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Question à propos de 1 Jean 2 : 27
« Vous n'avez pas besoin que personne vous enseigne »

 
            Quelques mots sur la structure du chapitre semblent nécessaires avant d'aborder la question. Depuis le verset 13, l'apôtre s'adresse à trois classes différentes de personnes, qui dans leur ensemble comprennent tous les croyants, mais qui, prises séparément, servent à faire ressortir les degrés différents que l'on rencontre chez les chrétiens, ou bien les étapes successives de la vie spirituelle à mesure qu'elle se développe.
            Ces trois classes sont les « pères », les « jeunes gens » et les « petits enfants ». Elles sont toutes mentionnées dans le verset 13, où nous trouvons les premiers caractères qui servent à les distinguer. Puis l'apôtre, revenant sur le sujet, répète dans la première moitié du verset 14, ce qu'il avait déjà dit au sujet des « pères », preuve que cet état n'exige aucune autre explication ; ensuite il consacre trois versets et demi (v 14 à 17) aux « jeunes gens » pour les mettre en garde contre les séductions du monde ; tandis que les dix versets qui suivent (v 18 à 27) sont à l'adresse des « petits enfants ».
            En écrivant aux « jeunes gens », l'apôtre parle de « l'amour du Père » mais c'est dans la partie du chapitre qui est particulièrement consacrée aux « petits enfants », qu'il parle de la connaissance du Père, et qu'il signale les mauvaises doctrines qui s'opposent à cette connaissance. La connaissance du Père et l'onction du Saint Esprit forment les deux grands traits du christianisme ; les hommes de foi de l'Ancien Testament ne les possédaient pas. Aussi l'apôtre, en insistant sur la vérité, a bien soin de rappeler qu'il traitait de choses qui avaient eu leur commencement dans la Personne du Seigneur Jésus manifesté ici-bas sur la terre. Ce « commencement » nouveau avait nécessairement modifié toutes les relations des croyants avec Dieu. Dès lors ils connaissaient Dieu comme Père, car Dieu s'était pleinement révélé dans la personne de son Fils (Jean 1 : 18). À cette révélation, il n'y a rien à ajouter ; elle était complète. Puisque le « petit enfant » présente simplement les traits qui caractérisent la vie, il s'ensuit que si l'on n'est pas encore « enfant » dans ce sens-là, on n'est pas chrétien du tout. Quelqu'un a la vie, ou bien il ne l'a pas. Si on possède la vie, on a la connaissance du Père, car c'est le Père que Jésus a révélé, et nous recevons la vie en écoutant sa voix (Jean 5 : 24-25). Par conséquent, tout ce qui porterait atteinte à la connaissance du Père mettrait de fait en question l'existence de la vie, et cela, l'apôtre ne peut l'admettre. Il ne veut rien qui renverrait d'un jour la manifestation de la vie, rien qui aurait l'air de la rendre dans la suite plus complète, et qui par là même supposerait que lorsqu'on la reçoit il y manquerait quelque chose. Quant à la vie, il n'y a rien à ajouter que le « petit enfant » ne possède déjà. À ce point de vue, il dit : « Vous n'avez pas besoin que personne vous enseigne ». Dans les choses naturelles, je n'ai pas besoin qu'on vienne me prouver que je vis ; ayant la vie, j'ai conscience de mon existence. Dans les choses spirituelles, cette conscience est fournie par le Saint Esprit, qui enseigne à l'égard de toutes choses, et en qui il n'y a aucune incertitude. Les antichrists niaient le Père et le Fils ; l'apôtre nous met en garde contre eux, non pas en nous présentant un domaine nouveau ou inconnu, mais en nous engageant à rester dans les choses que nous avons entendues dès le commencement. Notez que tout ce qui dans ce passage se rapporte à la doctrine chrétienne est dit aux « petits enfants ». L'apôtre leur dit : « Vous avez l'onction de la part du Saint, et vous connaissez touts choses. Je ne vous ai pas écrit parce que vous ne connaissez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez et qu'aucun mensonge ne vient de la vérité » (v 20-21).
            On comprendra donc que ce serait détourner de son vrai sens ce passage de l'Ecriture, que de se fonder sur lui pour refuser l'enseignement scripturaire fourni par le Seigneur pour l'édification du corps du Christ, afin que nous croissions en toutes choses jusqu'à lui qui est le chef, le Christ (Eph. 4 : 8-16). Mais 1 Thes. 5 : 20-21 reste toujours nécessaire, et c'est ce qui est spécialement recommandé déjà aux « petits enfants ». Il n'y a aucune contradiction dans les Ecritures. 

                                    Article paru dans le périodique d'évangélisation "le Salut de Dieu"