Tout près de la maison du Père
Voici une lettre adressée par un serviteur âgé (W. T. P. Wolston – 1840-1917) à un autre serviteur ; celui qui l’a écrite a été retiré de la terre pour être dans la présence du Seigneur deux jours seulement après son ami.
Frère bien-aimé,
C’est votre « compagnon de souffrance » qui vous envoie, dans votre faiblesse, quelques lignes d’affectueuse sympathie, depuis son propre lit de langueur. Je suis peiné d’avoir appris que vous souffrez beaucoup. Le Seigneur m’a épargné à cet égard jusqu’à maintenant, et je Le prie d’atténuer votre souffrance. « Dieu est amour » et Il ne change pas. Dites-le, je vous prie, de ma part, à votre chère épouse.
Je suis cloué au lit sauf si l’on peut me conduire, par beau temps, au jardin dans un fauteuil roulant, ou occasionnellement à une réunion d’évangélisation, un dimanche soir, à condition qu’elle ait lieu au rez-de-chaussée ! Mais bientôt « je monterai » pour ne plus redescendre, jusqu’au jour où le Seigneur viendra revendiquer ses droits sur cette scène où Il a été rejeté. « Viens, Seigneur Jésus ! », pouvons-nous répéter de tout notre cœur. Ce sera si précieux de pouvoir enfin Le voir face à face.
En attendant, soyons occupés de Lui et saisissons l’occasion de parler de Lui. C’était autrefois le désir exprimé par Joseph, un beau type de Christ. Il aurait voulu que l’un de ceux qui étaient en prison avec lui et allait être libéré, se souvienne de lui. N’agissons pas comme ce chef des échansons, dont il est dit : « Il ne se souvint pas de Joseph et l’oublia » (Gen. 40 : 23). C’est une triste figure de ce qui se passe parfois dans nos cœurs.
Vraiment, je suppose que la fin du voyage est proche pour nous deux. Il se peut toutefois que vous me précédiez un peu, et ainsi vous pourrez m’attendre au but céleste. Par grâce, une merveilleuse grâce, je serai là et vous aussi, cher frère. Nous avons goûté ensemble une douce communion le long du chemin, mais tout sera plus doux dans la « maison du Père » (Jean 14 : 2-3).
Que Dieu veuille dans sa bonté vous être grandement en aide et vous encourager dans votre faiblesse, vous soutenir jusqu’à la fin du chemin et que celle-ci soit très heureuse. Ceux qui nous ont connus demandent alors souvent : « A-t-il eu un départ lumineux ? ». Au fond, c’est de peu d’importance. « Sa vie a-t-elle été lumineuse ? », est la bonne question. Et, Dieu en soit béni, tel a été le cas, en ce qui vous concerne ainsi que votre épouse, une « aide » qui vous correspond. Par votre exemple, vous avez été en secours, tous les deux, à plusieurs personnes.
Vous pourrez dire à votre chère femme, comme Jacob au moment de quitter les siens : « Voici, je meurs ; et Dieu sera avec vous » (Gen. 48 : 21). Ce sont de belles paroles pour un lit de mort.
Quelqu’un demanda un jour à un frère écossais âgé : « Aimeriez-vous plutôt vivre ou mourir ? ». Il répondit : « C’est de peu d’importance, car si je vis, Christ sera avec moi, et si je meurs, je serai avec Lui ». C’est une bonne réponse, ne trouvez-vous pas ?
Votre toujours affectionné en Christ
W.T. P. Wolston