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LES EPITRES DE JEAN (13)

Troisième épître de Jean : Aide et entrave
               Introduction (v. 1, 2)
               Gaïus, un exemple à imiter (v. 3-8)
               Diotrèphe, un contre-exemple à éviter (v. 9-10)     
               Démétrius, un autre exemple à imiter (v. 11-12)     
               Salutations de clôture (v. 13-15)

 

 Troisième épître de Jean : Aide et entrave

Introduction
(v. 1, 2)

 

En dépit de sa brièveté, cette troisième lettre de l’apôtre Jean, comme les deux premières, est d’une grande importance pour nous. Elle montre comment la vérité divine doit nous diriger dans toutes les circonstances de la vie courante.
            Le destinataire est un croyant nommé Gaïus, auquel l’apôtre Jean se présente de nouveau comme un ancien (2 Jean 1) (et non un vieillard) et qu’il assure de son amour dans la vérité (v. 1). Son souhait concerne à la fois la santé physique et la santé spirituelle de Gaïus. L’apôtre ne limite donc pas ses souhaits au plan spirituel, mais descend avec beaucoup de grâce au niveau des circonstances de la vie quotidienne du croyant. Paul agit de même lorsqu’il s’intéresse à la nourriture de son enfant Timothée (1 Tim. 5 : 23).
            Quant à nous, ne sommes-nous pas souvent enclins à prendre soin de notre corps plus que de notre âme ? L’apôtre Paul déclare à Timothée que l’exercice physique est utile à peu de chose, mais que la piété est utile à toutes choses (1 Tim. 4 : 8). Plus encore, si l’homme extérieur dépérit, l’homme intérieur peut être renouvelé (2 Cor. 4 : 16).


Gaïus, un exemple à imiter (v. 3-8)

            • Marcher dans la vérité (v. 3-4)

Dès le début de sa troisième lettre, et comme dans la seconde épître, Jean reprend le sujet si important de la vérité, mentionnée de nouveau six fois.
            Gaïus croissait dans la grâce et dans la vérité. Il ne se contentait pas d’étudier et d’enseigner la vérité, mais il y marchait, de sorte que tout son comportement était un témoignage à la vérité, comme à l’amour (v. 6). Une vérité n’est connue que si elle est vivante dans notre vie quotidienne ; autrement, elle est morte.
            L’apôtre s’en trouvait « beaucoup réjoui » (v. 3). Dans la deuxième épître, il avait déjà dit qu’il s’était beaucoup réjoui d’avoir trouvé des enfants de la dame élue qui marchaient dans la vérité (2 Jean 4). Mais Jean va maintenant encore plus loin : il déclare que la marche dans la vérité de ses enfants (dans la foi) constitue la plus grande de ses joies (v. 4). Quel touchant appel pour nous à imiter de semblables exemples, pour la joie de ceux qui paissent le troupeau de Dieu (1 Pier. 5 : 2), et surtout pour celle de Christ lui-même ! Le psalmiste autrefois plaçait Jérusalem au-dessus de la première de ses joies, lors même que le peuple de Dieu était captif à Babylone (Ps. 137 : 6). En marchant dans la vérité au milieu d’un monde de mensonge, nous pourrons, dans notre faible mesure, remplir la mission de l’assemblée, qui est la colonne et le soutien de la vérité (1 Tim. 3 : 15), et ainsi réjouir le coeur de Christ, le chef de l’assemblée.
            L’expression « rendre témoignage à ta vérité » (v. 3) signifie que l’apôtre rend témoignage que Gaïus est fidèle à la vérité. La marche de Gaïus était tellement conforme à la vérité que celle-ci devenait sienne : il se l’appropriait par sa conduite fidèle. Christ est la vérité, en plénitude (Jean 14 : 6). Il déclarait la vérité sur toutes choses, et la vérité est en Lui (Eph. 4 : 21). En manifestant la vérité dans sa vie pratique, Gaïus marchait donc sur les traces de Christ. Déjà présentée dans la première épître, en rapport avec l’amour, comme une preuve de la vie divine (1 Jean 2 : 6), cette identité de marche entre Christ et les siens, est ici associée à la vérité, c’est-à-dire à la lumière. Ceci nous met en relation avec la nature même de Dieu, qui est amour (1 Jean 4 : 8, 16) et lumière (1 Jean 1 : 5). La pleine révélation de cette nature divine est dans l’homme Christ Jésus qui nous a apporté la grâce et la vérité (Jean 1 : 17).
            Pour le croyant, il n’est pas possible de manifester l’amour de Dieu en dehors d’une vie de lumière et de vérité. Les relations naturelles doivent s’effacer devant les relations fraternelles entretenues dans l’amour, la vérité et la foi. La marche dans la vérité est inséparable de la dépendance, de l’humilité et de la confession de nos fautes. C’est seulement ainsi que nous pouvons aimer nos frères selon Dieu.

            • La conduite à l’égard des fidèles serviteurs du Seigneur (v. 5-8)

En marchant dans la vérité et dans l’amour, Gaïus avait aidé les serviteurs du Seigneur, et avait ainsi pris part à l’évangile (Phil. 1 : 5) et coopéré avec la vérité (v. 8).
            Gaïus recevait dans sa maison ceux qui étaient « sortis pour le Nom » (v. 7), c’est-à-dire pour le nom du Seigneur. Son service d’hospitalité s’accomplissait non seulement envers des frères d’origine juive (qui lui étaient connus) mais aussi envers des serviteurs venant des nations (des « étrangers », qu’il ne connaissait pas). Gaïus était fidèle en agissant ainsi. Ce n’est pas la nationalité, la race ou l’origine d’un frère qui le recommande, mais le Seigneur seul (2 Cor. 10 : 18). La pierre de touche pour reconnaître les vrais serviteurs du Seigneur est leur marche dans la vérité. Dès lors, nous devons les accueillir (v. 8), comme si nous recevions Christ lui-même, qui a dit à ses disciples : « Qui vous reçoit me reçoit » (Matt. 10 : 40).
            Il ne s’agit pas d’une simple suggestion de la part de l’apôtre, mais d’un ordre, donné aussi impérativement que celui de ne pas saluer les faux docteurs (2 Jean 10). Le contraste et la similitude entre ces deux injonctions sont remarquables. Dans les deux cas, la vérité est en jeu. Avec la même énergie, nous devons donc, d’un côté, recevoir les serviteurs fidèles, et de l’autre, rejeter les serviteurs infidèles, les apostats et les séducteurs. Recevoir les premiers implique de les « accompagner d’une manière digne de Dieu » (v. 6). En agissant ainsi, nous montrerons une marche chrétienne à la gloire de Dieu. On notera la délicatesse des serviteurs du Seigneur, désirant « ne rien recevoir de ceux des nations » (v. 7) pour maintenir « l’évangile exempt de frais » (1 Cor. 9 : 18). De toute manière « il est plus heureux de donner que de recevoir », selon la parole même du Seigneur Jésus (Act. 20 : 35).

Diotrèphe, un contre-exemple à éviter (v. 9-10)

Dans un rassemblement local (que la lettre de Jean ne précise pas, probablement différent de celui auquel se rattachait Gaïus), un homme, Diotrèphe, causait beaucoup de trouble. Probablement différent de celui auquel se rattachait Gaïus, mais où se trouvait Démétrius. Si les trois frères se rattachaient au même rassemblement, la conduite noble de Gaïus est digne de remarque. Si Gaïus et Démétrius marchaient dans la vérité, au contraire, Diotrèphe, entraîné par son orgueil, ne faisait que du mal. Tout son comportement était celui de la chair, qui cherche toujours à se mettre en avant. Déjà au temps de l’apôtre Jean, le déclin se manifestait donc au sein du témoignage du Seigneur sur la terre. Les fausses doctrines (deuxième épître) et l’esprit de domination du cléricalisme (troisième épître) sont particulièrement nommés comme les dangers les plus graves.

            • La triste conduite de Diotrèphe

Diotrèphe s’était élevé à la première place dans l’assemblée locale et prétendait la conserver. Ainsi, il s’opposait aux frères engagés au service du Seigneur et s’en prenait même à ceux qui les recevaient, allant jusqu’à chasser ces derniers de l’assemblée. Triste tableau, bien trop souvent répété depuis dans l’Eglise ! Il est important de garder la vérité, et d’y marcher (2 Jean 4) ; mais l’esprit d’humilité pour le faire ne l’est pas moins, comme le montre le contre-exemple de Diotrèphe.
            En fait, Diotrèphe usurpait la place du Seigneur, qui seul est digne d’occuper la première place (Col. 1 : 18), à la fois dans le cœur de ses rachetés et dans l’assemblée. Diotrèphe cherchait à « dominer sur des héritages », en oubliant que le troupeau ne lui appartenait pas : il est celui du souverain Pasteur (1 Pier. 5 : 3-4). Le motif profond de la conduite de cet homme était l’orgueil.
            Le Seigneur avait souvent mis en garde les disciples contre le danger de l’orgueil et de la soif du pouvoir, les racines du cléricalisme. Lui, Seigneur de gloire, Maître de tout et sur toutes choses, était débonnaire et humble de cœur (Matt. 11 : 29). Esclave volontaire, il n’était pas venu pour être servi, mais pour servir (Matt. 20 : 28 ; Marc 10 : 45). Au cours du dernier souper, face à ses disciples qui se disputaient la première place, Jésus leur avait rappelé une dernière fois qu’il était au milieu d’eux comme celui qui sert (Luc 22 : 25-27).
            Ainsi, rappelons-nous que l’œuvre est toujours celle du Seigneur. Et s’il désire employer les croyants pour son service, c’est « une miséricorde » qui leur est faite (1 Tim. 1 : 13), bien propre à les maintenir dans l’humilité et le jugement de soi. Un frère, si doué soit-il, n’a pas d’autorité par lui-même. Christ est le Seigneur de chaque croyant et le Chef (la Tête) du corps, de l’assemblée.

            • L’apôtre Jean et Diotrèphe

Diotrèphe rejetait aussi l’apôtre qui risquait de lui porter ombrage dans la position de domination qu’il s’était attribuée. En outre, il se laissait aller à la médisance et à la méchanceté vis-à-vis de Jean. Que fait l’apôtre ? A l’image de son maître, il ne se venge pas lui-même (Rom. 12 : 19 ; 1 Pier. 2 : 23), sans pour autant rester indifférent à une situation qui déshonorait le Seigneur. Jean ne s’adresse pas à Diotrèphe directement : il avait écrit à l’assemblée à laquelle Diotrèphe se rattachait, et il en informait Gaïus, croyant fidèle ayant une responsabilité particulière.
            Lorsque Jean reviendrait au milieu de cette assemblée, il manifesterait son autorité apostolique pour rétablir l’ordre. En attendant, il se garde d’intervenir directement dans la vie du rassemblement local. En effet, le Seigneur délègue son autorité aux deux ou trois réunis comme corps en assemblée (Matt. 18 : 18), et non pas à un croyant individuellement, fût-il apôtre.


Démétrius, un autre exemple à imiter (v. 11-12)

Tout croyant est invité à ne pas imiter le mal, mais à imiter le bien. Comme souvent, l’apôtre remonte ici à la source même des actes. Faire le bien, c’est manifester que l’on est de Dieu, car tout bien est un fruit de la vie divine dans le croyant. Au contraire, celui qui fait le mal prouve qu’il n’a pas vu Dieu.
            La conduite de Démétrius était connue de tous. En propageant la vérité, il avait contribué à son affermissement en ceux qui avaient bénéficié de son service. En conséquence, la vérité elle-même rendait témoignage à Démétrius. L’apôtre était heureux de le confirmer par son propre témoignage, qui était vrai.
            Ce triple témoignage de la vérité, donné par des croyants, par la vérité elle-même et par l’apôtre, sur un serviteur du Seigneur est remarquable, au temps du déclin de l’Assemblée sur la terre, lorsque si souvent « la vérité a trébuché sur la place publique » (Es. 59 : 14-15).


Salutations de clôture (v. 13, 15)

Cette troisième lettre se termine d’une manière semblable à la deuxième. Comme avec la dame élue et ses enfants, l’apôtre souhaitait voir Gaïus face à face pour s’entretenir avec lui d’une manière plus libre que par écrit. Nous sommes néanmoins reconnaissants que l’Esprit de Dieu ait consigné dans le canon des Ecritures inspirées ces courts messages de l’apôtre, si utiles à la fin de la marche de l’Assemblée sur la terre.
            L’apôtre termine sa salutation de paix en mentionnant les croyants comme des « amis », qu’il désire saluer « chacun par son nom », dans une affection précise et véritable. Cette appellation « d’amis » ne se trouve qu’ici dans les épîtres du Nouveau Testament. Mais elle a été sur les lèvres de notre bien-aimé Sauveur, pour parler à ses chers disciples, et à ceux qui viendraient à croire en lui par la parole des apôtres :
                    –  « Personne n’a un amour plus grand que celui-ci : que quelqu’un laisse sa vie pour ses amis » ;
                    –  « Vous êtes mes amis, si vous faites tout ce que moi je vous commande » ;
                    –  « Je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai entendu de mon Père » (Jean 15 : 13-15).

Ainsi, les « amis » du Seigneur ont Christ comme Sauveur ; ils sont placés au bénéfice de sa mort expiatoire ; ils sont obéissants à sa Parole et à ses commandements et sont introduits dans l’intimité des pensées du Père révélées par le Fils de son amour.
            Que la méditation attentive de ces trois épîtres, écrites par l’apôtre de l’amour, nous fasse croître dans la réalisation pratique de la position privilégiée d’amis du Seigneur de gloire, celui qui n’a pas honte de nous appeler ses frères !

« Il est tel ami plus attaché qu’un frère » (Prov. 18 : 24).

 

D’après  « Sondez les Ecritures » (vol. 14)