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Le creuset où l’on affine l’or

 

« Ote de l’argent les scories, et il en sortira un vase pour l’orfèvre » (Prov. 25 : 4).

Ce verset nous donne une idée de l'utilité de l'épreuve pour Dieu car, quand quelqu'un est amené au Seigneur, il reste encore beaucoup à faire en lui. Pour ce qui concerne les conseils de Dieu à son égard, quant à sa position, il est parfait en vertu de l'œuvre de Christ, mais, s'il s'agit de sa responsabilité et de la pratique, n'y voit-on pas beaucoup de « scories », pour employer le langage de la Parole ? De plus ce Dieu fidèle veut se servir de vases à honneur et sanctifiés pour Lui. Serait-Il donc moins sage que les hommes qui soumettent les précieux métaux au creuset pour en tirer un grand profit ?


Diverses images employées dans la Bible pour représenter l’épreuve

L'épreuve, dans l'Ecriture, est symbolisée de plusieurs manières. Elle est présentée sous l'image de grosses eaux qui semblent vouloir submerger et engloutir l'enfant de Dieu (Ps. 42 : 7 ; Jon. 2 : 4 ; Ps. 69 : 1…) ; mais nous n'avons rien à craindre dans de tels moments. Dieu nous donne de précieux encouragements : « Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi » (Es. 43 : 2).
            Il y a aussi les vents contraires qui soufflent parfois avec une extrême violence contre notre frêle esquif pour enrayer notre avance vers la rive bienheureuse ; ces vents nous parlent de l'effort de Satan et nous savons comment il a souvent déchaîné les éléments contre l'Eglise dans tous les âges de son histoire ; mais n'oublions pas que le Fils de Dieu est avec nous dans la nacelle et qu'Il a dit : « Passons à l'autre rive » (Marc 4 : 35).
            Pour enlever les scories, il faut le feu qui consume et ce feu sera plus ou moins intense selon que l'affineur le trouvera bon. Ce qu'il est précieux de savoir, c'est que le divin opérateur est assis auprès du creuset et le surveille avec soin (Mal. 3 : 3). Heureux sommes-nous quand nous avons compris que ce travail, tout cruel qu'il paraisse à la chair, concourt à notre bien et à la gloire de Dieu ; « Il m'éprouve », dit Job, « je sortirai comme de l'or » (23 : 10). Le patriarche voyait déjà les beaux résultats de l'épreuve alors qu'il y était en plein, et quelle épreuve fut la sienne ! Oui, Dieu veut faire une œuvre d'épuration en nous, enlever les « scories », c'est-à-dire tout ce qui se rattache à la vieille nature ; et combien en sont précieux les effets dans le temps présent : foi consolidée, connaissance plus intime de notre Père, de sa fidélité, de son secours... Et plus tard, cette épreuve de la foi se trouvera être « un sujet de louange, de gloire et d'honneur, dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 7) ; c'est là que nous verrons dans la pleine lumière tous les motifs secrets de Celui qui nous y aura fait passer et nous aurons des sujets de bénir la sagesse d'un Père qui aura travaillé en vue de notre plus grand bien.


L’épreuve du croyant, « bien plus précieuse que celle de l’or qui périt »

Dieu a toujours en vue la formation et la bénédiction de ceux qui Lui appartiennent dans ce monde. Bienheureux ceux qu'Il a fait passer par l’épreuve et qui demeurent fidèles jusqu'au bout ; elle peut être indispensable au croyant, « nécessaire », dit l'apôtre Pierre dans son épître (1 Pier 1 : 6). David, dans le creuset pendant sa vie vaut mieux que Salomon dans la prospérité ; la fin de vie du premier est majestueuse comme un coucher de soleil ; celle du dernier ressemble à la fin d'un triste jour qu'aucun rayon ne vient éclairer.
            Rappelons-nous aussi, bien-aimés, qu'il n'y a que le métal précieux qui passe par le creuset ; l'épreuve ne s'adresse qu'aux enfants de Dieu et, si le feu devient intense, si la fournaise augmente en degrés, ne craignons pas ; l'expérience des trois jeunes Hébreux (Dan. 3) nous donne la certitude que nous ne sommes pas seuls dans le brasier, mais Celui qui a été en détresse avant nous est avec nous dans les moments où l’épreuve est la plus intense.

            Qu'il me faille affronter tourments, combats, épreuves,
                        Passer par le creuset où l'on affine l'or,
                        Entrer dans la fournaise ou traverser les fleuves,
                        Il reste mon Sauveur, mon guide, mon trésor.

Parfois, quand l'ennemi réussit à tirer une flèche empoisonnée dans notre cœur, nous pourrions, en nous comparant aux autres hommes, leur porter envie parce que tout va bien pour eux ; c'est ainsi que pour un moment a raisonné Asaph (Ps. 73 : 3). Mais l'apôtre nous dit ceci : « Ne trouvez pas étrange le feu ardent qui est au milieu de vous, qui est au milieu de vous pour vous éprouver, comme s'il vous arrivait quelque chose d'extraordinaire » (1 Pier. 4 : 12) ; c'est comme si l'apôtre nous disait : Ce feu auquel Dieu vous soumet est une chose normale, car vous ne pouvez pas en être exempts. Un autre homme de Dieu a dit : «  Par ces choses on vit, et en toutes ces choses est la vie de mon esprit » (Es. 38 : 16).
            Le jour vient où nous saurons donner pleinement raison à ce Dieu fidèle et nous lui dirons avec le résidu futur « Peuples, bénissez notre Dieu, et faites entendre la voix de sa louange. C'est lui qui a conservé notre âme en vie, et il n'a pas permis que nos pieds fussent ébranlés. Car, ô Dieu! tu nous as éprouvés, tu nous as affinés comme on affine l'argent... nous sommes entrés dans le feu et dans l'eau, et tu nous as fait sortir dans un lieu spacieux » (Ps. 66 : 8-12).

 

D’après un article paru dans le « Messager évangélique » (1937  p. 300-303)