LA FAMILLE SELON LE PLAN DE DIEU (8)
10. Manoah et sa famille (Jug. 13)
11. Samson et son mariage (Jug. 14 à 16)
10. Manoah et sa famille (Jug. 13)
La famille qui va nous occuper maintenant ne comprend que trois personnes : le père, la mère et un fils. Juges 13 nous apprend que ce couple n'avait pas d'enfant, car la femme, dont le nom ne nous est pas donné, était stérile.
Le Seigneur lui-même lui apparut, sous l'apparence de l'Ange de l'Eternel, ainsi qu’Il est souvent désigné avant d'avoir été « manifesté en chair ». Ses paroles montrent qu'Il connaissait parfaitement la situation de cette femme. Il lui promit qu'elle aurait un fils, et que celui-ci serait nazaréen de Dieu. Nombres 6 renferme toute la loi du nazaréen. Quelques points en sont mentionnés ici : ne pas se couper les cheveux, ne pas boire de vin ni de boisson forte, ne rien manger d'impur.
Comme la femme rapportait ces paroles à son mari, Manoah demanda que l'homme vienne encore vers eux. Non parce qu'il ne pouvait croire ; sa prière prouve le contraire. Il supplia : « Ah, Seigneur ! que l'homme de Dieu que tu as envoyé, vienne encore vers nous, je te prie, et qu'il nous enseigne ce que nous devons faire au jeune garçon qui naîtra » (Jug. 13 : 8).
Nous avons déjà parlé de la nécessité de se préparer par la prière à être parents, ce qui est peut-être parfois trop négligé par les parents chrétiens. Pourtant, comment pourrait-on remplir la mission d'élever des enfants sans la sagesse d'en haut ? La prière de Manoah fut exaucée. Il eut l'occasion de poser ses questions. A celles-ci, et c'est bien remarquable, l'Ange ne répond qu'en disant quelle devait être la conduite de la future mère.
Je suis de plus en plus convaincu que le secret de l'éducation des enfants dépend en premier lieu du comportement des parents. Il faut s'y préparer à l'avance. Le contrôle de soi n'est pas dans la nature de la femme, et encore moins dans celle de l'homme. Au début, dès avant la naissance, c'est la mère qui a le rôle le plus grand. Elle porte l'enfant et le met au monde. Elle le nourrit et lui donne ses soins. C'est elle qui, la première, exerce son influence sur le jeune enfant, physiquement et moralement. C'est pourquoi la femme doit se préparer à être bientôt maman. Souvent, les futures mères reçoivent beaucoup de bons conseils plus ou moins judicieux. Mais on peut beaucoup apprendre de ce que l'Ange a dit à Manoah. Il va de soi que la consommation exagérée d'alcool, le tabac, les narcotiques, sont nocifs pour l'enfant avant la naissance, et après aussi. Mais d'une manière générale, une autodiscipline reste indispensable, et elle l'est pour le mari également, si l'on veut que l'éducation de ses enfants ait d'heureux résultats.
Il est absolument indispensable que des parents croyants demandent par la prière la sagesse dont ils ont besoin pour élever leurs enfants. Un jeune couple, que nous connaissions bien, avait une mignonne petite fille de trois ans environ. Un soir, à l'heure d'aller au lit, on lui demanda, comme d'habitude, de donner un baiser et de dire bonne nuit, mais la réponse fut un « non » catégorique. Malgré l'insistance du père, c'était toujours « non » ! Une tape n'apporta aucun changement. Aller « au coin » n'eut pas plus de succès. Le « non ! » obstiné sonnait de plus en plus nettement dans la petite bouche. Alors le père la mena dans une autre pièce et ferma la porte. Découragés, les parents étaient assis côte à côte.
Les parents qui ont eu plusieurs enfants connaissent cette période difficile des « non ! » des petits, et ils apprennent peu à peu la meilleure manière d'y réagir. Pour ces parents-là, c'était une nouvelle expérience pénible. La mère commença à pleurer. A son avis, son mari devait en finir et céder. Mais il ne pouvait accepter que la volonté de la petite soit plus forte que la sienne. Ils en seraient presque arrivés à se disputer. Alors ils se mirent à genoux et implorèrent la sagesse du Seigneur. Puis le père ouvrit la porte et dit gentiment : « Viens donc, Anne ». Avec entrain, la petite entra et dit : « Bonne nuit, papa, bonne nuit, maman ! » Un baiser, et, satisfaite, elle alla au lit ; je pense que le changement de ton dans la voix sévère du père (pourtant ici, sans aucun doute, il s'agit d'une réponse à la prière) a brisé sa résistance.
Sur un tableau au mur, j'ai lu une fois ces mots : « La prière change tout ». Ce n'est pas une parole de la Bible, et pourtant ces mots sont vrais. Souvent, le changement se produit tout d'abord dans le cœur de celui qui prie, comme dans l'exemple ci-dessus. Si tous les parents étaient conscients de l'importance de la prière pour leurs enfants, et parfois aussi avec leurs enfants, je pense que cela leur apprendrait aussi à exercer de la bonne manière l'autorité que Dieu leur a donnée. Et qu'en est-il lorsque les enfants grandissent, qu'ils deviennent indépendants et quittent la maison ? La prière des parents continue, et souvent s'intensifie encore. Et quand se manifeste ce qu'on appelle le conflit des générations et que les opinions se heurtent ? Là aussi, il faut prier plus que jamais !
J'ai déjà dit que le secret de l'éducation est avant tout une question d'exemple et de discipline personnelle.
Peut-être connaissez-vous l'histoire de ce garçon qui recevait les remontrances de son père : « Quand j'avais ton âge, je faisais bien mieux que toi ». Suivait une énumération de toutes sortes de vertus. « Pourras-tu toi aussi en dire autant à tes enfants, plus tard ? » Réponse : « Oh sûrement ! Mais je ne sais pas si je réussirai à le faire avec le même air d'innocence que toi ». C'était une réponse impertinente ; peu d'enfants répliqueraient ainsi. Mais il est bien vrai que l’œil d'un enfant voit et que son oreille enregistre beaucoup plus que nous ne pensons. On ne peut pas espérer que des exhortations donnent de grands résultats si on n'en tient pas compte soi-même.
Paul écrivait aux Philippiens : « Ce que vous avez appris, reçu, entendu, vu en moi, faites-le » (Phil. 4 : 9). Voilà une leçon importance pour des éducateurs !
Au sujet des relations entre mari et femme dans ce couple, on peut encore remarquer un point intéressant. Lorsqu'ils montrèrent leur reconnaissance en apportant un holocauste, ils virent un miracle. L'Ange de l'Eternel monta dans la flamme de l'autel. Manoah prit peur et craignit de devoir mourir. Mais sa femme lui répondit : « Si l'Eternel eût pris plaisir à nous faire mourir, il n'aurait pas accepté de notre main l'holocauste et le gâteau » (Jug.13 : 23). Ici, la femme montre un plus grand discernement spirituel et une plus grande foi que son mari. Si physiquement, le mari est souvent plus fort que sa femme, spirituellement, c'est loin d'être toujours le cas ; il n'est pas rare même que ce soit l'inverse.
Lors de notre mariage, un frère prit un exemple dans la nature, pour illustrer la relation idéale dans le mariage. Il compara le mari à un chêne, et la femme à un pied de lierre s'y cramponnant. Cette image me plut. Je voulais bien être ce chêne robuste, inébranlable. Et l'aimable jeune fille assise à côté de moi, devenue ma femme quelques heures auparavant ? N'était-ce pas merveilleux qu'elle vive désormais toujours près de moi et trouve en moi force et soutien ? Mais bientôt, nous avons remarqué que cette image n'était pas appropriée. Je fis la pénible découverte que je n'étais pas le robuste chêne que j'aurais aimé être. Je n'étais pas toujours le plus fort dans toutes les circonstances de la vie du foyer. Et ma femme n'était pas l'aimable lierre dépendant de moi. Elle montrait qu'elle avait elle-même deux jambes sur lesquelles elle pouvait parfaitement se tenir debout.
Je suis reconnaissant que cette illustration ne rende absolument pas la réalité de la relation. Pour le chêne, quelle est l'utilité d'une plante grimpante, si jolie et si décorative soit-elle ? Elle ne lui est d'aucun soutien pour résister aux tempêtes de l'automne ! Quoique belle, elle n'est finalement rien d'autre qu'un parasite.
Du reste, une telle relation n'était pas le but de Dieu lorsqu'il donna Eve à Adam. Et ce n'est pas son dessein lorsqu'Il unit mari et femme pour marcher ensemble dans la vie. Le mariage est bien plus beau, et a une bien plus grande signification que le contenu de cette image. Dans la Bible, on trouve suffisamment d'exemples où le plus fort spirituellement est tantôt le mari, tantôt la femme. Quel couple n'a pas fait encore l’expérience de situations où une fois, c'est le mari qui a le plus de discernement, une autre fois, c'est la femme. Même dans de grandes épreuves, c'est parfois l'un, parfois l'autre qui a le plus de force pour tenir ferme.
Nous ne savons pas si ce couple a eu d'autres enfants plus tard. La Parole le passe sous silence. Mais ce fils-là, Samson, a causé ensuite beaucoup de problèmes à ses parents.
11. Samson et son mariage (Jug. 14 à 16)
Certains s'étonnent peut-être que mon livre contienne aussi un chapitre sur Samson. Dans son cas, on ne peut tout de même pas parler d'une famille ! C'est juste, mais il est question d'un mariage : l'histoire de Samson en Juges 14 et 16 commence par le récit de son mariage.
Samson remarqua une femme parmi les Philistins, à Thimna, et se mit en tête de l'épouser. Coup de foudre ! Mais était-ce de l'amour ou simplement comme il semble, le désir charnel ? Quand il en est ainsi, c'est un piètre et égoïste succédané d'un amour véritable et désintéressé, qui a en vue le bonheur mutuel. Samson était bien conscient du fait que cette femme appartenait au peuple des Philistins et qu'un mariage avec elle ne pouvait correspondre à la volonté de Dieu. Plus tard aussi, nous verrons que, dans sa vie, la passion a toujours dominé sur la raison.
Salomon a dit que celui qui gouverne son esprit est plus fort que celui qui prend une ville (Prov. 16 : 32). Samson était tout à fait capable de prendre une ville. Mais, apparemment, il n'a jamais appris à gouverner son esprit.
J'espère que ce livre parviendra entre les mains de nombreux jeunes gens qui ne sont pas encore mariés. Cher ami, tu connais sans doute beaucoup de jeunes filles, et peut-être que l'une d'elles éveille en toi le désir d'en faire ta femme. Coup de foudre, ou non ? Tu te poses alors des questions : « Ce désir vient-il de Dieu ? Est-ce la femme qu'il m'a destinée ? ». Et une jeune fille croyante se demandera : « Puis-je m'en remettre à lui et l’aimer ? Est-il le mari que Dieu met sur mon chemin ? » Trouver les réponses justes, cela signifie pour l'un et l'autre qu'il faudra du temps pour examiner la chose avec prière.
Il arrive que les jeunes se jettent un peu trop vite dans les bras l'un de l'autre. Ils considèrent comme amour le simple désir et ils ne se sont pas suffisamment - ou pas du tout - demandé si leur mariage serait dans le Seigneur. Le résultat risque d'être une vie de couple amèrement décevante, qui peut même parfois aboutir à deux vies parallèles, ou à une séparation officielle.
Samson demande à ses parents d'arranger l'affaire. A cette époque-là, il était difficilement envisageable de faire autrement. Mais son père et sa mère, avec juste raison, lui déconseillent sa démarche de la façon la plus catégorique.
Le temps où les parents choisissaient un conjoint pour leurs enfants est révolu, du moins dans notre culture occidentale, mais j'espère que les enfants demandent encore l'avis de leurs parents avant de prendre leur décision et tiennent compte sérieusement de leurs conseils ; l'approbation de leurs parents sur leurs projets devrait être d'une grande valeur pour eux.
Malheureusement Samson a méprisé l'avis de ses parents, fondé pourtant sur la Parole. Les conséquences en ont été terribles. On aurait pu espérer beaucoup mieux d'un fils qui avait de tels parents et qui, de plus, était appelé à servir l'Eternel. Au sujet de l'union de croyants avec des incrédules, ou du « joug mal assorti », la Parole est très claire. « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec des incrédules » (2 Cor. 6 : 14a). Cette déclaration de l'apôtre, bien que dans un contexte un peu différent, a certainement toute sa valeur. Avant de dire « oui », chacun des jeunes croyants doit être entièrement convaincu que la foi de l'autre au Seigneur Jésus Christ est réelle. S'il manque cette unité dans la foi, le mariage est une grave désobéissance. Les croyants cherchent et trouvent dans la Parole de Dieu la solution à leurs questions vitales et la consolation dans leurs difficultés. Pour eux, la Bible est la règle de conduite de la vie. Par contre, un incrédule ne le comprendra jamais ; il est conduit par d'autres motifs. Il résultera donc des conflits sans fin.
Tant qu'il y a l'amour et une tolérance réciproque, tout peut aller à peu près bien. Mais il reste la question du passage déjà cité : « Quelle part a le croyant avec l’incrédule ? » (v. 14b). La réponse sera toujours : aucune ! Les différences sont trop grandes, trop fondamentales, trop déterminantes dans la vie. Mais que faire si c'est seulement après s'être fréquentés quelque temps que le fossé entre les deux se découvre clairement ? Ou si, l'un des fiancés s'étant converti après les fiançailles, ce fossé apparaît ? Je réponds sans hésiter : rompre. Une rupture de fiançailles est une chose extrêmement regrettable, mais bien préférable à un mariage malheureux. Les fiançailles ne sont pas un mariage, mais seulement un temps de préparation au mariage. Pendant le temps des fiançailles, les engagements du mariage n'existent pas encore. Mais pour les fiançailles comme pour le mariage, on peut appliquer la règle d'or : « Réfléchir avant d'agir ! ». Si le fossé apparaît ou se crée seulement après le mariage, c'est différent. Le croyant ne peut pas revenir en arrière. Un mari croyant ne peut pas répudier sa femme incrédule pour cette raison ; la femme croyante pas davantage (1 Cor. 7 : 12-17).
Paul ne donne pas d'instruction aux conjoints incrédules. Ceux-ci doivent d'abord se convertir avant d'avoir la sagesse et la force spirituelle pour se soumettre à la Parole de Dieu. Il est clair que Dieu ne permet pas au croyant de divorcer pour échapper à un joug mal assorti, si accablante et insupportable que soit cette situation.
Un jeune croyant, dans sa profession, fut en contact avec une jeune fille qui lui était très sympathique, et c'était réciproque. Leurs sentiments se transformèrent jusqu'à devenir un amour ardent et des liens étroits se nouèrent. Mais, au fil des conversations, il apparut qu'un grand fossé les séparait. Quand il s'agissait de la foi, ils ne se comprenaient pas. Il devint clair pour lui qu'il avait eu le tort de déclarer son amour à la jeune fille avant de savoir quelle était sa position quant à la foi. Il en fit alors un sujet de prière, trop tard à vrai dire, et ils en discutèrent ouvertement. Elle aussi avait clairement ressenti la différence. Elle venait d'une famille non croyante et n'avait pas été élevée dans la connaissance de la Parole. Tous deux comprirent que cette incompatibilité les séparait, et qu'il ne pouvait pas y avoir de mariage heureux entre eux. Le cœur triste, ils décidèrent de mettre fin à leurs relations. Ils se séparèrent et ne se rencontrèrent plus ni ne s'écrivirent.
Beaucoup plus tard, la jeune fille assista à une réunion d'évangélisation. Elle se convertit et sa vie devint tout autre. Lorsque le jeune homme apprit qu'elle s'était convertie et qu'elle le montrait clairement dans sa vie, il y vit avec raison l'exaucement de ses prières et reprit contact avec elle. Ensuite, ils se fiancèrent et il y a maintenant des années qu'ils sont mariés et heureux. Evidemment, je sais bien que des liens rompus pour le même motif sont loin de se terminer toujours de cette façon heureuse.
Une jeune fille croyante avait des relations amicales avec un jeune homme qui avait une tout autre conception de l'existence et poursuivait d'autres idéaux. Il lui était très sympathique et elle pensait pouvoir être heureuse avec lui. Je lui fis remarquer qu'elle considérait cette question d'un point de vue vraiment très égoïste. Elle aurait plutôt dû se demander si elle pouvait le rendre heureux. J'essayai de lui faire comprendre que, en tant que croyante, elle ne pourrait jamais être une vraie aide dans la réalisation de ses idéaux mais qu'elle lui serait plutôt une entrave. Ce qui était bien plus grave encore, c'était que ce lien deviendrait un « joug mal assorti » contre lequel la Parole de Dieu met en garde.
Quelques jours après, elle m'écrivit qu'elle avait mis fin à cette relation. Des années plus tard, j'appris qu'elle allait se marier avec un jeune croyant. Ainsi cette histoire eut aussi un heureux dénouement, bien que tout différent.
Je suis du reste persuadé que chaque décision prise par obéissance au Seigneur conduit à une fin heureuse, même si on ne la discerne pas tout de suite. Le Seigneur a promis que tout sacrifice fait pour Lui recevra sa récompense.
Maintenant, voici encore une histoire, mais avec un déroulement fâcheux : une femme croyante me raconta que son mariage n'était pas heureux. Son mari était tout à fait indifférent, ne voulait rien savoir du christianisme et refusait aussi le contact avec des croyants. Il lui permettait toutefois d'aller aux réunions. On l'avait mis en garde contre ce mariage qui allait être un joug mal assorti. Mais à ce moment-là, son futur mari n'était pas hostile ; on ne pouvait même pas dire avec certitude qu'il était incrédule ; il l'accompagnerait, et tout irait bien. Dans de tels cas, on prend souvent ses désirs pour des réalités. Mais la réalité était devenue tout autre, et maintenant elle avait à supporter les graves conséquences de ce joug mal assorti. C'est ainsi qu'elle termina son triste récit. Je lui demandai si elle connaissait la signification première de l'image du « joug mal assorti ». « Oui », dit-elle, « il s'agit d'un bœuf et d'un âne côte à côte sous le joug ». Alors je lui demandai si elle avait déjà découvert lequel d'entre eux deux était le bœuf, et lequel l'âne. « Evidemment », dit-elle, « je suis le pauvre petit âne ».
Cependant je lui répondis : « Je crois que c'est votre mari qui est le pauvre petit âne ; il ne possède rien, ni Dieu, ni la foi, aucun soutien dans la vie, aucune espérance pour l'éternité. Quand il cherche à se divertir à la manière du monde, il est seul. Vous ne pouvez pas l'accompagner. Vous, vous connaissez les consolations de la Parole de Dieu, la force puisée dans la prière, la communion avec des croyants. Votre mari ne possède rien de tout cela. Lequel d'entre vous est à plaindre ? ». Elle admit que j'avais raison. Elle n'avait pas encore vu les choses de cette manière. En terminant, nous avons lu ensemble 1 Pierre 3 : 1-2 : « De même, vous, femmes, soyez soumises à votre propre mari afin que, si même il y en a qui n'obéissent pas à la Parole, ils soient gagnés, sans parole, par la conduite de leur femme, ayant observé la pureté de votre conduite dans la crainte ». Gagner un mari incrédule sans parole, seulement par la conduite, ce n'est pas une tâche facile pour une femme. La réussite n'est pas assurée. Cependant, c'est la seule possibilité offerte par la parole de Dieu et par conséquent c'est celle qui doit être utilisée par les personnes concernées.
Cette histoire n'a pas un heureux dénouement. Je ne sais si cette triste situation a changé. J'ai perdu de vue cette famille et n'ai plus eu de nouvelles.
Le mariage de Samson fut une amère déception et de bien courte durée. Furieux, il quitta sa femme et retourna à la maison de son père. On ne pouvait approuver le rôle qu'a joué cette jeune femme. L'indignation de Samson est compréhensible. Mais s'enfuir en colère, abandonnant sa femme, ce n'était pas la conduite convenable.
Le chapitre 15 nous apprend que Samson décida après quelque temps de retourner vers sa femme. Nous ne savons pas combien de temps s'était écoulé. Il emporta un cadeau, peut-être comme moyen de réconciliation. Mais il avait laissé passer le bon moment. Il arriva trop tard.
Parfois, on émet l'opinion qu'il n'y a jamais vraiment eu de mariage entre Samson et cette femme. Je ne crois pas que ce soit juste. Le mariage a été conclu avec l'accord des parents respectifs, par leur entremise, et il a été confirmé officiellement par un grand festin.
L'un et l'autre avaient leur part de responsabilité dans la rupture, et les agissements du beau-père ont transformé la cassure en une séparation définitive. Il est rare que dans un conflit matrimonial, les difficultés soient provoquées à cent pour cent par l'un des époux. Si, par bonheur, des forces extérieures agissent en faveur de la réconciliation, c'est bien. Mais quel malheur si c'est l'inverse, comme ici.
La séparation n'apporte jamais la solution souhaitable. De plus, nous lisons dans la Bible : « Je hais la répudiation, dit l'Eternel, le Dieu d'Israël ». Et auparavant, il est écrit : « Or prenez garde à votre esprit ; et n'agis pas perfidement envers la femme de ta jeunesse » (Mal. 2 : 15-16). Il est triste de constater que Samson a si peu appris de ce qui s'est passé.
Dans le chapitre 16, nous le voyons à Gaza, une autre ville des Philistins, nouer des relations avec une prostituée et passer la nuit avec elle. Il n'est plus question de mariage ici. 1 Corinthiens 6 : 13- 20 nous rappelle la gravité aux yeux de Dieu du péché de la fornication.
Au chapitre 16, nous voyons qu'il aima une autre femme parmi les Philistins, dont le nom était Delila (v. 4). Mais de nouveau se pose la question : Quelle sorte d'amour était-ce ? Cette relation a duré plus longtemps, et finalement lui a été fatale. Il a livré les secrets de son nazaréat. Il en a perdu le signe extérieur, ses cheveux longs, et a remarqué, trop tard, que l'Eternel s'était retiré de lui. Les Philistins lui crevèrent les yeux, le lièrent et le mirent en prison.
Le croyant qui s'allie avec le monde au lieu de se séparer pour Dieu perd la communion avec Dieu, et donc sa force spirituelle. Heureusement, à la fin de la vie de Samson, cette communion fut rétablie. En même temps il retrouva sa puissance extraordinaire. Dans sa mort, il remporta une victoire plus grande que toutes les précédentes.
L'un des aspects tragiques de la vie de Samson, c'était qu'il ne pouvait maîtriser ses pulsions ; elles le dominaient au contraire. L'instinct sexuel n'est pas un péché ni quelque chose dont on doit avoir honte. Dieu - le Créateur - a fait ses créatures ainsi ; l'homme ne fait pas exception. C'est de cette manière qu'Il veut conserver les espèces.
Mais entre l'homme et l'animal, il y a une différence fondamentale. L'animal suit ses instincts alors que pour l'homme, Dieu a en vue autre chose. Il assemble mari et femme en une unité durable. Même quand il ne peut plus être question de contribuer à la conservation de l'espèce, les époux sont toujours attirés l'un vers l'autre. Et c'est un don inappréciable qui, dans le mariage, peut conduire à un état de bonheur inouï.
En contraste avec l’animal, Dieu a pourvu l'homme de raison et de volonté. Un médecin a écrit : « La raison est en mesure de soumettre, de maîtriser l'instinct sexuel ou encore de bien le canaliser. Nous voyons donc, de façon répétée, que la raison, conjointement avec la volonté de l'homme, est placée au-dessus de l'instinct, comme une faculté d'ordre supérieur ».
L'amour rend aveugle, dit un proverbe. La vérité de cette affirmation n'est, hélas, que trop souvent confirmée. D'un autre côté, il ne faut pas oublier non plus que l'amour est une condition indispensable pour vivre un mariage heureux. Mais il ne faut pas mettre de côté la raison et la volonté, ni surtout les principes bibliques concernant le mariage. Si l'on ne fait que céder à l'instinct de la nature, on court de grands dangers. « Qui gouverne son esprit vaut mieux que celui qui prend une ville » (Prov. 16 : 32).
Samson était bien capable de prendre une ville ; malheureusement, il n'a jamais appris à gouverner son esprit. Les croyants doivent apprendre à le faire, et ils le peuvent avec l'aide du Seigneur par la puissance de l'Esprit Saint. Par les médias, on est confronté presque chaque jour à des informations sur des comportements appelés « péché » dans l'Ecriture. Celui qui se laisse influencer met un obstacle, ou porte atteinte au bonheur conjugal que Dieu veut accorder.
Si dans le mariage on ne pense qu'à ses privilèges, à ce qu'on reçoit de bon, on prend un point de départ mauvais et dangereux. Si les conjoints ne voient pas ce qu'ils doivent apporter, ils n'auront pas grand chose à recevoir. Un ménage heureux découle, non de motifs égoïstes, mais du dévouement de chacun. Le bien du conjoint doit être prioritaire. Mari et femme ne pourront atteindre le grand bonheur que Dieu a prévu pour eux dans le mariage s'ils ne cherchent qu'à revendiquer leurs droits au maximum.
Pierre était marié. On lit dans les évangiles qu'il avait une belle-mère ; celle-ci, malade, fut guérie par le Seigneur Jésus. Paul a écrit que Pierre était accompagné par sa femme dans ses voyages (1 Cor. 9 : 5). Sous cet éclairage, la portée de ses paroles a d'autant plus de valeur pour nous : « De même, vous, maris, vivez avec elles selon la connaissance, ayant égard à leur nature plus délicate, féminine, leur portant honneur, comme étant aussi ensemble héritiers de la grâce de la vie, pour que vos prières ne soient pas interrompues » (1 Pier. 3 : 7).
Je crois que dans chaque ménage se présentent des situations où le mari doit soumettre son désir à sa raison et à sa volonté. La femme aussi, parfois. Pour ceux qui ont des problèmes dans ce domaine, il leur est conseillé de s'adresser à un médecin croyant ou à une personne en qui l'on a confiance, et dont l'aide sera en accord avec les principes de la parole de Dieu.
Suis-je donc contre les grandes familles ? Certainement pas. Dieu a béni notre mariage en nous donnant huit enfants. Nous avons dû souvent renoncer à des choses que d'autres pouvaient s'offrir. Nous savons ce que sont les soucis, les maladies, la fatigue et les nuits blanches. Nos enfants sont maintenant indépendants depuis longtemps. Nous sommes heureux d'avoir aussi un grand nombre de petits-enfants et d'arrière-petits-enfants. Lorsque nous pensons aux années difficiles écoulées, nos cœurs sont pleins de reconnaissance. Nous nous sommes efforcés d'élever nos enfants aussi bien que possible. Nous avons aussi fait l'expérience que ces enfants avaient sur nous une influence très formatrice. Et nous en remercions Dieu.
Peut-être le lecteur a-t-il l'impression que j'ai fait une description trop sombre du personnage de Samson. Effectivement, il était par ailleurs un nazaréen, un homme mis à part pour le service de Dieu. Il a libéré le peuple de l'Eternel de la domination des Philistins. Son nom figure en Hébreux 11 parmi les héros de la foi. Et que devons-nous penser de Juges 14 : 4 : « Son père et sa mère ne savaient pas que cela venait de l'Eternel ; car Samson cherchait une occasion de la part des Philistins » ? Assurément, cette intention de Samson était bonne ; et Dieu l'a aidé à atteindre son but, ce qui ne signifie pas que Dieu approuvait sa manière de faire.
Dieu est souverain. Il accomplit ses desseins. Il choisit ses instruments. Ceux qui connaissent la Bible savent qu'Il peut se servir des ruses de Satan, des activités de ses ennemis, des péchés et des faiblesses de ses enfants. On dit parfois que Dieu peut très bien donner un coup droit avec un bâton tordu. C'est ce qu'il fait avec Samson, et nous admirons sa grâce en cela. Mais nous ne devons nullement y voir un encouragement à devenir nous-mêmes des bâtons tordus.
D'après H. Wilts
A suivre