Le « pourquoi » des trois heures sombres
Un voile obscur, impénétrable,
Glace les hommes de terreur ;
D'un jugement inexorable
Il est le signe précurseur.
Et tout être vivant frissonne,
En son âme impressionné,
Quand un cri déchirant résonne :
Le cri du Juste abandonné.
Ce cri, mon cœur a pu l'entendre,
Il y reste toujours gravé ;
A mon âme il a fait comprendre
« Pourquoi », Jésus, tu m'as sauvé.
Le châtiment dont Dieu t'accable,
Rien en Toi ne l'a mérité ;
Mais il délivre le coupable
Des peines de l'éternité.
Divin Sauveur, en ta présence,
Le racheté crie à son tour :
« POURQUOI ! POURQUOI ! tant de souffrance ? »
C'est le mystère de l'amour.
Ici-bas, Jésus, je t'adore ;
Si tu souffris, ce fut pour moi.
Là-haut, je saurai mieux encore
Ma part au douloureux « POURQUOI ».
M. Koechlin – « Messager évangélique » (1937 p. 144)