« Fais attention à toi-même »
Où en sommes-nous réellement ?
Soyons avertis !
N'est-il pas temps, amis croyants, que nous prenions sérieusement à cœur cette exhortation de Paul à Timothée (1 Tim. 4 : 16) ?
Par un effet de sa merveilleuse grâce et de sa miséricorde, Dieu nous a donné à connaître plus d'une vérité qui avait été perdue de vue pendant longtemps. Nous savons que nos péchés sont maintenant pardonnés et ôtés pour toujours et que Dieu nous a justifiés. Nous savons que nous avons la vie éternelle dans le Fils de Dieu. Que n'auraient pas donné plusieurs de nos ancêtres pour posséder l'assurance de ces bénédictions sans prix, que chacun connaît parmi nous ?
Nous savons de plus que l'Esprit Saint habite en nous et que nous sommes ainsi unis au Seigneur Jésus Christ comme membres de Son corps. Nous savons que la faveur dans laquelle nous sommes maintenant et la gloire future qui nous recevra bientôt ne peuvent être mesurées que par l'étendue des délices que le Père a trouvées pour son cœur dans la Personne et l'œuvre de son Fils bien-aimé. Et nous savons que Jésus va venir pour nous prendre à Lui, et qu'alors son cœur sera satisfait et notre joie accomplie pour toujours.
Je dis que nous savons ces choses et, par cela, j'entends qu'elles sont couramment présentées parmi nous et que les croyants sont familiers avec ces vérités en tant que doctrines. Mais où sont la piété pratique, le zèle, le dévouement, l'exercice de la vigilance et de la prière qui devraient être le résultat d'une connaissance si grande et d'une bénédiction aussi riche que celle-là ?
Où en sommes-nous réellement ?
Ne nous rencontrons-nous pas pour lire la Parole, pour prier et même pour rompre le pain, dans une voie qui est souvent celle d'un formalisme froid, sans que soient éveillées et ouvertes dans nos cœurs, par la puissance de l'Esprit Saint, les sources de la louange, de la prière et de l'adoration ? N'en est-il pas aussi de même de nos moments de prière et de méditation dans le particulier, si même de tels moments ne sont pas tout à fait négligés ?
N'y a-t-il pas parmi nous une terrible indifférence à l'égard des intérêts de Christ ? Avons-nous, pour la bénédiction des autres, le même désir que celui de l'apôtre qui pouvait dire : « Je suis devenu tout cela pour tous, afin que de toute manière j'en sauve quelques-uns » (1 Cor. 9 : 22) et puis : « Et moi, très volontiers, je dépenserai et je me dépenserai moi-même entièrement pour vos âmes, même si, vous aimant beaucoup plus, je devais être moins aimé » (2 Cor. 12 : 15). Lorsque nous parlons à d'autres chrétiens, ne sommes-nous pas souvent davantage occupés à prouver qu'eux ont tort et que nous avons raison, plutôt qu'à leur communiquer quelque chose qui sera pour leurs âmes un encouragement et une bénédiction ? Et n'y a-t-il pas parfois de notre côté quelque présomption, un esprit de supériorité qui agit à l'encontre de ce que nous disons ?
Que ce serait triste, frères et sœurs bien-aimés de Dieu, si nous ne devenions rien de plus qu'une secte, avec une théologie magnifique, correcte et scripturaire, mais froide et sans vie ! Le dessein principal de l'Ennemi, de nos jours, est d'abaisser la révélation bénie de la volonté de notre Père et d'en faire une théorie qui peut être discutée et sur laquelle on peut raisonner et controverser.
En toute affection et sérieux, laissez-moi vous demander : Réalisez-vous la plénitude de joie présente, l'ineffable paix, toute la puissance de la prière, l'adoration et le témoignage, l'abondante espérance, qui sont les fruits résultant du fait d'être « rempli de l'Esprit » ? Connaissez-vous ces choses ? Etes-vous habituellement dirigé, actionné et rempli par le Saint Esprit de Dieu ?
Si votre âme n'est pas libre et heureuse dans l'amour de Christ réalisé, si vous ne marchez pas, au plus profond de votre cœur, en communion avec le Père et le Fils par la puissance du Saint Esprit, ne souffrez pas que l’Ennemi vous trompe en vous faisant croire que vous êtes en train de devenir plus intelligent. Vous comprenez les vérités concernant l'Eglise peut-être beaucoup mieux qu'il y a cinq ans ; mais Christ est-il devenu plus précieux à votre cœur ? Avez-vous davantage de bonheur et de joie à penser à Lui et à parler de Lui ? Vous pouvez être plus avancé en intelligence, mais votre affection est-elle plus profonde, plus réelle qu'elle ne l'était lorsque vous avez appris pour la première fois qu'Il vous aimait et qu'Il s'était donné Lui-même pour vous ? Votre cœur brûle-t-il avec l'ardeur et la ferveur du premier amour, dont le seul souvenir vous est encore si précieux ? Souvenez-vous de l'appel qu'Il adressa à l'assemblée d'Ephèse, si douée et si avancée : « Mais j'ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour » (Apoc. 2 : 4). Qu'est-ce que la valeur d'une plus grande somme d'intelligence concernant Sa Personne et Son œuvre, si cette connaissance est acquise aux dépens de notre affection qu'Il apprécie tant ?
Et, pour ce qui concerne Sa venue, désirez-vous ardemment entendre Sa voix et voir Sa face, et ce désir s'approfondit-il et pénètre-t-il votre vie chaque jour de plus en plus ? Vous pouvez être correct et orthodoxe à l'égard de la doctrine de la venue du Seigneur, mais permettez que je vous demande : Est-ce une espérance que vous chérissez chaque jour et dont vous attendez l'accomplissement à chaque heure ? Est-ce seulement une doctrine que vous maintenez, ou sa puissance vous tient-elle et vous embrasse-t-elle puissamment, vous séparant pratiquement de ce « présent siècle mauvais » (Gal. 1 : 4) et occupant vos pensées de la Personne qui va revenir ?
Que par dessus les disputes de langues qui prédominent et au milieu de l'indifférence générale, nous puissions entendre, en ce moment critique et solennel, le cri qui retentit du ciel avec puissance et pénètre dans les profondeurs de toute âme rachetée : « Voici l'époux ; sortez a sa rencontre ! » (Matt. 25 : 6).
D’après C-H. Mackintosh – « Messager évangélique » (1937 p. 195-198)