 Chr. 34 : 3).
Dieu avait donné à Josias un cœur sensible (2 Rois 22 : 19). Les idoles avaient rendu le cœur d'Amon cruel. Josias avait souvent vu dans la maison la cruauté de son père. Plus d'une fois, il avait entendu de la bouche des serviteurs avec qui il passait la plus grande partie de son temps, des paroles de révolte contre le roi. Peut-être, en grandissant au sein de tout ce mécontentement, n’avait-il pas remarqué que les menaces augmentaient d'une façon alarmante ; jusqu'au jour où, semblable au calme avant l'orage, un silence oppressant se mit à régner dans le palais. Soudain, la tempête de haine éclata avec furie.
L'enfant fut tout à coup effrayé par un bruit terrible. Un cri, des gémissements, et Josias n'avait plus de père. La révolte avait fait son œuvre meurtrière et le roi dont les idoles avaient endurci le cœur fut mis à mort par ses serviteurs, dans sa maison (2 Chr. 33 : 24).
Les mauvaises nouvelles se répandent rapidement. Les gens du pays envahirent bientôt le palais, tuant aussitôt tous les serviteurs. Une telle scène dut terrifier le petit prince.
Josias était alors âgé de huit ans (2 Rois 22 : 1), mais jamais plus il ne se sentirait enfant, après avoir vu la tombe dans le jardin d’Uzza où l'on enterra son père (2 Rois 21 : 26). L'esprit hanté par le souvenir du meurtre, le jeune garçon devinait-il que le jour de la mort d'Amon était aussi celui de son couronnement ? Quel choc pour son cœur aimant d'être entraîné hors du palais vers le temple profané !
La parole de l'Eternel, annoncé plus de trois cents ans auparavant, s'était accomplie : Josias était roi de Juda.
Le peuple avait couronné Josias, mais au fond, il ne l’aimait pas. Car les Juifs considéraient le fait d'être dominé par un jeune roi comme une preuve de la désapprobation divine (Ecc. 10 : 16). Parce que Saül les dépassait de la tête, ils l'avaient admiré. Cependant Josias devait être une bénédiction pour eux.
« Parce que l'Eternel aimait Israël à toujours, il t'a établi roi » (1 Rois 10 : 9), aurait-on pu dire de Josias avec raison. Dès le début de son règne, il décida dans son cœur de faire ce qui est droit aux yeux de l'Eternel.
Nous ne savons pas avec certitude qui fut le conseiller du petit garçon, probablement le grand sacrificateur Hilkija. Celui-ci avait sans doute crié : Vive le roi ! de tout son cœur, se réjouissant de voir monter sur le trône ce Josias promis depuis si longtemps.
Josias fut-il un des lecteurs royaux de la Bible ? Non. Comment l'aurait-il pu ? Bien que Manassé et Hilkija lui aient enseigné ce qu'ils savaient des lois de Dieu, ils n'avaient pas mis entre ses mains une copie des ordonnances de Moïse, car le Livre était perdu. Depuis quand ? On l'ignore. Ezéchias est le dernier roi à l’avoir possédé. En outre, Manassé avait certainement ordonné la destruction du Livre qui devait être conservé à côté de l’arche. Ainsi il avait probablement disparu depuis quelque cinquante ans.
Il est possible que Josias ait parlé à Hilkija du Livre perdu et se soit demandé s’il avait été préservé. Peut-être, un sacrificateur fidèle l'avait-il mis en sûreté et était-il mort sans avoir osé révéler la cachette de l'écrit. Dans tous les cas, Dieu savait où il se trouvait et pouvait ramener à la lumière le trésor perdu.
Hilkija s'entretenait du Livre disparu non seulement avec le roi, mais aussi avec son propre fils, Jérémie (Jér. 1 : 1), probablement un peu plus jeune que Josias.
Hilkija ne pouvait pas rester toujours à Anathoth, au sein de sa famille ; mais dès que son service à Jérusalem était terminé, il passait le plus de temps possible avec Jérémie pour lui parler de Dieu et répondre à toutes les questions dont son garçon l'assaillait au sujet du petit roi.
En grandissant, Jérémie put accompagner son père à Jérusalem. Là, les deux jeunes gens auront certainement fait connaissance. Ils avaient bien des intérêts communs. Certains traits de leur caractère étaient semblables. Tous deux étaient des serviteurs du Roi des rois et s'efforçaient d'obéir à chacun de ses commandements. Tous deux avaient un cœur sensible ; résolus et persévérants, ils étaient fermement attachés à leur principes. Cependant sur un point, ils différaient totalement : Josias était intrépide, ne craignant pas de défendre la bonne cause devant tous, tandis que Jérémie frissonnait sans doute à la seule idée d'agir comme Josias.
Bien souvent, ils doivent s'être dit l'un à l'autre : Si seulement nous avions le Livre de Dieu que Moïse a écrit, comme nous obéirions avec joie à tous les enseignements qu'il contient ! Privés du Livre, ils étaient comme des hommes marchant à tâtons dans la nuit ; ils agissaient aussi bien que possible selon leur connaissance des exigences de Dieu, connaissance, hélas ! bien faible.
Enfin, la douzième année de son règne, le roi se décida à mettre à exécution un vaste projet auquel il songeait depuis longtemps. Ce n’était rien de moins que de détruire toutes les idoles du pays (2 Chr. 34 : 3). Josias se mit en chemin avec une troupe de serviteurs. Jérémie ne se joignit pas à eux. Il resta tranquillement à la maison, heureux de pouvoir, dans la paix, s’instruire avec Dieu, reconnaissant de n’être qu’un garçon ignoré et non un champion de la vérité comme Josias. Pendant ce temps, le jeune souverain, inflexible, parcourait le pays en tous sens ; il renversait les idoles jusqu’à les réduire en poussière (v. 7). Dans tout le royaume, depuis longtemps, on n’avait vu chose pareille. De temps en temps, Hilkija recevait des nouvelles lui annonçant les succès du jeune roi si plein de courage ; il devait bien s’en réjouir avec Jérémie.
Jamais Jérémie n'oubliera le jour où il reçut sa première leçon à l'école de Dieu. Le matin même, il s'était réveillé un enfant timide ; le soir, il était devenu un messager courageux. Il se trouvait tout seul, en ce jour mémorable, quand Dieu lui parla. L'Eternel l'appela par son nom et lui révéla que, longtemps avant sa naissance, il avait été choisi pour porter un message divin à beaucoup de nations (Jér. 1 : 5).
Lorsque Jérémie entendit la voix de Dieu, il trembla. Il ne se réjouit pas de ce grand honneur, tellement le sentiment de son indignité l'écrasait. Comment oserait-il se lever devant ses amis et ses voisins, devant les vieillards, pour leur parler de leurs péchés ? Je ne peux pas, dit-il dans son cœur. Puis il s'écria : « Je ne sais pas parler ; car je suis un enfant » (v. 6). Jérémie ne réalisait pas que, justement, les enfants sont parfois les serviteurs que Dieu emploie pour son œuvre. Il n'a pas besoin des forts et des intelligents, mais seulement de ceux qui aiment faire sa volonté.
Lorsque Dieu veut se servir de grandes personnes pour son œuvre, il leur demande d'abord de devenir comme des enfants. Mais quand Il choisit des enfants, Il ne leur demande jamais d'être des grandes personnes. Ainsi, quand Jérémie objecta qu'il ne savait pas parler en raison de son jeune âge, Dieu lui répondit : « Ne dis pas : Je suis un enfant » (v. 7), et Il lui demanda simplement d’exécuter ses ordres, de prononcer les paroles qu'Il placerait dans sa bouche ; ainsi Jérémie n'aurait jamais à être en peine pour ses prédications.
Mais le jeune homme tremblait encore. Il prévoyait l'accueil que lui feraient les habitants du pays ; il voyait déjà leurs regards méprisants tomber sur lui. Quelle chose terrible de se présenter devant ces hommes et de leur dire en face : Dieu vous punira pour vos péchés. En effet, il est plus facile de critiquer les gens derrière leur dos que de leur dire ouvertement la vérité.
Dieu connaissait la frayeur du jeune garçon et, très tendrement, Il lui dit : « Ne les crains point » (v. 8a). Quand Dieu nous engage à prendre courage, non seulement Il dit : « Ne crains point », mais Il nous donne aussi des raisons d'avoir confiance.
Ecoutez plutôt ces deux encouragements qu'Il adressa à Jérémie. Voici le premier : « Car je suis avec toi » (v. 8b). N'est-il pas plus facile de surmonter une difficulté si quelqu'un est avec vous ? La seconde parole révéla à Jérémie que, non seulement le Dieu fort serait avec lui, mais que, désormais, un courage nouveau animerait son cœur : « Voici, j’ai mis mes paroles dans ta bouche » (v. 9).
Pour lui montrer quelle était la grandeur de la force dont il disposait pour se présenter devant les rois, les sacrificateurs et le peuple du pays (v. 18), Dieu lui fit voir trois choses, très puissantes. De chacune d'elles, Il dit : Regarde, je t'ai rendu aussi fort que cela.
Une « ville forte » aux murailles imprenables, se dressa devant ses yeux (Jér. 1 : 18). Dieu avait rendu Jérémie aussi puissant que cette forteresse.
Une « colonne de fer » s'éleva ensuite au-dessus de lui ; rien ne semblait pouvoir jamais l'ébranler. Le garçon timide apprit alors que Dieu le rendrait aussi résistant que ce pilier de fer.
Enfin, des « murailles d'airain » l'entourèrent. Hautes, massives, indestructibles. Il regarda tout autour de lui, émerveillé, il n'y avait pas un défaut à ce rempart étincelant. L’Eternel lui disait ainsi : Personne ne te tuera, Jérémie, malgré tous leurs efforts, « car moi je suis avec toi… pour te délivrer » (v. 19).
Désormais, le « Je ne peux pas » du jeune garçon devint un « Je peux » (Phil. 4 : 13) devant chaque difficulté. Dieu le fortifia, le maintint ferme et fut comme une muraille autour de lui, selon sa promesse. « L'Eternel est autour de son peuple » (Ps. 125 : 2), murmura une voix puissante.
Mais d'autres leçons restaient à apprendre. Jérémie se mit à regarder attentivement ce que Dieu lui montrait. « Que vois-tu, Jérémie ? » (Jér. 1 : 11), fut la question. Devant lui se dressait un morceau de bois, long comme une canne, mais, chose remarquable, il était couvert de fleurs roses et d'amandes. « Je vois un bâton d'amandier », répondit Jérémie.
Réfléchissez à la signification que devait avoir ce bâton en fleur pour ce jeune descendant d'Aaron. Sa mémoire se reporta aussitôt au récit des douze verges sèches, portant chacune un nom, le jour où Dieu avait dit que la verge de l'homme qu’il avait choisi bourgeonnerait et produirait du fruit (Nom. 17). Ainsi cette vision rappela à Jérémie que Dieu l'avait choisi, tout comme Aaron, pour un service spécial.
Mais le bâton signifiait plus encore, et pour que Jérémie comprenne et se souvienne toujours de cette seconde et importante signification, Dieu la lui expliqua.
Un des premiers arbres à fleurir est l'amandier. Il n'attend pas l'été, mais semble impatient de revêtir sa parure pendant que l'hiver est encore là. Ces fleurs précoces enseignaient donc la diligence. Il fallait porter le message de Dieu promptement. Il n'y avait pas de temps à perdre, car le châtiment s'avançait rapidement, à moins que le peuple ne se repente. C'est ainsi que Jérémie apprit une nouvelle leçon : il devait se mettre à l’œuvre tout de suite, car Dieu « veillait » sur sa parole et ne manquerait pas de l’exécuter bientôt (Jér. 1 : 12).
LA LEÇON D'HISTOIRE
Cependant une autre leçon lui était encore nécessaire pour saisir la portée de son message. Du bois, brûlant sous un chaudron, lui apparut ensuite.
« Que vois-tu maintenant, Jérémie ? » (Jér. 1 : 13), lui demanda son divin Maître d'école. « Un pot », dit Jérémie. Pas de belles fleurs cette fois, mais un vilain chaudron noir, dont le contenu cuisait à gros bouillons au milieu d'épais nuages de fumée. Le jeune homme avait bien souvent observé de semblables chaudrons. Mais celui-ci avait une signification spéciale ; avec étonnement, Jérémie s'aperçut que le pot mal équilibré allait basculer ; et avant que la flamme ne baisse, le contenu bouillant risquait fort de se répandre sur tout le terrain environnant. Il remarqua que le chaudron penchait vers le sud. Que voulait dire cela ? Jérémie ne fut pas laissé à lui-même pour trouver la solution : Dieu la lui donna.
Cette coulée bouillante débordant du chaudron dans la direction du sud, représentait le châtiment terrible qui allait venir sur le pays de Juda : « Du nord, le mal fondra sur tous les habitants du pays » (v. 14). Jérémie savait très bien que le nord, c'était l'Assyrie et Babylone, et le sud : Juda. Il saisit alors quel message il devait proclamer : à cause de l'idolâtrie de Juda qui avait abandonné le vrai Dieu (v. 16), un ennemi s'emparerait de Jérusalem et emmènerait les Juifs en captivité. Cet ennemi viendrait du nord, de Babylone. Il apprit aussi que le pot n'ayant pas encore débordé, un répit était accordé au peuple pour se repentir. Il pourrait éviter de cette façon le malheur qui le menaçait.
La vision du pot bouillant resta à jamais gravée dans la mémoire du prophète.
Voici ce que Jérémie avait appris de ces premières leçons :
- Dieu l'avait choisi comme son messager.
- Dieu l'avait rendu fort.
- Il n'y avait pas de temps à perdre.
- Israël pouvait encore se repentir.
D’après Lettice Bell – « The boiling cauldron »
A suivre